بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين
La sorcellerie n’existe plus depuis longtemps
Résumé de l’assise du 6 Avril 2018 / Jumu’a 19 Rajab 1439 [Partie 3] :
Concernant les degrés scientifiques de la Lumière, considère donc, parmi la multitude d’exemples donnés dans le Coran, celui du bâton de sayidina Moussa (‘alayhi s-salâm)… ce bâton que Allâh ﷻ fit se transformer en un serpent Lumineux. Ne vas surtout pas t’imaginer, du haut de ta pensée matérialiste, superficielle et ténébreuse… car, systématiquement, tu entends cerner ces exemples divins par tes passions ténébreuses… que le bâton s’est changé en un simple serpent. Si tel était le cas, alors pourquoi le Vrai ﷻ aurait-t-Il employé plusieurs termes différents pour désigner cette forme métamorphosée du bâton : tantôt thu’bân ( ثعبان ), tantôt Hayyah ( حية ) tantôt jânn ( جان ) (les trois mots sont traduits en français par « serpent ») ?
S’il ne s’était agi que d’un thu’bân (gros serpent), le terme employé serait toujours resté le même… mais ici, il s’agit de bien nous faire comprendre que ce n’est pas de la matière qui s’est changée en matière, mais plutôt de la matière qui est devenue une Lumière du Créateur ﷻ. De bâton, elle est devenue un serpent de Lumière. Une force Lumineuse… comme s’il s’était agi d’un trait. D’où l’emploi notamment du terme Hayyah ( حية ), qui vient de Hayât ( حياة / la vie). Et cette Hayyah s’est mise à absorber les ténèbres, elle a avalé ce qu’avaient concocté les sorciers, ce que leur connaissance des ténèbres leur avait permis de produire.
Il en est de même pour la Science Lumineuse Laduni : celui dont le cœur est comblé par la Lumière du Créateur, va, et engage le débat avec lui ! Rapporte-lui tout ce que tu pourras trouver sur terre en terme de science… cela ne sera jamais l’équivalent de ne serait-ce qu’un atome de ce qu’il détient. Parce qu’à peine commencerait-il à s’exprimer qu’il t’avalerait, toi et ta science. Ceci parce que ta science est bâtie sur les serpenteries des sorciers, sur les ténèbres… tandis que sa Science à lui est bâtie sur une Hayyah Lumineuse avalant tous les morts. Viens donc, toi et toutes les sciences que tu auras pu étudier dans quelque université que ce soit… et tu constateras que tout cela ne vaut absolument rien devant la Lumière du Seigneur. Tu n’as rien du tout, car tout ce sur quoi tu te bases n’est fondé que sur des ténèbres, des développements intellectuels et des théories : tantôt tu tombes juste, tantôt tu tombes faux.
Si l’acte des sorciers était le fruit de leur connaissance des ténèbres et de la sorcellerie, en revanche le miracle que Allâh ﷻ plaça dans le bâton de sayidina Moussa (‘alayhi s-salâm) était le fruit d’une Science issue de la Lumière divine. Par cette preuve manifeste et évidente, les ténèbres des sorciers furent absorbées, leur connaissance rendue nulle, et c’est ainsi qu’ils purent revenir vers la guidée, revenir au temps de « Bala » et témoigner sur eux-mêmes de la Haqiqa qu’ils avaient vue, mais que leurs nafs leur avaient fait oublier. Voilà pourquoi Allâh ﷻ dit : « et évoque ton Seigneur lorsque tu oublies [1]. »
Observe donc l’exemple des sorciers et leur degré de résignation vis-à-vis de la science de la sorcellerie, car c’est bien cela qui leur a permis de reconnaître le Prophète comme étant porteur de Lumière et de Vérité. S’ils n’avaient pas été effectivement d’un degré extrêmement avancé dans la science, ils auraient été incapables de saisir cela. De ce fait… cette Voie, qui y prête foi ?
Celui qui a une part en elle, uniquement. C’est-à-dire, les gens de Science. Quant aux ignorants, ils n’ont absolument aucune part en elle.
Évidemment, si l’individu a auparavant acquis des sciences dans divers domaines, sa compréhension n’en sera que d’autant plus vaste. Ainsi, lorsqu’il retournera à la Haqiqa de la Science, il constatera que ce qu’il découvre dans la Voie est en parfait accord avec ce qu’il avait acquis auparavant… et que cette Lumière avale toutes ces connaissances… à ce moment-là, effectivement, il se jettera devant le Seigneur, prosterné. Il reconnaîtra que la Haqîqa est belle et bien apparue, et que sa science n’a plus aucune existence face à la Science de l’Eternel ﷻ.
Si en revanche l’individu est un véritable ignorant… quand bien-même il serait connu pour ses diplômes, ses doctorats ou autre… Allâhu a’lam, car nous sommes aujourd’hui à l’époque des diplômes en carton… même les filières qu’il nous dit avoir étudié, Allâh sait mieux s’il les a étudiés véritablement, ou si ce ne sont plutôt que des lignes écrites transmises de main en main jusqu’à untel. C’est ainsi qu’est devenue la science de nos jours… de sorte que même les domaines qu’il prétend avoir étudié, il n’en a en vérité aucune maîtrise. Que se passe-t-il avec une telle personne ?
Il demeure tel quel, il ne bouge pas.
Voilà pourquoi celui qui a un véritable intérêt et qui recherche la Science, non pas qui recherche le travail, mais bien celui qui recherche la Science… celui qui n’étudie que dans le but de parvenir et atteindre la Haqiqa, tu verras que très vite il comprend ces choses… exactement comme les sorciers. Mais attention, les sorciers de l’époque de sayidina Moussa (‘alayhi s-salâm), pas les sorciers de notre époque actuelle… de toute façon, aujourd’hui, il n’existe plus de sorcier. Il n’y a plus de sorcellerie (sihr), ce n’est plus que de la prestidigitation (cha’wadha).
Il y a vraiment un monde qui sépare le sihr de la cha’wadha. La cha’wadha, c’est le fait de jouer et patauger dans les waswas de la nafs et des passions. Quant aux sorciers véritables, leur domaine d’exercice était véritablement bâti et fondé sur une science, quelque chose de sérieux, une véritable force ténébreuse. Ils connaissaient les esprits des ténèbres (khuddâm as-soufliyin), leurs mouvements, leur force, leur capacité d’action souflia, elle-même bâtie sur des choses fondées et scientifiques… mais lorsqu’ils furent confrontés au miracle de sayidina Moussa (‘alayhi s-salâm), et qu’il leur fit voir la Lumière céleste, il ne leur resta plus qu’à se jeter prosternés.
Ils surent alors que ce qu’ils avaient était incomparable à ce que détenait Moussa (‘alayhi s-salâm), après avoir consacré et sacrifié leurs vies toutes entières à l’étude de cette discipline… au point que lorsqu’ils jetèrent leurs cordes, celles-ci devinrent de véritables serpents ! Quant à Moussa (‘alayhi s-salâm), lorsqu’il jeta son bâton, celui-ci devint Lumière sur Lumière, qui absorba toutes les filières ténébreuses qu’ils avaient jeté. De là, il ne leur resta plus effectivement qu’à admettre et revenir à leur Seigneur ﷻ.
Voilà un exemple qui nous montre que la chose n’est vraiment connue que par son opposé. C’est ce qui explique pourquoi les sorciers se sont immédiatement prosternés et sont revenus à la Vérité, sans prêter la moindre importance aux menaces de Pharaon. Ils ont renié jusqu’à Pharaon lui-même, bien qu’en ce temps, il s’agissait de quelqu’un que tous craignaient, un tyran qui n’hésitait pas à massacrer tous ceux qui se dressaient sur sa route. Cela ne les empêcha pas de prendre la bay’a de l’Agrément divin, de se prosterner devant le Miséricordieux, de fondre et de s’évanouir dans la contemplation de la Preuve divine, reniant d’un seul trait tout ce qu’ils avaient auparavant appris et ce sur quoi ils avaient fondé toute leur existence. Pharaon les tortura et les mis à mort, mais ils demeurèrent fermement attachés à l’Agrément divin, jusqu’à aujourd’hui et pour l’éternité.
Considère donc ton propre cas et les efforts que tu as pu faire de ton côté pour préserver ta bay’a… toi qui as peur de ton voisin, de ton ami, de ton fils, de ton frère… mais qui prétend être un Amoureux de la Lumière d’Allâh. En vérité, tu n’as rien du tout. Et lorsque tu t’exprimes, tu mélanges les choses, tu fais entrer les ténèbres dans la Lumière, tu dis que untel ou untel est ensorcelé… alors que non, plus personne n’est ensorcelé, pour la simple et bonne raison qu’il n’y a plus de sorcier ! Tous les sorciers se sont résignés à la Vérité à l’époque de Moussa (‘alayhi s-salâm). Tous les sorciers se sont prosternés… il ne reste aujourd’hui plus que des charlatans, des prestidigitateurs et des dajjâl. Vois donc toi, où tu en es.
Toi, ce n’est pas les sorciers qui t’ont détruit… c’est toi-même qui es un dajjâl ! C’est toi le charlatan qui t’est détourné de la recherche de la Lumière de l’évidence. Cherche donc la réalité de ta nafs. La sorcellerie, la sorcellerie, la sorcellerie… on ne parle plus que de ça. Mais il n’y a plus de sorcier, ça n’existe plus ! Ramène-nous donc un sorcier qui nous fasse tourner la tête par son savoir-faire. Ramène-nous un sorcier comme il y en avait à l’époque de Moussa (‘alayhi s-salâm)… allez, afin que peut-être nous soyons nous aussi touchés par cet ébahissement qui t’a laissé perplexe !
Reviens à toi-même et considère ton propre cas… tu te rendras compte que seule ta nafs t’a fait perdre. Si tu reviens à la Haqiqa, tu reviens à la Lumière ; et si tu reviens à la Lumière tu Connais le Seigneur ﷻ, que tu découvriras effectivement plus proche de toi que toi-même… ça, tu ne fais que le répéter par ta langue, matin et soir, mais à aucun moment tu n’en réalises véritablement la teneur. Tu sais que c’est dans ta prosternation que tu es le plus proche de ton Seigneur… mais dans ce soujoûd, tu es noyé dans l’insouciance, parce que tu n’as pas de signe ni de preuve.
Si, en te prosternant, tu te trouvais noyé dans une explosion de Lumière, dans une Lune, dans l’orbite des étoiles, dans un Soleil prééternel… tu saurais et tu réaliserais qu’effectivement, ton Seigneur est véritablement Proche. Tu saisirais cette Proximité avant même de poser ton front sur le sol. Parce que tu ne verrais alors même plus l’endroit où tu te prosternes : tout serait recouvert par la Lumière. A ce moment-là, de fait, en disant que ton Seigneur est plus Proche de toi que tu ne l’es toi-même, tu aurais véritablement foi en ce que tu dis, sans devoir croire en les propos de qui que ce soit d’autre. Et de là, si par la suite tu revenais à la lecture du Livre d’Allâh ﷻ, tu comprendrais le sens de ce que tu lis…
Si en revanche tu te prosternes, en pensant qu’Il est au plus Proche de toi en cet instant… mais que tu n’es prosterné que sur ton tapis, et si en ouvrant les yeux tu ne vois que les motifs du tissus… ou les ténèbres de ta nafs… comment réaliserais-tu qu’Il est plus Proche de toi que ta propre veine jugulaire ?
Cherche donc en toi-même, jusqu’à faire jaillir de ton cœur une nouvelle (naba’) de Lumière, une source de la Prophétie, dont tu constituerais le réceptacle (moustaqarr). Tous tes mouvements montreraient alors que tu es effectivement un moustaqarr, que tu es un coffre-fort pour cette Lumière, puis travaille et œuvre jusqu’à fondre et t’éteindre en cette Lumière, devenant ainsi effectivement l’emplacement de la Vision du Miséricordieux.
C’est ainsi qu’un simple regard porté sur toi équivaudra pour les gens à 70 000 ans d’adoration. Parce que si l’on te regarde tandis que tu es plongé dans la contemplation du Seigneur ﷻ, tu deviens un intermédiaire entre nous et le Seigneur, et tu n’es plus que le voile nous séparant de Lui.
Et inversement, si on regarde quelqu’un qui quant à lui ne voit et ne perçoit que des ténèbres, il constitue pour nous un voile, sur un voile, sur un voile… ténèbres entassées les unes sur les autres, soit éloignement sur éloignement. Porté sur toi si tel est ton état, le regard n’est plus un regard noble et céleste, au contraire… il se peut même qu’au lieu de te rapprocher de 70 000 ans, il te fasse sombrer dans le feu de l’Enfer 70 000 ans ! Considère donc ton propre cas, et rétablis ton état spirituel conformément à l’Unicité divine.
[1] Sourate al-Kahf, verset 24.