أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله
L’amour véritable métamorphose ton corps jusqu’à le faire ressembler à l’aimé
Résumé de l’assise du 19 Octobre 2018 / Jumu’a 9 Safar 1439 [Partie 6] :
Il est rapporté de sayidina Oways (radiAllâhu ‘anhu) « Par Allâh, son visage ﷺ ne fut pas blessé sans que le mien ne le fut également… » C’est-à-dire que tous les états que vécut sayidina al-Mustafa ﷺ, Oways les vécut au même moment et de la même manière. « …et sa dent ne fut pas brisée sans que la mienne ne le fut également. » Oways n’a pas fréquenté le Prophète ﷺ par le corps, physiquement parlant. Cependant, il le fit au travers du flux spirituel de l’amour… en cultivant l’amour et en faisant abstraction des apparences matérielles, en se rattachant à la subtile effluve pré-éternelle, en retournant au maqâm suprême, en persistant sur le pied de la noubouwa et de la risâla. C’est de cette manière qu’il vécut la Sunna avec le Prophète ﷺ.
De ce fait, Oways est un compagnon à part entière, sans que cela ne soit contredit par le hadîth adressé à sayidina ‘Omar et sayidina ‘Ali : « Si vous rencontrez Oways al-Qarni, transmettez-lui mon salâm [1]. » De cette manière, sayiduna al-Mustafa ﷺ voulut leur transmettre un enseignement qui ne fut pas limité à l’apparence physique et matérielle. C’est la raison pour laquelle, dans le lâm al-‘ishq, il incombe de faire abstraction totale des apparences physiques, pour ne plus demeurer qu’avec la Haqiqa de l’amour.
Et cet amour, que va-t-il faire à l’apparence physique ?
Il va faire de toi la copie conforme de l’aimé. Alors là, tu t’insurges, tu protestes en disant que ce n’est pas correct de dire une telle chose. Dans ce cas, vas dans les recueils de hadîth authentiques et supprime le hadîth du waliy ! Parce que oui, c’est maintenant que va te parvenir le sens véritable du hadîth du waliy… « Mon serviteur n’aura de cesse de se rapprocher de Moi par des actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime… »
Regarde, lorsque le Seigneur aime un serviteur, la forme ou l’image de ce dernier devient celle du Seigneur Lui-même ﷻ, que cela te plaise ou non. Le hadîth est un hadîth qudsi incontestablement authentique : « …et lorsque Je l’aime, Je deviens son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il saisit et son pied par lequel il marche [2]. »
Donc toi, tu viens et tu nous dis « J’aime untel ! » or, lorsqu’on regarde ta forme ou ton image… de toute évidence, elle n’est pas celle de celui que tu prétends aimer ! Et pour être tout à fait franc, tu ne lui ressembles vraiment en rien. Ni dans ses mouvements, ni dans ses paroles, ni dans sa forme physique. Parole (qawl), acte (fi’l) et confirmation (taqrîr) : tu n’as rien de cela. Ce que tu confirmes va à l’encontre de ce qu’il confirme. Ce que tu dis est contraire à ce qu’il dit…
Si tu aimais le Prophète ﷺ d’un amour véritable, les cellules de ton corps se modifieraient, petit-à-petit, ton apparence se métamorphosrerait… tu deviendrais éminemment beau, on retrouverait en toi un exemple de l’image du Prophète ﷺ. Même si tu n’es pas capable de reproduire son image dans son entièreté, au moins tu en copierais une partie, tu lui ressemblerais au niveau des yeux, ou bien au niveau des dents, ou des mains, ou de la peau, ou de la parole… c’est-à-dire qu’il y aurait en toi quelque chose d’attrayant, du fruit de cet amour pour le Prophète ﷺ, quelque chose qui se manifesterait concrètement sur toi.
Lorsque ton amour d’une personne devient vraiment intense, il devient pour toi un miroir, un miroir dans lequel tu peux te voir toi-même. Et toi de même, tu deviens pour lui un miroir, dans lequel il peut voir sa propre image. L’image s’inclut et fusionne ainsi avec l’image, jusqu’à ce qu’on ne distingue même plus l’origine de la ramification. Telle est la réalité de l’amour, si tu es de ceux qui veulent véritablement retourner à l’Origine.
Ainsi donc, pour revenir à l’exemple donné en début de cours, celui qui est le majordome du roi, de par sa grande proximité du roi, si tu t’approches de lui, tu constateras qu’il mange, boit, parle et s’exprime comme le roi… raison pour laquelle il est à même de lui succéder. Il se peut même que s’il le souhaitait, le roi pourrait un jour se faire secrètement remplacer par son majordome, tant celui-ci lui ressemblerait, jusque dans le moindre de ses faits et gestes.
Regarde et considère donc l’état qui est le tien. C’est la raison pour laquelle nous pouvons dire d’une personne qu’il est conforme à l’entité spirituelle (‘ala qalbi) de Moussa (‘alayhi s-salâm), ou conforme à l’entité spirituelle de ‘Issa (‘alayhi s-salâm), ou conforme à l’entité spirituelle de Dawoud (‘alayhi s-salâm)… mais qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Une telle personne va-t-elle reproduire les mêmes miracles que ces prophètes ? Non. Mais son image, ou sa forme apparente, sera une copie de Moussa, de ‘Issa, de Dawoud, etc… dans la mesure où son amour pour l’un ou l’autre serait suffisamment intense, et dans la mesure où il suivrait et se conformerait à sa guidée, jusqu’à ce que les cellules de son corps se mélangent à de nouvelles, faisant ainsi apparaître une image nouvelle.
Le corps tout entier change en le temps d’un clin d’œil (lamha). Pourquoi ne changerait-il donc pas pour ressembler à untel ou untel ? Alors tu vas me dire « non, si mon apparence changeait comme cela, d’un seul coup, ma famille et mes proches ne me reconnaîtraient plus. »
Non, en vérité c’est plutôt quelque chose de progressif. Comme dans le hadîth du waliy : « Je deviens son ouïe par laquelle il entend… » dans un premier temps, ce sont les cellules de l’organe auditif qui sont modifiées. Puis, les cellules de l’organe visuel, puis la parole, puis la main, les pieds, etc… jusqu’à ce que tu deviennes un exemple parfait de « untel ».
Et alors là, toi tu viens et tu nous dis : « Moi, je suis conforme à l’entité spirituelle de ‘Issa (‘alayhi s-salâm)… » D’accord, alors rapporte-nous un miracle d’entre ses miracles : rends la vue à l’aveugle ! Tu en es incapable ? Tais-toi donc, définitivement ! Ne te prétends plus conforme à l’entité spirituelle, ou conforme au cœur de qui que ce soit, et par la parole au moins, dis que ton cœur est conforme au cœur de sayidina al-Mustafa ﷺ.
Disions-nous, sayiduna al-Mustafa ﷺ voulut leur transmettre à tous les deux (‘Omar et ‘Ali) un enseignement qui ne fut pas limité à l’apparence physique et matérielle… ou dit autrement, il voulut leur enseigner, depuis l’état spirituel qui était le sien en terme de proximité du divin et de vertu, un enseignement qu’ils n’avaient pas reçu de lui alors qu’ils se trouvaient en sa présence physique.
Cet état de fusion inclusive (indirâj) de l’aimant et de l’aimé, les gens d’Allâh en ont traité en affirmant que chacun des deux devenait un Insân Kâmil. Cet Insân Kâmil vient tous les 100 ans, et si tu les réunissais tous, tu constaterais qu’entre eux existe un lien évident, une nette ressemblance physique, une nette ressemblance au niveau de l’expression, au niveau de la gestuelle, et au niveau de ce qu’ils confirment (taqrîr). Il est impossible qu’ils divergent les uns des autres. La source étant unique, ce dans quoi elle se jette se doit donc d’être lui aussi unique.