أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله
Hypocrite ou croyant : tôt ou tard, ta réalité te rattrapera
Résumé de l’assise du 5 avril 2019 / Jumu’a 29 Rajab 1440 :
Il existe un lien entre la matière physique et la réalité du Prophète ﷺ, et cela tu ne peux pas le nier. C’est-à-dire que le Messager d’Allâh ﷺ est une miséricorde pour l’ensemble des mondes. Il est une miséricorde pour le monde matériel, pour le monde énergétique, pour le monde atomique… et à toi, il te revient de chercher : qu’est-ce qui se rapproche le plus de la niche (michkâte), qu’est-ce qui se rapproche le plus du cristal (zujâja), qu’est-ce qui est le plus proche de la lampe (misbâh)… ?
Lorsque tu constates que tu es un soufli : tu aimes ce que Allâh a rendu illicite, tu aimes ce qui relève du domaine du détestable (makroûh), tu aimes ce que le Prophète ﷺ n’aimait pas… Qu’est-ce que tout cela fera naître en toi ?
Le mélange de toutes ces choses que tu aimes et que notre Prophète ﷺ détestait viendra embrumer ton esprit, tu t’éloigneras de la connaissance et de l’amour du Prophète d’Allâh, jusqu’à faire de toi une personne qui éprouve de la haine à l’encontre du Prophète ﷺ. Quand bien même tu laisserais paraître le contraire, quand bien même tu te prétendrais être du nombre de ceux qui l’aiment, en réalité tu le hais.
Puis, si tu persistes dans cet état, tu deviendras un morceau de ténèbres, et tu te mettras à discuter les choses. Tu diras : « Pourquoi le Prophète a-t-il dit ceci ? …Il aurait mieux fait de dire cela… Ça, c’était à son époque, ce n’est plus d’actualité… »
Ceci est un istidrâj [1], afin que tu finisses par établir toi-même que tu n’es fait que de pures ténèbres.
Quant à moi, je t’en donne l’information à l’avance, je te résume l’affaire en quelques mots et je te dis : tu es ténébreux. Point final. Tu refuses d’admettre cette réalité, tu n’acceptes pas ces paroles prononcées par le Shaykh ? …Lorsque tu reviens à toi-même, tu constates pourtant que c’est la vérité. Ta forme, ton allure, tes manières apparentes sont contraires à celles du Prophète. Tes vêtements sont différents des vêtements du Prophète. Ta voie est différente de la voie du Prophète. Ton amour est différent de l’amour du Prophète. Ton état d’éloignement est contraire à l’état de proximité du Prophète…
Le Hadîth du Prophète ﷺ dit : « Par Celui en dehors de qui il n’est point de dieu, l’un de vous fait certainement l’œuvre des gens destinés au Paradis jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une coudée entre lui et le Paradis, et voilà que le Livre le précède : il œuvre alors comme les gens de l’Enfer et il y entre. Et l’un de vous fait certainement l’œuvre des gens voués à l’Enfer jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une coudée entre lui et l’Enfer, et voilà que le Livre le précède : il œuvre alors comme les gens du Paradis et il y entre. [2] »
Il œuvre comme les gens du Paradis… mais il ne fait pas partie des gens du Paradis. Il n’agit pas avec la sincérité (ikhlâs) des gens du Paradis. Sa réalité intérieure n’est que pure ténèbres. Son intérieur est de feu… mais il le cache. L’hypocrite. Il dissimule le feu qui l’habite, et il agit extérieurement comme les gens du Paradis. Il imite… mais il a beau imiter, la réalité finit par le rattraper, et c’est alors que « le Livre le devance ».
Quel Livre ?
Ce n’est pas un registre… le Livre le devance, cela signifie que le Khatm (le sceau) le devance, le tampon, l’exemple suprême (al-mathal al-a’la) : la Lumière d’Allâh. Ou dit autrement, ce qui te devance, c’est la Niche, le Cristal, la Lampe et l’Astre de grand éclat, voilà tout.
Lorsque ce fait (amr) te devance, si tu es du nombre des malheureux (chaqiy), tu le seras quoi qu’il advienne. Dans le cas contraire, si ton apparence ne dégage que des actes soufli, mais que ton intérieur… et ici on ne parle pas de matière physique, mais bien de la quintessence du cœur… si donc ton cœur, ou ta dimension spirituelle, découle de la Lumière du Prophète, ou de la famille du Prophète, ou des bien-aimés du Prophète, ou des compagnons du Prophète ﷺ … cette réalité que tu tiens au fond de toi finira tôt ou tard par t’attirer, comme un aimant, et te remettra dans la bonne voie.
Alors toi, tu prends cela à la légère, tu viens et tu t’écries : « Puisque les choses sont ainsi, je vais faire tout ce qui me plait. » Mais tu es en vérité absolument incapable d’accomplir une chose qui aille à l’encontre de la réalité intérieure qui t’habite et qui fait de toi ce que tu es, conformément au sceau (khatm) premier. Lorsque tu dis « Puisque c’est ainsi, je vais faire tout ce qui me plait, je vais commettre des péchés… » effectivement tu vas commettre des péchés, et tu persisteras dans le péché, jusqu’à te rendre compte qu’effectivement, tu es de toute évidence un être soufli, depuis le tout début, depuis ton engagement pris avec le Seigneur ﷻ.
C’est la raison pour laquelle, quand on parle de Lumière, il faut bien comprendre qu’il n’est pas de chose plus grande, plus profonde et plus importante que la Lumière du Seigneur. Rien n’est plus grand que la Lumière, unique. Quant aux ténèbres, elles sont multiples, si bien que tu peux leur attribuer tous les qualificatifs que tu voudras.
Cependant lorsque tu étudies : « Lis, par le Nom de ton Seigneur. » tu étudies en vérité : « Lis la Lumière de ton Seigneur ». Car an-Noûr (la Lumière) est bien le Nom de ton Seigneur. Si tu veux savoir ce qu’est l’esprit… et bien sache qu’il est Lumière. Si tu veux connaître la trace (athar), le confinement (taqyid) et la niche (michkâte) de l’intellect… sache que c’est la Lumière. Si tu veux connaître cet Insân, cet Homme que rien ne put distraire et éloigner de l’évocation d’Allâh…. sache qu’il est Lumière. Quelle que soit la manière par laquelle tu souhaiterais l’évoquer ou le décrire, tu en reviendras toujours à la Lumière d’Allâh.
Et si toi tu te prends pour un Homme… sache que tu n’en es pas un. Tu es un individu de sexe masculin.
Quand deviendras-tu un Homme ?
Lorsque te parviendra d’Allâh la permission (idhn) de l’élévation spirituelle. Dès lors, dans le cœur de cet individu, sera évoqué « Allâh ». Le dhikr d’Allâh débute par sa mention par la langue, par sa science, la connaissance de Ses attributs et de Ses lois… Donc ce cœur, lorsqu’il reçoit la science d’Allâh… l’individu devient alors effectivement un Homme.
Quand l’Homme est-il vraiment considéré comme tel ?
Lorsque ni commerce, ni quoi que ce soit ne le détourne de la science et de l’apprentissage du Nom « Allâh ». Attention, cela ne veut pas dire que cette personne ne travaille pas, dans sa vie de tous les jours. Non, au contraire : il travaille… seulement son travail ne le détourne pas de la quête de « Allâh ». Tel est l’Homme véritable.
C’est en ce sens qu’il est de mon droit de dire qu’avant la bay’a, tu n’étais pas un Homme, tu n’étais pas vivant, tu n’étais que d’épaisses et sombres ténèbres, tu étais le feu de l’enfer… toutes ces caractéristiques, tu dois les accepter, tu dois te les appliquer à toi-même, quand bien-même cela serait pour toi un traumatisme. Après quoi, emprunte cette porte, et fournis les efforts nécessaires.
Tu souhaites compter parmi les vivants ? Alors tu dois pour cela être des gens de la Lumière : « Est-ce que celui qui était mort, et que Nous avons ramené à la vie en lui assignant une Lumière par laquelle il marche parmi les gens… [3] » Si tu veux atteindre quelque chose de cet exemple suprême (mathal al-a’la), tu dois être des gens de la Lumière.
Reviens à la sourate al-Hadîd : qui sont les croyants ?
« Le jour où tu verras les croyants et les croyantes, leur Lumière courant devant eux et à leur droite : « Bonne nouvelle pour vous aujourd’hui : les jardins du Paradis… » [4] »
Quant aux hypocrites, tout ce qu’ils ont, ce sont les mots, rien de plus. Que du blabla. « Le jour où les hypocrites, hommes et femmes, diront aux croyants… »
Lorsqu’il s’agit des croyants, soyez attentifs, on parle de vision. Tandis que pour les hypocrites, on ne les voit pas, on ne fait qu’entendre leurs paroles. Dans la vie d’ici-bas, ils étaient de ceux qui reniaient la vision et la mouchâhada. De ce fait, dans l’au-delà, il ne leur resta plus que des paroles, de la discussion futile, des débats interminables sans queue ni tête. Voilà donc ce qui les différencie, ici-bas avant l’au-delà : les gens de foi ont la vision, tandis que les hypocrites n’ont que le blabla, des discours interminables, bâtis sur des illusions.
« Le jour où les hypocrites, hommes et femmes, diront aux croyants : « Attendez que nous empruntions de votre Lumière » [5] »
« Nous voulons un tison de Lumière… » C’est à ce moment-là qu’ils réalisent la valeur de cette Lumière. « Nous voulons une lamha« … cette même lamha au sujet de laquelle ils disent ici-bas « elle est toute petite, vraiment minuscule… » Ce jour-là tu diras : « Donnez-moi ne serait-ce qu’un petit peu de cette Lumière que le Seigneur vous a transmis.
Que leur sera-t-il répondu ?
« Revenez en arrière » retournez de là où vous venez, « et cherchez de la lumière. C’est alors qu’on élèvera entre eux une muraille ayant une porte dont l’intérieur contient la miséricorde, et dont la face apparente a devant elle le châtiment. » une muraille, c’est-à-dire un voile opaque et infranchissable, entre d’une part les gens du sceau (khatm) et d’autre part les gens qui renient le Khatm. Et celui qui renie le khatm, il ne fait plus partie du groupe des compagnons et des bien-aimés, ni du groupe des épouses et des enfants, ni du groupe du Prophète ﷺ.
Considère donc où est ta place. Si tu comprenais ces choses, tu ferais en sorte d’au minimum rester dans le degré des vagues lumineuses, et tu saurais alors qu’au moins, tu fais partie des bien-aimés du Prophète ﷺ. Seulement, tu ferais alors partie du groupe des derniers rayons… et ça, évidemment, tu ne l’accepte pas. Tu n’acceptes pas de devoir compter parmi les derniers. Et bien sache que ce dernier rayon est originel et primordial, et qu’il constitue la muraille, ou le voile total séparant les croyants des hypocrites. Tu seras du nombre de ceux qui répondront aux hypocrites, lorsqu’ils lanceront « Attendez, que nous empruntions de votre Lumière. » Car ce ne sont pas les âl al-bayt qui répondront, ni les rapprochés, ni le Messager d’Allâh ﷺ… Les croyants qui répondront alors aux hypocrites, ce sont les derniers des croyants de la Niche (michkâte). Ici-bas, tu dis « ce n’est qu’une lueur… » et pourtant, c’est toi qui diras dans l’au-delà : « Retournez en arrière, et prenez de la Lumière. »
SubhânAllâh ! Pourquoi tu ne leur dirais pas plutôt : « Allez jusqu’à la markaziya du khatm, et prenez-y de la Lumière. » ?
Tout simplement parce que tu as vu, et parce que tu as compris ce que tu as vu, à savoir qu’un voile vous sépare les uns des autres, un voile que les hypocrites sont absolument incapables de franchir, et que toi tu ne peux ouvrir.
Donc à partir du moment où tu as fait la démarche de venir prendre la bay’a, tu as par là-même atteint la certitude que la Lumière se voit. Tu sais que cette Lumière est réelle, et qu’elle est la solution à toute chose. Si tu es véritablement convaincu de cela, alors tu réalises que tout en dehors de la Lumière, tes enfants, ta famille, ton argent, tes biens, ton travail et tout ce qui t’appartient, n’a en réalité aucune existence, et que tout n’apparaît que par la Lumière de la Face de ton Seigneur…
Seulement tant que tu n’as pas la foi en la deuxième partie de cette réalité, à savoir que toutes ces choses qui animent ta vie ne sont en réalité que ténèbres… tout se mélange pour toi, et tu ne sais même plus distinguer le grain de l’ivraie. Tu ne sais plus faire la différence entre ce qui relève de la jonction (wasl) et ce qui relève de la scission (fasl). Pour toi, les ténèbres équivalent à la Lumière, et la Lumière équivaut aux ténèbres. Tu reconnais que la Lumière est réelle, qu’elle est visible et même que tu la vois… mais tu ne reconnais pas, dans ton fort intérieur, que ta famille, que toi-même et que tes biens ne sont qu’illusion. Bien au contraire, tu les considères comme des choses réelles et existantes, tu organises toute ta vie autour d’elles, et puis une fois que tu en as terminé, lorsque tu trouves un peu de temps… tu viens à la zawiya, tu viens chercher la Lumière d’Allâh.
C’est donc toi-même qui t’embrumes l’esprit. Ton lien avec la Lumière d’Allâh, c’est toi qui le forme, par tes actes. Tu as devant toi un tableau blanc, avec deux pinceaux : l’un blanc, l’autre noir. Tu décides ainsi donc de toi-même de t’emparer du pinceau noir, d’en tartiner le tableau tout entier, en laissant juste un petit peu de blanc, et puis tu te dis que ce tableau-là, vraiment, il te plait bien. Des ténèbres opaques, avec au beau milieu une minuscule lamha. Et puis de temps en temps, tu renies cette lamha, et tu la recouvres de noir elle aussi… et il se peut même qu’elle ne te réapparaisse plus jamais.
Qui est le coupable de tout cela ?
C’est toi. C’est toi qui recèles en ton for-intérieur une certaine nature qui spontanément recherche et est attirée par sa réalité (haqiqa). Cette nature intérieure est noire comme de la suie, ténèbres opaques : à toi de l’accepter comme telle.
Si au contraire tu es habité par une nature lumineuse, qui cherche à retourner à son origine, alors tu trouveras cette lamha. Et en la regardant, évidemment d’un regard de grandeur et de magnificence, elle s’intensifiera et grandira, jusqu’à remplir le tableau tout entier.
Lorsque tu lèves tes yeux au ciel, dans une nuit de pleine lune, tu ne regardes rien d’autre qu’elle. Tu ne te détournes plus vers les ténèbres de la nuit. Dans ce ciel, tu ne vois donc que la beauté de la lune et des étoiles. Et puis un jour, voilà que descend un nuage noir, recouvrant le ciel, de sorte que tu ne voies plus rien… la lune disparait entièrement de ta vision, ainsi que les étoiles. Tu n’as alors plus aucun désir de contempler le ciel. Ce n’est pas en restant là à regarder un ciel tout noir que tu vas pouvoir écrire des poèmes exprimant ton amour et ton désir ardent… c’est évidemment impossible.
Seulement toi, tu es bien là, face à ce ciel tout noir… et tu trouves encore du goût à la vie, subhânAllâh ! Il y a ta femme, tes enfants, ton travail, etc… Ton ciel est tout noir, tel est ton état, noir comme du goudron… mais avec ces illusions de ta vie, tu te voiles la face. Tu te convaincs que non, le ciel n’est pas si noir… c’est comme si tu faisais de ta femme, de tes enfants, de ton travail et de tout ce qui anime ta vie en général, des étoiles à part entière, illuminant ton ciel.
La réalité, c’est que ton ciel est ténèbres, d’un noir oppressant. Mais de ta propre volonté, tu viens nous dire non, ici il y a une étoile, et là, et là… Ce ne sont que de pures ténèbres, et toi tu inventes au milieu d’elles une lune et des étoiles. Ta réalité est ténèbres, mais tu affirmes le contraire, tu prétends voir la lune et des étoiles… et tu voudrais que l’on te croie ?
C’est donc comme cela avec la vie de tous les jours. Tu ne penses qu’à tes enfants, ton travail, ton salaire qui tombe à la fin du mois, ta voiture… nuit et jour, tu n’as que cela en tête. Et après tu prétends voir quelque chose… qu’est-ce que tu vois en réalité ? Tu ne vois que ce dont tu parles 24h/24.
Et quand tu te demandes pourquoi untel voit la Lumière d’Allâh, pourquoi est-elle si éclatante dans son cœur… la réponse est simple : c’est que lui, ni commerce ni futilité ne le détourne du rappel d’Allâh. Tu te dis non, mais lui il travaille, il fait ceci et cela… Certes, mais la différence, c’est que toutes ces choses ne le détournent pas du rappel d’Allâh, lui ! Tu dis non mais lui il est marié, il a des enfants… Certes, mais lui, il n’est pas Qays, c’est-à-dire qu’il n’est pas obnubilé par sa femme comme tu l’es par la tienne tes enfants ! Il vit, une vie tout à fait normale, mais il vit dans le constant besoin de la présence du Seigneur ﷻ. Son épouse, il la considère comme une adoration. Ce n’est pas une passion charnelle, ni une passion du cœur. Quant à toi… toi, tu connais l’état qui est le tien. Tout le monde connait sa réalité.
Lorsque tu entends : « l’un de vous fait certainement l’œuvre des gens destinés au Paradis jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une coudée entre lui et le Paradis, et voilà que le Livre le précède… » c’est-à-dire lorsque le sceau (khatm) le précède, lorsque le khatm lui dévoile la réalité qui est la sienne, lorsqu’il lui révèle de quel groupe il se trouve, est-il du nombre des gens de « je dis », ou bien du nombre des gens de « je vois ». S’il fait partie des gens de « je vois », s’il fait partie des gens de « le jour où tu verras les croyants et les croyantes… » alors toute sa manière d’être devient un exemple des gens du paradis.
Et si au contraire le Livre le précède, et qu’il fait plutôt partie des gens de « je dis », s’il fait partie des gens de « le jour où les hypocrites, hommes et femmes, diront… » alors il devient noirceur, d’un noir intense et oppressant, ce noir qui n’est autre que la fumée du feu de l’enfer. L’enfer est latent en toi-même, et le volcan qui te couvre de cette fumée obscure n’est autre que ton corps et tes actes.
Si tu détiens la Lumière, cette Lumière est latente et circule en toi, alors tu seras quelqu’un qui aime la vie, qui aime agir et faire des choses, mais qui ne s’épanouira jamais vraiment que dans les limites de la Loi d’Allâh.
En définitive, tu ne fais apparaître dans le monde d’ici-bas que ce qui se trouve en toi.
Si tu as en toi une source de Lumière pure, cette source fait apparaître autour de toi un jardin luxuriant… sans même que cela soit volontaire. Tu peux totalement ignorer la sunna, mais lorsque tu considères les aliments que tu aimes manger par exemple, tu constates qu’ils sont exactement conformes aux goûts du Prophète. Lorsque tu voyages, ton voyage est conforme au voyage du Prophète. Tu t’écries alors : « subhânAllâh, comment le hasard peut-il faire les choses ainsi ? » En vérité, il n’y a pas de hasard, c’est simplement que la réalité prophétique se trouvant en toi t’a devancé.
Et si tu constates le contraire de cela… si dans ton cœur se trouve l’amour du shaytân, l’amour des kouffâr, etc… tu ne pourras pas t’en séparer. Même lorsque tu regardes un film, toi, tu vas directement vers ce genre de films répugnants. La musique que tu écoutes est répugnante. Tu te diriges toujours spontanément vers ce qu’il y a de pire. Tu n’aimes que ce que la religion a détesté. Et si tu avais encore une lueur d’intérêt pour apprendre la science, ce serait pour aller apprendre la pensée de tel ou tel philosophe… ceci parce que c’est ce qui se trouve dans ton for-intérieur, c’est ta réalité.
Tu réponds : « non, je ne fais que regarder, je cherche juste… » Non, tu ne cherches pas. C’est plutôt qu’en toi-même il y a quelque chose qui t’attire, inconsciemment, comme un aimant. Cet aimant t’attire vers certaines choses et te révèle ainsi la réalité qui est la tienne, dans ce monde avant l’autre.
Un autre, c’est le contraire : en lui se trouve un aimant qui l’attire irrésistiblement vers l’opposé de cela. Tu le vois toujours attiré vers les récits des prophètes, ou vers les lois de la noubouwa. Même lorsqu’il regarde un film, ce qu’il regarde est noble et respectable. Même s’il ne comprend pas forcément toujours tout, au moins sa vision et sa perception reste bonne. Son voyage est bon, ses actions sont bonnes. Lorsqu’il fait du tourisme, lorsqu’il visite des villes et des monuments, il va pour découvrir la grandeur des civilisations, actuelles ou passées, il va pour apprendre et se cultiver.
Toi, lorsque tu pars en vacances, tu vas dans des stations balnéaires, et puis tu protestes : « non, mais la nafs a quand même un droit… »
La vérité, c’est que si tu es allé jusque dans une station balnéaire, c’est d’abord et avant tout parce qu’elle se trouvait à l’origine dans ton for-intérieur. Voilà la réalité, si spontanément tu ne te diriges que vers des choses soufli.
C’est pour cette raison qu’on voit aujourd’hui nombre de jeunes risquer leur vie et traverser la mer en zodiac. Pour quoi faire ? Il te dit qu’il part pour travailler. Non, il ne veut pas travailler. Tout ce qu’il veut, c’est révéler cette turpitude latente en lui. Tout simplement parce que ici, il ne peut pas le faire comme il le voudrait. La société dans laquelle il vit ne le lui permet pas. Donc il désire l’Europe, il désire les endroits de perdition du cœur et de l’âme… parce que son arbre, c’est l’arbre de Zaqqoûm [6].
Quant à l’autre, non. Quand bien même il serait touché par l’épreuve, son intérieur reste toujours habité par la crainte d’Allâh. Parce que son arbre est pur et originel, de sorte que même s’il entreprenait de voyager vers une destination qui ne serait pas recommandable, son Seigneur ferait en sorte que quelque chose l’empêche de parvenir à son but.
Pour cette raison, l’individu doit se réjouir d’une chose au moins : le fait qu’il se trouve dans une assise de dhikr. Quant à celui qui ne se satisfait pas de cela… celui qui a bel et bien vu la Lumière d’Allâh, mais dont la réalité intérieure est ténébreuse… celui-là doit quoi qu’il arrive retourner vers les ténèbres.
Celui dont l’origine est ténèbres retourne un jour ou l’autre aux ténèbres ; et celui dont l’origine est Lumière retourne quoi qu’il arrive un jour ou l’autre à la Lumière.
[1] Istidrâj : égarement progressif de l’individu, sans-même qu’il ne s’en rende compte.
[2] Rapporté par al-Boukhâriy.
[3] Sourate al-An’âm, verset 122.
[4] Sourate al-Hadîd, verset 12.
[5] Sourate al-Hadîd, verset 13.
[6] Nom de l’arbre de l’enfer.