Les préceptes du wahhabisme, dans la parole de notre mère ‘Aïcha

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Les préceptes du wahhabisme, dans la parole de notre mère ‘Aïcha

Résumé de l’assise du 19 Octobre 2018 / Jumu’a 9 Safar 1439 [Partie 5] :

Nous parlions de celui pour qui le Messager d’Allâh ﷺ implore le pardon divin (istighfâr), de son vivant… à présent nous avons compris ce que voulait dire l’istighfâr. C’est-à-dire que lorsqu’on parle d’istighfâr, dans une dimension matérielle et physique, cela consiste en le fait de dire « Allâhumma pardonne à untel ». Mais dans la dimension spirituelle, ce doit être une chaleur, par laquelle je vais pouvoir brûler et consumer les fautes d’autrui, jusqu’à ce qu’il ne lui reste plus aucun manquement ni aucun penchant vil (soufli), et c’est alors que son cœur sera illuminé.

Maintenant, après son décès ﷺ, il faut savoir que nul autre que lui ne saisit pleinement la Haqiqa de l’istighfâr… ceci dit, considère un instant l’idiotie du disciple qui, lorsqu’on lui dit « Je te donne à présent l’autorisation de pratiquer l’istighfâr », cela ne lui convient pas. Il répond : « Oh non, l’istighfâr, l’istighfâr… c’est bon, ça je le faisais déjà avant… » Or, lorsqu’on lui dit de pratiquer l’istighfâr, c’est parce qu’on a placé dans cet istighfâr une chaleur.

C’est-à-dire que c’est par mon amour que je lui ai donné ce idhn… autrement dit, je considère cet individu comme étant sous ma responsabilité, sous mon éducation, dans mon suivi… de sorte que mon flux ésotérique circule en lui. Et évidemment, il est important de réaliser qu’en aucun cas le idhn ne se demande. En aucun cas on ne vient voir le Shaykh pour lui dire : « Ya Shaykh, est-ce que tu me donnes le idhn pour faire l’istighfâr ? » Est-ce que vous avez déjà entendu parler d’un compagnon qui serait venu voir sayidina al-Mustafa ﷺ et lui aurait dit : « Ya Rassoul Allâh, est-ce que tu me donnes le idhn pour ceci ou cela ? » Non.
Si le Messager d’Allâh ﷺ aime, il trouve en cette personne un flux, et il lui dit de manière subtile que par exemple, s’il faisait telle ou telle chose, il obtiendrait ceci et cela… de sorte que celui qui entend ces conseils se précipite de mettre en pratique ses recommandations.

C’est cela qui fait apparaître la saveur du Coran. C’est par ces choses subtiles que tu prendras goût à lire le Coran… et que tu sortiras de cet état de prononciation des mots sans compréhensions de leurs sens.

Du fait de la fermeté de l’ancrage de Abou Bakr as-Siddîq (radiAllâhu ‘anhu) dans la ma’rifa, il dit à sa fille, la mère des croyants, sayidatuna ‘Aïcha (radiAllâhu ‘anha) : « Lèves-toi et remercie le Messager d’Allâh . » parce qu’il savait que si elle remerciait le Messager d’Allâh ﷺ, par là-même elle remercierait Allâh… mais qu’elle le ferait par l’état de proximité du Messager d’Allâh ﷺ, et non pas par le sien à elle.

De même nous disons dans nos invocations : « Allâhumma par la valeur auprès de toi de sayidina al-Mustafa ﷺ… Allâhumma bijâhi sayidina al-Mustafa  » c’est-à-dire qu’étant donné que nous ne sommes pas dignes de L’invoquer directement, sachant que nous ne sommes pas dignes de Lui… lorsqu’on le fait par la face ou par la valeur inestimable de sayidina al-Mustafa ﷺ auprès de Lui, c’est comme si nous demandions l’exaucement de notre demande depuis le degré du Prophète lui-même.

Nous demandons par le degré de celui dont Tu as exaucé les invocations, nous demandons par le degré de celui que Tu as placé dans la plus éminente des stations, par le degré de celui que Tu as placé parmi les rapprochés… quant à nous, nous nous rapprochons par celui qui est proche. Voilà ce que comprit et ce que fit sayiduna Abou Bakr as-Siddîq (radiAllâhu ‘anhu). Si elle avait remercié Allâh depuis le degré de ma’rifa qui lui est propre, son remerciement n’aurait été qu’à la mesure de sa ma’rifa à elle, et non pas à la mesure du degré de proximité du Messager d’Allâh ﷺ. C’est la raison pour laquelle Abou Bakr as-Siddîq, son père, lui indiqua le maqâm le plus élevé.

Seulement elle, elle se trouvait alors dans un état de perplexité, dans un état de ravissement spirituel… et elle s’écria : « Par Allâh, je ne remercierai que Allâh ! » Je ne remercie pas le Messager d’Allâh ﷺ, je ne remercie que Allâh… pour parler sur un ton un peu plus léger et détendu… c’est comme s’il s’agissait-là de la méthodologie ou de la façon de concevoir les choses que l’on retrouve dans le Wahhabisme. « Moi, je ne remercie que Allâh… je ne prends pas d’intermédiaire… » C’est d’ailleurs peut-être pour cela que ces derniers lui vouent un amour particulier… il se peut que ce hadîth soit un hadîth destiné à ces gens qui ont plongé dans l’autre maqâm.

Quant à ceux qui s’appliquèrent à remercier Allâh au travers de leur remerciement du Prophète ﷺ, ils se sont épris et ont fondu dans l’amour de sayidina al-Mustafa ﷺ, grâce à cela. Evidemment, ceci ne la fit pas sortir du domaine de la Hadra de sayidina al-Mustafa ﷺ, sans qu’elle ne s’en rende compte… ou bien, peut-être qu’elle s’en est bel et bien rendu compte, et qu’elle fit de ce récit une risâla pour l’ensemble de la Oumma.

C’est la raison pour laquelle son père, sayiduna Abou Bakr (radiAllâhu ‘anhu), était plus savant qu’elle à ce sujet. Il était connaissant du maqâm de al-Ahadiya. Or le maqâm de al-Ahadiya n’est pas une réalité qui s’exprime par la langue. D’où le fait que l’individu se doive d’apprendre l’amour… al-Ahadiya, c’est l’amour, c’est un flux subtil qui efface toute forme apparente et toute pensée, c’est ce qui fait déborder et jaillir l’océan de la Haqiqa, jusqu’à ce que tu te trouves noyé dans un océan sans rivage, et que tu ne sois plus dès lors en mesure de parler ni de t’exprimer d’une quelconque manière. C’est le maqâm du mutisme total, au travers d’une eau de vie qui flue, en toi et par toi.

Allâh dit : « Est-ce que celui qui était mort, que Nous avons ramené à la vie et en qui Nous avons placé une Lumière par laquelle il circule dans les gens [1]. » le verset nous parle bien de circuler « dans » (fi) et non pas « parmi » (bayn) les gens, car de fait tu ne vois ni ne considères plus dès lors personne en dehors du Seigneur des gens. Tel est le maqâm de al-Ahadiya.

Allâh ﷻ dit : « C’est Lui qui a envoyé Son messager avec la guidée et la religion de vérité pour la faire triompher sur toute autre religion. Et Allah suffit comme témoin [2]. » si nous nous arrêtons ici, à « Et Allâh suffit comme témoin » alors pourquoi juste après cela Allâh ﷻ nous dit : « Muhammad est le Messager d’Allâh. Et ceux qui sont avec lui… » ? A partir du moment où Allâh suffit comme témoin… pourquoi intervient ce rajout ?

S’il n’avait pas été dit « Et Allâh suffit comme témoin », du point de vue linguistique, les choses auraient été simples et accessibles. A partir du moment où il est affirmé que Allâh suffit, nous nous suffisons d’Allâh, exclusivement. Alors comment expliquer ce rajout qui intervient juste après, ce rajout de la Haqiqa de « Muhammad et le Messager d’Allâh. » ﷺ… et on ne s’en tient pas à cela puisqu’on y ajoute également « Et ceux qui sont avec lui… ». On ne s’en tient pas uniquement à la nature corporelle de sayidina al-Mustafa ﷺ, ou à la Poignée de Lumière de sayidina al-Mustafa ﷺ.

Voilà le sens du hadith : « Celui qui ne remercie pas les gens, ne remercie pas Allâh [3]. » Celui qui ne remercie pas… les gens. Il ne s’agit pas ici des musulmans, encore moins des croyants, mais des gens dans leur globalité, c’est-à-dire englobe aussi les non-musulmans.

Dans son tafsîr de ce verset, sayiduna Ahmad ibn ‘Ajîba (rahimahullâh) dit :
«  » C’est Lui qui a envoyé Son messager avec la guidée », la présentation de Ses Lois « et la religion de vérité » et la présentation de Ses réalités ésotériques. Celui de sa communauté ﷺ qui réunira les deux, sa religion apparaîtra de même que sa tariqa, et il s’agit-là du waliy Muhammadien. Je veux dire par là : son côté apparent (dhâhir) est Chari’a, et son côté caché (bâtin) est Haqiqa.
De plus, ce par quoi Il ﷻ décrivit les compagnons correspond à la description des soufis : les gens de l’éducation (tarbiya) prophétique, et plus particulièrement les gens de la tariqa Shâdhiliya. Certains ont même affirmé : celui qui jure que ce qui se trouve dans la tariqa Shâdhiliya n’est rien d’autre que ce sur quoi se trouvaient les intérieurs des compagnons, il n’aura point parjuré [4]. »

Donc si tu jures que les intérieurs des compagnons -attention : les intérieurs, pas les extérieurs ou ce qui paraît des compagnons !- c’est la tariqa Shâdhiliya, ibn ‘Ajiba affirme que ton jurement est véridique.


[1] Sourate al-An’âm, verset 122.
[2] Sourate al-Fath, verset 28.
[3] Rapporté par Abou Dawoud dans ses Sunan.
[4] Al-bahr al-madîd fi tafsîr al-Qor’ân al-majîd – sidi Ahmad ibn ‘Ajiba.

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