Ta vision de la Lumière n’est que le résultat de l’istighfâr du waliy pour toi

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Ta vision de la Lumière n’est que le résultat de l’istighfâr du waliy pour toi

Résumé de l’assise du 12 Octobre 2018 / Jumu’a 2 Safar 1439 [Partie 5] :

Allâh ﷻ dit : « Nous n’avons envoyé de Messager que pour qu’il soit obéi par la permission d’Allâh. Si, après s’être fait du tort à eux-mêmes, ils venaient à toi en implorant le pardon d’Allâh et si le Messager demandait le pardon pour eux, ils trouveraient certes Allâh Très Accueillant au repentir, Miséricordieux [1]. »

Il y a une différence énorme entre celui qui implore le pardon divin (istighfâr) pour lui-même et celui pour qui al-Mustafa ﷺ implore le pardon. Et du fait que ce qui vaut pour sayidina al-Mustafa vaut également pour ses héritiers… il y a de même une différence énorme entre celui qui implore le pardon pour lui-même et celui pour qui un représentant de la wilâya implore le pardon.

La différence est très grande, parce que lorsque tu implores le pardon pour toi-même, tu le fais par ta pensée, à la mesure de ton miroir, à la mesure de tes propres efforts. En revanche, lorsque le waliy implore pour toi le pardon divin (istighfar), il le fait à la mesure de son miroir, à la mesure du lien qu’il a établi, à la mesure de sa vision à lui… et non pas à la mesure de ce que toi tu peux considérer ou réaliser.

C’est la raison pour laquelle tu as par le passé fait beaucoup de dhikr, tu as multiplié les actes d’adoration, tu as beaucoup prié, beaucoup jeûné, beaucoup cherché… mais de cela, tu n’as jamais tiré de compréhension profonde relevant de la Haqiqa, jamais aucune vision, jamais aucun dévoilement, jamais aucune expérience réellement goûtée. Et puis, le jour où tu as rencontré un héritier d’entre les héritiers des prophètes… en l’équivalent d’un clin d’œil (lamha), tu as vu la Lumière du Seigneur. En un clin d’œil, tu as vu la théophanie, la manifestation concrète du Créateur ﷻ.

D’où ceci t’est-il venu ?
Sache donc que cela n’a pu te parvenir que parce que celui de qui tu as pris la bay’a a imploré pour toi le pardon divin. Tant que tu implorais le pardon par et pour toi-même, tu n’as jamais rien reçu. Et puis lorsque tu es venu, et que tu as prétendu à prendre la bay’a… parce qu’en réalité, dans ton for-intérieur, si on y regardait bien, on constaterait que tu n’as rien à voir avec la bay’a, tu es très loin d’en réunir les conditions… mais malgré cela, comme le dit le Shaykh al-‘Alawi (rahimahullâh) dans l’un de ses poèmes :

Quiconque multiplie les efforts
en quête, désirant d’Allâh,
Qu’il vienne ne serait-ce que pour essayer
et il recevra de nous une part.

D’où te parvient donc cette « part » ?
Cette part que tu as prise, elle ne t’est pas venue parce que tu l’as méritée ! Plutôt, tu l’as prise grâce à la vision et par le miroir de celui qui en fut digne… je te dis cela afin que tu n’ailles pas t’imaginer des choses. Donc lorsque tu as reçu cette Etoile, et qu’avec cette Lumière tu as commencé à vivre, jour après jour, finissant à la longue par considérer que cette Lumière était tienne… si tu fournis des efforts elle augmente, et si au contraire tu as tendance à lésiner elle diminue… sache donc et sois certain que ce que tu as reçu, tu ne le tiens que de l’istighfâr de ton Shaykh.

Si tu fournissais tous les efforts du monde, par ta pensée et selon ce que tu es en mesure de concevoir… tu n’obtiendrais jamais plus que la perception du nuage, à l’instar de Bahîra [2]. Et lorsqu’on évoque Bahîra, qui était un moine chrétien, on évoque son ascétisme, ses études approfondies des Livres révélés, la quête de la foi à laquelle il sacrifia toute sa vie… par tous ces efforts personnels, à quoi est-il parvenu ?
Il est parvenu à voir le nuage qui faisait de l’ombre au Prophète ﷺ partout où il allait… il vit ce nuage que tout le monde pouvait voir à cette époque, et par cette vision il crut.

En revanche si tu viens à celui qui a reçu le idhn de l’istighfâr et que celui-ci implore pour toi le pardon divin… alors tu resteras ébahi… parce que de fait, lorsque le Seigneur fait grâce de Ses faveurs, le serviteur est époustouflé par la générosité divine. Donc le fait que cette grâce reçue au commencement de ton cheminement demeure et perdure en toi ne dépend en réalité que de la foi que tu as en celui qui a imploré pour toi le pardon.

Quant à ce qui est de ta quête de la connaissance du Seigneur… sache que nul homme n’est privé de théophanies de son Seigneur, quelle que soit sa religion. Nous avons tous été créés sur la nature première et innée (fitra) de l’Islâm, et Il est avec nous, où que nous soyons. Il est avec nous par Ses Noms, par Ses Attributs, ainsi que par Son Essence. Seulement toi, tu ne réaliseras la Présence divine que dans la mesure où tu te conformerais à cette porte, en vertu de la Parole divine : « Certes, ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Allâh [3]. » inutile de chercher une autre porte, un autre moyen d’accès, une autre compréhension que celle-ci.

« Je vais quand même essayer… » et bien vas-y, essaye ce que tu voudras… qu’est-ce que tu vas faire, tu vas faire des expériences sur la matière, retourner à tes cours de physique… ?
« Je vais faire des expériences basées sur l’esprit » Mais quel est cet esprit que tu prétends avoir ?
Si lorsqu’on posa la question au Prophète ﷺ, lui-même s’abstint de répondre, jusqu’à ce que fut révélé : « Et ils t’interrogent au sujet de l’esprit. Dis: « L’esprit relève de l’Ordre de mon Seigneur ». Et on ne vous a donné que peu de connaissance [4]. » Comprenez bien ! Ici, cela ne veut pas dire que sayiduna al-Mustafa ﷺ n’a pas connaissance de l’esprit. Non, au contraire. Mais plutôt : dans le cas où les gens questionneraient au sujet de l’esprit, alors réponds-leur que « l’esprit relève de l’Ordre de mon Seigneur. » La réponse à cette question est donnée à celui qui questionne, afin qu’il demeure dans un état d’ébahissement, et que le mystère demeure pour lui entier.

Quant à sayidina al-Mustafa ﷺ, évidemment il est impossible qu’il ne soit pas connaissant de l’esprit, lui qui a réalisé l’ascension (mi’râj), a salué le premier miroir qu’est sayiduna Adam, jusqu’au miroir de sayidina Ibrahim, qui a ensuite salué le miroir de son compagnon intime, sayiduna Jibrîl… tous ces miroirs n’étant au final que des fragments de son propre miroir, qui les réunit tous. Son miroir a transcendé tous les miroirs, c’est-à-dire tous les degrés spirituels, de par l’éminence de son ultime pureté, jusqu’à atteindre al-muntaha.

C’est ainsi qu’il parvint au muntaha (l’absolu) de la pureté, de l’élévation, de la distinction. Et alors, l’ensemble de tous les Noms purent se manifester à travers lui, d’une manifestation totale et parfaite. Cela est bien distinct de « Il enseigna à Adam tous les Noms [5]. » : l’enseignement implique la science, le savoir… et Allâh sait mieux : s’agit-il d’une connaissance visuelle (‘ayn), ou bien d’une connaissance théorique (khabar), ou bien d’une connaissance relevant de la vérité de la certitude (haqq al-yaqîn)… ?

Quant à sayidina al-Mustafa ﷺ, les Noms se sont élevés en lui jusqu’à al-muntaha, où il réalisa et atteignit la Beauté de l’Absolu, et ce au travers de ce que le Seigneur manifesta en lui de manière totale et parfaite de l’ensemble de tous Ses Noms. C’est ainsi qu’il les saisit tous, dans leur globalité. Quant aux autres, ils ne sont jamais que les ombres du miroir originel Muhammadien, qu’il s’agisse des prophètes ou des messagers, de ses héritiers spirituels, des martyrs, ou encore des compagnons.

En ce sens il ﷺ nous dit : « Mes compagnons sont tels des étoiles… » ce qui veut bien dire qu’il est lui-même le Soleil ﷺ. Or les étoiles dans le ciel ne brillent pas d’elles-mêmes, elles ne font que réfléchir la Lumière du Soleil. C’est-à-dire qu’il est strictement impossible qu’apparaisse l’étoile de sayidina al-Mustafa ﷺ avant la naissance du Prophète. Prenons l’exemple de Bahîra : il ne vit le nuage que lorsque al-Mustafa ﷺ était un jeune garçon, pas avant. Quant à sa connaissance du nuage, elle était présente dans l’Evangile avant l’apparition physique de sayidina al-Mustafa ﷺ. Cette science était donc chez Bahîra… mais elle n’était que pure théorie (khabar). Elle devint une science visuelle lorsqu’apparut sayiduna al-Mustafa ﷺ.

Il faut donc bien comprendre… le disciple contemporain au waliy affirme voir… mais si le waliy partait, tu ne verrais plus rien du tout ! C’est aussi simple que cela. Prends bay’a ou non : tu ne verras rien. Si le waliy s’en va, la Lumière de la wilâya s’en va aussi. Dès lors, d’où cette vision Lumineuse pourrait-elle te venir ?
Impossible, tu as besoin d’un miroir qui réfléchisse dans le miroir de ton cœur la Lumière de ton Seigneur ﷻ.

C’est la raison pour laquelle les gens d’Allâh sont considérés comme l’emplacement de la vision du Seigneur ﷻ. Et en ce sens, sayiduna al-Mustafa ﷺ nous dit de manière claire et explicite : « Allâh est Celui qui donne (al-Mou’tiy), et je suis celui qui répartit (al-Qâsim) [6]. » Allâh est Celui qui donne, mais al-Mustafa ﷺ est celui qui répartit le don divin dans sa juste mesure, en fonction de la foi et de la sincérité de chacun.


[1] Sourate an-Nisâ’, verset 64.
[2] Bahîra est un moine chrétien qui accueillit une caravane de Qoraych en route pour le Châm, après avoir vu au loin qu’un nuage la suivait et lui faisait de l’ombre. Connu pour son avarice, il accueillit pourtant la caravane du mieux qu’il le put et convia tout le monde à manger de la bête qu’il avait sacrifié pour l’occasion. Ceci, parce qu’il avait reconnu en ce nuage le signe de la prophétie qui ne tarderait pas à se manifester, et il fut ainsi l’un des premiers à croire en sayidina Muhammad ﷺ.
[3] Sourate al-Fath, verset 10.
[4] Sourate al-Isrâ, verset 85.
[5] Sourate al-Baqara, verset 31.
[6] Sahîh al-Boukhâriy.

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