Accompagne le Shaykh jusqu’à la pulvérisation de son image

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Accompagne le Shaykh jusqu’à la pulvérisation de son image

Résumé de l’assise du 18 Janvier 2019 / Jumu’a 13 Jumâda al-‘ôla 1440 [Partie 7] :

Disions-nous donc, le disciple doit rester dans la compagnie du Shaykh tout en s’oubliant lui-même. Par la vision de magnification (ta’dhîm), il doit voir Allâh en le Shaykh, parce qu’il est de son époque l’être le plus proche qui soit de son Seigneur ﷻ.

Le disciple devra donc se débarrasser, au travers de cette khalwa de quarante jours, de tout ce qui entrave son extinction (fana) dans le Shaykh, afin d’ensuite pouvoir parvenir au fana en Allâh. Mais attention, concernant la khalwa de quarante jours, si tu n’as pas le idhn te venant directement du Shaykh… quand bien même tu jeûnerais 400 ans, tu n’en récolterais rien. « Dans des pièces que Allâh a permis (idhn) qu’on élève, et qu’on y évoque Son Nom [1]. »

S’il te prenait l’envie d’évoquer le Nom « Allâh », sans idhn préalable : cela ne t’est pas autorisé. Moussa (‘alayhi s-salâm) ne put réaliser la khalwa de quarante jours qu’après que lui en soit parvenu le idhn de la part de son Seigneur. Il en fut de même pour la khalwa de quarante jours dans le feu de sayidina Ibrahim, ou pour la prosternation de quarante jours de sayidina Dawoud (‘alayhim as-salâm). Tout ne se fait que par le idhn. Et tu ne peux pas, toi, faire descendre et rendre la chose concrète, si ce n’est par le idhn.

C’est bien là l’endroit où trébuche le disciple… il fait sa vie et organise ses affaires lui-même, tout au long de sa vie… il fait ce qu’il veut, et c’est seulement après avoir commencé à agir qu’il vient consulter le Shaykh. Non ! Tu dois consulter avant de te lancer, au moment où tu places ton intention. Et la consultation n’est pas ici une consultation orale. Non, c’est une consultation par le cœur ! Tu dois apprendre à faire cela… car le Shaykh n’a pas le temps d’écouter les affaires de tout le monde. C’est à toi d’apprendre.

Dans chacun de ces quarante jours de khalwa, un degré d’entre les degrés de la nature argileuse de l’individu est levé. Ces quarante degrés constituant ainsi quarante voiles.

A présent sois attentif, et souviens toi de cela : lorsque le Vrai vient pulvériser, par Sa manifestation, la montagne, qui n’est autre que la wâsita, l’intermédiaire entre Moussa et le Seigneur Tout-Puissant… alors, Moussa tombe foudroyé. Le Seigneur Tout-Puissant ne S’est pas manifesté à Moussa (‘alayhi s-salâm). « Il dit : Seigneur, montre-Toi à moi afin que je Te voie. » Il répondit : « Tu ne Me verras pas. Mais regarde vers la montagne : si elle demeure en place, alors tu Me verras. » Puis, lorsque son Seigneur Se manifesta à la montagne… » Le Seigneur ne S’est pas manifesté à Moussa ! Ce verset te laisse abasourdi, cela fait des années que tu essayes d’y trouver une explication…

Lorsque tu lis « Puis, lorsque son Seigneur se manifesta à la montagne… » c’est pour toi comme si tu lisais que le Seigneur S’était manifesté à Moussa. Et bien non ! Jamais Il ne S’est manifesté à Moussa ! Le Seigneur S’est manifesté à la montagne, Il la pulvérisa, et ainsi apparut la réalité de la montagne à Moussa. La Haqiqa de la montagne, et non pas la Haqiqa de la Seigneurie ! C’est la réalité de la montagne qui est alors apparue, à savoir la pulvérisation (ad-dakk). Et alors Moussa tomba, foudroyé. Moussa fut foudroyé par la Haqiqa de la montagne, et non pas par la vision du Seigneur Tout-Puissant ! Reviens au Coran, relis ce verset… fais-en même un wird… peut-être qu’un jour le Seigneur t’en accordera une compréhension profonde.

C’est la raison pour laquelle il s’agit pour le disciple que le Vrai finisse par pulvériser (dakka) l’image apparente du Shaykh, qui constitue pour lui la montagne. Pour y parvenir, tu devras constamment demeurer dans la vision et dans le suivi scrupuleux du Shaykh, et ce jusqu’à ce que le Seigneur Tout-Puissant finisse par pulvériser en toi l’image apparente du Shaykh… et alors, qu’est-ce qui se révèlera à toi ? Alors, t’apparaitra la Haqiqa du Shaykh.
Et lorsque la Haqiqa du Shaykh te sera apparue, est-ce que tu seras encore là à parler ?
Non, tu tomberas, foudroyé.

Lorsque Allâh pulvérise pour le disciple la forme apparente du Shaykh, lui faisant par là-même apparaître la Haqiqa du Shaykh, alors le disciple est foudroyé par cette Haqiqa. Il accède alors à la connaissance du Seigneur Tout-Puissant, et devient entièrement lillâh, sans associé.
Tout ceci grâce à quoi ? Grâce à la connaissance de la Haqiqa du Shaykh.

Quant au disciple qui s’imagine, après avoir pris la bay’a du Shaykh, après avoir reçu la Lumière du Créateur par la main du Shaykh… ce disciple qui fuit et s’éloigne du Shaykh, en espérant qu’ainsi il parvienne à la connaissance du Shaykh et à la ma’rifa du Créateur… Je jure par Allâh qu’il ne Le connaitra jamais, aussi longtemps qu’il puisse vivre.

Si Moussa (‘alayhi s-salâm) ne s’était pas établi, au travers d’une khalwa de quarante jours, sur la montagne Toûr, jamais il n’aurait pu transcender l’apparence de la montagne. Lorsqu’il eut complété trente jours, il fut détourné par l’odeur de la nourriture, et non pas par le fait d’en manger… il mit simplement l’odeur d’une nourriture dans sa bouche, et pour cela le Seigneur lui rajouta dix jours. C’est de cette manière qu’il reçut quarante jours… et de même, c’est au terme de quarante ans qu’apparut la risâla au Messager d’Allâh ﷺ, sur la montagne de la Lumière (jabal an-noûr).

Moussa (‘alayhi s-salâm) vit se révéler à lui, au bout de quarante jours, la haqiqa de Jabal at-Toûr… tandis que le Messager d’Allâh ﷺ vit se révéler à lui, à quarante ans, la haqiqa de Jabal an-Noûr. Et c’est ainsi que Jabal an-Noûr devint sayiduna Jibrîl. Il ne resta rien de Jabal an-Nour, rien que Jibrîl (‘alayhi s-salâm).

Par quoi, comment cela fut possible ?
Par l’intellect ?
Par une formule mathématique ?
Non, mais plutôt par le fana, et en s’établissant en un endroit sacré et sanctifié. Car en ce temps à la Mecque, il n’y avait pas d’endroit sacré. La Ka’ba elle-même était souillée par une multitude d’idoles. Il alla donc se réfugier à Jabal an-Noûr et s’établit dans un endroit où il demeura de quarante en quarante en quarante… jusqu’à ce que survienne le idhn et que le Créateur lui fasse apparaitre Jibrîl (‘alayhi s-salâm). C’est alors que la forme apparente de Jabal an-Noûr disparut, et que se révéla la Haqiqa de la montagne en la personne de sayidina Jibrîl (‘alayhi s-salâm). Ainsi fut ouverte l’école, et débuta l’enseignement de la Science émanant de Lui (‘ilm laduni) : « Lis, par le Nom de ton Seigneur qui a créé [2]. »

Concernant sayidina Moussa (‘alayhi s-salâm), au terme de ces quarante jours de dialogue avec son Seigneur, lui qui était le Kalîm d’Allâh… il fut soudain épris du désir de voir Celui avec qui il s’entretenait. Il demanda donc au Créateur ﷻ de Se dévoiler à lui et de lui permettre de Le voir.

Mais il lui fut répondu : « Tu ne Me verras pas. » C’est-à-dire : Tu ne seras pas capable de Me voir. Plutôt, regarde ce sur quoi tu te trouves. Regarde ce que tu as pris en qibla. Regarde cette forme apparente vers laquelle tu t’es réfugié… car il ne s’agit pas d’une forme comme tu te l’imagines.

Attention, le Seigneur n’a pas dit à Moussa (‘alayhi s-salâm) de regarder les montagnes, ou bien les gens, ou bien ce qui peut se trouver autour de lui… « Regarde la création d’Allâh, médite… » comme le fait le disciple aujourd’hui…

Non ! Regarde cette image que tu as pris, toi, comme qibla. Et ne te détourne pas de sa vision, ne serait-ce que le temps d’un clin d’œil ! Lorsque le Seigneur Tout-Puissant Se manifesta à cette image… et Il Se manifesta à elle parce qu’elle était la plus proche, parce qu’elle était l’indicatrice, l’emplacement de la descente et de l’apparition du Vrai, par Ses sciences laduni, qu’Il révéla à Moussa et qui furent gravées sur les tablettes. La montagne fut alors pulvérisée, et le contemplant s’effondra dans le contemplé, foudroyé. De quel contemplé s’agissait-il ? Le contemplé était ici la wâsita, l’intermédiaire, entre lui et le Vrai ﷻ.

Combien de temps… 12 ans, que nous étudions ce verset, et jamais cette compréhension n’est venue à aucun d’entre vous. Ni avant, ni pendant, ni même après la khalwa. Tout ce qu’on entend c’est : « Je suis entré en khalwa, j’ai vu la Lumière, jusqu’à ce que la pièce toute entière devint Lumière… tout n’était que ténèbres, et soudain je me suis retrouvé dans un océan de Lumière… j’ai réuni les sept cieux, les sept terres, le Kursi et le ‘Arch… et pendant ce temps, le Shaykh mangeait des patates. Ou plutôt, il faisait son régime et des injections d’insuline. »


[1] Sourate an-Noûr, verset 36.
[2] Sourate al-‘Alaq, verset 1.

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