Qu’est-ce que le qadar propre à chaque chose ?

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله بسم الله
الله الله الله
و لا حول و لا قوة إلا بالله العلي العظيم

Résumé de l’assise du 13 Novembre 2015 / Jumu’a 30 Muharram 1437 [Partie 1] :

Nous revenons à la hadra du lâm al-qabd, et plus particulièrement à sa lecture première, par le hâ’ al-hawiya. Ce lâm, nous en avions parlé, en expliquant notamment qu’il était accessible à l’individu au travers de l’intermédiaire suprême (al-wâsita al-‘udhma), qui n’est autre que al-Mustafa ﷺ.

Allâh ﷻ dit : « Allâh a certes établi pour chaque chose un qadar.[1] » ce qadar que Allâh ﷻ a établi, c’est la beauté intrinsèque de toute chose. Nous ne parlons pas de la beauté (jamâl) de la forme apparente, mais bien de la beauté originelle de la chose. Sachant bien que toute chose est à considérer en fonction de son degré de luminosité (martabat al-nûrâniya), et non en fonction de sa forme apparente.

Lorsque l’individu regarde les choses dans leur dimension physique, apparente et matérielle… ce qu’il croit percevoir de la beauté (jamâl) n’a en réalité rien d’intrinsèquement beau. Car le Seigneur ﷻ dit : « Tout ce qui est sur elle est anéanti (fân) : ne demeure que la Face de ton Seigneur, pleine de majesté et de noblesse.[2] » De sorte que cette chose qui prit tant d’importance aux yeux de l’individu est réduit au néant (fân), et ne saurait être associée à ce que l’on désigne comme étant al-jamâl.

Qu’est-ce donc que al-jamâl ?
C’est le degré de lumière que renferme la forme apparente, et non la forme apparente elle-même. Ainsi, il n’est pas une seule chose dans l’existence qui n’ait un degré de luminosité (martabat nûrâniya) spécifique, un degré de luminosité correspondant à un nom d’entre les noms d’Allâh ﷻ. Les noms d’Allâh ne peuvent être énumérés et ne sont connus que du Nommé ﷻ. C’est Lui qui est connaisseur de Son essence, de Ses attributs et de Ses noms. Et ne connait véritablement cette beauté divine que les gens de la contemplation ultime, ceux qui reconnurent les formes non pas par leurs apparences mais par les noms dont elles sont les manifestations : les gens du dhikr.

Certains s’en tinrent aux apparences et ne perçurent pas les noms dont elles étaient les manifestations et qui animent leurs existences respectives… c’est pourtant en cela-même que se trouve la connaissance de al-qadar. Quant à ceux qui, par le dhikr, par la réalité du contemplant et du contemplé, saisirent le qadar au-delà de la forme physique de choses, ils connurent par là-même les moindres faits et gestes de ces choses. Leur connaissance profonde des différentes formes apparentes est basée sur leur connaissance des degrés de luminosité de ces choses, et donc sur les noms qui se manifestent à travers elles. Les sens profonds de ces noms sont la vérité de ce qui apparait des choses.

Car, en ce qui Le concerne Lui (huw), ou en ce qui concerne la lecture de « lahu », on parlera d’une existence absolue, qui ne saurait être limitée à un sens profond (ma’nâ), ni à un rôle (cha’n), ni à un statut (hukm), ni à quoi que ce soit qui puisse être exprimé (i’tibâr). Au contraire, l’ensemble de ces degrés sont en vérité inclus et fondus dans Son existence, sans distinction ni prévalence d’aucun d’entre eux sur aucun autre. Son existence est une existence absolue, totale. Une exclusivité, sans multiplicité, sans dualité.

Si on dit que Allâh est unique (wâhid), Il est unique, mais dans une dimension qui en réalité comprend la multiplicité, qui comprend le second, ou la dualité. En ce qui concerne al-Ahad (l’Exclusif) en revanche, c’est une dimension qui ne saurait en aucun cas tolérer de second.

Ces apparences, c’est-à-dire l’ensemble de toutes les choses, sont établies dans la science divine sans pour autant être considérées comme existantes. Plutôt, ce sont des parts de néant, que connait le Vrai ﷻ. Et si, dans ton cheminement, tu es de ceux qui se basent sur leurs intellects… tu t’imagines avoir établi une ‘aqîda, avec ton Seigneur, une ‘aqîda basée évidemment sur la croyance en une transcendance divine (tanzîh) pure et immaculée… la vérité est que tu nages dans un océan d’analogie (tachbîh) et de doutes (tachkîk). Tu n’es pas dans l’état de proximité, mais plutôt dans celui de l’attardement, à cause de ta propre existence, que tu n’as pas été capable de renier… et ce malgré que le Vrai ﷻ est tel que, si tu retournes véritablement à Lui, tu réalises qu’Il t’a effacé, avant même que tu n’entres en existence, et que c’est par ton extinction (fanâ’) qu’Il te fit apparaître.

Les apparences du monde sont les coffres-forts (khazâ’in) des noms divins, et les noms divins sont les joyaux qu’ils contiennent. Allâh ﷻ dit : « Et de toute chose, Nous détenons les réserves (khazâ’in). » La chose est donc par nature le sens profond (ma’nâ) d’un nom d’entre les noms d’Allâh ﷻ. La complétude (kamâl) et les réserves (khazâ’in) de ce nom, ce sont les apparences au travers desquelles il se manifeste aux hommes et à l’ensemble des créatures. Et n’eut été ces khazâ’in, les noms ne seraient jamais entrés en apparence, tout en serait resté à l’existence exclusive et absolue (al-wujûd al-ahadiy). Allâh ﷻ dit en ce sens : « De toute chose, Nous détenons les khazâ’in, et Nous ne les descendons que dans une mesure (qadar) connue. [3]  »

Le qadar, c’est la forme apparente des choses. Lorsque tu vois une forme quelle qu’elle soit, sache que c’est le qadar qui te permit de la voir. Quant aux esprits de ces choses ou de ces formes apparentes, ce sont les noms divins. Si par exemple on parle de quelqu’un, et qu’il n’est pas présent avec nous, c’est alors comme si son qadar n’était pas présent avec nous. Ou pour prendre un autre exemple… le cas de la femme enceinte, on dit d’elle qu’elle porte un fœtus dans son ventre. Mais en vérité, Allâh sait mieux, est-ce que le qadar de ce nouvel être descendra et verra le jour : « Nous ne les descendons que dans un qadar connu. » Comprends donc que ce bébé à naître est porteur d’un nom d’entre les noms d’Allâh ﷻ, de même que toi, et que l’ensemble de la création.

Quant à sayiduna Muhammad ﷺ, si tu regardes sa forme apparente, tu constateras que sa forme est la forme de l’ensemble de toutes les khazâ’in. Parce qu’il est la haqîqa de al-insân al-kâmil, qui est elle-même résumée en sa forme absolue. C’est-à-dire que l’ensemble de tout ce que fit apparaître le Vrai ﷻ, du passé, du présent ou du futur, ne sont en vérité que des particules de la forme apparente totale et englobante de al-Mustafa ﷺ. Si tu considères l’univers en tant que forme relevant du néant, alors tu constates en le réunissant tout entier qu’il n’est autre que al-Mustafa ﷺ. Ceci évidemment si tu es en mesure de percevoir les choses à la manière des gens de la pleine réalisation ésotérique (ahl al-tahqîq).


[1] Sourate al-Talâq, verset 3.
[2] Sourate al-Rahmân, verset 25.
[3] Sourate al-Hijr, verset 21.

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