Ô toi qui t’imagines n’avoir qu’un seul nom…

بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Ô toi qui t’imagines n’avoir qu’un seul nom…

Résumé de l’assise du 16 Mars 2018 / Jumu’a 28 Jumada II 1439 [Partie 7] :

[…]
Le détenteur de cette Science, c’est-à-dire la Science de la nouvelle (al-naba’), ou la Science de tous les noms, avec ce qu’elle comprend d’apparent (dhâhir) et de caché (bâtin), est nécessairement unique. Et sayiduna al-Mustafa ﷺ dit à son sujet : « La première chose que Allâh créa, c’est la Lumière de ton Prophète, ô Jabir. » La Lumière de ton Prophète… regardez, c’est comme s’il n’avait été Prophète que pour Jabir… car il ne dit pas ﷺ : « C’est la Lumière de votre Prophète, ô Jabir. » Et il ne dit pas non plus : « C’est la Lumière du Prophète ». C’est-à-dire que c’est à toi qu’est venu ce Prophète, ô Jabir, dans la forme et les caractéristiques que toi tu as saisies et comprises. Quant aux autres : « Muhammadun Rassoûlullâh ».

Muhammad sur Terre, et Ahmed dans le ciel. Or les noms les plus élevés ne sont pas ceux que l’on emploie sur Terre… Que connais-tu de sayidina al-Mustafa ﷺ ? Tu connais Muhammad, qui marche sur la Terre. Tu connais le Messager, sur la Terre. Mais maintenant, fais-nous part de sa biographie Ahmadienne… Puis, lorsque tu auras terminé, rapporte-nous quelque chose de la biographie de Yâ-sîn. Rapporte-nous la biographie de Tâ-Hâ.
Ô vous qui prétendez connaître la Sîra… où êtes-vous ?
Le Messager d’Allâh ﷺ n’a pas qu’un seul nom. Que connais-tu de lui ? Tu as lu trois ou quatre Hadîth et ça y est, tu prétends le connaître… « Le Messager d’Allâh disait bismillâh avant de commencer à manger… » oui, mais là tu ne t’en tiens qu’à sa forme humaine. Explique-nous donc le sens des noms par lesquels le Vrai ﷻ l’a nommé, pourquoi l’a-t-Il nommé Tâ-Hâ, pourquoi Aboul-Qâssim ? Pourquoi tous ces noms ?

Toi de même, ô Homme, tu t’imagines n’avoir qu’un seul nom… et lorsqu’on te questionne à ce sujet, tu réponds que ton nom est untel ou untel. Mais… dis-moi, quel est ton nom dans le premier ciel, dans le deuxième, dans le troisième, dans le quatrième, dans le cinquième… ?
En vérité, tu n’as même pas connaissance de ta propre sîra. Tu ignores jusqu’à ta propre personne !
Qui es-tu ? Quels sont tes noms ?
On ne parle ici que de ce qui te concerne toi, personnellement… sache que si tu es connu sur Terre sous le nom de ‘Abbâs, les habitants du ciel quant à eux ne te connaissent pas… parce qu’ils ne connaissent pas ‘Abbâs, ils ne connaissent que ton nom dans le ciel. Si tu atteignais la connaissance de ces liens ésotériques entre les choses, tu saisiras les noms nobles qui te sont propres.

Si nous évoquons tout ceci, c’est simplement pour que tu comprennes ce que recèle la nouvelle (al-naba’), pour que tu te fasses une idée de ce qu’est la Science de al-naba’. En ce sens nous ramenons le verset référant à sayidina Adam (‘alayhi s-salâm), parce que c’est à son sujet que le Livre d’Allâh nous informe de manière claire et explicite qu’il a reçu cette Science : « et Il enseigna à Adam tous les noms ». Et étant donné que le Nom « Allâh » est le Nom qui les réunit tous, le Nom indicateur de l’Essence divine, cela veut simplement dire que sayiduna Adam (‘alayhi s-salâm) a reçu la Science de ce Nom. Quant à toutes les ramifications de cette réalité première, toutes ces sciences et ces réalités découlant d’elle et dont nous ignorons encore la plus grande part… nous ne saurions jamais prétendre avoir réuni tout cela, sachant que notre Seigneur ﷻ dit et nous informe : « Et il ne vous fut accordé que peu de Science » [1], cette Parole est adressée à un groupe de gens, mais qui sont ces gens ?
Ce sont les bien-aimés d’Allâh ﷻ, les Savants qui mettent en pratique la Science du Seigneur ﷻ… et ce verset reste effectif sur eux, jusqu’au Jour du Jugement.

Il te revient donc dès lors de t’efforcer et de rechercher quel est ton nom dans le premier ciel… et je te préviens d’avance : ne t’attends pas à en être informé par l’intermédiaire d’un rêve ou d’une mouchâhada, suite à laquelle tu nous dirais : « J’ai perçu un hâtif qui m’a dit que mon nom était untel… » Faux !
Ou encore : « J’ai dormi, et j’ai vu en rêve que mon nom dans le ciel était untel… » Faux !

Ton nom est le produit découlant de tout ton être, de la force de tes degrés de Foi… il doit apparaître comme étant un nom dominant le nom qui est le tien dans le Moulk. Tu découvriras alors que ce nom est ta Source, et si tu parvenais à plonger et à t’immerger entièrement dans cette Source, elle te mènerait à la Source plus profonde encore… de même que dans ton cheminement au travers du Nom « Allâh » : ton immersion et ta plongée dans le hâ’ te mène au lâm, puis au lâm, puis au fasl et au wasl, puis au Alif al-Mouqaddar.

Ainsi, ta plongée dans ton nom te mènera au nom de ton nom, puis au nom du nom de ton nom, puis au nom du nom du nom de ton nom… jusqu’à atteindre le nom qui les réunira tous. Tu découvriras qu’il s’agit là d’un nom unique, intrinsèquement lié à tous les autres noms, et tu apprendras comment, depuis ce nom fondamental, descendre dans l’ensemble de ses noms ramifiés, jusqu’à retourner à ton nom untel. C’est à ce moment-là que tu connaitras véritablement tout ce qui le concerne.

C’est là le véritable sens de « Craignez la vision clairvoyante (firâsa) du croyant, car il voit par la Lumière d’Allâh ». La firâsa, la vision clairvoyante du croyant, ce n’est pas ce à quoi les gens l’ont réduite de nos jours… « Tu as les yeux noirs, cela veut dire que ceci et cela… si tu les avais eu bleus, cela aurait voulu dire ceci et cela… »
Non, la véritable firâsa des gens de la Foi, c’est un flux ésotérique partant d’un nom, vers un nom, vers un nom… vers le nom qui les réunit tous. Puis, une redescente depuis le nom, vers le nom, vers le nom… jusqu’à retourner au nom premièrement considéré, et tu perçois alors quel est son caractère, quels sont ses états nobles et quels sont ses états vils. A ce moment-là, tu auras saisi de lui l’ensemble de sa personne, et ce en une simple fraction de seconde… si toutefois tu es de ceux qui maîtrisent l’ascension (‘ouroûj) et la descente (nouzoûl).

Voilà ce que réalisa sayiduna al-Mustafa ﷺ : il s’éleva et descendit, s’éleva et descendit, s’éleva et descendit… cinq fois de suite, jusqu’au sidrat al-muntaha, d’où il nous rapporta la prière avec ses gestes bien précis… et le résultat de cela, c’est que toi, il te suffit de prier, et tu bénéficies des degrés de cette ascension, comme si tu avais prié toi-même à sidrat al-muntaha, selon le degré et la force de ta foi et de ta sincérité dans le suivi du Prophète ﷺ.


[1] Sourate al-Isrâ’, verset 85.

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