L’invocation de tawassul par les Shouyoukh de la silsila d’or

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

L’invocation de tawassul par les Shouyoukh de la silsila d’or

Résumé de l’assise du 19 Octobre 2018 / Jumu’a 9 Safar 1439 [Partie 7] :

Cette silsila, cette chaîne de transmission que le Shaykh transmet à son disciple préféré… et lorsque nous parlons de « disciple préféré », ce dernier n’est pas « préféré » pour quelque chose, un acte particulier, mais uniquement par l’amour. C’est-à-dire qu’effectivement, il s’agit de quelqu’un qui aime, quelqu’un qui innove (yubdi’), quelqu’un qui perçoit le flux subtil émanant de la source de l’amour. C’est celui qui détient un athar dans ce domaine… et ce n’est pas quelqu’un qui serait préféré pour quelque chose d’autre, non.

Donc le Shaykh transmet cette silsila à son disciple préféré, afin de lui faire passer ou de lui remettre les clefs de la tariqa. Mais quelle clef, de quoi s’agit-il ?
La clef, c’est ce dont nous parlions à l’instant : comment se fait l’interaction, comment s’établit le lien, comment se réalise l’indirâj… parce que toi, tu parles d’un lien intérieur, caché, spirituel. Et bien c’est cela, le lien spirituel !

Le lien spirituel, ce n’est pas d’avoir l’habitude de dire ce que tu ne fais pas. Au contraire, lorsque tes paroles vont à l’encontre de tes actes, c’est signe que tu n’as même pas de lien physique, alors que dire du lien spirituel ? La clef est donc transmise, la clef par laquelle se perpétue la silsila, de Shaykh en Shaykh, en laquelle est puisé le flux spirituel. Cette silsila est la corde solide entre le serviteur et le Vrai ﷻ. Et c’est ainsi qu’ils prennent du Vivant, Celui qui ne meurt pas, par ce qu’on appelle le tawassul.

Le tawassul, ce n’est pas quelque chose qui se limite simplement à une prononciation orale. Non. Le tawassul repose sur une intention pure et sur un état d’indirâj vis-à-vis de celui par qui tu réalises ce tawassul, à savoir la silsila. Cette silsila que nous prenons, qui est l’Arbre des univers, et sur laquelle est basé le poème que l’on retrouve dans le recueil (diwan) de la tariqa… donc nous disons, et j’insiste sur la prononciation de cela avant l’ouverture de l’assise, évidemment pour ceux qui assistent avec moi depuis son commencement, juste après la prière du ‘asr (le vendredi).

Nous débutons donc de la manière suivante :

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم

بسم الله الرحمن الرحيم

« إن الله وملائكته يصلون على النبي يا أيها الذين امنوا صلوا عليه وسلموا تسليما »

اللهم صل على سيدنا محمد وعلى ال سيدنا محمد كما صليت على سيدنا إبراهيم وعلى ال سيدنا إبراهيم وبارك على سيدنا محمد وعلى ال سيدنا محمد كما باركت وصليت على إبراهيم وعلى ال سيدنا إبراهيم في العالمين إنك حميد مجيد

بسم الله الرحمن الرحيم »
الحمد لله رب العالمين
الرحمن الرحيم
ملك يوم الدين
إياك نعبد و إياك نستعين
اهدنا الصراط المستقيم
صراط الذين أنعمت عليهم
« غير المغضوب عليهم و لا الضالين
امين

بسم الله الرحمن الرحيم * بسم الله الرحمن الرحيم * بسم الله الرحمن الرحيم

بسم الله * بسم الله * بسم الله

الله * الله * الله

C’est ici qu’est marqué le début de l’indirâj en al-Insân al-Kâmil, par son maqâm suprême. C’est donc par cela que débute l’assise. Cependant, à cela nous ajoutons quelque chose, comme pour parachever le tout… car il y en a qui remettent en question, ou qui interrogent « pourquoi tu répètes la Basmala comme ceci et comme cela ? »… Mon cher, je n’ai pas demandé à qui que ce soit de la répéter de la même manière que je le fais moi. Débute de ton côté sans Basmala si cela te chante, c’est toi que ça regarde. Quant à moi, je la prononce, et je la prononce de cette manière. Et je ne te dévoile pas son secret : lorsque tu en seras digne, tu découvriras de quoi il en retourne, au travers de ton amour pour le Seigneur ﷻ. Ça ne va pas plus loin que cela. Quant au fait que tu viennes me dire tes choses, pour que je délaisse ma manière de faire et que j’adopte la tienne… ça, ce n’est même plus du manque de adab, c’est encore au-delà : c’est de l’hostilité !

Donc à cela, nous ajoutons l’invocation suivante :

نسألك اللهم و نتوب إليك و نتمسك و نتوصل و نتوجه و نتضرع و نتحفظ و نتحسن و نستشفي و نتشفع و نتعلم و نتفهم و نتذكر و نتفكر و نتربص و نترفع و نتوسل و نتقرب بأسرار ذاتك الكنزية, و أنوار لطائفك و لطائف صفاتك العلية, و علوم أسمائك الكلية, المستودعة في سريان طريقتنا الكركرية العلية, و ببركة جميع مشايخها, بسيدنا و سندنا و ميزاب فيوضاتنا و مجرى الحكمة في أسرارنا, سيدنا محمد فوزي الكركري حبي و ذخري – و نأتي بالسلسلة كلها في حكم اللفظ –

سبحان ربك رب العزة عما يصفون
و سلام على المرسلين
و الحمد لله رب العالمين

Je ne t’oblige pas à dire tout cela. Encore une fois, cela est destiné à celui qui a la capacité de gouter (dhawq), celui qui perçoit le flux spirituel : soit il la répète telle quelle, soit il innove (yubdi’) lui-même une façon de faire selon ce qu’aura fait fructifier en lui son amour et son flux intérieur. Quant à celui dont le flux intérieur n’a jamais rien fait fructifier en lui, celui-là ne prononce même pas la silsila… alors comment pourrait-il prononcer l’introduction de celle-ci ?

Cette silsila d’or est le lien permettant d’atteindre l’état de présence spirituelle avec ses Shouyoukh. Cette manière de faire est rendue permise (idhn) par le Shaykh. Et sans elle, tu ne seras pas capable d’atteindre cet état de présence (Hadra)… que cela te plaise ou non. Même si tu innoves quelque chose de manière personnelle, par une expression qui te serait propre, en te basant sur une science ou une connaissance que tu détiens… et tu ne pourras implorer de guérison, lorsqu’une maladie t’atteindra et amplifiera, sans que tu ne lui trouves de remède… et tu ne pourras implorer d’intercession (chafâ’a), en aucun cas, par les Shouyoukh de notre silsila, qui que tu sois, car en toi se trouve un défaut…

Ceci dit, connaissant parfaitement la valeur de cette silsila, j’établis les choses selon cette expression précise : prononcez-la donc de la manière dont je vous la transmets ! Et je dis à la sœur, qui nous écoute actuellement : lorsque tu me demandais pourquoi je dis « bismillâh », en le répétant trois fois de suite, parce que cela te perturbait… et bien à présent, c’est une montagne que je viens de mettre sur ton cœur ! Je ne me suis pas contenté de la Basmala, j’y ai ajouté autre chose… je me contentais auparavant de prononcer cela en mon for-intérieur, mais aujourd’hui je l’ai exprimé clairement devant toi.

Cette silsila, elle comporte les noms de al-Insân al-Kâmil. Non pas al-Insân al-Kâmil, mais bien les noms de al-Insân al-Kâmil… les noms, ce n’est pas al-Insân… parce que lorsque je te parle des noms de al-Insân al-Kâmil, si toi tu viens et tu nous mets al-Insân al-Kâmil dans sa forme corporelle, c’est la preuve que tu n’as absolument rien compris. Cette silsila est pour son esprit un rida’ [1] , et pour son corps elle est un izar [2].

Al-izar est lié à la servitude (‘ouboudiya), tandis que ar-rida’ est lié à la Seigneurie (rouboubiya). Ar-rida’ est ce qui couvre la partie supérieure, il s’agit du voile de la Seigneurie du Vrai, tandis que al-izar couvre la partie inférieure et correspond au voile de la servitude. Tel est le vêtement originel que porte l’individu, lorsqu’il réalise le tawâf autour de la Ka’ba. Ce faisant, tu ne peux pas porter de vêtement comprenant des coutures, auquel cas ton Hajj ou ta ‘Omra ne seraient pas valables. En portant donc un izar et un rida’, regarde… que ça te plaise ou non… c’est comme si tu venais avec al-Insân al-Kâmil, c’est-à-dire en manifestant et en exprimant ses domaines spirituels (hadarate) et sa manière de se vêtir, tel que c’était le cas à l’époque de sayidina Ibrahim (‘alayhi s-salâm). Car c’est de cette manière que se vêtissait sayiduna Ibrahim (‘alayhi s-salâm) : un rida’ et un izar… et le Seigneur fit du port des vêtements qui étaient les siens une part intégrante des rituels du Hajj. Alors, si tu es quelqu’un de fier, retire donc ces vêtements, mets ton jean, et puis va faire le tawâf autour de la Ka’ba !

Le tawassul est indéniable, que cela te plaise ou non, et si tu ne le fais pas, ton œuvre ne sera tout simplement pas acceptée, parce que tu n’es pas digne du maqâm suprême. Ibrahim (‘alayhi s-salâm) est celui qui a magnifié les rituels sacrés, il est celui qui a magnifié les Lois divines. Et toi, lorsque tu les reproduis de manière concrète et tangible, sur ton propre corps, avec la pureté de l’intention, ces rituels grandissent et se magnifient dans ton cœur, à la mesure de leur place et de leur magnificence dans le cœur de Ibrahim (‘alayhi s-salâm). Selon ta conformité dans le suivi de Ibrahim, selon le lien d’amour qui te lie à lui et l’importance que tu attaches à son parfait suivi… Allâh acceptera de toi cette ‘Omra ou ce Hajj.

A cela, sayidi Shaykh ajouta dans le cours de la semaine suivante :

Ceci dit tu n’es pas contraint et forcé de répéter cette invocation mot pour mot, tu peux la modifier, par exemple :

اللهم إننا نتوسل بجاه المصطفى عليه الصلاة و السلام, و بجاه الشجرة المباركة النورانية, و بجاه سند الطريق الذي أُخذ شيخ عن شيخ عن شيخ عن المصطفى عليه الصلاة و السلام.
اللهم اجعل بسند هذه الطريقة المباركة الكركرية الطريقة العليّة النورانية التي أظهرت في قلوب العشاق سريان المولى سبحانه عز و جل, فببركة سند جميع مشايخها و بسند خاصية شيخنا محمد فوزي الكركري منبع حقيقة الأزل و إظهار نورانية الرحمن في كل عبد كيفما كان أن يجعل وصلنا دائما مستمرا بجميع أهل السند إلى حضرة المصطفى عليه الصلاة و السلام سيدنا محمد فوزي الكركري عن سيدنا عن سيدنا عن سيدنا عن رسول الله صلى الله عليه و سلم أن تجعل فهمنا راقي و علمنا و حكمتنا بالغة في فهم علوم الأزل و في فهم سريان الأبد
فاللهم فهمنا في علوم تنفعنا و لا تضرنا و فهمنا صفات المولى سبحانه عز و جل و علمنا أسماءه الكلية التي حقت لادم عليه السلام حتى برز و ظهر و حاز المركزية فسجدت له أرواح العلية أرواح الصفاء و أرواح الحضرة و خدام أهل المقام العالي لجميع الأنبياء و المرسلين الذين اصطنعتهم لنفسك يا رب العزة.
فاللهم اجعل نفسنا مع نفسهم و اجعلنا في حضرتهم و اجعلهم خدام و عونا لنا في طريقتنا و اجعل وصلنا بوصلهم دائم.
فاللهم بارك لنا في حياتنا و في فهمنا و في علمنا و في شفاعتنا و في مفهوميتنا و في ذريتنا…و أنت تسري بهذه الأمور فيعطيك الله وصل مستمر بحضرة و بدرجة مقام أهل العرفان فتكون موصول بهم.

Tu continues ainsi, et de cette manière Allâh te donnera un lien permanent avec la Hadra et par le rang des gens de la connaissance ésotérique (ma’rifa). Si en revanche tu te refuses à cela, c’est-à-dire si tu ne demandes pas par le lien de ceux dont le rang est éminemment céleste auprès du Seigneur ﷻ, alors ton invocation restera faible. Une telle invocation n’est pas égale et n’est pas comparable à l’invocation faite dans la présence de ceux dont le cœur est noble et pur. Leur Hadra n’est pas comparable à la nôtre, leur élévation n’est pas comparable à la nôtre, et leur lien n’est pas comparable au nôtre. Voilà pourquoi nous espérons, et nous implorons, par l’intermédiaire de leur haut rang, et nous recherchons le rapprochement de la Hadra suprême à travers eux.

Quant à celui qui prétend qu’il s’agit là d’une forme de chirk, il ne le fait que du fait de son insouciance (ghafla) et de son éloignement de cette Haqiqa. Il est et demeure voilé par les apparences physiques et superficielles, qui le privent de cette Haqiqa… et il s’imagine être du nombre de ceux qui réalisent la transcendance divine (tanzîh) ! Alors qu’il n’a jamais été en réalité que dans un état d’analogie (tachbîh) permanent, à partir du moment où il établit et confirme l’éloignement ultime qu’est le « Ana » (moi), quand bien même il ne le prononcerait pas directement par sa langue.

Le cas d’une telle personne n’est pas comparable à celui qui retourna à son Origine, et entra ainsi avec bienséance (adab) dans le hâ’ al-hawiya, revenant à la Hadra du Seigneur au travers des gens de l’Arbre béni, au sujet duquel Allâh ﷻ dit : « Allah a très certainement agréé les croyants quand ils t’ont prêté le serment d’allégeance sous l’Arbre [3]. » c’est-à-dire sous l’Arbre de la silsila spirituelle, sous l’Arbre des degrés célestes, sous l’Arbre du renouveau prééternel, sous l’Arbre qui est tel que nulle direction ni nul endroit ne le limitent… alors que de ton côté, tu n’as jamais eu de cesse que de confirmer et établir les six directions qui définissent ton être et dont tu es absolument incapable de te débarrasser. C’est pour cette raison que tu es privé de ce lien (wasl).

C’est donc comme cela que tu vas pouvoir apprendre petit à petit à savourer l’invocation, l’imploration de ton Seigneur. Et alors Il placera la baraka dans tes actes. Parce que tu auras fait revenir ces actes à l’Origine, et tu t’en seras remis à ceux dont les actes furent entièrement sincères et exclusivement accomplis pour la Face du Seigneur, pour que te touche une part de la baraka qui flue en eux. Cela évidemment se réalise et doit être accompagné de la pratique constante du dhikr… attention, il ne s’agit pas de recourir à cette invocation dès que tu es confronté à un problème dans ta vie d’ici-bas, et par ailleurs ne jamais faire de dhikr. Car à ce moment-là, sache qu’évidemment ce wasl, ce lien avec la Hadra divine ne te parviendra jamais.


[1] Rida’ : cape, ou morceau de tissus sans couture par lequel on couvre le haut du corps, pendant le Hajj.
[2] Izar : long pagne, ou morceau de tissus sans couture par lequel on couvre le bas du corps, pendant le Hajj.
[3] Sourate al-Fath, verset 18.

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