La chari’a ne comprend que deux madhab

Résumé de l’assise du 11 Décembre 2015 / Jumu’a 28 Safar 1437 [Partie 3] :

Quant à toi, si tu es chari’a 100%, si tu es un adepte du madhhab, ou même si tu as mémorisé les quatre madhâhib en entier, jusqu’à devenir toi-même le point central (markaziya) de ces madhâhib… ce sera alors comme si tu avais la chari’a de al-Mustafa ﷺ, en conformité parfaite aux salafs et aux khalafs, n’est-ce pas ?
Admettons que tu en sois arrivé là… as-tu pour autant complété ta connaissance de la chari’a ?
Non, tu n’en as pas été capable. Car pour ce faire, encore eut-il fallu que tu viennes avec non pas quatre, mais deux madhhab : le madhhab de ce qui est élevé (al-‘uluw), et le madhhab de ce qui est bas (al-sufl). Et ce haut et ce bas, à quoi correspond-il, dans le malakût ?
Il renvoie à maghrib et machriq (occident et orient).

Cette élévation implique donc deux directions, et en vertu de cela il t’incombera de réaliser deux madhhab. Ces deux madhhab ne sont autre que le lâm al-qabd, et c’est pour cette même raison que le lâm al-qabd s’écrit avec deux traits, avec une scission (fasl) en son centre. Ici, les quatre directions (devant, derrière, droite, gauche) sont effacées, il n’en reste plus que deux (le haut et le bas). Donc de même que tu es parvenu, dans un premier temps, à atteindre la maîtrise parfaite des quatre madhâhib… de même que tu as mémorisé l’intégralité des madhâhib châfi’iy, mâlikiy, hambaliy et hanafiy… il t’incombe désormais d’atteindre la maîtrise des deux madhhab que sont le al-charq (l’orient) et  al-gharb (l’occident)… ou al-‘uluw (le haut) et al-sufl (le bas), et ceci au travers du lâm, qui est une image avec une autre image, ou une image avec la lumière originelle. 

Ce cheminement, il a besoin du Jour de al-Mustafa ﷺ. Et la haqîqa de ce jour, c’est al-Mustafa ﷺ lui-même, car c’est lui la haqîqa absolue, qui s’est ouverte dans la barzakhiya des images (al-suwar) divines et du monde créé. C’est-à-dire que cette haqîqa retourne à la qabda originelle, à propos de laquelle le Vrai dit : « Je pris une poignée (qabda) de Ma lumière, et Je lui dis : »Sois Muhammad ». »

Lorsqu’il s’agissait de la réunion (al-jam’), les choses étaient simples pour toi : tu réunissais les sept cieux et les sept terres, al-kursiy et al-‘arch, dans la lecture du hâ’ al-hawiya de la khalwa… tout était alors très simple pour toi. Tu as même été impressionné par la simplicité et la rapidité avec laquelle tout s’était fait, car cela se déroula tel un clin d’œil, un clin d’œil au cours duquel tu as reçu la science du premier secret, qui correspond au tawhîd al-jam’.

Seulement a présent, tu as une image en plus… tu as la seigneurie (al-rububiya) et la servitude (al-‘ubudiya). Dans ce lâm al-qabd, il t’incombera de cheminer, à travers les images… non pas par ta pensée, mais par la chari’a. Le retour (à l’Origine) ne peut se faire que par la chari’a. Car, de base, qui est celui qui a accompli le mi’râj ? Ce ne sont ni les juifs, ni les chrétiens… mais bien le Prophète ﷺ. Et toi, tu dis et tu affirmes que ton messager est Muhammad ﷺ.

Quant au Seigneur, Il te dit : « Certes, il vous est venu un messager de vous-mêmes. » ce qui signifie bien qu’en toi-même également, flue ce souffle du Prophète ﷺ. Et le souffle du Prophète ﷺ ne saurait être limité dans un temps spécifique… puisqu’il nous informa lui-même qu’il était à la fois le premier et le sceau des prophètes.

Et comme nous l’avons dit, il s’agit toujours de comprendre les versets sous trois angles minimum : nubuwa, wilâya et risâla. Epargne-nous donc les commentaires de cette wilâya que tu aurais comprise pendant tes siestes… « fais ce que bon te semble, car tu es un waliy… » Non. La seule chose qui vaille, c’est la wilâya de al-Mustafa ﷺ. Voilà ce qui est sûr. La chari’a du Prophète… mais pas cette chari’a d’apparences que tu as apprise, car si tu t’en tiens à elle uniquement,  tu resteras dans les quatre directions, et donc dans le domaine du mulk. Tu ne pourras pas en sortir et aller au-delà. Parce que de la chari’a, tu n’auras étudié qu’un seul point de vue… tu ne l’auras pas considérée selon le deuxième point de vue. Et le problème, c’est que ceci se trouve dans le Coran, tu ne peux pas le nier : c’est le récit de al-Khidr avec Mûsâ (‘alayhima salâm), ou le récit des gens de la caverne, ou le récit de ‘Uzayr, etc.

Suivez-nous sur les réseaux

Dernières publications

Les livres du Shaykh