Al-Chahîd, ou comment concevoir la contemplation théophanique par les miroirs

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله بسم الله
الله الله الله
و لا حول و لا قوة إلا بالله العلي العظيم

Résumé de l’assise du 6 Novembre 2015 / Jumu’a 23 Muharram 1437 [Partie 2] :

Disions-nous, le Vrai ﷻ nous a donné dans le Coran différentes indications du fait que ce à quoi renvoient les noms « Allâh » et « al-rassûl » ﷺ, sont un seul et même sens (ma’nâ), et une seule et même réalité (haqîqa).

Selon la haqîqa, il n’y a pas de distinction (farq) possible sur le plan de l’entité-même (al-‘ayn), mais uniquement sur le plan du statut (al-hukm).

Allâh ﷻ dit en ce sens : « Il suffit d’Allâh comme témoin. Muhammad est le Messager d’Allâh.[1] » Ici, le nom al-chahîd (le Témoin) vient séparer al-Mustafa ﷺ de Allâh, en vertu de ce qu’implique la muchâhada par le miroir. De ce fait, il est celui qui contempla (chahida) Allâh par lui-même… et il est celui par qui Allâh Se contempla Lui-même à travers lui. Que la meilleure prière et les salutations ultimes soient sur lui !

Le nom al-chahîd est ainsi une interface (barzakh) entre Allâh et al-Mustafa ﷺ. Ce nom a donc une face correspondant à Allâh, et une autre face correspondant à Muhammad ﷺ. C’est pour ça que je vous explique qu’il y a un Nom suprême et caché (ism al-a’dham al-maknûn) !

S’il s’était agi de réaliser que « Allâh » est al-ism al-a’dham al-maknûn, alors pourquoi le nom al-chahîd aurait été un barzakh entre le nom de al-Mustafa ﷺ et le nom Allâh !?

Il faut comprendre… qu’est-ce que c’est, al-ism al-a’dham al-maknûn ?
C’est ton flux subtil (sarayân), depuis le hâ’, jusqu’au Point. De cela, tu laisseras une trace (athar) de ce cheminement. Et cette trace par laquelle tu chemineras, tu réaliseras que c’est cela : al-ism al-a’dham al-maknûn.

Où était-il, et où a-t-il été dissimulé ?
Dans le nom divin « Allâh ».

Quant au fait que tu dises que al-ism al-a’dham al-maknûn, c’est « Allâh »… ce nom est apparent, il n’a rien de caché (maknûn). Tout le monde connait le nom « Allâh » ! Ceux qui n’en connaissent pas les sens profonds connaissent les lettres par lesquelles on l’écrit : alif, lâm, lâm et hâ’.

Disions-nous, le nom al-chahîd est une interface (barzakh) entre Allâh et al-Mustafa ﷺ. Ce nom a donc une face correspondant à Allâh, et une autre face correspondant à Muhammad ﷺ. C’est la raison pour laquelle le Messager d’Allâh ﷺ dit : « Le croyant (al-mu’min) est le miroir de son frère.[2] »

Le secret de ce hadîth se trouve dans le fait que l’essence (al-dhât) est en vérité le miroir de l’ensemble de tous les noms. Elle est ainsi donc le miroir de tout ce qui peut être vu. Et tout nom divin est un miroir pour le nom qui lui est opposé. Ceci, nous en avons parlé à de nombreuses reprises. Nous avons divisé le hâ’ en 99 tranches, 50 noms s’opposant à 50 autres… avec un nom demeurant seul, sans vis-à-vis… comme s’il s’agissait d’un nom qui serait resté dans le domaine de l’occulté (bâtin), qui n’aurait pas manifesté son sarayân. Ce nom, qui se trouve être l’opposé du ism al-a’dham al-maknûn, est celui qui dispose de la force (tâqa) la plus importante, et il a la faculté de se mouvoir au centre du hâ’. Car toujours, les noms divins entrent en mouvement au centre du sukûn.

Conformément au hadîth qui nous dit que Allâh créa en tout premier lieu le sukûn, puis Il projeta Son regard au centre de celui-ci, et alors le sukûn entra en mouvement. Mais attention, si toi tu t’imagines que le sukûn a bougé dans l’espace… alors c’est comme si tu étais tombé dans la mécréance vis-à-vis des noms divins (ilhâd fi al-asmâ’).

Car Allâh dit bien : « Certes, Il cerne toute chose.[3] » Si le sukûn pouvait bouger ou se déplacer, cela voudrait dire qu’il y aurait quelque chose au-delà de lui-même. Le sukûn ne peut donc pas bouger, il ne peut pas avoir de mouvement dans l’espace (car il est lui-même l’espace). Puisqu’il cerne lui-même toute chose, il ne peut pas y avoir quelque chose en dehors de lui.

Lorsque le regard divin fut projeté au centre de ce sukûn, et qu’il entra en mouvement, c’est en vérité le centre du sukûn qui entra en mouvement, et non le sukûn dans l’espace.
Et ce mouvement du centre du sukûn, qu’implique-t-il ?
Il implique les noms divins, et ceux dont nous parlons ici sont les 99 noms apparents. Quel que soit le mouvement de ces noms, ils doivent toujours être opposés deux-à-deux par le centre du cercle. Demeure un nom caché (al-ism al-a’dham al-maknûn), qui est opposé à un autre nom d’entre les différents noms divins. Et à chaque fois que ce nom caché est opposé à un nom d’entre les noms divins, ce dernier reçoit une force (tâqa)…

Certaines personnes sont venues et ont affirmé : « le nom al-Rahmân est le ism al-a’dham al-maknûn » Effectivement, ils ont dit vrai. Car le nom al-Rahmân s’est retrouvé associé à ce le ism al-a’dham al-maknûn. Il a ainsi reçu une force, un flux subtil, bien supérieur à ce qui lui est habituellement propre, et on put affirmer de al-Rahmân qu’en lui se trouvait caché le ism al-a’dham al-maknûn.

Mais aujourd’hui, à l’heure où nous parlons, qu’en est-il vraiment ?
Où est donc caché le le ism al-a’dham al-maknûn ?

Il se trouve dans le nom « Allâh ».
Et qu’est-ce que ce ism al-a’dham, caché dans le nom « Allâh » ?
Ce sont tout simplement les dix lectures, jusqu’à ce que tu traverses les 70 voiles.

Ces noms, qui se font face les uns aux autres (par exemple : al-Awwal et al-Akhir, ou al-Dhâhir et al-Bâtin) ne peuvent en réalité se manifester que dans la mesure où ils sont mis face à leur opposé. Comprends donc qu’il s’agira pour toi de te mettre face au nom Allâh, afin de recevoir de lui un sarayân, un flux subtil et ésotérique, par lequel tu pourras comprendre et connaître le nom qui lui fait face. C’est-à-dire que tu dois toi-même être un nom, qui fait face au nom Allâh. Et c’est ce que fit al-Mustafa ﷺ : son nom fut placé face au nom d’Allâh, de sorte que dès que le Seigneur ﷻ parlait, il associait son nom au Sien.

Ainsi, tout nom divin croyant (mu’min) sait qu’il ne voit (chahida) que lui-même dans le miroir qui lui fait face. Chacun des deux opposés n’est nul autre que celui-là même qui lui fait face, du point de vue de l’existence… mais ils se distinguent bien l’un de l’autre du point de vue de leur statut (hukm) respectif.

Selon la haqîqa, tous les deux ne forment qu’Un. Le nom qui fait face à l’autre est un miroir, de sorte que tous deux se regardent eux-mêmes dans le miroir de l’autre. C’est en ce sens que le nom opposé est considéré comme son frère (conformément au hadîth précité).

De cette manière, chaque nom saisit ses propres spécificités en opposition à l’autre. Et si tu te trouves opposé à un nom, alors tu deviens toi-même un miroir en lequel vient se refléter l’image de ton prochain. Ou bien, le nom qui te fait face est un miroir, et tu te révèles être un nom secret qui vient se refléter dans le miroir du nom « Allâh ».

Tous les noms divins sont des témoins (chuhadâ’), et Allâh est le nom qui réunit l’ensemble de ces témoignages (chahâdât). Chaque nom témoigne sur les autres… excepté le nom « Allâh » duquel découlent l’ensemble de tous les noms, de sorte qu’il en devient un témoin (chahîd) sur chacun d’entre eux.

Et parmi les noms de al-Mustafa ﷺ, se trouve le nom al-Jâmi’l (Celui qui réunit), de même que parmi les noms d’Allâh se trouve al-Jâmi’.
Parmi les noms d’Allâh, on retrouve également al-Chahîd (le Témoin), qui se trouve également être un nom d’entre les noms de al-Mustafa ﷺ. Idem pour le nom al-Mu’min (le Croyant).

C’est-à-dire que tu adoptes les caractéristiques ou les manières d’Être (takhalluq) de ce nom, et tu deviens toi-même un croyant (mu’min). Seulement, pour al-Mustafa ﷺ, al-Mu’min est un nom de takhalluq, un attribut (sifa) et un nom (ism). Le Vrai l’a nommé ainsi : al-Mu’min. Tu ne peux pas le lui retirer… de même pour al-Chahîd, al-Ra’ûf, al-Rahîm... Ceci se trouve dans le Coran, pas dans le hadîth pour que tu puisses encore venir et chercher si la narration est authentique ou faible…

Ces noms sont clairement des noms du Vrai ﷻ, mais c’est par eux qu’Il désigna Son Messager ﷺ.

Si al-Mu’min est un miroir pour le nom al-Jâmi’ (Allâh), alors al-Mustafa ﷺ qui est son frère en Imân est le nom al-Chahîd
Développons un peu cela : nous avons le nom al-Jâmi’[4], et puis nous avons le nom al-Mu’min, qui est un nom d’entre les noms de al-Mustafa ﷺ. Et le hadîth nous dit « le croyant (al-Mu’min) est le miroir de son frère. »

Al-Mustafa ﷺ est donc le miroir de son frère… mais qui est son frère ?
Attention ! Son frère en tant que nom (ism), nous ne parlons pas ici de l’essence (al-dhât) ! Le nom al-Jâmi’ est bien le frère du nom al-Mu’min. Et celui qui vit (chahida) al-ism al-Jâmi’ Allâh, c’est le nom al-Mu’min. Et le détenteur du nom al-Mu’min, c’est al-Mustafa ﷺ.

Le hadîth est authentique, tu ne peux rien y redire. Al-Mu’min est un nom d’entre les noms de al-Mustafa ﷺ, tu ne peux rien y redire non plus. Par conséquent, conformément au hadîth, le nom qui fait partie des noms du farq, à savoir le nom al-Mu’min, va être placé face au nom al-Jâmi’ Allâh.

Et comment va-t-il lui faire face ?
Par la fraternité de son miroir… de sorte qu’il ﷺ devint al-Chahîd. C’est à partir de là que tu es en droit de dire « ach-hadu (je témoigne de visu) alla ilaha illa Allâh, wa ach-hadu anna Muhammadan rassûlullâh », malgré le fait que toi, tu n’aies rien vu. Car c’est comme si tu disais : « al-Mustafa ﷺ a vu Allâh. »

« ach-hadu alla ilaha illa Allâh » : Allâh s’est contemplé (chahida) Lui-même, par les yeux de al-Mustafa ﷺ.
« ach-hadu anna Muhammadan rassûlullâh » al-Mustafa ﷺ a contemplé (chahida) Allâh, par les yeux du Vrai, en faisant face au nom Allâh par le miroir de fraternité du nom al-Mu’min.

Si la parole « ach-hadu alla ilaha illa Allâh, wa ach-hadu anna Muhammadan rassûlullâh » est si aisée pour ta langue, c’est uniquement par les efforts de al-Mustafa ﷺ.

Et quels sont ces efforts ?
C’est le résultat de la divine providence, qui voulut qu’il soit nommé al-Mu’min, al-Jâmi’, al-Chahîd, al-Karîm, al-Ra’ûf, al-Rahîm…

Et puisque le nom al-Mu’min fut mis face au nom al-Jâmi’, et qu’il put ainsi le contempler (chahida)… de la même manière, il contemplera l’ensemble de tous les autres noms. S’il contemple le nom al-Jâmi’… mais que veut dire al-Jâmi’ ?
al-Jâmi’, c’est Celui qui réunit… qui réunit quoi ?
L’ensemble de tous les noms !
Il put ainsi donc contempler l’ensemble de tous les noms que réunit al-ism al-Jâmi’. Et de ces noms, il ne contempla que l’essence (al-dhât) d’Allâh ﷻ, et ce, par une occultation (butûn) Muhammadienne et par une apparition (dhuhûr) divine.

Le nom Muhammad ﷺ fut occulté, et apparut le nom al-Chahîd, le nom al-Mu’min, le nom al-Jâmi’… de sorte qu’il put réunir la connaissance (ma’rifa) de tous les noms. Par cette connaissance, il se regarda lui-même, par lui-même… et il ne vit de lui-même aucune existence, au travers d’une vision dans le miroir de al-Mu’min. Il regarda alors au travers du regard de al-Chahîd, et c’est alors qu’il contempla (chahida) le Vrai ﷻ.

Ainsi, si tu appelles Muhammad… si tu dis par exemple « Yâ rasûlAllâh« , ou « Yâ Muhammad« , alors Allâh te répondra : « Labbayk (Je suis venu à toi en réponse à ton appel) ». Parce que à ce moment-là, le Messager d’Allâh ﷺ est, pour toi, par son nom al-Chahîd, celui qui a contemplé (chahida) et devient le détenteur du ism al-Jâmi’.

Et si nous faisons le contraire… c’est-à-dire, si nous considérons le nom « Muhammad » ﷺ, puis nous l’effaçons, par la manifestation de sa personne, par l’occultation de son nom en lui-même, et par l’apparition du nom al-Jâmi’. A ce moment-là, où sera le miroir ?

Le miroir sera ce qui est vu de lui, à savoir l’ensemble de tous les noms. C’est-à-dire que ta vision de al-Mustafa ﷺ est en réalité une vision de l’ensemble de tous les noms… c’est une vision peut-être aussi… du nom Allâh ? Une vision du kuluq de al-Rahmân. Une vision de cette image (sûra) à propos de laquelle le hadîth nous dit : « Allâh créa Adam à l’image de al-Rahmân.[5] » Et dans la version rapportée par Muslim : « Allâh créa Adam à Son image. » A Son image, cela veut dire à l’image (sûra) de al-Mu’min, à l’image de al-Chahîd, à l’image de al-Ra’ûf… pas à l’image de al-Rahmân uniquement.

De là, tu dis que ce miroir, c’est le portrait (mandhar) Muhammadien, qui est par la réunion de l’ensemble de tous les noms. L’essence (al-dhât) elle-même témoigne (tachhad), par ses noms infinis, de ce portrait (mandhar) Muhammadien réunissant le tout (jâmi’). Le miroir contempla (chahida) les noms, et constata qu’ils étaient infinis.
Ce que nous décrivons ici est donc ce qui correspond à l’occultation du divin (al-butûn al-ilâhiy) et à l’apparition Muhammadienne (al-dhuhûr al-muhammadiy).

Attention, aucune forme de hulûl wa ittihâd[6] en ceci !
Si tu as la moindre pensée en ce sens, c’est que tu n’as jamais rien appris ici.
On t’a supprimé, terminé.

Si nous avons commencé par réaliser l’anéantissement (fanâ’) du monde, c’est pour atteindre la connaissance de son Créateur. Si tu en es toujours à considérer la création en plus du Créateur, c’est bien que tu n’as jamais profité de quoi que ce soit ici.

Je parle ici d’un sujet spécifique… mais je l’ai fait précéder de deux autres cours : tu dois commencer par t’effacer d’un effacement total et définitif, effacer tout ce qui t’entoure, effacer ta propre nafs… et même effacer ton intellect. Dans le lâm al-qabd, ton intellect ne te sert plus à rien.

Avant de parvenir au lâm al-qabd, dans le hâ’ al-hawiya, tu as accédé au alif al-muqaddar, et ceci ne t’a été possible qu’après avoir réalisé une scission (fasl) totale. Puis, dans le alif al-muqaddar, tu as ployé, jusqu’à atteindre ce lâm al-qabd… Et que veut dire le lâm al-qab?
Il signifie que ton esprit doit être saisi (tuqbad), de même que ta nafs.
Et qui te saisira ainsi ?
Evidemment, c’est l’ange de la mort, qui se manifeste à toi en la personne du Shaykh, que tu suivras jusqu’à ce qu’il te saisisse. Si en revanche tu restes avec ta nafs et ton esprit, tu n’auras évidemment aucune compréhension dans ce dont nous parlons à présent, et il sera sans doute plus profitable pour toi de revenir aux enseignements du hâ’ al-hawiya.

Ainsi, ne contemple (yachhad) Son essence (dhât), au travers de Ses noms (asmâ’), si ce n’est la forme (sûra) Muhammadienne. De ce fait -et nous sommes toujours dans la considération de l’occultation du nom « Muhammad » ﷺ et de l’apparition du nom al-Jâmi’-, si tu dis « Yâ Allâh », al-Mustafa ﷺ te répondra : « Labbayk ».

Si Allâh Se voit Lui-même, alors Muhammad ﷺ est Sa vue avec laquelle Il voit. Et si Muhammad ﷺ se voit lui-même, alors Allâh est sa vue avec laquelle il voit. Bien qu’en réalité il n’y ait ni deux vues différentes, ni deux êtres, ni deux essences… mais une seule et même entité (‘ayn).

Leur distinction dans le plan de la diffraction (farq), c’est pour que la sagesse divine puisse s’exprimer comme il se doit, pour que l’illusion puisse entrer en interaction avec l’illusion. Quant à la haqîqa, elle est Unique, et elle se manifesta en deux statuts bien distincts l’un de l’autre, et en deux noms se faisant face l’un l’autre.

De là : « al-Mu’min est le miroir de son frère. » En ce sens que, si le Vrai (al-Haqq) Se manifeste, la création est Son occultation (bâtinuh). Et si la création est apparente, alors al-Haqq est son occultation.

N’eût été cette divergence dans le statut (hukm) établi et propre à chacun, le nom al-Haqq et le nom al-Khalq (la création) auraient été repliés dans l’entité essentielle (al-‘ayn al-dhâtiya)… mais dans ce cas-là, il n’y aurait eu ni toi, ni moi, ni notre père Adam, ni aucune chose.

Alors il y en a certains, en entendant ces mots, qui se disent « ah si seulement ça avait été comme ça… si seulement nous n’avions jamais vu le jour… » et je leur réponds non, bien au contraire ! Grâce à cette vie, nous avons pu connaître Allâh ! Si nous étions restés dans cet état principiel, il n’y aurait eu ni ma’rifa, ni adoration, ni vie… absolument rien de tout cela. La transcendance (tanzîh) ne serait restée que pure transcendance, en ce fait qu’elle ne tolère la présence d’absolument nul autre que Lui. C’est grâce à cet « autrui » que tu as à présent l’ouïe et que j’ai la parole, qu’un autre mange, qu’un autre boit, qu’un autre achète, qu’un autre vend… etc. Si les choses n’avaient pas été ainsi, quel aurait été ton rôle ? Quelle aurait été ta vie ?

Tu dois donc te montrer reconnaissant vis-à-vis d’Allâh ﷻ, et Lui adresser une louange qui Lui siée, pour t’avoir fait entrer en existence, depuis le néant, vers le néant. Tu es entré en mouvement dans le sukûn, au travers du mouvement des différents noms et attributs, tu as fait apparaître une force (qudra) divine qui flue en toi, tu as dit « moi », tu as dit « lui », tu as dit « elle »… bien qu’en vérité absolument aucun de ces pronoms n’ait d’existence.

C’est pour cette sagesse que seuls les noms (al-asmâ’) peuvent être vus dans le miroir de l’essence, et que seul l’essence peut être vue dans le miroir des noms. Nous sommes les noms, tandis qu’Il (huwa) est l’essence.


[1] Sourate al-Fath, verset 28.
[2] Rapporté par al-Bukhâriy.
[3] Sourate Fussilat, verset 54.
[4] Très souvent dans ses cours, le Shaykh emploie le nom al-Jâmi’ pour désigner le nom « Allâh », car le nom « Allâh » est le nom qui réunit (jâmi’) l’ensemble de tous les noms.
[5] Rapporté par al-Bukhâriy.
[6] Croyance en le fait que le Créateur Se soit mélangé ou unifié à Sa création.

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