Attention à ce qui sort de ta bouche

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Attention à ce qui sort de ta bouche

Résumé de l’assise du 18 Janvier 2019 / Jumu’a 13 Jumâda al-‘ôla 1440 [Partie 6] :

Le disciple doit demeurer dans la compagnie (sohba) du Shaykh, oubliant sa nafs, et réalisant la vision de magnificence d’Allâh dans le Shaykh. Le disciple doit magnifier Allâh dans le Shaykh. S’il vient à prétendre « Je vais magnifier Allâh en toute chose », alors il se perdra, et il ne trouvera plus jamais aucune sortie de la chose.

Voilà pourquoi je te demande de te taire. Quand tu viens me parler, tu me dis ceci, tu affirmes cela… tu contredis ceci, tu établis cela… ça y est, tu t’es perdu mon cher. A qui viens-tu dire cela ? A ton Shaykh ? Non… tu fais erreur.

Pourquoi fais-tu erreur ? Parce que devant la Source (manba’), tu ne dois pas évoquer les autres choses. Dès lors que tu parles des autres choses, dès lors que tu évoques la grandeur du Seigneur se manifestant à toi dans les autres choses… tu es loin. Ces choses ne te sont pas apparues depuis la Source (manba’) originelle, celle qui t’éteindra et te fera réaliser le fana vis-à-vis de toute chose créée.

Toi, tu en es toujours à la croyance selon laquelle tu aurais une statue, une idole, là, devant-toi. Si tu crois que la Source (manba’) est un ange, c’est pour toi une idole. Si tu crois que c’est un homme, c’est pour toi une idole. Si tu crois que c’est une pierre, c’est pour toi une idole. Tel est ton cheminement.

C’est bien pour cela que lorsqu’on parle du lâm, que nous l’appelions lâm al-qabd ou lâm al-‘ishq, c’est ce qu’il y a de plus difficile. La centralité (markaziya) est ce qu’il y a de plus difficile. En effet, c’est ce qui t’afflige de tout le fardeau. Dès lors, si tu n’es pas capable de percevoir la magnificence dans le Shaykh, comment la verrais-tu dans l’animal, ou dans ce qui est éloigné de toi et de ta nature humaine. Fais-la valoir dans celui qui t’a rapproché de ton Seigneur !

Mais non, toi, vis-à-vis de celui qui t’a rapproché de ton Seigneur, tu dis : « Ça, c’est seulement un Shaykh, rien de plus. » Et par ailleurs : « Moi, je vois la magnificence divine dans l’univers… » SubhânAllâh, tiens donc, tu m’en diras tant… « Oui, parce que al-Chuchtari a dit dans un poème qu’il Le voyait Se manifester à lui dans le chien et dans le porc… »

Ce que tu ne comprends pas, c’est que al-Chuchtari, il ne L’a vu Se manifester à lui dans le chien et dans le porc qu’après avoir su qui était celui de qui il avait pris la bay’a ! Toi, tu es avec le Shaykh… et rien ne bouge en toi. Tu es noyé dans une insouciance totale. Et puis, lorsque tu t’assois au milieu d’autres choses, tu t’imagines baigner dans un état de perception de la magnificence du Seigneur. En vérité, tu es plutôt dans le plus grand des voiles.

Sois certain que si le voile ne s’est pas levé pour toi dans la présence du Shaykh, jamais il ne se lèvera dans la présence d’autres créatures. Malgré tout, le Shaykh vient t’achever et te dit « oui, continues comme ça, tu es très bien… ». Car ici, il s’adresse à toi à la mesure de ton intellect, et il te parle par tes mots. Et bien voilà : vas, perds-toi, et restes-y jusqu’à t’y fatiguer.

Pourquoi te dis-je que quelque soit l’école dans laquelle tu iras, elle finira par te renvoyer ici ?
C’est pour cela que l’on dit que le Shaykh qui est véritablement Shaykh, il peut se passer du disciple.
Pourquoi peut-il s’en passer ?
Parce que jamais la Source (manba’) n’attend que le récipient se présente à elle. Non, c’est plutôt le récipient qui attend que la Source le remplisse. Lorsque l’Homme sait et réalise véritablement qu’il est le secret du point, il ne lui importe en rien que tu viennes lui dire « Je suis le point », ou « Je suis le secret du point » ou… sois même 1000 points à toi tout seul, si cela te chante ! C’est ta langue, exprime par elle tout ce qui te plaira ! Par contre, si effectivement le secret du point venait à se révéler à toi, il t’anéantirait. Il t’effacera l’ensemble de tous les points, et tu resteras avec rien… rien que des mots.

La véritable mise à l’épreuve, c’est de faire apparaître les nawâmis du prééternel et incréé dans le monde physique… ce n’est pas de parler du prééternel et incréé, par la langue du monde physique ! Non, ici, il s’agit de faire apparaître du concret. Parce que ici nous en sommes à la Lecture du lâm al-‘ishq par le Alif al-mouqaddar, il s’agit donc de mise en exergue du athar de la risâla. N’oublie pas l’intitulé du cours ! Oublie le hâ’ que nous lisions et dans lequel il s’agissait de réaliser qu’il n’y a que le cercle de la michkât : « Où que vous vous tourniez, là se trouve la Face d’Allâh. » Ici, non. Il s’agit de faire apparaître le athar. Et tu ne peux le faire apparaître que dans la mesure où tu te conformerais à cette manière de faire que nous exposons.

Plus tu te consacreras au fait de magnifier (ta’dhîm) le Shaykh, jusque dans le moindre de ses faits et gestes, et plus te sera facilitée la traversée des quarante voiles. Si tu es capable d’atteindre le degré de ta’dhîm requis, le Shaykh te fera traverser les quarante voiles (correspondant aux quarante jours de la khalwa) en un seul jour.

Ne viens jamais dire… comme le font certains, qui ce faisant font preuve de manque de convenance (sou’ al-adab) : « Sidi Shaykh, prends cette derbala et fais le qiyâm cette nuit avec elle. » Un autre vient et dit « Prends cette subha et fais une série de mille. »
Mais pour qui tu te prends !?
Qui es-tu, toi, pour que ta derbala fasse un qiyâm d’une nuit entière ?
Si le Shaykh la prend de toi, estime toi déjà heureux !

Fais attention aux paroles qui sortent de ta bouche. Plus tu parles et dis de choses comme celles-ci, plus tu recules. Tu recules, tu recules, sans même t’en rendre compte. Et même si tu avais avancé jusqu’à pratiquement parvenir au But… en une seule parole prononcée, tu anéantis tout l’avancement que tu avais accompli. Tu n’as pas la moindre idée de la force des ondes sonores qui émanent de la bouche des gens lorsqu’ils s’expriment. Ces paroles que tu prononces, elles sont inscrites, dans un monde… dans un monde qui devient pour toi une Table (lawh). Quant au Shaykh, il est le secret de ce point par lequel toi, tu t’es exprimé.

Lorsque tu parles sans retourner la lettre au secret du point de la parole, alors cela devient une preuve contre toi, car tu auras ainsi associé le point de ton existence matérielle et créée au Point originel.
Si en revanche, lorsque tu prononces une lettre, un mot ou un verset… tu le fais avec l’intention de retourner, ou de faire jaillir cette parole de la Haqiqa du Point, alors tes mots deviennent Jonction (wasl). Tu écris ainsi une Table (lawh) qui est telle que toute personne qui la lira, en tombera abasourdi.

Prends garde ! Dès que tu évoques ce sujet, prends garde de toujours veiller à retourner le tout à l’Origine ! Parce que tout cela, tu ne l’avais pas avant, tu n’en avais aucune connaissance. Ce n’est qu’après avoir pris la bay’a que tu as reçu la Lumière d’Allâh. Donc si tu te mets à parler de la Lumière d’Allâh… gare à toi si tu m’oublies ! Oublie-moi une seule fois, et je t’éteins, comme on éteint la radio. La Lumière, c’est d’ici que tu l’as prise. Et comme tu l’as prise, elle reviendra d’où elle t’est venue. La Lumière connait la place qui est la sienne.

La télécommande Nokia fonctionne avec Nokia, et Ericsson fonctionne avec Ericsson. Tu ne vas pas venir toi, mélanger les appareils entre eux, et espérer que ça fonctionne toujours. L’ingénieur qui a conçu ces appareils les a conçus pour qu’ils fonctionnent de la manière qu’il a lui-même établi. Et cette Lumière, Celui qui l’a fait descendre, c’est le Seigneur Tout-Puissant, et Il ne l’a pas fait descendre conformément à ce que te dictent tes passions ! Cette Lumière est descendue conformément à une Loi Seigneuriale, conformément à la Volonté du Seigneur ! Donc cesse de jouer.

Lorsque tu vas pour parler, souviens-toi depuis quelle source tu vas t’exprimer. Souviens-toi de quelle force fait retentir tes mots. Lorsque tu parles, renvoie l’intégralité de ce que tu dis à cette source (manba’). C’est ainsi que ta parole constituera pour toi une lawh parfaitement parachevée. Sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah) te dit « Et je suis le Point. » Et, lui confirmant cela, le Messager d’Allâh ﷺ dit : « Je suis la ville de la science et ‘Ali en est la porte. » Sois certain que tu ne pourras entrer dans la ville que si tu fais preuve de bienséance (adab) avec la porte. Et tu ne pourras entrer par la porte que si tu comprends le secret de la porte, c’est-à-dire la trésorialité du Point (kanziyat an-noqta). C’est alors seulement que tu seras à même et en mesure de suivre le Chemin droit d’Allâh : « Voilà le Chemin droit d’Allâh : suivez-le donc, et ne suivez pas les (autres) sentiers. »

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