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Faire en sorte que l’esprit du malakoûte ait une trace (athar) sur terre

Résumé de l’assise du 6 Juillet 2018 / Jumu’a 22 Chawwâl 1439 [Partie 4] :

La méditation sur la création des cieux et de la terre te mène, si tu t’y plonges profondément, jusqu’à la Connaissance du Nom al-Badî’ (Celui qui créée à partir de rien), et tu comprends et réalises véritablement qui est le Badî’ des cieux et de la terre ﷻ. Tout ceci, c’est le Coran qui le rapporte : « En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d’intelligence, ceux qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, invoquent Allah et méditent sur la création des cieux et de la terre (disant): « Notre Seigneur! Tu n’as pas créé cela en vain. Gloire à Toi ! Garde-nous du châtiment du Feu. » [1] »
La méditation sur la nafs te mène quant à elle à la connaissance de la diversification, au cœur même de l’Union : « ainsi qu’en vous-mêmes. Ne voyez-vous donc pas ? [2] ».

C’est-à-dire que ces mots, tu ne dois pas les considérer comme quelque chose de totalement inaccessible… tu peux toi-même prendre un papier et un crayon, et lorsque tu lis ton hizb, tu prends note de tout mot que Allâh ﷻ t’aura indiqué dans Son Livre, dans les sujets des échanges, des accords, des interactions, des sacrifices, témoignages etc. Tu trouveras dans le Coran des choses que le Seigneur ﷻ nous a ordonné, des choses qui relèvent effectivement de la risâla, des ordres dans lesquels on retrouve des obligations et des interdictions. « Fais ceci, et ne fais pas cela. » Tous ces mots, tu les gardes, tous réunis… et puis tu vas chercher dans la Sunna prophétique les explications à tout cela. Et c’est cela la Science ! C’est comme cela que tu acquerras la Science de la compréhension du athar de la risâla, et dès lors, tu reviendras depuis ce que tu as connu (‘ilm) vers ce que tu as vu.

C’est en établissant ainsi des liens et des connexions entre les choses que tu atteindras l’état des gens en qui se trouve la Vie : « Est-ce que celui qui était mort, à qui Nous avons redonné la Vie et à qui Nous avons assigné une Lumière par laquelle il marche parmi les gens [3]… » effectivement, tu marches, ou tu évolues parmi les gens avec ces accords, ces engagements, ces transactions, ou de manière générale avec ces règles de vie en société, conformément à la Sunna Prophétique ﷺ. Tu fais tout cela de manière conforme à la Sunna… c’est cela, le athar de la risâla.

Ou dit autrement, qu’est-ce que le athar de la risâla ? C’est le moustaqarr (réceptacle) de la noubouwa.
Et qu’est-ce que le moustaqarr de la noubouwa ? C’est toi, ô cheminant !
Tu es le moustaqarr de la noubouwa, et tu es le athar de la risâla. Le moustaqarr de la noubouwa, c’est l’amplitude ou l’élargissement auquel est parvenu de ton intellect. Quant au athar de la risâla, cela correspond à ce qu’a pu atteindre ton embarcation (ton corps) en tant qu’être voguant dans l’Océan de dounia.

C’est à partir de cela que tu peux comprendre qu’effectivement, « la religion auprès d’Allâh est l’Islâm [4]. » et qu’il n’y a pas d’autre religion en dehors de l’Islâm. C’est lorsque tu auras atteint cela que ceci sera pour toi une Haqîqa véritable… pas comme maintenant. Aujourd’hui, tu dis qu’il faut que nous nouions un « dialogue de paix » avec les religions. Ah oui… quand on dit quelque chose dans ce sens, comme ça te plait ! Mais de quelles religions est-ce que tu nous parles ? Il n’y a qu’une seule et unique religion ! Dis plutôt que tu veux nouer un dialogue de paix et de bonne entente avec les dieux, et ramène à ce moment-là Houbal, le feu des adorateurs du feu, etc…

« la religion auprès d’Allâh est l’Islâm. » une seule religion, point final. La seule chose qui change, c’est le nom qu’on lui donne, rien de plus. Comme en arabe on dit « al-bayt », et en français « la maison ». Le christianisme, ce n’est rien d’autre que l’islâm. Mais à telle époque, dans telle région du monde, on l’a nommée le christianisme. Tu dois bien comprendre ça. Lorsque tu considères qu’il y a plusieurs religions, c’est comme si tu contredisais la Parole divine : la seule et unique religion auprès d’Allâh, c’est l’Islâm. Ces différentes religions que tu as dans ta tête… passes-y un coup de balais, et réunis le tout en une seule et unique religion.

C’est ça qui t’empêche d’apprendre le Tawhîd al-Jam’, parce que tu as encore en tête une multitude de religions… et si tu continues de considérer une multiplicité de religions… alors c’est que tu as en tête une multiplicité de divinités. « S’il y avait dans le ciel et la terre des divinités autres qu’Allah, tous deux seraient certes dans le désordre [5]. »

Du point de vue de cette religion unique qu’est l’Islam, l’ensemble de toutes les noubouwa et de toutes les risâla successives, apportés par les différents prophètes et messagers, sont tous sans exception des messages de l’Islâm lui-même. Nous t’avons envoyé à une certaine époque une risâla dans laquelle se trouvait l’équivalent de la sourate al-Baqara, par exemple. Dans une autre époque, nous t’avons envoyé une risâla dans laquelle se trouvait l’équivalent de la sourate at-Tawba… et ainsi de suite, jusqu’à l’époque de sayidina al-Mustafa, où nous t’avons envoyé une risâla dans laquelle se trouve le Coran tout entier. Alors pourquoi viens-tu parler de dialogue interreligieux ?

Fondamentalement, toutes les religions sont une seule et même religion. C’est juste qu’il y a ici un cours, là-bas un autre cours… etc, et que là, devant toi, tu as le livre tout entier. Le Coran est venu pour sceller, parachever et confirmer tous les messages précédents, sans faire de différence entre aucun d’entre eux. L’Islâm n’est pas venu pour réfuter les autres religions, puisque de base elles sont toutes l’Islâm. Cependant, la Loi divine est venue conformément et en adéquation avec la société, l’état, la force, la prédisposition, les mœurs des gens, etc.

Donc pour que le cheminant maîtrise ce athar de la risâla, il lui faut en maîtriser à la fois la Science et les actes qu’elle implique. Ces notions de Science, de mise en application de la Science, et de sincérité dans l’action, ce sont des choses que tu as l’habitude d’entendre dans tous les sermons du vendredi. Il n’y a rien de nouveau pour toi ici… ce qui est nouveau pour toi par contre, c’est que du fait que tu es dans le lâm al-qabd, tu as effacé avec certitude l’embarcation que constitue ton corps, de sorte que ne demeure plus que ton esprit, pur et noble, s’élevant dans le malakoûte au travers de la Science du kachf… et c’est ainsi comme si le temps était venu pour toi de faire en sorte que cet esprit pur évoluant dans le malakoûte, ait une trace (athar) qui apparaisse et perdure sur terre.

Quel est ce athar ? C’est le athar de la risâla. C’est-à-dire qu’en toi se trouvent deux choses : un moustaqarr dans le malakoûte, et un athar de ce moustaqarr sur terre. Donc lorsque tu entends parler de la risâla, sa nature est forcément terrestre. Dans le Hadîth, sayiduna al-Mustafa ﷺ traça un trait dans la terre, pas dans le ciel ! Il traça ce trait dans le terre et dit ﷺ: « Voilà le chemin d’Allâh [6]. », c’est-à-dire que ce trait tracé dans la terre, c’est ce que ton corps produit comme gestes. Et ces gestes doivent bien évidemment se limiter et se conformer à ce avec quoi est venue la Loi de sayidina al-Mustafa ﷺ : lecture du Coran, jeûne, achat et vente, et toute action qui ne viendrait pas contredire ce avec quoi il est venu ﷺ.

Ton moustaqarr, dans la vision en rêve (ro’ya) ou à l’état d’éveil (mouchâhada), il se trouve dans la grande nouvelle (al-naba’ al-‘adhîm), dans le malakoûte. Quant à la source ou l’origine du athar et du moustaqarr… elle se trouve dans le jabaroûte de la wilâya. C’est ainsi que tu deviens véritablement un Alif mouqaddar, c’est-à-dire une ébauche ou une copie imparfaite, mais en aucun cas le Alif originel, auquel cas le Créateur ﷻ te briserait. Qui que tu sois, tu n’es et ne demeures jamais qu’une ébauche, un taqdîr du athar du Créateur ﷻ.

C’est la raison pour laquelle le Hadîth nous dit : « Allâh créa Adam à l’image de ar-Rahmân. »… il ne s’agit pas de ar-Rahmân, mais plutôt son image ou sa forme apparente est à l’image de la forme de ar-Rahmân. Et c’est de là que tu tiens toi-même un athar, à l’image du athar du Créateur ﷻ. On dit alors que ta manière d’être (khuluq) est le khuluq de ar-Rahmân, ou que ta forme apparente est à l’image de ar-Rahmân, ou que ton athar est le athar du Coran… il n’y a rien qui pourrait nous empêcher d’affirmer de telles choses, dans la mesure où tu aurais des preuves évidentes de cela.

Si par contre tu viens nous dire « Moi je connais le Alif al-mouqaddar dans ce qui concerne la risâla »… sache que c’est ce qui s’avèrera être le plus difficile. Malgré que te soit parvenu le naba’, malgré que tu aies reçu le dévoilement (kachf), malgré que tu aies vu (ro’ya) ce que tu as vu… le athar reste ce qu’il y a de plus difficile. Parce que le athar ne dépend pas de ce que tu peux être amené à voir… mais plutôt de ce que ton entourage voit de toi ! Dans la risâla, c’est nous qui voyons pour toi, et non pas toi qui dit « j’ai vu ceci, j’ai vu cela, j’ai vu les anges… etc » Non, dans la risâla ce n’est pas comme cela. C’est nous qui allons voir ce que tu fais de tes journées. Nous ne nous occuperons pas du moustaqarr de la noubouwa te concernant. La seule chose qui nous importera de toi, c’est le athar de la risâla, et dans quelle mesure il apparaît sur toi. Et à ce moment-là… qui que tu sois, et quel que soit ce que tu as pu atteindre dans le cheminement, quelqu’un d’extérieur et qui n’a absolument rien à voir avec la Tariqa pourra venir et te sortir du cercle. Parce que lui aussi, il est le athar du Vrai, et il n’a pas vu en toi le athar du Prophète ﷺ. Alors fais attention !

C’est ici qu’on voit que l’étude du Nom divin se complique… Quant à celui qui prétend que la Lecture du Nom débute par le Alif, évidemment, les choses sont simples pour lui, car dans son cas la risâla se résume à un simple suivi aveugle (taqlîd). Les cinq piliers de l’Islâm, les six piliers de l’Imân, et en avant…
Non ! Au contraire, l’athar de la risâla est et sera pour toi le maqâm suprême, le Soleil prééternel : c’est lui qui va rayonner et illuminer la terre.

[1] Sourate Âlu ‘Imrân, versets 190 et 191.
[2] Sourate ad-Dhâriyât, versets 20 et 21.
[3] Sourate al-An’âm, verset 122.
[4] Sourate Âlu ‘Imârn, verset 19.
[5] Sourate al-Anbiya’, verset 22.
[6] Rapporté par ibn Mâjah.