« Sciences » théoriques contre Science divine

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و على اله و اصحابه أجمعين

« Sciences » théoriques contre Science divine

Résumé de l’assise du 30 Juin 2018 / Jumu’a 15 Chawwâl 1439 [Partie 4] :

Quant aux disciplines qui ne sont que des théories, dans son empressement l’Homme les nomma sciences… car « L’Homme a été créé instable [1] »… et il perd son temps à attendre et espérer que cette science soit un jour véritablement établie comme telle, ou qu’une nouvelle théorie vienne remplacer la première. La finalité de toutes ces prétendues sciences se limite à dounia, il n’y a absolument rien d’autre qui soit accessible par elles.

Idem pour l’astronomie… on a aujourd’hui des « découvertes », de nouvelles galaxies, de nouvelles planètes, auxquelles on prête des noms nouveaux… mais Allâh est plus Savant. Des théories basées sur des analogies, la vitesse de la lumière, des calculs sur des milliards d’années, etc… tout cela n’est que de la conjecture. Au lieu de cela, cherche dans les Hadîth de sayidina al-Mustafa ﷺ, et tu verras que les choses ont été exprimées et détaillées sur base religieuse.

Quelle distance sépare le premier du deuxième ciel [2] ? Il nous décrit ﷺ le premier ciel par rapport au deuxième comme étant semblable à un anneau dans un désert (une étendue illimitée), le deuxième par rapport au troisième comme un anneau dans un désert, etc… que les anges s’élèvent vers le Seigneur en 50 000 ans, etc. C’est à partir de cela que tu peux comprendre ce que veut vraiment dire le ciel, et de quoi il est fait. « Puis lorsque le ciel se fendra et deviendra tel une rose écarlate [3]. »… tout cela, toi, tu n’en as que faire. Plutôt, tu préfères te baser sur ce que les mécréants ont pu dire et faire entrer dans ta tête comme compréhensions illusoires de ce à quoi renvoient ces ruqa’, c’est-à-dire ces morceaux rapiécés (voir en note la définition de raqî’ : ce qui est rapiécé). Si tu revenais à la religion d’Allâh, alors t’apparaîtraient les choses de ce monde créé telles qu’elles sont réellement, dans la Haqîqa… et tu constaterais que tout est basé sur la Parole d’Allâh et de Son Messager ﷺ.

Voilà donc la cause de l’éloignement de l’Homme de la Haqiqa, progressivement, chaque jour un peu plus… et c’est ce qui fait que les gens sont aujourd’hui très loin de la religion, et particulièrement les gens que l’on désigne comme étant « instruits ». Parce que l’individu instruit, l’astrophysicien et consort… il croit que la nature s’est faite toute seule, que c’est le fruit du hasard. Il renie l’adoration d’Allâh… et c’est cela qu’on considère aujourd’hui comme étant « la science ». Des pensées nocives se sont introduites… on a appelé cela la science de la philosophie. Ça ce sont des sciences ? Et évidemment, c’est cela qu’on enseigne aujourd’hui dans les universités… on a vraiment fait des sciences à partir de n’importe quoi. On parle un jour d’illusions… et ça y est, la science de l’illusion est née ! Profères un mensonge, répète-le un certain nombre de fois, et ça deviendra une science.

Non, la Science est Unique : la Science est Lumière.
Ce que tu considères donc comme science, vois si effectivement sa Lumière est apparue et a illuminé ton cœur, au point que tu la voies de tes propres yeux… et ne te permets d’en parler qu’après en avoir reçu l’autorisation d’Allâh et de Son Messager ﷺ. Ainsi étaient les gens d’Allâh. Cherche donc dans la biographie de l’imam al-Ghazali, lorsqu’il écrivit son fameux ouvrage Revivification des sciences de la religion (Ihiya ‘ulum ad-dîn), comment fut-il écrit, en combien de temps, jusqu’au idhn qu’il reçut pour cela directement de sayidina al-Mustafa ﷺ… et toi, tes cours et tes notes, qui t’en a donné le idhn ? … Allâh sait mieux…

Dans sa capacité à suivre et étudier les traces des générations passées, l’Homme peut effectivement parvenir à reconstituer les mœurs et le type de vie qu’elles menaient, leur architecture, leur nourriture, leurs habits, etc. Mais malgré tout cela, l’Homme est absolument incapable de déterminer la réalité intérieure et spirituelle de ces peuples, à savoir s’ils se basaient sur la Lumière d’Allâh ou s’ils étaient au contraire plongés dans les ténèbres. Le seul moyen de déterminer cela est de considérer leur cas du point de vue de la religion.

Tu parles ainsi par exemple de la civilisation pharaonique. Alors à partir du moment où nous sommes musulmans, nous savons que les pharaons n’étaient pas sur la religion d’Allâh ﷻ. Seulement si un étudiant ou un chercheur se penche sur le sujet et étudie les vestiges archéologiques, les hiéroglyphes etc… il se peut que les choses se mélangent pour lui. Lorsqu’il étudie le mode de vie de ces peuples, il se peut qu’il y trouve des similitudes avec son mode de vie à lui, de sorte qu’il finisse par croire qu’eux aussi étaient musulmans.

Qui donc est à même de vraiment comprendre ces choses ?
C’est celui qui a la capacité de considérer et de juger des choses du point de vue de la religion. Par la Chari’a. C’est-à-dire celui qui a étudié le Coran et qui a étudié, au travers du Coran, ce qu’il y a à savoir des générations passées, ce qu’ils ont pu vivre et passer comme épreuves. De là, il compare avec la Parole d’Allâh ﷻ, et il comprend la religion. Il comprend le mystère du déluge qui eut lieu à l’époque de sayidina Nouh (‘alayhi s-salâm), il comprend les tablettes, la Torah et l’Evangile. Il comprend même où s’est produit la falsification, dans quels passages spécifiques de la Torah et de l’Evangile. Il comprend le langage et les prières des gens du Livre qui vécurent avant sayidina al-Mustafa ﷺ, etc.

Ces études ont besoin de la balance de la religion, pour être pertinentes et acceptables, et non pas d’études archéologiques. Il en est de même pour les connaissances que l’Homme n’a pas encore atteintes, et que peut-être un jour il atteindra. S’il méditait aux versets au travers desquels Allâh nous replie le temps et l’espace, Allâh lui ouvrirait la vue intérieure et lui permettrait de comprendre les mystères passés, résoudre les énigmes et les théories accumulées dans ses pensées et voilant son cœur. Allâh ﷻ dit : « Certes, seul les savants craignent Allâh [4]. » la crainte (khachya) que les savants ont d’Allâh est plus subtile et plus intense. Parce que c’est de Lui ﷻ qu’ils ont pris leur Science. Ils ont appris la crainte révérencielle (taqwa) et la bienséance (adab) dans la Présence du Créateur ﷻ.

Certains ‘Arifin ont déclaré : « Nous avons appris la science pour autre qu’Allâh, mais la Science s’est refusée à être pour tout autre qu’Allâh. »
Cela veut dire, si on voulait donner une explication à cela, que la science te donne une place et un statut depuis lequel tu es amené à t’exprimer. Mais ce ne sont que des mots qui sortent de ta bouche, sans que tu n’aies forcément le fruit de cette science. La Haqiqa de la science reste ainsi donc conditionnée par l’utilisation que tu en as, c’est-à-dire par ta résignation et ta remise, par elle, à Allâh ﷻ. C’est ainsi que la science devient un moyen d’entre les moyens de réaliser l’adoration. Ou plutôt, il s’agit du meilleur et du plus distingués de tous les moyens de réaliser l’adoration. Cependant, la science n’est pas le But ! La science est noble, c’est incontestable… mais ce n’est pas pour autant le But. La Science véritable doit être un moyen de se rapprocher du Vrai ﷻ, et le rapprochement n’est possible que par la mise en pratique de cette science.


[1] Sourate al-Ma’arij, verset 19.
[2] Selon Abou Hourayra (radiAllâhu ‘anhu), le Messager d’Allâh ﷺ, dit : « Savez-vous ce qu’il y a au-dessus de vous ? ». Les compagnons répondirent : « Allâh et Son Messager savent mieux. » Il dit :
Il s’agit de al-raqî’[2] : un plafond préservé et une vague aveuglée. Savez-vous combien il y a entre vous et lui ?
– Allâh et Son Messager savent mieux.
– Il y a entre vous et lui une distance de cinq cents ans, et entre lui et le ciel suivant la même distance.
Et il énuméra ainsi les sept cieux, l’épaisseur de chacun d’entre eux étant d’une distance de cinq cents ans. Puis il dit :
– Savez-vous ce qu’il y a au-dessus de cela ?
-Allâh et Son Messager savent mieux.
– Au-dessus se trouve le Trône (al-‘Arch), avec entre lui et le septième ciel une distance de cinq cents ans.
Puis il ajouta :
– Savez-vous ce qui se trouve en dessous de vous ?
– Allâh et Son Messager savent mieux.
– Il s’agit de la terre, avec entre elle et la terre en dessous d’elle une distance de cinq cents ans.
Et il énuméra ainsi les sept terres, l’épaisseur de chacune d’entre elles étant équivalent à une distance de cinq cents ans. Puis il dit
ﷺ :
– Par Celui dont l’âme de Muhammad se trouve en Sa main, si vous descendiez l’un d’entre vous à l’aide d’une corde vers la septième terre, il
aboutirait à Allâh (tabâraka wa ta’âla). Après quoi il récita ﷺ : « C’est Lui le Premier, le Dernier, l’Apparent et le Caché. » »
[Musnad Ahmad]
Al-raqî’ (الرقيع), définition dans le dictionnaire arabe « Tâj al-‘Aroûs » : al-Raqî’ (ce qui est rapiécé) est une allusion imagée désignant le ciel. Ou il s’agit du ciel de ce bas-monde, comme le rapporte al-Jawhariy, car les astres le raccommodent. Le ciel est ainsi nommé parce que les étoiles le raccommodent, et il fut dit également que c’est parce qu’il est raccommodé (ruqqi’a) des Lumières qui s’y trouvent. Et il fut dit que les cieux se rapiècent les uns les autres, et le pluriel de « raqî’ » est « arqi’ah ». Concernant les sept cieux, ils sont ainsi nommés les sept arqi’ah, chaque ciel raccommodant le suivant, en faisant comme des paliers, et ce à l’image du tissu que l’on rapièce. Et dans le Hadîth : « depuis au-dessus de sept arqi’ah » Al-Jawhariy commente cela et dit : cela fut mentionné pour indiquer que c’est comme si cela renvoyait au plafond (saqf), et ce qui est voulu par cette expression ce sont les sept cieux.
Mais « raqî’ » désigne aussi celui qui a perdu la raison, ou qui n’a plus d’intellect (‘aql).
[3] Sourate ar-Rahmân, verset 37.
[4] Sourate al-Fâtir, verset 28.

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