Tafsîr « Par l’Etoile lorsqu’elle descend ! »

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Tafsîr « Par l’Etoile lorsqu’elle descend ! »

Résumé du 8 Avril 2016
Jumu’a 29 Jumada at-Thaniy 1437

Nous revenons au lâm al-qabd (lâm de l’oppression), qui en vérité est un lâm al-qabr (lâm de la tombe), soit une tombe pour toute personne qui s’y sera vu dépouillé de son esprit, qui se sera débarrassé définitivement de toute considération des apparences illusoires et sera revenu à la contemplation exclusive du centre du hâ’. Tous ses efforts et toute son attention se concentrèrent alors sur l’ascension de son esprit, et c’est alors qu’il reçut de la part d’Allâh le dévoilement de son maqâm originel, ainsi que le comment de ce retour à sa réalité primordiale, qui n’est autre que : « Et Je lui ai insufflé de Mon Esprit » [s15.v29].

Allâh –ta’ala– dit : « Par l’Etoile lorsqu’elle descend ! Votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en erreur, et il ne prononce rien sous l’effet de la passion : ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée que lui a enseigné [l’Ange Gabriel] à la force prodigieuse, doué de sagacité ; c’est alors qu’il se montra sous sa forme réelle, alors qu’il se trouvait à l’horizon supérieur. Puis il se rapprocha et s’éleva encore plus haut, et fut à deux portées d’arc, ou plus près encore. Il révéla à Son serviteur ce qu’Il révéla. Le cœur n’a pas menti en ce qu’il a vu. » [s53.v1/11].

Allâh –subhânahu wa ta’ala– jure par l’Etoile, qui est en réalité la nafs purifiée, l’immaculée, la Poignée de Lumière primordiale, la nafs Muhammadienne. Et si Allâh –ta’ala– n’avait pas précisé « lorsqu’elle descend », nous en serions alors restés à l’Etoile exclusivement, et nous n’aurions pas pris en considération l’environnement, ou la trajectoire de cette Etoile. Mais étant donné qu’il s’agit bien là d’un jurement par l’Etoile lorsqu’elle descend, nous devons comprendre qu’il s’agira d’étudier, percevoir et comprendre les mouvements de cette Etoile. Car de fait, c’est par ses mouvements que l’homme est guidé, et par son apparition et sa disparition qu’il sait différencier son Est de son Ouest, et son Nord de son Sud. Si en revanche l’Etoile demeurait immobile, alors il serait impossible de déterminer par elle la qibla.

Lorsque l’Etoile apparaît et disparaît, elle nous donne une certaine considération de l’espace… et la Science issue de cet espace, c’est la Science de ce qui était, de ce qui est et de ce qui sera. Les mouvements de l’Etoile s’observent dans les cœurs purifiés, et l’apparition en eux du Soleil rend accessible les Sciences et la Connaissance d’Allâh… et ceci est encore une fois très clairement dit dans le Coran : « Je jure par les positions des étoiles ! Et c’est vraiment un serment immense, si seulement vous saviez. Il s’agit là d’un Coran noble, » [s56.v75/78]. Ainsi, la position de l’Etoile est un Coran noble. Par conséquent si tu observes le mouvement de l’Etoile, elle te fera voir une trajectoire spécifique, dans un espace donné, et c’est ce même mouvement qui te donnera la Science du Coran. : « Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est cela, la Vérité. » [s41.v53]. Et nul ne peut atteindre ce signe placé en lui-même, si ce n’est par l’intermédiaire de cette Lumière primordiale. Lorsque donc tu obtiens cette Lumière, ne te borne pas à essayer de la rendre immobile, mais plutôt cherche et étudie ses mouvements, car c’est dans l’étude de ses mouvements que se trouve la Science du Coran. Et bien évidemment, lorsqu’on parle de Science du Coran, nous ne limitons pas cette Science simplement aux règles de fiqh… car tout ce qu’on peut trouver dans quelque science que ce soit, cela se retrouve en réalité mentionné dans le Coran. Si seulement ce Coran avait trouvé des cœurs purs, associés à des intellects productifs… un mathématicien qui aurait lu ce Coran l’aurait alors lu par les mathématiques. Si cela avait été un physicien, il l’aurait lu par la physique, et ainsi de suite, tout ne dépendant en fait que du lecteur et du type de sciences vers lesquelles il penche. Quant à nous aujourd’hui, lorsque nous entendons parler des sciences du Coran, nous limitons cela à la jurisprudence islamique… mais le Coran ne nous parle pas uniquement de fiqh ! Au contraire, il nous parle de choses que nul ne saurait énumérer dans leur totalité si ce n’est le Miséricordieux –‘azza wa jall-… mais du fait que les intellects et les cœurs ont disparu, que nous l’avons pris et considéré de manière superficielle, que nous avons travaillé à la mémorisation de sa forme et non plus de son sens… même si le lecteur y perçoit des enseignements nouveaux, ces enseignements demeurent limités au domaine des lois religieuses apparentes, et jamais ils ne l’emmènent à des compréhensions profondes du monde et de lui-même.

« Votre compagnon ne s’est pas égaré » par le fait de demeurer avec sa nafs, ni en déviant du Chemin de la droiture (sirât al-moustaqim)… Et la grande règle que l’on peut tirer de ce verset, concernant le disciple : lorsque ce dernier se trouve à contempler l’Etoile, comment pourrait-il s’égarer de la Guidée et du Chemin de son Seigneur !?
Lorsque l’aspirant prend la bay’a, et lorsque par cette bay’a même il reçoit l’ « Etoile lorsqu’elle descend » , c’est-à-dire lorsqu’elle descend dans le cœur de celui dont Allâh aura voulu Sa Proximité, et qu’alors le cheminant débute dans sa contemplation et l’étude de ses états. Il détient alors la Science de la Certitude (‘ilm al-Yaqîn), qui lui vient de son Seigneur Lui-même, du fait qu’il se trouve sur le Chemin droit, qui lui-même est « Lumière sur Lumière ». Mais bien évidemment, si cet aspirant se laisse aller et dévalorise l’importance de la chose, ou si tout simplement il n’est pas doté de raison et de l’entendement nécessaire à la perception et à la compréhension de ce que lui transmet son Seigneur… alors il s’établit dans un état d’éloignement du divin. La Lumière le quitte, retourne à son emplacement originel, et l’abandonne au milieu d’un océan de ténèbres illimitées.

« et il n’a pas été induit en erreur », c’est-à-dire qu’il ne s’est pas laissé voiler par les Attributs. Ainsi, toi qui jouis de la contemplation de cette Lumière Seigneuriale, si tu demeures fermement attaché au Chemin de la droiture et si tu t’acquittes des piliers fondamentaux que tu t’es engagé à suivre dans la Voie, alors la Lumière demeurera pour toi et avec toi. Si en revanche tu tombes dans l’insouciance… si tu gonfles et te prends pour quelqu’un d’important, sache que la Lumière est et demeurera quoi qu’il arrive plus grande que toi : « Allâh est Lumière » [s24.v35]. Réfléchis un peu… qui es-tu ? Tu n’es rien ! Et ta finalité n’est rien d’autre que de devenir un repas succulent pour les vers… ces mêmes créatures que tu considères aujourd’hui comme étant les plus méprisables et les plus répugnantes de toutes ! Quant à la Lumière… sa valeur est inestimable. Ses formes et les manières avec lesquelles elle se manifeste à nous sont telles que l’a décrite le Mirséricordieux. Ce n’est pas un Waliy, ni un savant ni qui que ce soit qui l’a décrite, mais notre Seigneur –subhânahu wa ta’ala-, qui dit : « un exemple de Sa Lumière est semblable à une niche » [s24.v35]. Comprends ce que tu veux… si tu as un minimum d’intelligence, tu comprendras, et si tu n’en as pas, je ne peux rien de plus pour toi. Lorsque notre Seigneur te dit : « un exemple de Sa Lumière »… cela veut dire qu’il faut que tu prennes cette Lumière du Miséricordieux. Si Il te donne un exemple de Sa Lumière, et que de ton côté tu ne trouves pas la guidée par cet exemple donné, tu deviens alors un négateur de la Lumière… bien que ton Seigneur et le mien soit Lumière ! Il t’a donné un exemple de cette Lumière issue de Ses Attributs et te dit : « un exemple de Sa Lumière est à l’image d’une niche dans laquelle se trouve une lampe. La lampe est dans un cristal, et le cristal est à l’image d’un Astre de grand éclat. » [s24.v35]. Cet Astre de grand éclat n’est autre que l’Etoile qui est descendu dans ton cœur ! Et à partir du moment où cette Lumière apparaît et se dissimule, à partir du moment où elle bouge, grandit, diminue… ce sont bien des signes de Vie ! Allâh –ta’ala– dit : « Est-ce que celui qui était mort, à qui Nous avons rendu la vie et lui avons assigné une Lumière avec laquelle il marche au milieu des gens… » [s6.v122]. Qui donc est le vivant ? Le vivant, c’est celui qui détient de la Lumière du Vivant, avec laquelle il marche au milieu des gens !
La foi (al-Imân) est une Lumière ! La foi ce n’est pas des paroles en l’air comme les petits apprennent à l’école : « al-Imân c’est de croire en Allâh, Ses anges, Ses Livres, Ses Messagers, le Jour Dernier et le destin bon ou mauvais… » Par Allâh quelle honte ! Un homme de quarante ans qui vient te dire que la foi, c’est de croire en Allâh, Ses anges, Ses Livres… Va dans une crèche et demande à n’importe quel bambin, il te donnera les six piliers de la foi !
« La foi (al-Imân) est une Lumière que Allâh projette dans le cœur du serviteur croyant, cette Lumière augmente et diminue en fonction de l’accomplissement d’œuvres pieuses. ». Si donc tu es bien-guidé, et si tu as un peu de bon entendement… alors cherche cette Lumière, jusqu’à ce qu’elle remplisse ton cœur ! Quant à l’énumération des piliers de la foi, des obligations de la prière et des sunna de l’ablution… ce sont des choses qui ne dépassent pas la gorge. L’important c’est ce que tu emportes avec toi dans ton cœur : « Le jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d’aucune utilité, excepté celui qui vient à Allâh avec un cœur sain » [s26.v88/89]. Un cœur sain, c’est un cœur empli de la Lumière d’Allâh. Un cœur pur, un cœur qui recèle une Etoile retournant à son Origine. Et d’où vient-il ? « Allâh est la Lumière des cieux et de la terre. Un exemple de Sa Lumière est semblable à une niche… » [s24.v35] c’est-à-dire qu’un exemple de manifestation de cette Etoile est semblable à une niche… la niche doit donc retourner à son Origine : l’insufflation de l’Esprit divin. C’est à ce moment-là que tu établiras un lien avec ton Seigneur. Les paroles de foi ou de spiritualité, n’importe qui peut les prononcer y compris même un non musulman… ce qui importe ici, c’est ce qui se trouve au plus profond de ton cœur.
Nous disions donc que « et il n’a pas été induit en erreur », c’est-à-dire qu’il ne s’est pas laissé voiler par les Attributs, et il est impossible qu’il considère cette Lumière comme vaine ni même fausse, car au moment où il contemple cette Lumière, il se trouve dans le plus parfait état de Guidée qui soit.

Le verset nous dit : « Votre compagnon ne s’est pas égaré (dalla) et n’a pas été induit en erreur (ghawa) ». Dans la langue arabe, le verbe dalla renvoie à celui qui a tendance à s’égarer puis à revenir sur le droit chemin… tandis que le verbe ghawa se réfère à quelqu’un qui a quitté le droit chemin et duquel on n’attend plus ni retour ni quelque bien que ce soit. N’attends donc pas de quelqu’un qui est tombé dans le plus grand égarement de réussir en quoi que ce soit vis-à-vis de son Seigneur.
Quant à celui dans le cœur de qui l’Etoile est descendue, le Vrai –subhânahu wa ta’ala– lui a interdit les deux types d’égarement dans leur globalité. Mais de qui s’agit-il exactement ? Cela se réfère au mourâqib, celui qui n’a de cesse d’observer et étudier l’Etoile. Et par sa mourâqaba de l’Etoile, il est en réalité en pleine mourâqaba du Vrai –‘azza wa jall-.
Si tu observes et étudies la Lumière, tu observes et étudies en réalité le Seigneur de la Lumière. Et par cela même, il est impossible que tu sois alors dans l’égarement. C’est la raison pour laquelle le Vrai jura par l’Etoile dans le moment spécifique de sa descente… parce que de fait, on ne peut se guider par les étoiles qu’au moment de leur descente et de leur apparition dans la nuit. Et si au contraire les étoiles restaient fixes dans le ciel, celui qui les observe ne serait absolument pas en mesure de déterminer l’Est de l’Ouest, ni le Nord du Sud. Si donc l’Etoile entre en mouvement et si tu te mets à étudier ces mouvements… tu découvriras en toi-même la boussole de ton temps, et tu iras explorer jusqu’où elle te mène.

« Et il ne prononce rien sous l’effet de la passion » c’est-à-dire que par l’apparition de la Lumière des Attributs, par les couleurs des Attributs et des Noms divins, tu demeures noyé dans la contemplation du Vrai, et ne Se manifeste à toi nul autre que Lui. Alors, il n’est pas un seul atome de ce que tu puisses exprimer qui ne provienne de tes propres passions… mais plutôt, plongé dans un tel état, tout ce que tu prononces ne provient que de Lui. Et si le contemplant s’imagine être en mesure de faire apparaître lui-même de la Lumière, par sa simple pensée, qu’il sache que cette Lumière ne lui parviendra jamais. Pas même un seul atome de Lumière. A partir du moment où « Allâh est Lumière », et à partir du moment où « Allâh est le Waliy de ceux qui ont la foi : Il les fait sortir des ténèbres à la Lumière » [s2.v257] … cette Lumière ne peut provenir que du Vrai –‘azza wa jall-. Et si tu t’imagines être en mesure de faire descendre quoi que ce soit, ou de cacher quoi que ce soit, ou faire apparaître, ou maîtriser à ta guise ce que tu vois… sache que tu n’as en réalité ni capacité, ni volonté, et que la Qudra et l’Irâda appartiennent au Miséricordieux qui dit : « Allâh est le Waliy de ceux qui ont la foi (amanou) ». Il ne s’agit pas ici du commun des musulmans, puisqu’Il n’a pas dit « Allâh est le Waliy de ceux qui se sont soumis (aslamou) ».
« Les Bédouins ont dit : « Nous avons la foi ». Dis : « Vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt : Nous nous sommes simplement soumis, car la foi n’a pas encore pénétré dans vos cœurs » » [s49.v14] [1].
La foi est donc bien quelque chose qui entre dans le cœur… et ce qui entre dans le cœur doit être vu par les yeux, car tant qu’on n’a pas vu la chose de ses propres yeux, on ne peut pas prétendre avoir la certitude (yaqîn) à son sujet. Ainsi, le premier pilier de l’Islam n’est-il pas simplement : « Aqoûlu / Je dis… « , mais bel et bien : « Ach-hadu an lâ ilâha illa Allâh… / Je témoigne de visu qu’il n’y a point de divinité en dehors d’Allâh ». Il s’agit donc d’une parole prononcée par la langue, et dont la pleine réalisation se fait par mouchâhada (même racine arabe que ach-hadu), c’est-à-dire par une vision qui a lieu dans le cœur. Est-ce que cela veut dire que l’on peut voir le Prophète ﷺ ? Oui, bien sûr ! Celui qui prétend le contraire est un insouciant et un négateur. Et notre Seigneur, peut-on Le voir ? Oui, par le cœur ! Sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah) disait ainsi : « J’ai vu mon Seigneur par l’œil de mon cœur. » Quant à toi, tu n’as ni cœur, ni œil pour voir. Si seulement tu pouvais nous ramener l’un des deux, alors nous viendrions à toi pour que tu nous enseignes al-Imân.
« Allâh est le Waliy de ceux qui ont la foi : Il les fait sortir des ténèbres à la Lumière » [s2.v257]. Si Il te permet de sortir des ténèbres vers ne serait-ce qu’un seul atome de Lumière, tu peux alors dire que tu te base sur une Lumière provenant de ton Seigneur. Cette Lumière te vient d’Allâh –‘azza wa jall-, elle ne vient pas de toi, et elle ne t’appartient pas. Plutôt, elle provient du Vrai qui a voulu pour toi la guidée. Si tu tombes dans l’insouciance, et si tu la néglige… elle reviendra alors d’où elle est venue, et toi tu demeureras dans un océan de ténèbres, au point que lorsque tu tendras ta main, tu manqueras de ne plus la voir du tout. Ceci signifie donc que le moindre atome de cette Lumière provient de Lui, par l’intermédiaire de l’Esprit, personnifié dans l’Arbre Béni… ne crois donc pas pouvoir parvenir à cette Lumière par toi-même, par tes propres efforts : elle doit obligatoirement te parvenir par la cause de l’Arbre, un Arbre spirituel et Lumineux, l’Arbre du sanad Roûhiy jusqu’au Prophète ﷺ. Allâh –ta’ala– dit ainsi de cette Lumière qu’elle « provient d’un Arbre Béni ni oriental ni occidental dont l’huile semble éclairer sans que le feu ne la touche » [s24.v35] Et même si tu passais ta vie entière en prière et en actes d’adoration, jamais tu ne pourrais obtenir par toi-même un seul atome de cette Lumière. Et si tu le pouvais, alors tu contredirais le Coran, et nous devrions effacer cette partie du verset qui précise qu’elle provient d’un Arbre Béni… Tu as donc obligatoirement besoin d’un intermédiaire, une Wasita dont le sanad doit être Béni, spirituel, Lumineux, ni oriental ni occidental : c’est-à-dire dont les représentants se sont débarrassés de toute considération des six directions et sont devenus « Lumière sur Lumière ». Allâh guide par eux les gens vers Sa Lumière, et c’est ainsi qu’ils purent transmettre aux créatures la Lumière du Créateur. Tels sont les Awliya’ (pluriel de Waliy), et le Waliy n’est nul autre que cette personne qui transmet aux serviteurs la Lumière divine. Quant à celui que tu croises dans la rue ou n’importe où et que tu vois dans un état apparent de Présence divine, et de qui tu affirmes qu’il s’agit d’un Waliy : sur quoi t’es-tu basé pour juger de son état ? Allâh –subhânahu wa ta’alat’a donné une raison et de quoi évaluer les choses… C’est aussi une preuve de notre délaissement du Coran : par suivi des habitudes des gens, on fait et on dit des choses contraires à l’enseignement Coranique. Si tu veux que je dise de toi que tu es un Waliy, tu dois me faire sortir des ténèbres à la Lumière ! Et tu dois projeter dans mon cœur les quatre exemples de manifestations de cette Lumière donnés dans le Coran. A ce moment-là nous pourrons dire que ton sanad est authentique… mais aujourd’hui, qu’est-ce qu’un sanad authentique, sinon une feuille de papier signée et transmise d’untel selon untel ? Bientôt, on verra peut-être même des gens se faire signer des papiers pour être comptés parmi les gens du Paradis ! Untel sera ainsi charif pour 20 dirham, untel sera Waliy pour 50 dirham, et tel autre sera des gens du Paradis pour 5000 dirham ! Donc pour ne pas tomber dans ce genre de travers, tiens-toi fermement à l’enseignement du Coran, et en l’occurrence au verset de la Lumière. La Lumière provient d’un Arbre, mais pas n’importe quel arbre… un Arbre Béni. Sayiduna ‘Isa (‘alayhi s-salâm) disait dans ses invocations : « Ô Seigneur, fait de moi quelqu’un de béni, où que je sois. ». Et c’est par cette Bénédiction qu’il faisait revivre les morts. Ceci fut réservé au Prophète et Messager faisant partie de l’élite des Messagers (olo l-‘azm). Quant au Waliy, il est fait référence à son rôle dans le verset : « Est-ce que celui qui était mort, à qui Nous avons rendu la vie et lui avons assigné une Lumière avec laquelle il marche au milieu des gens… » [s6.v122]. Ainsi, le Waliy est celui qui fait revivre les morts par la Lumière du Miséricordieux. Des serviteurs qui étaient morts et qui ont ainsi devenus vivants. Le Waliy est donc le ‘Isa de son temps, dans un sens et selon des modalités différentes évidemment, mais le principe consiste tout de même en le fait de permettre ce passage de l’état de mort à l’état de vivant, par la Lumière divine. Il ne s’agit donc pas ici de faire revivre le corps, mais plutôt de redonner Vie à l’Esprit et lui permettre de retourner à son origine.

« ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée », et cette révélation est effective dès le début, c’est-à-dire dès la manifestation de cette Lumière. Tu reçois donc une révélation, qui n’est pas la même révélation que celle des Prophètes (Wahiy), mais qui est une révélation inspirée (Wahiy ilhâm). Ainsi donc, à partir du moment où Allâh –subhânahu wa ta’ala– fit parvenir à ton cœur de Sa Lumière, il t’a révélé une chose particulière : il s’agira donc pour toi d’accepter ce don, d’en percevoir les sens et de lire et étudier son message en totalité. Il ne s’agit pas de dire : « Je vois la Lumière. » Ce n’est pas une télévision ! D’accord, tu vois la Lumière, et après !? Rapporte-nous la Science que tu puises dans cette Lumière ! Etudies ses mouvements, ses états, ses éclats… qu’est-ce que cette Lumière cherche à te dire ? Il s’agit là de la science des allusions (ichâra). Si de ton côté tu cherches la science du blabla, cherche-toi un homme comme toi qui te parle et à qui tu parles. Mais comprend que l’enseignement de cette Lumière se fait par des méthodes plus subtiles, et que la Lumière du Miséricordieux ne t’est parvenue et n’a illuminé ton cœur que pour te transmettre un Message, un Ordre divin que tu dois percevoir et par lequel il te faut agir.
Nous disions donc que la Lumière transmet une révélation depuis l’instant même où elle parvient au cœur purifié du serviteur. Et à partir du moment où l’œil voit cette Lumière, alors le cœur dans lequel elle se trouve est automatiquement pur. Pas le cœur dans son entièreté, mais plutôt à la mesure de la Lumière qui s’y trouve. Ainsi si tu vois un Point de Lumière, sache que ton cœur tout entier et ténèbres, et que sa part de pureté se limite à un Point. Et si cette Lumière a grandi, au point de couvrir toute ta vision et que tu ne voies plus la moindre trace de ténèbres : sache que ton cœur est alors entièrement pur. Ce sont là des choses que tu devrais comprendre par toi-même ! Il ne s’agit donc pas de dire simplement : « Je vois la Lumière ». Evalue toi-même ton état, et considère quel est le degré de pureté de ton cœur : quelle part y occupe la Lumière, et quelle part y occupent les ténèbres : est-ce que celle de la Lumière est plus grande que celle ténèbres ? Ou plutôt le contraire ? Est-ce que les deux s’équilibrent ? Ou bien est-ce qu’il ne reste plus la moindre once de ténèbres, et tu es entièrement Lumière ?
Cette révélation parvient donc au cœur depuis l’entrée de la Lumière dans celui-ci, et elle n’aura de cesse de parvenir au cheminant jusqu’à ce que son cœur soit entièrement comblé par la Lumière. Dès lors, il aura réalisé l’anéantissement de lui-même dans le centre de cette Lumière, et on considèrera qu’il sera parvenu au degré d’Esprit Manifeste (al-Roûh al-Moubîn). Son cœur sera devenu une niche de Lumière, dépouillé de toute forme de ténèbres, Lumière sur Lumière, il poursuivra et plongera dans le centre de cette Lumière et deviendra ainsi un Esprit Manifeste. Cette révélation, sache qu’elle provient du Vrai, et que tu n’as aucun pouvoir d’influence sur elle. Ne va jamais t’imaginer une chose pareille ! Si tu es capable par toi-même de faire apparaitre cette Lumière à tes yeux, alors va commettre des péchés et considère ensuite si oui ou non tu vois toujours la Lumière. Il faut au contraire que tu fasses les ablutions, que tu pries, que tu te mettes vers la qibla… et alors seulement la Lumière t’apparait. Tu n’es pas la cause de son apparition, mais plutôt cette cause est liée à l’adoration et à l’obéissance de ton Seigneur : c’est en revenant à Allâh que ton Seigneur te la transmet. L’imbécile, c’est celui qui au contraire s’imagine avoir la capacité de la faire descendre, monter, apparaître, disparaître… Non. Toi, tu es néant, tu n’as jamais existé. Quant à la Lumière, elle est incréée et éternelle.

« Cela lui fut enseigné par une force prodigieuse », Cette Science est une Science extrêmement puissante, et il s’agit de l’Esprit Sanctifié du Jabaroûte écrasant les degrés se trouvant en dessous de lui… mais de quoi s’agit-il exactement ? Il s’agit du centre ou de la source de la Lumière, celui qui n’est autre que l’Esprit Manifeste. Il est l’Esprit te permettant de voir cette Etoile, et à partir du moment où tu la vois, sache que tu te trouves dans le monde du malakoûte, comme il fut dit au sujet de sayidina Ibrâhîm (‘alayhi s-salâm) : « Ainsi nous avons montré à Abraham le malakoûte des cieux et de la terre, afin qu’il fût de ceux qui croient avec certitude » [s6.v75] Et qu’est-ce que Ibrâhîm a vu, à la suite de cette histoire dans la même sourate ? Il a vu une Lune… et de même, ton Etoile deviendra pour toi une Lune. Ici, la vision du malakoûte des cieux et de la terre ne veut pas dire qu’un beau jour sayiduna Ibrâhîm a levé les yeux et s’est mis à regarder le ciel. Depuis que sa mère l’a mis au monde il voit la lune dans le ciel ! Il la connait, depuis son plus jeune âge ! Mais quand est-ce que le Vrai lui fit voir véritablement le malakoûte des cieux et de la terre ? Lorsqu’Il fit descendre sur lui la révélation (Wahiy). Le malakoûte des cieux et de la terre ici désigne la vision de la Lumière divine, peut-être dans une grotte, ou dans une pièce isolée. Et c’est de là que la Lune lui est apparue… jusqu’à devenir même un Soleil. Il s’est donc mis à observer et étudier les moindres mouvements de l’Etoile, jusqu’à ce qu’elle devint un Soleil… et il dit finalement : « Je n’aime pas les choses qui disparaissent. » [s6.v76] parce qu’à ce moment-là, il avait bien compris le Message qui lui était adressé. Il a compris ce que le Seigneur –subhânahu wa ta’ala– voulait de lui. Le Vrai –ta’ala– changea les exemples de manifestation de Sa Lumière afin de le mener à la Haqîqa de ces exemples. Et Ibrâhîm ne s’en est pas tenu à l’exemple en lui-même, plutôt il a pris la Science émanant de ces théophanies, et l’indice de sa profonde compréhension sont ces mots : « Je n’aime pas les choses qui disparaissent ». Parce que l’exemple est tantôt effacé, tantôt établi… Quant à lui, il ne souhaite demeurer ni avec ce qui est effacé, ni avec ce qui est établi, mais plutôt il recherche à demeurer avec Celui qui efface et établit.

« Doué de sagacité ; c’est alors qu’il s’établit sous sa forme réelle (istawa) » Il est celui qui influe avec force sur les marâtib, c’est-à-dire sur les Beaux Noms d’Allâh (Asma al-Husna), soit dit autrement : Le Nom Suprême et Caché est Celui qui étend et impose son influence sur les Beaux Noms, de par Sa Science concernant ce qui les réunis et ce qui les divise. De ce fait, l’ensemble de tous les Noms divins furent contraints à Ses Ordres. Il est la Haqîqa du flux Seigneurial. C’est la raison pour laquelle lorsque le lâm al-qabd se manifeste à celui qui en est digne, il éloigne totalement et de manière définitive toutes les illusions créées, et il ne lui laisse absolument aucune part à lui-même. Plutôt, il s’empare de la totalité de son être. Il impose son joug à tout ce sur quoi il descend, parce qu’il veut rester et demeurer unique dans son rôle dominant, sans aucun autre que lui. Tel est le Point central du hâ’ al-Hawiya. Il est donc l’intermédiaire (Wasita) permettant la manifestation de la révélation (Wahiy), et c’est bien sûr de lui que jaillit cette révélation, et de ce Point central que jaillit la Science. C’est par le Point central du cercle de l’existence que tu peux établir le cercle lui-même, et sans lui le cercle ne peut en aucun cas apparaître. C’est tout d’abord en déterminant le Point central que tu pourras ensuite déterminer le diamètre du cercle, et à partir du diamètre que tu pourras calculer et étudier le périmètre et la surface de ce cercle. Autrement dit, tu ne pourras jamais rien connaitre du cercle (et donc de la création) tant que tu n’en auras pas déterminé le Point central. Le Point est donc celui qui s’est établi (istawa), et c’est suite à cet établissement qu’il dessina le cercle tout entier, de sorte que tout ce qui se trouve dans le Point central se trouve dans le cercle. Un verset nous exprime cela très clairement : « Ceux qui ont mécru, n’ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Ensuite Nous les avons séparés. » [s21.v30]. Les cieux et la terre formaient une masse compacte, c’est-à-dire un markaz, un Point… Puis, Nous les avons séparés, et ce Point devint alors vaste et dispersé.
Il est donc l’intermédiaire (Wasita) permettant la manifestation de la révélation, doté d’une puissante force d’apparition et de disparition. Et c’est en raison de la force de sa montée et de sa descente que le disciple l’obtient (l’Etoile) en l’équivalent d’un clin d’œil. Si en revanche il l’obtenait par lui-même, par ses propres efforts, il suffirait à tout un chacun de multiplier en abondance les actes d’adoration, et l’Etoile descendrait alors dans son cœur. Et même si par l’abondance de l’adoration du serviteur cette Lumière descendait, elle ne descendrait en aucun cas avec la même force. Lorsque tu prends la bay’a, tu dis simplement trois fois « astaghfirullâh », ou bien sept fois, ou bien onze fois… et l’Etoile t’apparait. Lors de sa descente, certains décrivent cela et disent voir comme un tourbillon, d’autres disent voir des cercles. Qu’est-ce cela veut dire ? Sache qu’il s’agit là de toute la Science que tu es destiné à recevoir qui t’apparait, en cet instant précis… tout ceci en à peine un clin d’œil. En un clin d’œil, tout est déjà fixé… et tu ne demeures après cela en compagnie du Shaykh que pour découvrir et étudier ce que tu as pris, car sans intermédiaire il t’est impossible de comprendre les mouvements et les états de cette Etoile. Tu demeures donc en présence du Shaykh pour comprendre cela, mais si tu t’en tiens à dire « J’ai vu des cercles… », alors tu demeureras sec et dépourvu de toute compréhension. C’est par le Shaykh que tu parviendras à comprendre les sens profonds de sa montée et de sa descente, et par le Shaykh que tu percevras le Message qui t’est transmis.
« Doué de sagacité ; c’est alors qu’il s’établit sous sa forme réelle (istawa) » , doué de sagacité en terme de Science, doté d’une force et d’une puissance immuable dans ses Lois, de sorte qu’il est totalement impossible de les modifier, ni de les oublier… quand bien même tu le renierais… quand bien même tu dirais que ce n’est pas la Vérité… car lorsque tu te tiendras seul avec toi-même, tu seras alors totalement incapable de renier cela. Lorsque l’œil voit quelque chose avec certitude, comment la raison pourrait-elle effacer cela ? Tu es incapable d’oublier un événement que tu as vu et qui a marqué ton esprit… alors que dire de celui dont Allâh a ouvert le cœur et qui a contemplé la Lumière de son Seigneur ? Celui-là, même si tu le vois renier, sache qu’il ne fait là que jouer un rôle, dans le but de conforter sa nafs et adapter les affaires de ce bas monde à sa guise. Mais dans son for-intérieur c’est une Haqîqa bien connue, témoin pour lui ou contre lui jusqu’au Jour du Jugement.
Dans ce verset, « istawa » veut dire qu’il s’est établi sous sa forme réelle.

« alors qu’il se trouvait à l’horizon supérieur » c’est-à-dire que la Nouvelle (naba’, soit la révélation) se trouvait à l’horizon supérieur. Il ne descend donc pas et ne se manifeste pas sous sa forme originelle, parce que l’Esprit absolu ne peut pas descendre sous une apparence matérialisée dans le degré du cœur, mais plutôt par une image intermédiaire qui convient.  Par exemple cette Etoile… la forme sous laquelle tu la vois, est-ce là son apparence originelle ? Non. Car il s’agit d’un Esprit issu du Jabaroûte Sanctifié, et il ne peut se manifester à toi dans une apparence autre que l’apparence qui convient au degré atteint par ton cœur à ce moment précis. Tu ne peux en aucun cas lui déterminer une apparence dans laquelle il se manifesterait à toi. Sayiduna Jibrîl (‘alayhi s-salâm) par exemple, sous quelle apparence descendait-il… ? Il venait et prenait tantôt l’apparence du sahabi sayiduna Dihiya al-Kilbiy, tantôt celle d’un voyageur vêtu de blanc… mais quelle était la Haqîqa de Jibrîl (‘alayhi s-salâm) ? Seuls Allâh et Son Prophète ﷺ en ont connaissance, et le Prophète vit cette Haqîqa par deux fois, point final. Les Compagnons avaient donc bien vu sayiduna Jibrîl sous l’apparence de Dihiya ou bien sous celle du voyageur, mais ce n’est pas pour autant qu’ils virent la Haqîqa de Jibrîl. Ainsi lorsque le Prophète ﷺ questionna sayiduna ‘Omar (radiAllâhu ‘anhu) : « Sais-tu qui posait ces questions ? » il répondit : « Allâh et Son Messager savent mieux ». Il dit : « C’était Jibrîl, et il est venu pour vous enseigner votre religion » [Rapporté par Muslim].
Par conséquent, si tu le considères sous une apparence déterminée… il viendra et se présentera à toi sous une autre apparence, différente de la première. Les deux formes mentionnées de Jibrîl étaient donc des formes qui convenaient aux cœurs des gens présents à ce moment-là. Ne t’en tiens donc pas à une apparence particulière, mais plutôt lorsque cette forme apparente te vient, essaye de comprendre de quoi elle est sensée t’informer. C’est pourquoi nous te disons sans arrêt de bien surveiller le changement de couleur de l’Etoile, observe ses formes, ses états… car tout ceci change et évolue à chaque instant afin de te permettre de réaliser l’état de ton cœur, et que tu puisses alors le changer en quelque chose de meilleur. Mais ne reste pas à stagner, sans jamais bouger de ton état. C’est donc la raison pour laquelle l’Esprit descend et se manifeste sous différentes apparences, selon les degrés de ceux que l’on appelle al-abdâl. Et pourquoi les nommons-nous ainsi ? Parce qu’ils changent (yatabaddal) d’apparence. Comprends donc d’où vient cette appellation… parce que aujourd’hui, on se permet de dire tout et n’importe quoi. Al-Abdâl désigne ceux qui ont la particularité de se présenter et de se manifester sous différents degrés de nafs. Allâh –ta’ala– dit : « Certes, un Messager vous est venu de vos propres nafs ». Les nafs sont réparties en 7 degrés : Ammâra, Lawwâma, Moulhama, Moutma’inna, Râdiya, Mardiya et Kâmila. Le Messager ﷺ s’est donc manifesté à chaque nafs sous une apparence qui convient à chaque degré, car ce verset désigne l’ensemble de toutes les nafs existantes et pas uniquement un type de nafs particulier (auquel cas cela aurait été précisé dans le verset). Ce verset désigne donc les différents degrés de manifestation des abdâl. Et si cet Esprit ne se présentait pas à chaque fois sous des formes et des couleurs différentes, le cœur ne pourrait pas comprendre le Message qu’il vient lui transmettre, parce que la Haqîqa de l’Esprit ne saurait être limité dans aucune forme apparente que ce soit. « Et ils t’interrogent au sujet de l’Esprit. Dis : l’Esprit relève de l’Ordre de mon Seigneur ». [s17.v85]. Ceux qui ont questionné al-Mustafa ﷺ au sujet de l’Esprit, qu’attendaient-ils exactement ? Ils voulaient connaitre la forme, ils voulaient cerner l’état de l’Esprit. Il leur fut donc répondu qu’il s’agissait d’un Ordre particulier, qui descend et se manifeste sous et selon différents degrés. On dit qu’en toi il y a un Esprit, mais cet Esprit qui se trouve en toi… comment va-t-on pouvoir le connaitre ? Allâhu a’lam, nous ne savons pas. Par contre, la description de ton apparence corporelle ainsi que de tes mouvements, c’est comme s’il s’agissait en fait d’une image issue de ton Esprit. Soit dit autrement, cet Esprit s’est manifesté sous telle ou telle apparence. Ces apparences diffèrent les unes des autres, mais est-ce que l’Esprit qui les habite est différent ? Non. L’Esprit est Unique. Cependant, la diversité de ses apparences est la manière employée pour nous faire parvenir un Message particulier. Nous devons donc comprendre un Ordre (Amr) de cette multiplicité d’apparences. Le Prophète ﷺ nous dit : « Le croyant est le miroir de son frère. » Mais es-tu capable de voir ton frère comme tu vois ta propre image ? Si oui, si tu vois ton frère te ressembler comme deux gouttes d’eau, alors sache que tu as atteint la compréhension apparente et première de ce Hadîth. Pour ce qui est de sa compréhension ésotérique, il s’agira pour toi de t’anéantir toi-même ainsi que lui, jusqu’à ce qu’il ne demeure plus qu’un Nom divin placé face à un autre Nom : il sera le Nom al-Moumin, tandis que tu lui feras face par un Nom déterminé, peut-être al-Jabbâr, al-Qahhâr, al-Dârr ou bien al-Nâfi’… et il s’agira pour toi de parvenir à lui faire face par le Nom al-Moumin également, afin que celui qui regarde et celui qui est vu se retrouvent tous deux dans le même degré. Par contre pour ce qui est du domaine exotérique et apparent, il t’est bien évidemment impossible de voir ton frère te ressemblant comme deux gouttes d’eau… Voilà donc l’explication du fait que l’Esprit se manifeste dans une multitude d’apparences différentes. Quant à son image réelle et originelle, ne peut la connaître que celui qui accède à la Hadra Ahadiya. De ce fait, cette image originelle ne peut être vue que dans la Lecture châdha, c’est-à-dire au travers de la Lecture du Point se trouvant au-dessus du Alif. C’est à ce moment-là que notre Seigneur –subhânahu wa ta’ala– manifeste l’Esprit dans sa forme définitive.
« Doué de sagacité ; c’est alors qu’il s’établit sous sa forme réelle (istawa) » ce Point central et ce Markaz ont une Beauté Noble, si donc tu parviens à connaître l’apparence la plus belle, la plus pure et la plus noble de ce Markaz, ou de ce lâm al-qabd, tu auras alors connu une certaine part des différents degrés (marâtib). Et dans le lâm al-qabd, tu es sensé rechercher justement cette image. C’est en cela que le lâm al-qabd diffère du lâm al-ma’rifa : ce dernier consiste en le fait de s’anéantir et disparaitre dans l’image, tandis que dans le lâm al-qabd il s’agit de déterminer la plus belle des apparences que puisse prendre l’Etoile, de manière à ce que cette image la plus belle et la plus noble constitue pour toi comme une forme de tanzîh. Par elle tu évolueras et tu t’éteindras, au travers du miroir qu’elle représente pour toi, et tu deviendras alors toi-même la Beauté contemplée, car tu n’as en réalité jamais contemplé que ta propre Beauté intérieure… et si en revanche tu demeures dans un état d’éloignement, tu demeureras avec tes propres défauts.
Cet Esprit descend et se manifeste sous différentes formes afin de nous enseigner et nous transmettre un Message, et c’est pour cette raison que le Messager d’Allâh ﷺ souhaita le voir sous sa forme originelle, c’est-à-dire dans la forme sous laquelle le Vrai –‘azza wa jall– la créa. Le lâm al-qabd du Prophète ﷺ , c’était Jibrîl (‘alayhi s-salâm), son intermédiaire (Wasita). Il désira donc connaitre la Haqîqa de cette image, alors qu’il se trouvait dans la grotte de Hira. Jibrîl (‘alayhi s-salâm) vint alors à lui depuis l’Est, et il recouvrit tout jusqu’à l’Ouest, remplissant ainsi l’horizon le plus haut. Le Messager d’Allâh ﷺ tomba alors (kharra), à l’image de sayiduna Moussa qui tomba foudroyé (kharra sa’iqan), dans le sens de tomber évanoui. Alors, Jibrîl (‘alayhi s-salâm) descendit à lui sous l’apparence d’un homme, qui le serra dans ses bras. C’est-à-dire que l’image manifestée serra dans ses bras l’image du Prophète ﷺ , et il se mit à essuyer la poussière sur son visage. Il fut dit qu’aucun Prophète ne l’avait vu dans son image originelle, excepté notre Prophète ﷺ, qui la vit à deux reprises : une fois sur terre, et une autre dans les cieux. Et il fut dit qu’il s’établit (istawa) par sa Force sur ce qui lui revient de l’Ordre divin. C’est l’explication que donnent les exégèses concernant la vision par deux fois de la Haqîqa de Jibrîl (‘alayhi s-salâm) : une fois d’une vision céleste, et une autre fois dans la khalwa Hira de la montagne de la Lumière (jabal al-noûr).

« alors qu’il se trouvait à l’horizon supérieur. » son istiwa à l’horizon supérieur signifie la réunion de la totale perfection de ce qui est issu des Noms divins. Allâh –ta’ala– dit : « Ô hommes, vous êtes les indigents ayant besoin d’Allâh » [s35.v15]. La divinité a un secret caché en chaque chose, et c’est par ce secret que la chose se trouve dans un état de besoin (faqr)… et l’état de faqr est en réalité un état de besoin d’Allâh uniquement. Quant au Prophète ﷺ, il réunit l’ensemble des Noms et de leurs réalités, ce qui lui fit dire : « On m’a octroyé la Réunion du Verbe (Jawâmi’ al-Kalim) ». De ce fait il descendit et se manifesta en toute parole, ou si l’on considère l’homme, en tout Nom divin, et on retrouve bien là le sens de « Certes, il vous est venu un Messager de vos propres nafs ». Tout ce à quoi tu peux donc parvenir comme compréhension du Coran et de la Parole d’Allâh, c’est uniquement par la force du Prophète ﷺ. C’est ce qui fait que de ton côté tu as compris du Coran telle et telle chose, tandis que tel autre a compris ceci et cela… Et Le Prophète ﷺ dit : « Transmettez de moi ne serait-ce qu’un verset ». Ainsi, chacun transmet non pas des versets entiers avec toutes leurs explications, mais plutôt la part de compréhension atteinte de chaque verset, par l’intermédiaire de la force de Lumière Muhammadienne placée en lui et qui lui permet de puiser des sens profonds de ces versets. Ainsi, les flambeaux éclairant de l’ensemble des Noms divins sont issus du Flambeau de l’Essence les réunissant tous, de même que le Nom al-Jâmi’ (Celui qui Réuni) réunit l’ensemble de tous les Noms et leurs différents degrés.

« Puis il se rapprocha et s’éleva encore plus haut », Il se rapprocha ﷺ d’Allâh, et il s’éleva au delà du maqâm de Jibrîl (‘alayhi s-salâm) en réalisant le fana dans l’Unicité. En ce sens Jibrîl lui dit que s’il traversait cette limite, il brûlerait, car au-delà de son maqâm ne se trouve rien d’autre que le fana dans l’Essence et l’anéantissement par les Souffles divins. Après le lâm al-ma’rifa, lorsqu’on accède à la Scission (Fasl), la Wasita s’adresse au cheminant et lui dit va seul, montre-nous ce que tu vas faire. De fait le Messager d’Allâh ﷺ est parvenu au Lotus de la Limite, et une fois-là, que fit-il ? Il pria, et il rapporta l’obligation de la prière, de sorte que 5 prières soient équivalentes à 50 en terme de mérite. Et toi donc, en considération du quatrième Secret, as-tu rapporté de cela quoi que ce soit en terme d’obligation ? Non… que le disciple ne s’imagine donc pas que par sa Lecture du Fasl au travers du hâ’ al-hawiya il a connu et cerné la Réalité du Fasl… ni que par sa Lecture du lâm par le hâ’, il a cerné celle du lâm. En réalité toutes ces Lectures (le lâm par le hâ’, le Fasl par le hâ’, etc.) ne sont que des ramifications de leurs Lectures véritables, afin que lorsque tu seras en situation de parvenir à elles tu sois préparé et tu aies la capacité de supporter cet enseignement. Et si tu t’imagines que par les 7 premiers Secrets tu as atteint la Connaissance complète du Nom Allâh… sache que ceci ne constitue en réalité pour nous que la première Lecture, par le hâ’ al-hawiya. Donc même si tu l’as étudiée sous 7 facettes différentes, cela n’est et ne demeure que la Lecture du hâ’.

« et fut à deux portées d’arc, ou plus près encore », Le cercle réunissant l’existence toute entière est ici scindé par un trait imaginaire, faisant apparaitre deux arc-de-cercle, l’un (‘olwiy) correspondant au degré de la divinité, l’autre (soufliy) à celui de la créature. Et c’est par cette division en deux que débute la Lecture du lâm. L’arc de cercle de la créature est celui du bas, c’est-à-dire celui qui correspond, par rapport à la Basmala, au noûn de ar-Rahmân. Et au-dessus de cet arc de cercle apparent de la création, se trouve un arc de cercle occulté, que l’on nomme le noûn al-ghaybiy. Et c’est de ce dernier que proviennent les flux de l’Ordre divin, pour ceux qui seront parvenus à plonger et disparaître dans le noûn ar-Rahmân. Il pourra alors percevoir ces flux provenant du noûn occulté et supérieur, et c’est alors qu’il manifestera ces flux subtiles sous une forme visible et appréhendable par les créatures. Nous avons ainsi donc un cercle que nous avons divisé en deux par un trait transversal imaginaire. Et les choses sont faites ainsi en opposition l’une à l’autre, comme pour les Noms divins où nous avions expliqué dans la Hadra Chu’aybiya que chaque Nom était opposé à un autre (ex : Le Miséricordieux et le Coercitif, Celui qui pourvoit en bien et Celui qui pourvoit en mal, etc.). Ceci parce que tu es incapable de réunir deux opposés : tu dois obligatoirement t’établir d’un côté, et alors tu puiseras des flux émanant du côté opposé. Si donc cet arc de cercle inférieur correspond à la créature, alors l’arc de cercle supérieur est celui du Créateur. Mais est-ce que pour autant les choses se dévoilent à toi sous leur réalité première ? Non. C’est le flux subtil descendu dans ton cœur qui t’a donné l’information de ce qui se trouve dans l’arc de cercle occulté. Tu es et tu demeures toujours dans le noûn, et ici on comprend que lorsque Allâh veut que quelque chose soit Il lui dit « Sois ! Kun », et elle est. Ceci veut dire que la chose en elle-même est déjà existante… Il a créé les choses et leurs images visibles, puis Il leur dit « Sois / Kun », et elles furent. C’est-à-dire que lorsqu’Il dit Kun, la chose change simplement de sa forme première vers une autre forme voulue. La chose a ainsi donc perçu un Wahiy, une révélation divine, qui la fit passer d’un état apparent vers un autre. Est-ce que donc ces choses regardent et voient ? Non, mais elles perçoivent la chaleur ou la froideur issues de cette révélation et qui les fait évoluer d’un état vers un autre. Ce n’est donc pas par la vision elle-même, mais par le changement d’une forme apparente à une autre qu’elles perçoivent et interprètent le Wahiy. C’est pourquoi notre Seigneur dit : « un exemple de Sa Lumière », il s’agit ici de la Lumière absolue qui ne peut être limitée à aucune forme, et son exemple est « semblable à une niche », ce qui ne veut pas dire que cette Lumière est une niche. Non, car l’image apparente de cet exemple n’est en réalité que néant, et la Lumière constitue un voile. Mais ceci est la manière de te faire parvenir à la compréhension par expérience personnelle de la réalité prééternelle et incréée de cette Lumière : il te faut voir les différentes formes apparentes qu’elle va prendre successivement, et de cela tu devras comprendre le Message que vient te transmettre la Lumière. De cela, tu devras comprendre que chaque forme apparente a une forme opposée à ce tachbîh, mais dans le tanzîh. C’est donc une forme apparente de remplacement, ou sujette au remplacement (badaliya, de « abdal ») qui a puisé sa raison d’être, ou sa raison d’apparaître, dans le tanzîh absolu. C’est donc en comprenant cela que tu pourras goûter véritablement à la Présence du Vrai –‘azza wa jall-.
« ou plus près encore », nous considérons donc que dans le cercle, chaque Nom est mis face à son opposé, de sorte que chaque Nom de Jamâl soit placé face à un Nom de Jalâl. Tu perçois ces différents Noms dans leur forme apparente, au sein du cercle… et tu découvres en cheminant que la Source donnant sa forme apparente à chacun des Noms est la seule chose qui, dans le cercle, n’est sujet ni au changement, ni au remplacement… il s’agit de ce qu’il y a de plus proche de la réalité du tanzîh, et ce n’est autre que le centre du cercle, le Markaz. Où que tu sois et quel que soit ce que tu considères, sache que cela provient du centre du cercle.  Lorsque tu te trouves donc dans une forme apparente donnée, au sein du cercle… plus tu te rapproches du Markaz, et plus tu te rapproches du tanzîh. C’est la raison pour laquelle Allâh –ta’ala– nous dit : « ils n’entreront au Paradis que quand le chameau pénètrera dans le chas de l’aiguille. » [s7.v40]. C’est-à-dire : entre avec ta forme apparente créée toute entière dans le trou de l’aiguille… Ce Markaz, tu dois donc l’observer et étudier comment réaliser l’anéantissement total en lui. Et lorsque tu entends qu’on dit que l’Esprit est sorti du corps de telle personne, sache alors que c’est de cette manière même qu’il est sorti, c’est-à-dire par le Markaz. C’est la raison pour laquelle la mort est précédée par des affres. Celui donc qui se sera accoutumé à la destruction et à l’anéantissement total de son être de son vivant même, alors son Esprit quittera son corps dans des états de Beauté divine. Il trouvera le Markaz rapidement et y entrera avec facilité, après s’être habitué à réaliser ce travail ici-bas… Quant à celui qui toute sa vie durant s’en sera tenu exclusivement aux formes apparentes elles-mêmes, sans voir ni chercher à transcender sa conception matérielle du monde, pour celui-là l’Esprit quittera son corps à la manière d’une ronce qu’on arrache d’une boule de laine mouillée. Ceci parce que tu ne seras jamais parvenu auparavant à réunir la Beauté dans le chas de l’aiguille, et tu te retrouveras dès lors avec une multitude de markaz différents… du coup, ton esprit refusera de quitter ton corps. Or l’Esprit doit obligatoirement sortir d’un seul et unique Markaz. Du fait donc qu’ils seront une multitude… que va faire le Seigneur pour remédier à cela ? Comme le précisent les Hadîth, deux anges seront envoyés pour frapper le corps de la personne. Tu es obligé de lire et d’effectuer les Lectures du Nom « Allâh ». Et si tu t’y refuses de le faire de plein gré dans cette vie, sache que tu y seras de toute façon obligé après la mort. Les anges seront donc envoyés pour frapper ton corps, jusqu’à ce que la multiplicité de ses Markaz soit réunie en un seul et unique, et c’est alors seulement que l’Esprit pourra quitter le corps. Ils ne sont pas envoyés dans le but de torturer ni châtier la personne… mais simplement pour permettre à son esprit de quitter le corps. Et si cet esprit ne peut pas quitter le corps, c’est simplement parce qu’il ne parvient pas à déterminer le Markaz duquel il recevait les flux subtils divins qui donnaient forme aux choses… au contraire, l’homme s’en tenait uniquement aux réactions de cause à effet, et lorsque l’Esprit voulut quitter le corps, il s’en trouva de ce fait incapable. Ces personnes-là n’ont alors plus le temps d’étudier et comprendre les différents degrés de la Lecture du Nom « Allâh » par le dhikr… et ils doivent donc recevoir cette Lecture malgré eux par la force.

« Il révéla à Son serviteur ce qu’Il révéla. » il s’agit là de la révélation de Secrets de la divinité qu’il n’est pas permis de dévoiler. Ce flux spirituel provenant du maqâm de al-Wahdâniya, est donc venu avec des Secrets divins. Il révéla à ce cœur ce qu’il révéla, et il l’informa de ce dont il l’informa.

« Le cœur (fou’âd) n’a pas menti en ce qu’il a vu. » le cœur voit donc, il ne s’agit pas ici d’entendre, mais bien d’une vision… raison pour laquelle je dis : « Notre Tariqa est la Tariqa de la mouchâhada (vision à l’état d’éveil) : celui qui ne voit pas, je ne suis pas son Shaykh et il n’est pas mon mourid. ». Le mot fou’âd en arabe, traduit ici par cœur, désigne en réalité le cœur lorsqu’il est élevé au degré de l’Esprit pour ce qui est de la vision, et qui contemple l’Essence ainsi que l’ensemble des Attributs divins, qui n’existe qu’au travers de l’Existant véritable.
La première étape consiste donc en l’anéantissement de tout ce qui t’entoure ainsi que de toi-même. C’est alors que tu tombes foudroyé, ou que tu t’évanouis. Puis tu établis tout ce dont tu as réalisé le fana, et tu l’établis par Allâh –subhânahu wa ta’ala-. Tu reproduis alors cet univers que tu avais effacé, ainsi que toi-même, de façon à permettre le retour à la cause permettant la vision, car pour cela tu as besoin de ton entité. Et dans l’au-delà, chaque individu retrouve le corps qui est le sien. Pourquoi ? Pour permettre la reddition des comptes et recevoir le châtiment s’il devait être du nombre des châtiés… et y compris s’il devait être du nombre des gens du Paradis, il lui faudrait un corps avec lequel il se rendrait au Jour du Supplément (Yawm al-Mazid), afin qu’il puisse y voir le Vrai –subhânahu wa ta’ala-. On désigne ici la vision de la Face d’Allâh (Wajh Allâh). Et avec quoi pourras-tu voir la Face d’Allâh ? Tu auras obligatoirement besoin d’une forme qui soit tienne, il te faudra un visage : « Ce jour-là, il y aura des visages resplendissants qui regarderont leur Seigneur » [s75.v22].
En aucun cas donc le cœur n’a menti en ce qu’il a vu…


Notes :

[1] Sayidi Ahmad ibn ‘Ajîba commente cela :
« Al-Quchayriy dit : « La foi (Imân) est la vie des cœurs, et les cœurs ne vivent qu’après le sacrifice des nafs… sachant que les nafs ne meurent pas, mais plutôt qu’elles s’évanouissent. » Ce qui est voulu ici par le sacrifice des nafs, c’est leur évanouissement dans les Lumières théophaniques. Ainsi, si le fana survient dans la contemplation du Vrai qui surpasse la vision de la création, alors les efforts surérogatoires pour parvenir à cette contemplation (moujâhada) ne sont plus nécessaires.
Et Al-Quchayriy dit dans son Mukhtasar, au sujet de ce verset : Cette ayah indique que la réalité de la foi n’est pas une chose qui peut être atteinte par la langue, mais plutôt qu’il s’agit d’une Lumière qui entre dans les cœurs, lorsque Allâh ouvre la poitrine de Son serviteur à l’Islâm, comme il fut dit dans un autre verset : « Celui dont Allâh ouvre la poitrine à l’Islam et qui détient ainsi une Lumière provenant de son Seigneur… » [s39.v22].

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