Quelle discipline mène à la Science par Allâh ?

بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Quelle discipline mène à la Science par Allâh ?

Résumé de l’assise du 6 Juillet 2018 / Jumu’a 22 Chawwâl 1439 [Partie 3] :

Les savants musulmans, et plus précisément les savants exotériques, ont divisé en deux la science : d’une part la science d’ici-bas, et d’autre part la science de l’au-delà. Ils ont précisé que la meilleure et la plus noble des sciences de l’au-delà était la Science par Allâh ﷻ. La science d’ici-bas traite des affaires telles que les échanges commerciaux, les engagements, les interactions entre les gens etc… tandis que la science de l’au-delà traite de ce qui relève des six degrés de l’Imân, c’est-à-dire de l’inconnaissable (ghayb).

Les savants ont donc cherché à déterminer quelle serait la plus noble des sciences, et par là-même à déterminer de laquelle de ces sciences découlerait la Science par Allâh ﷻ. Certains ont ainsi considéré qu’il s’agissait de ‘ilm al-kalâm, du fait qu’il s’agissait d’une science traitant des Attributs et de l’Essence divine, en plus d’assurer l’établissement du Tawhîd avec la certitude en l’Unicité de l’Unique.
D’autres ont quant à eux considéré que la science du fiqh et de la chari’a étaient plus à mêmes de mener à la Science par Allâh ﷻ, de par sa spécialisation dans l’accomplissement comme il se doit des actes d’adorations.

Nous ne remettons en question aucun de ces avis, pour la bonne raison qu’il s’agit d’un tout qui se complète : tu ne peux nier le rôle essentiel et indispensable d’aucun des partis. Celui qui renierait l’un pour ne prendre que de l’autre, serait de toute évidence un parfait ignorant. Quoi qu’il arrive, l’Homme a besoin de la science du fiqh comme du kalâm.

D’autres encore ont estimé que la science la plus à même de mener à la Science par Allâh ﷻ était la science du dévoilement (kachf), que nous appelons ‘ilm al-bâtin, ou ‘ilm al-laduni. Il s’agit là de la science capable de mener au but évoqué, à savoir la purification de sa nafs, afin qu’elle soit apte et disposée à recevoir les Lumières dévoilant (kachf) les réalités ésotériques (Haqâ’iq). Le cheminant les voit d’une vision concrète, et par elles il atteint le degré de la réalité de la certitude (Haqq al-yaqîn).

Ceci dit, si le cheminant détient la science du kachf, et qu’en plus il détient la science du fiqh et du kalâm, alors ma sha’a Allâh, c’est très bien : il peut prétendre au degré de pleine réalisation (tahqîq), il comprend beaucoup de choses. Si en revanche il a la science du kachf, mais pas la science du fiqh et du kalâm… alors il voit, mais n’a aucune connaissance de ce qu’il voit.

Et c’est bien là le problème que nous rencontrons aujourd’hui avec le disciple !
« Ô untel, qu’as-tu vu dans la khalwa ? »
Et lui de répondre : « J’ai vu les sept cieux, j’ai vu le Kursi, j’ai vu le ‘Arch… » mais tu n’as aucune compréhension de cela !
Si tu avais eu une part dans la science du fiqh et du kalâm, tu aurais fait le lien entre tout… et alors, véritablement, tu serais resté abasourdi face à la magnificence divine, telle qu’elle t’est parvenue en à peine une nuit ou deux… comme si ça n’avait été que le temps d’un clin d’œil. Voilà le type de personne qui sait et qui maîtrise vraiment les convenances et le adab à observer vis-à-vis d’Allâh.

Quant à celui qui reçoit des dévoilements, mais qui n’est pas appuyé par ces deux autres sciences… celui-là glisse et tombe, sans même s’en rendre compte. Quand bien même les choses lui seraient dévoilées, il ne leur prête aucune attention. C’est la raison pour laquelle le Seigneur ﷻ dit : « et c’est ainsi que Nous faisons voir à Ibrahim le malakoûte des cieux et de la terre [1]… » qui est Ibrahim ? C’est un prophète et messager.
Que veut dire prophète et messager ? Cela signifie qu’il a la nouvelle (naba’) ainsi que le réceptacle (moustaqarr) et le message (risâla)… Allâh lui a octroyé la science du kachf, de sorte qu’il devint une personne réunissant toutes les disciplines. Idem pour Moussa (‘alayhi s-salâm) : prophète et messager, comptant lui aussi parmi les ‘olo l’azm. Allâh le guida jusqu’au serviteur détenteur de la miséricorde (rahma) et de la Science émanant de Lui (laduni), afin qu’il puisse lui aussi réunir toutes les disciplines.
Mais à cela, que rétorque l’ignorant ? Il dit que dire cela revient à dire que sayiduna Ibrahim et sayiduna Moussa n’ont rien… et qui a quelque chose alors ? Est-ce que celui qui a vu les anneaux des cieux doit être considéré comme ayant tout ? Voilà bien l’ignorance dans toute sa splendeur. Non ! Ce prophète et messager, il est d’abord et avant tout un saint (waliy). Moussa (‘alayhi s-salâm) n’est présenté de la sorte, dans le récit qui le dépeint, qu’afin de constituer un enseignement, pour toi comme pour moi. Quant à ce qui le concerne lui personnellement, il lui suffit amplement que : « et Je t’ai assigné à Moi-même [2]. » Si les choses te sont ainsi présentées, selon cette hiérarchie, c’est pour te donner une leçon à toi !

Disions-nous, certains ont estimé que la science la plus à même de mener à la Science par Allâh ﷻ était la science du dévoilement (kachf), parce que c’est cette science qui permet la purification de la nafs et la rend apte à recevoir les Lumières dévoilant de la Haqiqa. Le cheminant voit ces Lumières d’une vision concrète, il accède par là-même au degré de la certitude-même (‘aïn al-yaqîn), et se réalise spirituellement. Tout ceci fut rapporté par le Coran, qui est la Loi Seigneuriale fondamentale, et qui n’a absolument rien omis de mentionner. C’est-à-dire que le Coran n’a pas traité du fiqh, à défaut de la science du kachf… ni la science du kachf à défaut du fiqh. Non. Au contraire, il réunit toutes ces sciences. Et il en est de même pour le Hadîth : « Celui qui obéit au Messager, obéit certes à Allâh [3]. » donc lis et apprends de la biographie prophétique (sîra).

Ne va pas faire comme certains, qui se prétendent « coranistes » et n’acceptent que ce qui vient directement du Coran… Comment feraient-ils donc pour mettre en application ce verset ? Comment obéir au Messager, si ce n’est en obéissant à sa parole, à ses actes, et à ce qu’il a confirmé ? Le Coran te donne donc toujours l’exemple suprême, et à partir de cet exemple suprême il s’agit pour toi de voyager et d’en explorer les ramifications. C’est-à-dire que le Coran t’a rapporté les adorations : la chahâda, la prière, le jeûne, la zakât et le Hajj… elles n’ont pas été énumérés de cette façon, mais tu les retrouves clairement dans différents versets. Tu retrouves également ce qui concerne les transactions, les accords passés entre différentes parties, les échanges etc.


[1] Sourate al-An’am, verset 75.
[2] Sourate Tâ-hâ, verset 41.
[3] Sourate an-Nisâ’, verset 80.

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