L’intercession des anges

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L’intercession des anges

Résumé de l’assise 22 juillet 2016 / Jumu’a 16 Chawwâl 1437

Revenons à la Lecture lâmiya, c’est-à-dire évidemment la Lecture relative au lâm al-‘ichq ou lâm al-qabd, et plus particulièrement à la Lecture de lui-même par lui-même. Et nous revenons pour cela au tafsîr de la sourate al-Najm, sachant que nous nous étions arrêtés au verset 26.

Allâh ﷻ dit : « Et que d’anges dans les cieux dont l’intercession ne sert à rien, sinon qu’après qu’Allâh l’aura permis, en faveur de qui Il veut et qu’Il agrée. » c’est-à-dire que pour beaucoup d’entre les âmes célestes et pures, leur intercession n’est d’aucun recours pour les nafs ténébreuses afin qu’elles soient sauvées du monde des apparences physiques vers le monde des esprits… Excepté après que Allâh ait permis à qui Il veut d’entre Ses serviteurs de s’élever vers les cieux des esprits, et pour lequel Il agréera l’établissement dans la Présence Sanctifiée (al-Hadra al-Quddusiya). Donc que personne ne s’imagine qu’en s’en remettant à un ange, à un roi ou à n’importe qui d’entre les esprits élevés, ce dernier pourra l’aider à passer et évoluer d’un degré spirituel vers un autre… car ceci n’est possible que par la permission du Tout-Miséricordieux. A partir du moment où cette permission ne peut venir que d’Allâh, il conviendra de retourner et s’en remettre au Nom « Allâh », afin de pouvoir parvenir à ce vers quoi nous aspirons, dans notre vie comme dans notre mort. Voilà pourquoi, lorsque parvient au disciple l’autorisation de pratiquer le dhikr du Nom « Allâh », en aucun cas il ne convient d’ajouter à cela ou de mélanger à la mention du Nom divin quelqu’autre Nom que ce soit. Plutôt, il lui incombera de s’en tenir exclusivement à la mention du Nom « Allâh », puisque c’est en Lui uniquement que ses espoirs se placent, et ce jusqu’à ce que le disciple parvienne à la Connaissance d’Allâh.
Ceux qui ne croient pas en la vie de l’au-delà, qui est en réalité le passage du monde physique vers le monde des esprits… et lorsque nous parlons de ces gens qui renient ce passage du monde exotérique vers le monde ésotérique, nous ne parlons pas de ce qu’il se passe lorsque la créature meurt de façon naturelle et inévitable, passant ainsi dans l’autre monde. Plutôt ce que j’évoque ici, c’est le fait qu’il n’y a en vérité aucun obstacle (comme la mort) entre ces deux mondes matériel et spirituel. Donc lorsque nous parlons d’un passage d’un monde à un autre, ce passage se réalise du vivant biologique de l’individu. Il ne s’agit pas de ce passage qui a lieu à la mort de tout un chacun, puisque cela, y compris les gens n’ayant pas réalisé le degré de al-Imân y croient. Nous parlons ici de ceux qui renient la possibilité de ce passage du monde matériel vers le monde des esprits, du vivant même de la personne, et Dieu sait s’ils sont nombreux à notre époque ! Pratiquement tout le monde aujourd’hui renie la possibilité d’accéder à ce monde supérieur (‘olwi), désigné également par le monde prééternel, le monde des esprits, ou encore le monde du Malakoûte. De même, ils renient la nécessité de l’intermédiaire (Wâsita), qui est justement la Porte permettant le passage d’un monde à l’autre. Car en réalité c’est comme si tu te trouvais dans le monde du Moulk, et que tu recherchais une ouverture te permettant de t’élever dans les cieux de ton cœur. Pour passer d’un ciel à un autre, tu as toujours besoin d’un intermédiaire qui tiendra pour toi le rôle d’une Porte te permettant le passage d’un degré à un autre. Et ceux qui renient la nécessité de l’intermédiaire et de la Porte, tu vois que le sujet est extrêmement confus chez eux : ils confondent pensées du cœur et pensées de la nafs et sont incapables de distinguer les unes des autres, du fait de leur ignorance de la Science des cœurs. Ils sont incapables de faire la différence entre la nafs et le cœur, ni entre ce qui relève des forces émanant de la nafs et celles émanant du cœur. Tout ceci se mélange pour eux… si bien que tu en vois certains qui se noient dans des états inférieurs et vils (soufli), mais qui parlent et s’expriment comme s’ils étaient submergés par un état d’aspiration divine (jadhba). Ou encore, tu en vois à qui Allâh a accordé l’ouverture spirituelle et a placé en eux une lamha de Lumière, mais ils n’ont jamais fait que mépriser cette Etoile et agir vis-à-vis d’elle comme on agit vis-à-vis de quelque chose de vile (soufli). Tout ceci parce qu’ils ne reposent leurs croyances que sur des conjectures [1] : ils sont noyés dans ces pensées hypothétiques et ne font jamais que suivre aveuglément celle qui prend le dessus sur les autres. « Mais la conjecture ne sert à rien contre la Vérité ! » [s10.v36].

Dans le degré de al-Imân, n’est valable que la croyance basée sur une preuve et une argumentation solide. Al-Imân a obligatoirement besoin de gage justificatif, il ne peut pas être valable s’il est uniquement fondé sur le suivi aveugle (taqlîd) et le fait de prêter foi aux informations orales ou écrites. Pour être véritablement croyant (moumin), il faut que ton Imân soit fermement établi, et lorsque sayiduna al-Mustafa ﷺ fut questionné au sujet de al-Imân, il répondit : « Al-Imân est une Lumière que Allâh projette dans le cœur de Son serviteur croyant. » Ainsi, si tu as de la Lumière, tu as une preuve solide de ton Imân, et si tu n’as pas de Lumière, tu n’as pas de preuve de cet Imân. Alors on ne dit pas que tu n’es pas croyant (moumin), non, tu es croyant par taqlîd, croyant par ton suivi du meilleur exemple… mais tu n’as aucun gage ni aucun justificatif de ton Imân. La preuve et le gage justificatif relèvent par conséquent du degré de al-Imân, mais concernant le degré de al-Ihsân : concrètement, il s’agira pour toi d’accéder à la contemplation du Vrai, de tes propres yeux. Ces paroles sont connues chez les soufis et les gens d’Allâh, avec à leur tête évidemment le maître des ahl Allâh sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah) qui affirme : « J’ai vu mon Seigneur par l’œil de mon cœur. » Ainsi, si cet œil du cœur s’ouvre aux perceptions profondes, tu commenceras à distinguer le monde du Malakoûte, et après avoir vu ce monde du Malakoûte tu comprendras comment percevoir et comprendre le Secret d’Allâh… un Secret qui, si nous disions qu’il est métaphorique (ma’nawi), nous dirions vrai, et si nous disions qu’il est physique (hissi), nous dirions vrai aussi. Quoi que tu dises à ce sujet, tu es dans le vrai, mais la réalisation de cet état de Présence avec le divin dépendra de ta prédisposition. Ce n’est pas quelque chose qui tient de l’imagination ni de l’illusion, car l’un comme l’autre relèvent de la conjecture, et en aucun cas on ne peut se baser sur la conjecture. Ici nous parlons de preuve, c’est-à-dire de ce justificatif clair sur lequel se basent les gens de al-Imân. Quant à celui qui n’a rien réalisé de tout cela, c’est quelqu’un qui ne connaît rien du véritable dhikr d’Allâh. Et si par l’abondance de son istighfâr par exemple, il peut être considéré comme dhâkir par la langue, en revanche son cœur est et demeure insouciant (ghâfil) vis-à-vis de l’Eternel. Car comme nous le répétons souvent, le dhikr est de plusieurs types : le dhikr consistant en l’agitation de la langue, mais qui n’est accompagné ni de vision, ni de méditation, ce dhikr est sècheresse. Quant à celui qui commence à méditer et se passe de l’évocation par la langue, celui-là transgresse les limites d’Allâh. Et enfin celui qui réunit ces deux choses à la fois, celui-là est dans le bon chemin. Voilà pourquoi Allâh ﷻ dit : « Ceux qui, debout (qiyâman), assis, couchés sur leurs côtés, invoquent Allâh et méditent sur la création des cieux et de la terre. » [s3.v191] Ici, ce que l’on traduit par « debout », en arabe : qiyâm, renvoie non pas à la position debout, mais plutôt au fait de l’accomplissement d’une chose comme il plait à notre Seigneur. De la même manière, on fait une différence entre le fait de faire une prière afin de se débarrasser de son obligation (qadâ as-salât)… et accomplir la prière avec tranquillisation du cœur (qiyâm as-salât). Donc dans ce verset, lorsque Allâh ﷻ évoque ceux qui pratiquent le dhikr qiyâman, il s’agit bien de ceux qui l’accomplissent et lui accorde toute l’importance et la présence qu’il mérite.
Comment ?
L’accomplissement du dhikr comme il se doit, cela commence par le ta’dhîm (fait de magnifier et donner de l’importance à la chose). Le ta’dhîm, ce n’est pas une affirmation qu’on lance du bout de la langue, non ! Le véritable ta’dhîm apparaît sur toi lorsque tu te mets à faire du dhikr. Comment prépares-tu l’endroit où tu pratiques ce dhikr ? T’habilles-tu de tes plus beaux vêtements pour le faire ? Mets-tu du parfum ? Te places-tu dans la qibla ? Te débarrasses-tu de tous les doutes et de toutes les pensées qui traversent ton esprit en dehors d’Allâh ﷻ ? Te diriges-tu vers Lui de manière totale et exclusive ? Médites tu et plonges-tu dans les sens d’un verset Coranique ?
… c’est à ce moment-là que l’on peut dire que tu réalises le qiyâm du dhikr, et c’est là que débute la résignation (khouchoû’). Mais lorsque tu répètes machinalement « astaghfirullâh, astaghfirullâh, astaghfirullâh… et oui, il faut que je fasse mon wird ! (dans le sens, pour m’en débarrasser) »… à ce moment-là, ta propre langue elle-même te dévoile ton état. Tu parles de « qadâ », c’est-à-dire de levée de l’obligation : tu te contentes de répéter 100 fois astaghfirullâh, 100 fois la salât ‘ala nabi ﷺ, puis tu retournes à tes occupations. Là, tu ne fais que te débarrasser de ton obligation. Alors que lorsque tu accomplis ton dhikr comme il se doit (qiyâm), à ce moment-là il se peut que tu le répètes quatre ou cinq fois… Parce que à chaque fois que tu prononces « astaghfirullâh », tu veux atteindre le fruit spirituel de cela. Le qiyâm du dhikr n’est par ailleurs possible que par le idhn, quant au dhikr de manière générale et sous forme de qadâ, c’est le propre de tout un chacun.
L’intercession (chafâ’a) des anges, c’est le jaillissement des Lumières et des flux spirituels (madad) depuis celui à qui l’on demande, c’est-à-dire le lien (wasîla) et l’intermédiaire (wâsita). Il incombe alors à ce dernier d’accorder son intercession aux âmes humaines qui la demandent, toutefois cela n’est possible que pour celles qui sont prêtes à recevoir ce flux du Malakoûte. Certains disciples viennent et disent : « Je veux la bay’a ! »… alors que leur aspiration spirituelle est complètement morte ! Leur réflexion est endormie, leurs yeux sont fatigués, ils ne pensent qu’à dormir. Leur état d’esprit est en ruine, rongé par les soucis de la vie… Ceux-là n’ont aucune prédisposition au dhikr : même s’ils prennent la bay’a, elle ne sera pour eux que sècheresse et ne leur procurera aucun fruit. A l’inverse, certains autres viennent avec un feu attisé couvant en eux. Ils sont tellement motivés, que même si on les éprouvait par différent test, ils les passeraient tous avec succès, parce que leur aspiration spirituelle et leur agitation intérieure est élevée. Leur chaleur intérieure est supérieure à celle d’un homme normal. Ils ont toujours les yeux en larmes, ils ne sont jamais rassasiés et en demandent toujours plus… tant qu’ils ne sont pas parvenus à leur But, la fatigue ne les affecte pas. C’est en cela que diffèrent les niveaux de prédisposition. Ainsi, si l’individu est doté d’une bonne prédisposition et si une grande chaleur et une grande soif de dhikr l’habitent, il atteindra par cela-même l’état d’intimité avec Allâh ﷻ, qui déversera alors sur lui les flots de Lumières du Malakoûte. Et si au contraire l’individu est froid et figé, s’il ne s’imagine pas parvenir à quelque chose… et il ne s’agit pas de s’agripper intérieurement de manière obstinée : « Je veux parvenir au But ! » Non, ce n’est pas comme ça… Il ne s’agit pas non plus de se battre contre soi-même : tu ne parviendras à rien du tout de cette manière. Pour parvenir au But, il faut qu’une chaleur et un désir ardent t’habitent, une soif intarissable de Haqîqa, que rien au monde autre qu’elle-même ne pourrait combler. Tu pourrais ainsi faire don de tous tes biens, de ton corps, de ton savoir, et de tout ce que tu possèdes, dans le seul et unique but de parvenir au Secret de cette Haqîqa. Celui-là est véritablement doté d’une grande aspiration spirituelle (himma), et si tu lui donnes quelque chose, il en connait la véritable valeur, et par elle sa Proximité du divin est accrue. Pour certains autres non… ils prennent ceci comme s’il s’agissait d’une nâfila, contrairement au premier qui le considère comme une obligation lui incombant personnellement (fard ‘aïn), et celui-là Allâh le mènera forcément à Lui…

Puis ils recherchèrent la purification intérieure (tazkiya), et c’est Allâh évidemment qui les purifia de leurs considérations physiques et de leurs entités corporelles, en les dirigeant vers Sa Présence Sanctifiée (Hadrat al-Quds), ainsi que vers le dépouillement (tajarrud) de toute chose matérielle. Et c’est bien ce tajarrud du monde physique qui est le plus difficile à réaliser, mais qui permet de capter et de bénéficier de la Lumière placée en chaque chose. Au début, le tajarrud doit être une séparation de tout ce qui constitue ton environnement habituel. Ce n’est pas comme le prétendent certains… quand tu leur dis : « Fais ceci » ou « Ne fais pas cela », ils te répondent : « Mais non, c’est licite selon la Chari’a ! », et ils cherchent ainsi une porte qui leur autoriserait à faire ce qu’ils veulent, comme ils le veulent… Cela veut tout simplement dire que la préoccupation première de ces gens n’est pas la Connaissance d’Allâh. Plutôt, il s’agira simplement d’accéder à la connaissance d’une porte de sortie ou d’une autorisation pour une affaire particulière dans ta vie. Alors évidemment, nous ne renions pas cela, et nous ne te disons pas que c’est illicite. Nous savons cela aussi bien que toi… Mais toi, ce que tu veux, c’est le degré le plus élevé : tu te dois donc de patienter à des choses plus lourdes à supporter que tout ce dont tu avais l’habitude. A l’image de sayiduna al-Hallâj (radiAllâhu ‘anhu) qui chercha dans les quatre madhhab et mit en pratique tout ce qu’il y avait trouvé de plus difficile. Quant à nous c’est le contraire : on cherche dans les quatre écoles et on y prend toutes les dérogations possibles. Ainsi, quand tu demandes à quelqu’un pourquoi il a agi de telle manière, il te répond que c’est un avis des Hanafites, ou bien des Shafi’ites, ou il te rapporte l’avis de l’Imâm Mâlik… Tu n’es donc qu’un chercheur de dérogations, et si tel est le cas, que vont t’inculquer les dérogations ? Elles ne vont t’amener à rien d’autre qu’à la paresse. Et à la moindre remarque qu’on te fera, tu nous répondras que ton Seigneur aime qu’on ait recours aux dérogations… et voilà, terminé ça ne va pas plus loin. On ne peut plus poursuivre avec toi sur ce plan-là, car dans un tel cas, cela prouve que tu n’agis que sur le plan exotérique, oubliant complètement ton cœur et ton intérieur… or, pour que ton cœur atteigne le Jamâl, il faudra tout d’abord que tu le plonges dans le Jalâl.

Ainsi nous disions que c’est bien le dépouillement (tajarrud) de toute chose matérielle qui permet de capter et de bénéficier de la Lumière placée en chaque chose. Tu captes ces Lumières au fur et à mesure de ton cheminement, et tu te rapproches d’Allâh par leur intermédiaire. Donc c’est par l’intermédiaire de ces Lumières, ce flux spirituel du Miséricordieux : lorsque tu plonges en elles et que tu t’y effaces, alors on considère que tu es dans une phase d’approche concrète d’Allâh. Quant à la prédisposition première qui correspond à cela, c’est le idhn de l’intercession (chafa’a). C’est cela, le idhn primordial. Il est accompagné de l’agrément (rida), qui est la purification intérieure obtenue par les efforts dans le cheminement. L’agrément (rida) est ce que l’on obtient par les efforts dans la Voie, tandis que le idhn est une permission personnelle et première. C’est ce idhn intérieur qui t’agite intérieurement et te pousse à rechercher cette purification du cœur, au travers des efforts et du cheminement dans la Voie. Si ces deux sont réunis, l’intercession (chafa’a) a alors lieu. Raison pour laquelle le Shaykh al-‘Alawi dit dans un poème :
« Fournis des efforts et tu verras (en mouchâhada)   ***   tout ce qui est bénéfique »
Si le idhn divin et l’effort personnel sont réunis, tu obtiendras cette intercession. Et s’il n’y a pas de prédisposition première, ou bien si tu avais auparavant cette prédisposition spirituelle, mais ceci a changé à cause de problèmes liés à ce bas monde… et de ce fait si l’âme n’est pas demeuré sur cet état de pureté, au final il ne lui resta plus ni idhn, ni agrément de la part d’Allâh. Ne vas pas t’imaginer et dire que tu as le idhn, pour rester agrippé au mot « idhn » comme s’il t’était définitivement acquis, si par ailleurs tu as laissé tomber ta nafs dans des choses viles et dans l’éloignement du divin… Non, plutôt, il évolue à la mesure de l’évolution de ce que tu as dans le cœur. Ce n’est pas le cœur qui a changé de lui-même, mais plutôt il a évolué par l’évolution du idhn en lui. Si depuis le début tu avais été détenteur d’un idhn véritable, tu serais resté tel que tu es depuis le commencement, sans changer à ce niveau.

Donc comme nous avions dit, s’il n’y a pas de idhn accompagné d’agrément (rida), il n’y a pas non plus d’intercession (chafa’a). C’est en ce sens que Allâh ﷻ dit : « leur intercession ne sert à rien », dans ce verset depuis lequel nous avons débuté ce cours (v26.s53).

Puis, dans le verset suivant, Allâh ﷻ dit : « Ceux qui ne croient pas en l’au-delà donnent aux anges des noms de femmes » [s53.v27] C’est-à-dire qu’ils croient que les anges sont féminins, et non masculins. Or en réalité, les anges ne sont ni masculins ni féminins, mais plutôt ils sont des Lumières subtiles, des Lumières subtiles qui ont entièrement submergé leurs natures d’anges, lesquelles dès lors ne sauraient se manifester dans un corps masculin ou féminin. Ils prennent la forme qu’ils souhaitent, par Ordre divin, et le Vrai ﷻ les a exemptés de tout défaut. Quant à ceux qui leur donnent des noms de femmes, ceux-là ne font que donner des preuves de l’absence de leur foi en l’au-delà, car n’affirme une telle chose que quelqu’un qui n’a pas de foi. Questionne donc ton propre cœur… si tu ne donnes pas une description féminine des anges, alors tu leur prêtes une description masculine, et tu les nommes par des noms masculins, alors qu’ils ne sont d’aucun des deux genres. Travaille donc à corriger cela, et efforce-toi de changer en toi cette idée. Et je te rapporte autre chose encore… sache que les anges peuvent venir à toi y compris dans des apparences d’animaux. Et si tu vas t’imaginer alors qu’ils viennent à toi sous l’apparence d’une colombe ou quelque chose comme ça… je te réponds qu’ils peuvent aussi bien venir sous l’apparence d’un être monstrueux et terrifiant ! Ainsi sont les anges : par la permission de leur Seigneur, ils prennent les apparences qu’ils veulent. Et si tu as un doute par rapport à cela… alors cherche, comment sont les anges qui se trouvent en Enfer, quelle est leur apparence ? Est-elle belle (jamaliya) ou le contraire (jalaliya) ? Est-ce une apparence rassurante et apportant la gaieté… ou plutôt une apparence monstrueuse et terrifiante ? …Ainsi donc sont les anges.
Voilà pourquoi Allâh ﷻ dit « Ceux qui ne croient pas en l’au-delà » c’est-à-dire ceux qui n’ont pas foi (imân) en l’au-delà, une preuve de cette absence de foi est le fait qu’ils donnent aux anges des noms de femmes. Ceux-là n’ont absolument aucune part dans la foi, par le fait qu’ils leur ont donné des noms de femmes. Quant aux autres, leur degré de foi diffère en fonction de la réalité de leur croyance à ce sujet. De ce fait, l’évocation du Nom divin, et la Connaissance (ma’rifa) d’Allâh est la Connaissance par excellence : ce qu’on appelle le Tawhîd. L’Unicité et la Singularité d’Allâh ﷻ. Et celui qui détient cela, ne peut chuter dans de telles descriptions. Voilà pourquoi le Tawhîd est et demeure le degré le plus élevé qui soit, et voilà pourquoi l’Homme ne peut absolument pas s’en passer. Celui donc dont la croyance, la  » ‘aqida », comme ils l’appellent, est défaillante, ses œuvres le sont aussi. Quant à nous nous ne parlons pas de ‘aqida, car la ‘aqida concerne tout ce que le cœur aura pu saisir et cerner (‘aqada) des perceptions de son intellect, selon l’intellect suprême (al-‘aql al-akbar)… c’est ainsi que fut nommée la « ’aqida ». Quant à la Réalité (Haqîqa), elle est désignée par la Corde solide d’Allâh : celui qui s’y attache est sur le chemin de la droiture. Lorsque le Messager d’Allâh ﷺ traça un trait dans le sol et dit « Voici le chemin d’Allâh », il n’a pas placé de nœuds (‘uqad : même racine que ‘aqida) sur ce chemin… mais plutôt, il a tracé un trait parfaitement droit et dit que celui qui suivrait cela, il se trouverait sur le chemin droit. Et dans un autre Hadîth : « Je vous ai laissés sur la Voie Blanche, sa nuit ne diffère pas de son jour, et ne s’en écarte que quelqu’un de voué à la perdition ». Quant à la ‘aqida, elle n’est jamais qu’à la mesure de ce que tu auras pu saisir et cerner (‘aqadta) du sujet de la foi, ou à la mesure de ce dont tu auras pu être informé au sujet du Tawhîd. Tu dis alors : j’ai saisi (‘aqadtu) telle et telle chose. C’est cela que l’on appelle la ‘aqida. Et c’est pour cela que l’Imam al-Ach’ariy a saisi (‘aqada) et que nous avons appelé cela la ‘aqida Ach’ariya. Ou quelqu’un d’autre a saisi, et nous avons appelé cela la ‘aqida d’untel… en fonction de ce qu’il aura pu saisir lui, à partir de la pensée de son cœur. Quant à toi, je te souhaite de réaliser l’état de droiture (istiqâma) sur ta corde solide avec ton Seigneur ﷻ, et ce sans le moindre nœud (‘uqda).

« alors qu’ils n’en ont aucune connaissance : ils ne suivent que la conjecture, alors que la conjecture ne sert à rien contre la Vérité. » [s53.v28]
C’est-à-dire qu’ils sont parfaitement ignorants de cela, et ils ne font que suivre aveuglément (taqlîd) ce sur quoi ils ont trouvé leurs prédécesseurs… ceci dans le cas bien sûr où ces derniers seraient ignorants, car dans le cas où les prédécesseurs que l’on suit auraient réalisé l’état de pleine droiture (istiqâma), alors il s’agit là de Shouyoûkh et de dignes enseignants pour leur descendance. Quant au taqlîd qui n’est basé que sur des conjectures, il ne sert à rien face à la Vérité.  Et ici le mot « Vérité » (Haqq) renvoie à la Haqîqa de la chose, or la Haqîqa ne peut être saisie que par la Science, quant à la conjecture elle n’a absolument aucun impact dans la ma’rifa authentique. Tu te dois de te baser sur quelque chose de scientifique.

Allâh ﷻ dit : « Ecarte-toi donc de celui qui tourne le dos à Notre rappel et qui ne désire que la vie de ce bas-monde » [s53.v29] Il s’agit ici d’une mise en garde de la part du Vrai ﷻ, contre le fait de fréquenter et de se mélanger aux insouciants (ghafil). Mais je m’adresse ici à ceux qui aspirent à la purification intérieure (tazkiya). Je ne rends illicite à personne la fréquentation de qui que ce soit. Consulte et questionne ton cœur, et libère-toi de ta nafs de ton propre chef. Lorsque tu fréquentes un insouciant, il t’enjoint à ce bas-monde, et ainsi il te trompe. Ça ne va pas plus loin que cela. L’insouciant et éloigné de l’évocation d’Allâh ne fera jamais que t’éloigner de l’obéissance à Allâh. C’est ainsi que les gens d’Allâh ont établi que leur fréquentation est un poison mortel, et que la participation à leurs assises est une pure perte de temps. Excepté pour celui qui sera fermement ancré dans la Lumière d’Allâh, car dans ce cas sa fréquentation devient pour eux un retour depuis leurs ténèbres vers sa Lumière. C’est-à-dire que celui dont le for-intérieur fut rempli de Lumière, celui chez qui le Soleil du Tawhîd a pris place en son cœur, celui-là, même s’il fréquente un insouciant, par sa Lumière il fait revenir l’insouciant de ses ténèbres vers la Lumière. Ou dit autrement : il est en mesure de sauver autrui. Mais si la personne demeure encore dans un état chancelant, ou s’il ne s’est pas encore pleinement ancré dans le cheminement, alors il vaut mieux pour lui se séparer d’eux. Ceci n’est permis, comme nous le disions, que pour la personne fermement ancrée et établie dans la Lumière divine, car celui-là entraînera autrui vers Allâh, et leur assise sera en réalité une assise de plénitude (kamâl). Ce croyant sera devenu lui-même un attribut de Lumière, réuni avec des gens dont la description est ténèbres : ainsi les opposés se réunissent, le croyant étant pour eux un miroir, comme le dit le Hadîth : « Le croyant est le miroir de son frère ».
Les gens d’Allâh ont dit que la solitude était préférable à la fréquentation des gens du commun, et que la fréquentation de l’élite était préférable à la solitude. Excepté pour les gens de la pleine réalisation spirituelle (tahqîq), qui ne sont pas concernés par ces paroles. Où qu’ils prennent place, ils sont et demeurent pleinement réalisés dans leur station spirituelle, en cheminement perpétuel en leur Seigneur.
Les gens de l’insouciance (ghafla) enseignent une face apparente de la vie, la vie de ce bas-monde, mais sont insouciants vis-à-vis de la vie de l’au-delà. Et il fut ainsi demandé à Aboul-Hassan al-Shâdhiliy : « Ya sayidi, par quoi as-tu surpassé tous les gens de ton temps ? Nous ne te voyons pas accomplir de nombreux actes d’adoration… » Il répondit : « En m’attachant à la Parole Prophétique et en la mettant en pratique, et cette Parole consiste en le renoncement à vous et à votre bas-monde. »

Puis, Allâh ﷻ dit : « Voilà toute la portée de leur savoir. Certes ton Seigneur connaît parfaitement celui qui s’égare de Son chemin, et Il connaît parfaitement celui qui est bien guidé. » [s53.v30] Il connaît mieux celui qui s’égare du chemin menant à Lui, et Il connaît mieux qui est guidé vers Lui : celui-là Il l’aide et l’aspire en Sa Présence, et au final absolument tout est entre Ses Mains. Le cheminement est un cheminement unique, et le Moulk est un Moulk unique. Quant au Malakoûte, il est présent et établi dans le Moulk même, et le Jabaroûte est la Haqîqa du flux débordant de la Beauté divine, qui se manifesta en une forme apparente et noble (‘olwiya) dans le Malakoûte, puis fit naître la Haqîqa de cette Beauté (Jamâl) dans une forme opposée à celle-ci, qui n’est autre que le Moulk, et qui correspond à ce que l’on désigne par le Jalâl. Notre Seigneur ﷻ nous créa dans ce Moulk de Jalâl, et l’accès à la Haqîqa de notre station spirituelle dépendra de ce que nous serons en mesure de percevoir de ce Jalâl comme étant Jamâl. Si nous le percevons comme étant Jalâl, et si nous demeurons accrochés à cette perspective unique de Jalâl, alors notre station spirituelle est Jalâl. Si au contraire nous le voyons comme Jamâl, et si nous vivons avec lui dans la joie et l’allégresse, alors notre station spirituelle est Jamâl. Tiens-toi donc là où Allâh t’a placé, et questionne ton cœur afin de connaître la réalité de ton âme ! Vois-tu cette époque comme étant Jamâl… ou bien Jalâl ? Vois-tu ta vie avec Allâh comme une Jonction (wasl)… ou bien comme une Scission (fasl) ? Peux-tu te considérer comme étant des gens de l’éveil spirituel… ou bien plutôt des gens de l’insouciance ? Chacun a la réponse à ces questions dans son cœur. Le cœur ne peut pas mentir à son propriétaire. Quand tu puises des choses dans ton cœur et que tu les fais sortir sur ta langue, la distance entre les deux organes est courte… mais malgré cela il peut tout de même y avoir une altération des choses, et tu te mets alors à parler de ce qui ne se trouve pas réellement dans ton cœur. Tu te trouves alors à t’autoproclamer pur, alors qu’en vérité tu es au fin fond du gouffre. Et au contraire il se peut que tu caches la réalité de ton âme alors que tu te trouves dans les plus hauts degrés… mais par rapport à toi-même, je jure par Allâh que tu connais ta réalité intérieure. Tu as une pleine et parfaite connaissance de ta nafs ! Il te suffit simplement de méditer et de faire une petite introspection. Si tu es un ‘Arif, tu sais que tu es effectivement un ‘Arif. Si tu es un aimé d’Allâh, tu sais que tu es un véritable aimé d’Allâh. Et si tu es un traître, tu sais parfaitement au fond de toi que tu es un traître ! Quel que soit ton état, retourne en toi-même, sans t’adresser à quoi que ce soit d’extérieur à toi… car ce vis-à-vis à qui tu t’adresses n’est peut-être pas à même de te révéler ta nature profonde. Il ne te donnera donc pas de bénéfice complet et suffisant. C’est la raison pour laquelle les gens sont partis à la recherche du vis-à-vis de pleine réalisation spirituelle : pour le prendre comme aide et moyen de jonction (wasl), dans leur chemin et dans leur quête de la Haqîqa de leurs propres âmes. Parce que « Celui qui connaît son âme, connaît son Seigneur ». Imagine… tu vis, tu manges, tu dors… mais tu ne connais pas la station de ton âme. Quel sens a donc ta vie ? Absolument aucun. A ce moment-là, on ne peut même plus faire de différence entre l’être humain et l’animal. La distinction ne peut être établie que dans le cas où l’individu est intelligent, perspicace, éveillé… surveillant perpétuellement son cœur, étudiant son état personnel, et connaissant sa propre réalité intérieure. Celui qui connaît la réalité de son âme, il ne peut en aucun cas la laisser chuter au niveau des animaux. C’est impossible. Parce qu’une telle personne suit les flux de cette âme dont il a saisi la réalité, et qui de ce fait est pure et purifiée. Dans le cas contraire, c’est-à-dire dans le cas où cette âme ne serait pas pure, la personne connaît avec totale certitude la réalité de sa nafs… même si avec ses proches, ses amis, sa famille et les gens qui l’entourent, il s’emploie à sans cesse montrer une autre image de lui-même. Il est ainsi finalement hypocrite vis-à-vis de lui-même et de personne d’autre que lui-même… Il arbore une image, et en cache au fond de lui une toute autre.

Donc pour poursuivre dans la lignée de ce que nous disions la semaine dernière, par rapport au Talsam simple permettant de calculer le confinement (taqyid) premier au sein de cet absolu (itlâq)… Nous disons Chams (soleil) que nous associons avec Qamar (lune). Et ceci ne provient pas de conjecture (dhann), car Allâh ﷻ dit : « Allâh est la Lumière des cieux et de la terre » [s24.v35] et le ciel le plus proche de notre perception visuelle, c’est le premier ciel. Or ce premier ciel est embelli par un Soleil, une Lune et des étoiles. Et si l’être humain vit sur terre, il a besoin d’un second élément comparatif afin d’établir son état vivant… ou dit autrement, il a besoin d’un Soleil et d’une Lune. Et si tu viens dire « moi j’ai besoin d’autres astres », je te réponds que non. Mars ne te sert à rien. Saturne ne t’est d’aucune utilité. Ils ont effectivement leurs particularités, leurs orbites, leurs évolutions dans l’univers, mais toi ô homme, c’est du Soleil et de la Lune que tu tires tes principaux bénéfices. Par cette Lune et par ce Soleil, tu calcules le temps qui passe. Et sayiduna al-Mustafa ﷺ dit : « N’injuriez pas le temps (al-dahr), car al-Dahr, c’est Allâh ». C’est-à-dire que ce temps, c’est le temps qui passe, les jours, les heures, les minutes… les mois, les années, les milliers d’années, etc. Nous avons donc ici (sur l’illustration) le Soleil associé à la Lune, les deux constituant comme une boussole. C’est ainsi que débute ce Talsam, afin que soient distingués le Nord (chamâl), le Sud (janoûb), l’Est (charq) et l’Ouest (gharb). Selon la Haqîqa, il n’y a en réalité pas de directions… mais à partir du moment où nous nous sommes habitués au confinement (taqyid) corporel, c’est de cette manière que nous allons confiner ce Taslam.

Tafsir sourate najm - l'intercession des anges

Entre chamâl (شمال) et gharb (غرب) nous avons le chîn (ش) de chams (شمس) et le qâf (ق) de qamar (قمر). Leur réunion est ainsi appelée chaqq (شق). Quant à son vis-à-vis, il est constitué du râ (ر) et du sîn (س), ce qui nous donne sirr (سر). Soit : l’ouverture (شق) des cieux te donne le Secret (سر) d’Allâh. « Quand le ciel s’ouvrira (انشقت, renvoyant à « chaqq ») et deviendra alors écarlate comme une rose » [s55.v37]

Maintenant de l’autre côté, nous avons le chîn (ش) de chams (شمس) et le râ (ر) de qamar (قمر), ce qui nous donne charr (شر), dont le vis-à-vis est qiss (قس). Ces mots, c’est comme s’il s’agissait de mots relevant du domaine soufli (charr = le mal, qiss = prêtre), des mots qui font peur, des mots de Jalâl… à l’inverse de l’autre côté. Nous avons donc une partie de Jamâl (chaqq et sirr) associée à une partie de Jalâl (charr et qiss).

Penchons-nous à présent sur le calcul numérologique du côté de Jamâl. Dans la numérologie des lettres, le chîn (ش) est associé, dans la Science du Secret des Lettres… et bien sûr, à titre de rappel, nul ne peut remettre en question cette méthode de calcul, car il s’agit là de la Science de Ahl al-Bayt, la Science de ‘Ali (karramAllâhu wajhah), et il existe de nombreux Hadîth de sayidina al-Mustafa ﷺ traitant clairement de cette numérologie des lettres. Donc nous disons que :
ش (chîn) = 300
ق (qâf) = 100
Soit : شق (chaqq) = ش (chîn) + ق (qâf) = 300 + 100 = 400.

س (sîn) = 60
ر (râ) = 200
Soit : سر (sirr) = س (sîn) + ر (râ) = 60 + 200 = 260.
Et étant donné qu’ils constituent des vis-à-vis complémentaires, nous assemblons leurs deux résultats, soit :
400 + 260 = 660

Revenons maintenant au côté opposé, où nous avons qiss (قس) et charr (شر).
Soit :
قس (qiss) = ق (qâf) + س (sîn) = 100 + 60 = 160.
شر (charr) = ش (chîn) + ر (râ) = 300 + 200 = 500
Et en ajoutant ces deux résultats : 160 + 500 = 660

C’est-à-dire l’évanescence ou le fana (symbolisé par le 0) 66 fois. Et à quoi renvoie le nombre 66 ?
C’est le Nom divin « Allâh » : الله (Allâh) : ا (Alif), ل (lâm), ل (lâm), ه (hâ). Soit : 1 + 30 + 30 + 5 = 66

Et le fana dans 66 signifie le fana dans al-Dahr (le temps). Mais nous avons ici un fana dans un Nom (66), et fana dans un deuxième Nom (de 66 aussi)… alors pourquoi ce Nom est en vis-à-vis avec un autre ? Tout simplement parce que nous avons un Nom qui nous donne : 66 = 6 + 6 = 12, soit le nombre de lettres constituant la Parole lâ ilâha illa Allâh (لا اله الا الله). Quant à l’autre Nom, il nous donne un deuxième résultat de 12, au nombre des lettres de la Parole Muhammadun RassoûluLlâh (محمد رسول الله). Et en ajoutant les deux, nous obtenons les 24 Lettres de la chahâda.

Tafsir sourate najm - l'intercession des anges

Donc nous avons l’ouverture (chaqq) qui nous donne le Secret (sirr)… donc lorsque l’individu se trouve dans chaqq, et que son degré atteint 400, il prend alors le sirr, de 260 degrés. Et c’est ainsi que 260 viennent compléter ton chaqq. Sirr vient compléter le miroir de chaqq, et tu obtiens ainsi le Nom « Allâh ».
Et si maintenant tu travailles cela mais du côté soufli, alors tu apportes le 160 de qiss, et c’est charr qui viendra te compléter de 500, te donnant également les 66 du Nom « Allâh ».

Allâh ﷻ dit dans le Coran : « Tout bien qui t’atteint vient d’Allâh, et tout mal qui t’atteint vient de toi-même » [s4.v79]… et c’est seulement après avoir atteint et réalisé la Connaissance de l’Ordre divin que tu peux dire : « Dis : « Tout vient d’Allâh » » [s4.v78]

Maintenant, le faqir al-Hibri va nous raconter la vision qu’il a eu… parce que pour parvenir à ouvrir ou fendre (chaqq) ce qui est intrinsèque à toi-même, tu dois passer par le centre de réunion du Soleil (chams) et de la Lune (qamar)… et en quoi se rencontrent-ils ? En la Lettre mîm (م), dont la valeur numérologique est de 40, c’est-à-dire les 40 degrés de l’âme, le mîm étant le mîm de sayidina Muhammad ﷺ. Donc si tu parviens à plonger, d’une plongée véritable et réelle, dans ce mîm Muhammadien, tu en atteindras le Secret. Maintenant le faqir al-Hibri nous raconte sa vision :

« Je pratiquais le dhikr de certains versets Coraniques (ayat al-rakâ’ib), qui est un dhikr qui se pratique pendant la journée. Pendant la nuit, on fait le dhikr par le Nom divin (Allâh), et la journée par certains versets précis. J’ai donc vu un trou. J’étais assis, et perplexe quant au fait de savoir comment un homme pouvait entrer dans un si petit trou… est alors venu un mourid, très large d’épaules, je me disais qu’il était impossible qu’il passe par ce trou. Mais il a finalement fini par le faire. Et je me rendis alors compte que ce disciple, c’était en réalité moi-même. Je suis donc sorti de l’autre côté, et j’ai abouti dans une vallée, avec de l’eau qui coule, et de la verdure partout. »

Donc le faqir al-Hibri était en train de faire du dhikr avec des ayât al-rakâ’ib, que nous appelons ainsi du fait qu’elles sont des embarcations (markaba) pour la nafs et font passer cette nafs depuis un degré spirituel vers un autre… de même que nous nommons le Nom divin issu du Nom « Allâh » Ism al-Ism, qui est par exemple al-Rahmân, al-Samî’, al-‘Alîm, etc. Donc le faqir pratiquait ce dhikr, et il a vu l’image d’une personne de taille physique imposante… c’est-à-dire que sa forme corporelle apparente ne lui permettait en aucun cas de passer par le trou d’une aiguille. Or le verset nous dit : « Ils n’entreront au Paradis que lorsque le chameau sera entré dans le chas de l’aiguille. » [s7.v40] (notons bien qu’il s’agit de la septième sourate, et du verset 40…).
Et pourtant, malgré sa carrure imposante, le corps de cette personne a pénétré le chas de l’aiguille, et il s’est alors retrouvé dans un océan ésotérique (bâtiniy), dont il décrivit la Beauté (Jamâl)… cela dit nous ne parlons pas de cela, mais plutôt du Secret que cette vision recèle et qui est : Est-ce qu’il (le faqir) est entré… ou non ? Parce qu’il a vu ce corps imposant passer par le chas de l’aiguille… et il s’est tout d’un coup vu lui-même de l’autre côté. Est-il donc passé ? Evidemment, non il n’est pas passé. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une fois passé du côté ghaybi, il s’est retrouvé lui-même (sa nafs). Il était assis et observait… mais c’est comme si sa nafs était passée, dans une forme apparente qu’il ne connaissait pas, vers un autre degré spirituel. Je lui donne ici donc un tafsîr clair, afin qu’il comprenne bien… car ceci est son état actuel. Donc, ne nous donne pas les descriptions de Beauté (Jamâl) de cette vision, mais plutôt dis-nous : lorsque tu es entré, es-tu véritablement entré avec ton corps… à partir du moment où tu sais que cet individu c’était toi-même… ou bien plutôt tu es resté derrière, et tu regardais alors ta nafs derrière toi ?

« J’étais assis en train de faire du dhikr, j’ai vu un homme… et c’est cet homme qui est entré. Je suis resté assis derrière lui en train de faire du dhikr, et j’ai réalisé qu’en fait c’était ma nafs qui était entrée par ce trou, dans l’apparence de cet homme. »

C’est-à-dire qu’il n’est pas entré. Il est resté là où il se trouvait… mais son Seigneur lui a fait parvenir des théophanies, dans lesquels Il lui révéla une image de son propre miroir. Cette image était celle d’un homme de grand gabarit, qui parvint à entrer dans un trou minuscule. Et c’est alors que le faqir se retrouva d’un seul coup de l’autre côté, et qu’il vit sa nafs derrière lui. Donc, pour que le cheminant parvienne à entrer dans le domaine du ghayb… de quoi va-t-il besoin ?
Il a besoin d’un miroir de lui-même. Il a besoin d’une forme apparente établissant sa propre forme apparente. Il effacera ensuite sa propre forme dans la forme d’autrui, et dès lors il sera en mesure de passer par le chas de l’aiguille. Et comment doit être ce miroir constitué par autrui ?
« Le croyant (al-Moumin) est le miroir de son frère. » c’est-à-dire qu’il a besoin d’un Nom qui soit le vis-à-vis du sien. Son Nom, c’est celui de l’aspirant (mourid), et il a besoin d’un Nom en vis-à-vis afin de pouvoir franchir et passer de l’autre côté. Mais ce passage d’une station spirituelle vers une autre, il ne se réalise que par l’Amour (hubb). Tu ne pourras effacer ta nafs dans une autre que lorsque tu auras pleinement maîtrisé « Hubb »… Et si tu atteints cet état de plein Amour, alors tu deviendras de ceux qui voient leurs nafs dans le monde du Malakoûte. Seulement si ton Amour disparait, ou simplement s’il diminue : tu n’auras dès lors plus accès à cet aspect du cheminement.
Qu’est-ce que cette mahabba, cet Amour ?
Voilà sa réalité : il ne s’agit pas de dire « j’aime »… le fait de dire « j’aime untel » ou « j’aime unetelle », c’est ce qu’on appelle de l’affection (‘atifa). Quant à l’Amour (mahabba), c’est l’Amour de son Seigneur ! L’Amour véritable ne saurait convenir à nul autre qu’à son Seigneur !
Si tu Aimes donc le Seigneur, Celui-ci Se devra de venir à toi, par l’intermédiaire de théophanie, au travers d’un Nom qui se présenterait comme le vis-à-vis du tien, en vertu du Hadîth : « Le croyant (al-moumin) est le miroir de son frère ». Il te saisira et te sortira d’un état de difficulté extrême, et dès lors tu te trouveras dans une toute autre forme de Jamâl.

Etudions la numérologie du mot حب (Hubb) : le ح (Hâ) vaut 8 et le ب (bâ) vaut 2.
Soit : حب (Hubb) = ح (Hâ) + ب (bâ) = 8 + 2 = 10.
Et à quoi nous renvoie 10 ?
Il s’agit du fana (0) dans al-Wahdâniya (1). Et pour répondre à la question de pourquoi les aspirants à l’ésotérisme se sont-ils mis en quête d’un Shaykh… Etudions la numérologie du mot Shaykh (شيخ) :
شيخ (Shaykh) = ش (chîn) + ي (yâ) + خ (khâ) = 300 + 10 + 600 = 910.
Et de là : 9 + 1 = 10, sans oublier le zéro (de 910) et nous obtenons au total : 100.
Soit le fana (0) du fana (0) dans al-Wahdâniya (1).

Il t’est donc indispensable d’avoir un intermédiaire (wâsita) qui joue pour toi le rôle de vis-à-vis, afin de pouvoir plonger et t’immerger dans le monde du Malakoûte. Si cet intermédiaire disparaît, ou si ton amour (Hubb) pour lui diminue, alors tu n’as plus aucun accès au monde du Malakoûte.

Consulte ton cœur ! Quel est l’obstacle qui t’a empêché d’entrer et plonger dans la station spirituelle de l’inconnaissable (ghayb) ?
C’est ton manque d’amour (Hubb) pour le miroir croyant (moumin) de ton frère. Point final, ça ne va pas plus loin.
« Le croyant (al-moumin) est le miroir de son frère ». Si donc tu prends le Shaykh comme miroir pour toi, et si tu te réalises en tant que frère de ce Nom, alors tu plonges, tu t’immerges, et tu finis par disparaître… sans que tu n’aies à prononcer, ni exprimer par des paroles, ta prétention de « J’Aime ! ».

Tu peux éventuellement dire à l’un de tes amis « Je t’aime », et le sentiment peut être réciproque… tu peux dire à une femme « Je t’aime »… et là aussi, cette expression qui sort de ta bouche peut évoquer un sentiment qui serait réciproque. Mais lorsque tu dis « J’aime le Shaykh », ce n’est pas accompagné de ce même sentiment. Pourquoi ? Parce que l’Amour du Shaykh n’a rien à voir avec l’amour que tu peux avoir pour untel ou unetelle ! Non… le Shaykh connaît le véritable sens d’Aimer. Il connaît la Haqîqa du mot « Hubb ». L’Amour qui, de la dualité, mène à l’unicité (wahdâniya) : c’est cela la Haqîqa de la mahabba. Les gens d’Allâh ont exprimé cet Amour au travers de l’histoire de Qays et Layla. Qays a vu sa propre nafs en Layla, et il se mit à la chercher partout… la nafs du mourid s’appelle donc Qays, et le lever du Soleil de l’Exclusivité (Ahadiya) est appelé Layla (la nuit)… car c’est durant le dernier tiers de la nuit que se manifeste le Soleil de al-Wahdâniya. Et c’est de là qu’il se mit à parler et exprimer la Beauté absolue et illimitée de Layla : « Layla, la resplendissante… », « Layla m’a illuminé… », etc.. Tout ceci, c’est l’Amour, dans une Haqîqa qui te mène à un état de parfaite Union de ta ramification à une autre ramification, et ce jusqu’à ce que tu parviennes à la Haqîqa de al-Wahdâniya.
Et c’est ici qu’est parachevée la Basmala. Pourquoi ?
Parce que tu es une ramification, le Shaykh est une ramification, et il te mène avec lui jusqu’à une Haqîqa de Wahdâniya, et ainsi est complété le triangle de la Basmala. Tu ne peux réaliser l’écriture de ce triangle, ou tu ne peux écrire ce Point, que dans la mesure où tu auras pleinement réalisé la Haqîqa de la mahabba.

Le mourid doit donc perpétuellement stimuler son aspiration spirituelle (himma) en direction de cette mahabba… et la mahabba vient, évidemment, par le ta’dhim (fait de magnifier), par le taqdîs (sacraliser), par le khoudoû’ (résignation) et par le dhull (servilité)… il ne s’agit pas d’écouter ces cours, puis de repartir dormir, ou de restituer ce que tu as entendu, comme s’il s’agissait de sagesses que tu aurais enregistrées comme une machine. Non. Ce n’est pas comme cela que ça fonctionne.

Plutôt, il s’agira d’une évolution personnelle, jusqu’à ce que tu ne te voies plus toi-même que comme étant ce vis-à-vis lui-même… jusqu’à ce que tu le voies en toi, et que tu te voies en lui. C’est cela, la véritable Union, le mélange parfait et absolu. Et en ce sens il y a des Hadîth on ne peut plus explicites de sayidina al-Mustafa ﷺ… il est notamment rapporté que le Messager d’Allâh ﷺ leva sa main droite et dit : « Celle-ci est la main de ‘Othmân. » [Sahîh al-Boukhâriy] Et de même pour les autres compagnons, il y en a de qui il dit ﷺ qu’il était sa langue (sayiduna ‘Ali), qu’un autre était un morceau de chair entre son nez et son œil (sayiduna ‘Ammar ibn Yassir), etc. C’est-à-dire qu’il leur donna cette forme apparente de lui-même, et que chacun s’appropria une part spécifique de son corps.

Est-ce que pour un seul d’entre eux il fut dit : « Celui-ci est moi » ? Non, sayiduna al-Mustafa ﷺ n’a attesté de cela pour aucun des compagnons. Mais en considérant les dix compagnons promis au Paradis, le Paradis des Sciences et de la Ma’rifa. Ils étaient dix compagnons. Certes, d’autres compagnons y furent promis, mais il s’agit là de ramifications. Les principaux et les fondamentaux sont au nombre de dix. Et ces dix compagnons sont en réalité les dix Lectures du Nom divin. C’est-à-dire que chacun d’entre eux réalisa une Lecture particulière, y fournit des efforts, et parvint à sa pleine et totale réalisation. Alors tu vas dire : « Et d’où est-ce que tu nous sors ça ? ».
Des Hadîth du Prophète ﷺ !
Le premier Hadîth : « Si je devais prendre un (ami) intime (khalîl), je prendrais Abou Bakr. » Qui est donc l’intime du Prophète ﷺ, son proche compagnon, « le deuxième de deux, lorsqu’ils étaient dans la grotte » [s9.v40] Dans la grotte, c’est-à-dire dans le hâ al-hawiya : c’est sayiduna Abou Bakr as-Siddîq.
Puis apparaît celui qui réalisa pour nous la Lecture du lâm al-qabd. Lorsque sayiduna ‘Omar dit : « Ô Messager d’Allâh, tu es certes plus cher à mes yeux que toute chose, excepté moi-même ». Il répondit alors : « Par Celui qui possède mon âme entre ses mains, jusqu’à ce que je sois plus aimé de toi que ta propre personne ! » ‘Omar dit alors : « Tu es désormais plus cher à mes yeux que ma propre personne. » Il dit : « Maintenant, ô ‘Omar. » [Rapporté par al-Boukhâriy] C’est ainsi qu’il nous révéla la Lecture du lâm al-ma’rifa. Effacement et pulvérisation de son « moi », au travers du fana vis-à-vis de la nafs, des biens possédés, et de ses enfants. C’est sayiduna ‘Omar (radiAllâhu ‘anhu) qui prit cela, et c’est la raison pour laquelle le commandement de la communauté lui revint pour une longue durée… et il était Jalâli dans sa manière de prendre des décisions. Quant à sayidina Abou Bakr as-Siddîq, il est demeuré dans la perpétuelle compagnie de sayidina al-Mustafa ﷺ, et demeura de ce fait dans l’état d’intimité (killah). C’est ainsi donc qu’à chaque compagnon correspond une Lecture bien précise. Et si tu viens dire « Mais qui sommes-nous, nous autres, pour réaliser et compléter ces Lectures ? »… nous sommes les frères du Prophète ﷺ. Nous ne sommes pas des compagnons. Nous sommes les frères de sayidina al-Mustafa ﷺ, et ce en vertu du Hadîth dans lequel il dit ﷺ : « Mes frères me manquent ! » On lui demanda alors : « Ne sommes-nous pas tes frères ? » Il répondit : « Non ! Vous êtes mes compagnons ! Mes frères sont des gens qui viendront après moi, et qui croiront en moi alors qu’ils ne m’ont pas vu ! » [Rapporté par Ahmad] Ils n’ont pas vu la forme apparente, et lorsqu’ils se mirent à décrire le Prophète ﷺ, les amoureux s’exprimèrent par la langue du désir ardent et de la fraternité… et ils le virent sous la forme d’une Lune. D’autres le virent sous celle d’un Soleil. Et il y en a même qui placèrent leurs mains sur leurs yeux, de peur qu’ils avaient d’en perdre la vue ! Telle est la véritable fraternité, et tel est l’effacement total, absolu et définitif, dans la Présence du Prophète ﷺ. Et c’est ainsi qu’après sayidina al-Mustafa ﷺ, les dix Lectures furent réservées à des individus respectifs, ceux qui en étaient dignes. Quant aux compagnons, chacun d’entre eux fut réservé et consacré à une d’entre les dix Lectures. C’est la raison pour laquelle vinrent les gens d’Allâh, ainsi que ceux qui suivirent la Porte de la Ville de la Science, qui n’est autre que sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah), et apportèrent la tasliya al-Oummiya et dirent : « Allâhumma bénis sayidana Muhammad, ton serviteur, Messager et Prophète Oummiy, ainsi que sur sa famille et ses compagnons » Et c’est ainsi qu’ils établirent la prière y compris sur les compagnons ! Quant aux chiites, ils ont délaissé cela, ils se sont innocentés des dix Lectures, s’imaginant qu’en agissant ainsi ils prouvaient leur Amour pour âl al-Bayt : les gens du cœur du Prophète ﷺ. Cela n’a évidemment aucun fondement. Celui qui aime véritablement âl al-Bayt, il aime les dix Lectures… car ce sont les âl al-Bayt qui enseignèrent ces dix Lectures. Mais si tu vas lire dans les récits historiques, et que tu demandes pourquoi tel compagnon est tombé en désaccord avec tel autre… et bien sachez que vous y compris, ô gens des Lectures, si on vous rassemblait dans un seul et même endroit, et si je donnais l’autorisation aux gens du premier Secret de parler, il tomberait en désaccord avec celui qui a le troisième Secret, avec celui qui a le quatrième, avec celui qui a le cinquième…etc. Les Lectures sont différentes et se distinguent les unes des autres. Et celui qui serait témoin de ces mésententes dirait évidemment que ces gens sont ennemis les uns des autres, et en aucun cas des frères… alors qu’en vérité, les différends entre Lectures ne sont qu’une indication du Secret de ces Lectures. C’est une indication du fait que notre Seigneur ﷻ est un Secret, et que la Haqîqa de la ma’rifa est un Secret. Voilà donc pourquoi les dix Lectures ont différé entre elles, et voilà pourquoi tu vois que chaque Lecture est différente et se distingue des autres, et que chacune a un Secret particulier.

Nous espérons donc de la part d’Allâh ﷻ, que par la Lecture de ce Nom « Allâh », qu’Il l’établisse et le grave dans nos cœurs, d’une inscription totale et définitive. Qu’Il nous révèle la Haqîqa du début de l’entrée en la Présence du Prophète ﷺ.
Allâhumma fait que son Nom soit gravé dans nos cœurs. Que sa Lumière resplendisse dans nos ouïes ainsi que dans nos vues ; à notre droite ainsi qu’à notre gauche, au-dessus de nous et en dessous de nous, devant nous et derrière nous. Allâhumma fais qu’il soit dans nos cœurs en tant que Lumière, et dans nos ouïes en tant que Lumière, et fais nous Lumière par Ta Lumière, ô Seigneur des univers !
Allâhumma tu dis « Allâh est la Lumière des cieux et de la terre », et Tu as donné des exemples de ta Lumière en tant que Niche, Lampe, Cristal et Astre de grand éclat. Allâhumma fais nous grâce de ces quatre exemples, et permets-nous de cheminer par eux, éternellement. Et accorde nous un idhn issu de Ton Arbre Béni, et élève nos cœurs vers les plus hauts degrés, et fais nous la faveur d’évoquer Ton Nom Singulier, au plus Miséricordieux des Miséricordieux !


[1] Conjecture : Hypothèse formulée sur l’exactitude ou l’inexactitude d’un énoncé dont on ne connaît pas encore de démonstration.

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