Ta connaissance des choses ne te confère aucun pouvoir d’action sur elles

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Ta connaissance des choses ne te confère aucun pouvoir d’action sur elles

Résumé de l’assise du 07 Août 2015 / Jumu’a 21 Chawwâl 1436 [Partie 3] :

[…]
Considère donc ta science (‘ilm) par toi-même, au travers des réalités profondes (Haqâ’iq) de ta nafs, et ce malgré que ces réalités profondes intrinsèques à ta nafs soient directement concernées par les notions d’antériorité et de postériorité, ou de prévalence les unes par rapport aux autres, etc. Car ceci ne vaut que dans la considération de ces réalités les unes par rapport aux autres, et non pas dans la considération de la réalité (Haqiqa) globale de ta nafs. C’est-à-dire que si tu cherchais à considérer l’Esprit de l’Ordre Seigneurial (al-roûh al-amriya), en aucun cas tu ne pourrais lui prêter ces notions d’antériorité ou de postériorité. Seulement à partir du moment où toi, tu es confiné et limité en une enveloppe corporelle et charnelle, en cette idole que constitue ton corps physique, tu ne peux que considérer l’apparition de cette forme qui est tienne, et tu affirmes faire telle ou telle chose, dans le passé, dans le présent ou dans le futur. Cependant du point de vue de l’Esprit, tu n’as jamais rien fait, tu ne fais rien, et tu ne feras jamais rien. Tu n’es qu’une insufflation, ou un Souffle primordial. Ce Souffle est d’une pureté totale, absolue, immaculée… mais ta pensée illusoire l’a confiné en un corps physique, de sorte que ta nafs s’est mise à prendre le dessus sur l’esprit, allant en cela à l’encontre de ce à quoi nous mène l’enseignement prophétique : la purification et l’élévation de l’esprit. Et par « purification », nous ne sous-entendons pas qu’il soit souillé, bien au contraire ! Sa purification consiste en réalité en sa séparation (fasl) de ce corps physique qui est la cause de ton éloignement de la réalité de ce lien Seigneurial.

Par exemple, la science que tu as de ton pied, et tout ce qu’elle implique, suit ce pied et est intrinsèque à toi-même. Elle fait partie de ton entité, mais est toutefois placée à un degré inférieur à celui du cœur ou de la tête. C’est-à-dire que lorsque tu prends en considération ce corps physique, tu vois que le pied n’a pas la même importance que la tête. Seulement, louange à Allâh, aujourd’hui la science nous a démontré que ce pied n’était autre que toi-même, dans ton entièreté. En effet, si l’on prenait une seule cellule de ton pied, un peu de peau par exemple, et qu’on l’étudiait en détail… on y retrouverait les caractéristiques propres à ton corps tout entier (ADN, etc). Cela veut donc dire que ton être tout entier est réuni en un seul point, une seule particule. Et si la science avançait encore un peu, dans cette cellule prélevée on parviendrait à retrouver jusqu’à ta manière de penser. Comment et à quoi tu réfléchis… tout cela, dans un morceau de peau, oui ! Si Allâh permettait à la science contemporaine de se développer, on y parviendrait, et il n’y a rien d’étonnant ni d’extraordinaire à cela : ce ne sont là que des connaissances de créatures, liées à des créatures… rien à voir avec la Connaissance du Créateur.

Ta science ne dépend pas de la chose selon la forme dans laquelle elle est entrée en existence, car cette forme ne découle et ne dépend que de l’Essence. La science n’a donc aucun impact sur la chose, au contraire elle ne fait que suivre ce qui fait d’elle ce qu’elle est. C’est-à-dire que toi, lorsque tu parviens à cette Haqiqa… est-ce que tu vas changer quelque chose ? Evidemment, non. Le pied reste un pied, toi tu restes toi-même, tu ne peux rien changer.

Partant de cet état de fait, pourquoi l’individu se laisse-t-il aller dans la vanité, à peine parvient-il à quelque chose dans la connaissance… ?
Lorsque par exemple il reçoit une théophanie… ou lorsque le Vrai ﷻ lui dévoile le secret d’une lettre ou d’un mot, et qu’il s’écrie « ça y est, je suis arrivé, j’ai..j’ai..j’ai.. » et puis, lorsqu’il voit que ses paroles te laissent ahuri et abasourdi, il gonfle encore plus, il s’enfle de vanité et d’ostentation… au lieu de rabaisser et d’écraser sa nafs, et retourner au Seigneur ﷻ.

Tu as reçu le dévoilement (kachf) de quelque chose qui relève de l’inconnaissable (ghayb), c’est tout, rien de plus ! Cela ne te confère absolument aucun droit ni aucune capacité à changer ou modifier les nawâmis al-ilâhiya ! Elles demeurent ainsi, telles qu’elles sont ! Tu n’as aucune capacité d’influer sur elles. Il ne s’agit pour toi que d’un kachf, par lequel Allâh ﷻ t’a dévoilé une chose, en t’octroyant une connaissance (‘ilm). Quant à la capacité (qudra), c’est ce qui est à l’origine de ton propre mouvement, grâce auquel tu as reçu ce dévoilement et cette science. Donc lorsque tu viens dire : « Moi, je vois des anges… je vois les prophètes… je vois ceci, je vois cela » nous, on écoute ce que tu racontes, et on reste ébahis : ma sha’a Allâh ! …SubhânAllâh !…

Mais… l’ange, il reste un ange. Que tu l’aies vu ou non, il est tel qu’il est, avec ou sans toi !
Tu as vu la Table (lawh) ?
Oui… et alors !? Qu’y a-t-il d’extraordinaire à cela ?
La Table, Allâh l’a créée. La véritable question, c’est de savoir : est-ce que tu es capable de modifier quelque chose dans la Table !? Ou bien : est-ce que tu es capable de modifier l’apparence ou la nature de cet ange que tu as vu, es-tu capable d’en faire ce que tu veux !?

Si cela avait été un enseignement de la Sunna, nous l’aurions retrouvé dans l’exemple du Messager d’Allâh ﷺ. Or, lorsque sayiduna Jibrîl (‘alayhi s-salâm) venait à lui, il venait sous l’apparence du compagnon Dihiya, ou encore sous l’apparence d’un homme vêtu de blanc ne portant sur lui aucune trace de voyage… et sayiduna al-Mustafa ﷺ demanda même un jour à le voir selon sa nature véritable, et c’est alors que Jibrîl (‘alayhi s-salâm) se manifesta à lui et remplit toute sa vision.
Mais alors, lorsque le Messager d’Allâh ﷺ voyait sayidana Jibrîl… a-t-il modifié quoi que ce soit ou influé de quelque manière que ce soit sur ce dernier ?
Non, jusqu’à aujourd’hui, sayiduna Jibrîl reste et demeure tel qu’il est, ‘alayhi s-salâm. Tel que Allâh l’a créé.

Comprends donc que ta vision d’un ange, d’un djinn, du secret d’une lettre, d’un mouvement caché, ou d’un nâmis ilâhiy… ne change absolument rien ! Bien au contraire, ce kachf doit t’enseigner le rabaissement de toi-même, l’humilité extrême vis-à-vis du Miséricordieux, car quel que soit le degré que tu aies atteint, tu restes quoi qu’il arrive soumis à l’alternance du jour et de la nuit, et prisonnier dans la méditation sur la création des cieux et de la terre : « Seigneur ! Tu n’as pas créé cela en vain ! »… c’est-à-dire que tu es quoi qu’il advienne limité à la science de la création. Et c’est cela qui te mène à la prise de conscience de ton incapacité (‘ajz) à parvenir à la pleine réalisation de la transcendance (tanzîh) du Vrai.

C’est alors que tu seras ébahi de ce qui ne dépend aucunement de toi et de ce sur quoi tu n’as absolument aucun pouvoir, aucune influence… et alors tu t’écrieras : « SubhânAllâh ! » Ici, la langue se trouve en état de totale incapacité (‘ajz), de même que la pensée, et toutes les dimensions possibles de la science… vis-à-vis de la description du Vrai.

Même les croyances (‘aqâ’id)… tu nous parles de la ‘aqida al-ash’ariya, de la ‘aqida unetelle ou unetelle… toutes sont complètement incapables de traiter et faire apparaître les Attributs du Seigneur Tout-Puissant. Elles ne font que t’en donner des bribes, afin que tu sois en mesure de saisir quelque chose de la croyance (‘aqida). Et cette croyance subtile et cachée, établie (‘aqada) par sayidina al-Mustafa ﷺ… parce que tout le monde établit une ‘aqida ! Même Shaytân ! Lorsque tu ne te réveilles pas pour le sobh, il vient faire (‘aqada) des nœuds (‘oqad) à ta tête… que sont ces nœuds, qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela signifie qu’il introduit ses nœuds à lui et les mêle au nœud que tu as pris, originellement. Et alors au petit matin, au lieu de te réveiller avec une croyance ou un nœud, soit ce que tu as pu saisir de la foi (‘aqida), tu te retrouves avec une multitude de croyances (‘aqâ’id). De base, tu as un nœud, et Shaytân vient en ajouter trois autres, dans le cas où tu dormirais à l’heure de la prière du matin.

Si au contraire tu te réveilles, de quoi te débarrasses-tu ? Te débarrasses-tu du nœud primordial, le nœud de ta nature première (fitra) qui n’est autre que l’Islâm ?
Non, celui-là reste, fermement en toi. Plutôt, tu effaces et tu te débarrasses de ce qui y a été ajouté. C’est-à-dire qu’au final, tu n’as rien fait du tout. Tu as simplement pris la peine de faire face et lutter contre ce qui venait s’opposer à toi-même. As-tu modifié la croyance (‘aqida) première, y as-tu ajouté ou retranché quelque chose ? Non, tu es incapable d’une telle chose.
Finalement, où que tu parviennes… tu ne parviendras jamais à rien d’autre que ce qui était déjà en toi, à l’origine. Ce que Allâh t’a donné, par pure grâce de Sa part. Où que tu ailles, quoi que tu puisses réaliser… aussi bien dans le domaine matériel de dounia, que dans le domaine spirituel.

Alors en ce moment tu dis avec une facilité déconcertante que oui, effectivement, tout provient de notre Seigneur… mais dans d’autres contextes, lorsque tu t’assois pour réfléchir avec toi-même, tu te dis « J’ai fait ceci, j’ai réalisé cela, j’ai abouti à ceci, j’ai obtenu cela… ». Et voilà le chirk ! … »J’ai fait des études, j’ai obtenu un master, j’ai obtenu un doctorat… »
De base, avant même que la création ne fut, tu étais déjà parmi les détenteurs d’un doctorat. Et si tu avais été prescrit au niveau maternelle, tu y serais resté toute ta vie. Quand bien même ton père et ton grand-père auraient dépensé pour toi tous leurs biens, toute ta vie durant, tu n’aurais jamais pu dépasser le niveau maternelle. Et au contraire si tu fais partie des gens du doctorat, quand bien même personne ne dépenserait pour toi le moindre centime, Allâh arrangerait pour toi des causes, et tu atteindrais cela. C’est en méditant à ce genre d’exemples que l’individu peut éventuellement parvenir à saisir une partie des sens profonds liant la capacité (qudra) à la science (‘ilm) et au dévoilement (kachf).

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