Ô toi qui réclames l’amour : l’as-tu semé ?

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Ô toi qui réclames l’amour : l’as-tu semé ?

Résumé de l’assise du 19 Octobre 2018 / Jumu’a 9 Safar 1439 [Partie 4] :

SoubhânAllâh ! Il est impossible que tu aimes quelqu’un et que lui te déteste. Lorsque tu viens me dire : « J’aime untel, mais lui il me déteste… » Je te réponds clairement : cherche en toi-même, et tu y verras que toi non plus, dans le fond, tu ne l’aimes pas. Si tu l’aimais, il t’aimerait aussi. Impossible qu’il en soit autrement.

Toute personne qui prétend que son épouse le déteste, tandis que lui il l’aime… s’il cherche au fond de lui-même, il constatera qu’en réalité il la déteste lui aussi. Et inversement : si l’épouse affirme aimer un mari qui soi-disant la détesterait, en réalité, c’est qu’elle le déteste elle aussi.
Idem pour la famille : si quelqu’un dit « J’aime mes enfants, mais ils me détestent. » C’est que lui aussi, ou fond de lui, il les déteste. Point final.

Il est impossible que tu aimes… impossible que tu sèmes l’amour… impossible que tu fasses preuve d’amour… impossible que tu sois le symbole de l’amour, que tu sois entièrement fait d’amour… et que, lorsque tu considères ceux qui t’entourent, tu ne trouves que de la haine et du mépris.
Il est impossible qu’en semant du blé, tu ne récoltes que des épines ! Si tu sèmes du blé, tu ne peux récolter que du blé. Ta récolte sera peut-être mauvaise, en raison de tes manquements, parce que tu n’auras peut-être pas fait le nécessaire, tu n’auras pas prêté l’attention qu’il fallait… mais tu ne peux pas te plaindre d’avoir récolté autre chose que ce que tu as semé.

Tu te dois donc d’aimer ! Et si tu veux recevoir de l’amour, commences par en donner toi-même. Si tu veux que Allâh t’aime, commence par prouver que toi tu aimes Allâh. Si tu persistes en cela, si tu es constant dans les preuves que tu avances de ton amour pour Lui, alors nous saurons qu’effectivement, Allâh t’aime.

Seulement toi, tu ne fais absolument rien en ce sens… et tu attends de l’amour de la part d’autrui. Impossible !
Ce n’est qu’une affaire entre toi et ta nafs : elle ne fait rien d’autre que te renvoyer ce par quoi tu la fais valoir. Et pour renvoyer cela à un exemple concret et matériel : tu aimes la pauvreté, tu sèmes la pauvreté, tu crains la pauvreté… par Allâh, et encore par Allâh : jamais tu ne deviendras riche ! Tu ne peux récolter autre chose que ce que tu sèmes.
Ce que je dis est basé sur la Chari’a du Prophète… Lorsque je te dis que tu aimes la pauvreté, je veux dire que tu penses à une ruse, un truc, quelque chose qui te permettrait de devenir riche. Non. Par Allâh, tu ne deviendras jamais riche. Et même si tu le devenais, tu redeviendrais pauvre immédiatement.

Avant de toucher la chose physiquement, tout commence par l’amour. Le toucher d’amour fait fructifier… tandis que le toucher de haine fait fuir. Si tu touches quelqu’un, par exemple en lui serrant la main, quelqu’un que tu aimes… par ce toucher de ta main dans la sienne, tu vas semer en lui une chaleur. Puis, lorsque tu lèveras ton regard vers le sien, tu verras qu’une larme coule de son œil droit, spontanément. Pas de l’œil gauche, non : de l’œil droit.
Si en revanche tu le touches avec haine, puis lèves les yeux vers son visage, tu le trouveras assombri. Et si ta haine s’amplifie au-delà des limites, tu verras couler une larme de son œil gauche.

Fais donc bien attention : avant de toucher, tu dois prêter une attention toute particulière à ton état intérieur.

Concernant le fait de se serrer la main, tu penseras certainement à la forme apparente du hadîth :
« Lorsqu’un croyant rencontre un autre croyant, lui adresse le salâm, lui prend la main et la lui serre, leurs péchés s’éparpillent comme s’éparpillent les feuilles de l’arbre [1]. »

Pour nous, le fait de serrer la main renvoie à la prise de la bay’a. Donc lorsque tu viens pour prendre la bay’a, nous, nous t’aimons. Et nous te touchons d’un toucher d’amour. Ce n’est pas comparable au toucher par lequel toi tu touches ! Lorsque nous posons notre main dans la tienne, nous l’y posons avec chaleur, désir ardent, amour, avec un flux spirituel de vie… et à peine te disons-nous : « ferme les yeux, et fais abstraction de ton être », que la Lumière du Seigneur vient t’éblouir.

Pourquoi ?
Parce que notre toucher n’est pas comme ton toucher.
Quant à toi, lorsque tu nous touches… tu veux faire valoir ta « virilité ». Alors tu serres fermement. Parce que tu n’es qu’une idole corporelle, faite de chair et d’os. C’est comme si tu voulais nous dire : « je suis fort, regarde ma main, ma cha’a Allâh… j’ai une main de travailleur moi ! »
Sache que cela t’éloigne bien plus que cela ne te rapproche.

Dans la tariqa, la force physique ne te servira à rien. Si la force physique était importante au cheminement, tu n’aurais pas trouvé de Shaykh souffrant de multiples maladies, tu n’aurais pas trouvé de prophète malade, ni de messager doux et avenant… au contraire, tu l’aurais trouvé sévère, dur, brutal… or ces caractéristiques, c’est plutôt chez Pharaon et Hamân que tu les rencontres.

En vérité, ta force physique ne t’est utile que lorsque tu sors de chez toi en quête de subsistance, pour travailler et rapporter à ta famille de quoi manger. En revanche lorsque tu pars en quête de l’établissement d’un lien ésotérique avec les mondes célestes, oublie cette force et cette dureté, dans ton corps et dans ta manière d’être. Plutôt, veille à établir et à faire valoir la Haqiqa de l’amour.

Tu prétends veiller en adoration dans le dernier tiers de la nuit… mais si vraiment tu veillais le dernier tiers de la nuit, on ne te verrait pas dur et désagréable dans le reste de ta journée : c’est impossible!
Même si tu voulais l’être, ce serait pour toi comme passer sur une passerelle au-dessus du feu de l’enfer. Tu ne pourrais pas tenir longtemps, parce que ce ne serait pas là ton tempérament naturel, tu ne ferais par là que te vêtir d’une manière d’être qui n’est pas la tienne. Et quand bien même si tu essayerais de faire preuve de dureté, personne ne te prendrait au sérieux, parce qu’on verrait toujours en toi cette miséricorde, cette douceur, ce flux spirituel, cette proximité… c’est pour cela que les gens viennent systématiquement te voir, qu’ils viennent te consulter et prendre conseil auprès de toi, qu’ils te confient leurs secrets… parce que tu as cette aptitude à les recevoir.

Quant à toi, toi la brute, toi l’idole corporelle, tu es un problème !
Brise donc cette nafs, fend ton cœur, et par amour fais valoir et attise le athar de la risâla de sayidina al-Mustafa ﷺ. Car ce n’est que de cette manière que la risâla pourra se révéler à toi.


[1] Rapporté par at-Tabaraniy.

 

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