بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Le Soleil et la Lune dans le rapport entre le Bien et le mal

Résumé de l’assise du 15 juillet 2016
Jumu’a 10 Chawwâl 1437

Nous sommes parvenus aujourd’hui à la Lecture lâmiya, soit la Lecture du lâm al-qabd, et plus précisément à la lecture du lâm par le lâm, ou dit autrement : comment le lâm va se Lire lui-même. Et lorsque nous parlons de lâm al-qabd (le lâm qui saisit), c’est parce qu’en sa présence les esprits sont saisis, et parce qu’il n’accepte absolument aucune présence en dehors de la sienne, quelle qu’elle soit. Il s’est débarrassé de toute considération physique du monde l’entourant, réalisant sa nature inexistante, puis il s’est profondément épris de désir pour son Seigneur, et il ne s’est alors plus préoccupé de recevoir quoi que ce soit de la part de ces formes apparentes l’entourant, plutôt il se détourna d’elles entièrement, y compris de celles futures et à venir. Il ne demanda donc pas le Paradis, ni n’éprouva de crainte vis-à-vis de l’Enfer : il ne rechercha plus autre que Allâh –‘azza wa jall-.

Exalté et glorifié soit Celui qui nous créa dans cet univers et nous confina au milieu de ses formes apparentes, Il nous ordonna d’y pratiquer le dhikr et nous incita à la méditation sur le Créateur de tout cela. C’est donc par l’intermédiaire de la méditation sur la créature que l’on parvient au Créateur. Le Messager d’Allâh ﷺ dit : « Méditez sur la création d’Allâh, mais ne méditez pas sur Allâh ». Et notre Seigneur dit dans un verset : « S’Il veut d’une chose qu’elle soit, Il dit « sois » et la chose est. » [s36.v82]. Il fit exister la chose, puis Il l’agita par l’intermédiaire des fils de la capacité actrice (qudra) de la Lumière, la faisant ainsi passer d’un état constitué à un autre, ceci par l’Attribut de Parole. La Parole divine est donc extrêmement puissante, nous ne pouvons-nous imaginer l’étendue de sa force, de son énergie ni de sa Lumière. Et du fait de la nature extrêmement forte de Sa Parole, le Vrai –‘azza wa jall– la fit descendre et se manifester sous une forme apparente que l’on désigne comme étant la lettre. Par elle, Il actionna nos langues, et nous nous sommes mis à prononcer Sa Parole incréée et prééternelle, lors de notre lecture du Coran et de nos prières… il s’agit de la Parole d’Allâh, non pas des paroles des langues qui la prononcent, ni des cœurs qui l’ont mémorisée, ni des cerveaux qui y méditent. Au contraire, on dit d’untel qu’il a mémorisé le Livre d’Allâh, ou qu’il parle par la Parole d’Allâh, ou qu’il fait allusion aux versets d’Allâh –subhânah-. A partir du moment donc où cette Parole divine n’a pas de fin, à partir du moment où elle est de nature absolument transcendante et ne peut être saisie… pourquoi et comment toi, tu peux la prononcer de ta langue ?
C’est en réalité comme si le Vrai parlait et s’exprimait par ta langue. Comme s’Il l’avait placée dans ton cœur. Comme s’Il l’avait déposée auprès de l’arbre de l’intellect, et qu’ainsi tu t’étais mis à y méditer. Et c’est donc de cette manière que tu es parvenu à un résultat de nature supérieure (‘olwi) et ne dépendant absolument pas de toi. Et bien c’est cela, le lâm al-qabd.

Le lâm al-qabd est la fission de toute forme apparente que tu regardes, que ce soit d’une vision supérieure (‘olwi) comme inférieure (soufli), une vision par laquelle tu cernes et saisis la Force que la chose recèle. Et si tu fais partie des gens de cet état, débute par toi-même avant de t’attarder sur autrui. Fais de toi-même le point de départ, et non pas de quoi que ce soit de ce qui t’entoure. Dans la Lecture par le hâ’ al-hawiya et ses 7 degrés, tu en as déjà terminé avec tout ce qui se trouve autour de toi. Lorsque l’aspirant accède au 8 ème ou au 9 ème Secret, qu’il se tourne autour de lui et accorde encore de la considération pour ce qui s’y trouve, ce qu’il y voit… c’est signe qu’il n’a pas encore atteint la maîtrise de cette première Lecture. (VOIR ARTICLES DES DIRECTIONS) Car ce faisant, c’est comme s’il revenait en arrière, vers un maqâm qu’il avait déjà franchi et qu’il avait laissé derrière lui : comme s’il était en état de descente et non pas d’élévation. Si au contraire il se détache de toute considération de ce qui l’entoure, il ne demeure alors plus qu’avec son Seigneur, et il parvient alors à un flux spirituel subtil et caché.

A PROPOS DE « KUN FAYAKUN »

Ce soir je n’ai pas pu préparer le cours sous forme écrite en raison de la blessure que j’ai à la main et qui m’empêche de tenir le crayon, nous parlerons donc d’un verset dont les sens nous bénéficieront par rapport justement à ce flux spirituel du lâm al-qabd :

« S’Il veut d’une chose qu’elle soit, Il dit « sois » et la chose est « Kun fayakun /  كن فيكون« . » [s36.v82].
Ce Kun fayakun a laissé abasourdi tous les niveaux de la pensée plongeant dans le domaine spirituel, ainsi que dans le domaine de cette Force (qudra) qui est manifeste dans l’univers. Et si l’on considère cette formule écrite en arabe avec attention, on remarque la chose suivante : كن فيكون  nous donne : كن في كون soit  كون في كون ce qui signifie un univers dans un univers. Et de fait, le Vrai –subhânahu wa ta’ala– n’a pas dit à la chose « sois » avant que celle-ci ne soit créée… c’est au contraire la chose, dans un état que l’on peut considérer comme premier, qui est créée et ensuite seulement la Parole divine « Kun » est prononcée et fait de la chose ce que le Créateur veut qu’elle soit. La nature première de la chose est donc cachée, et si le Vrai veut la rendre manifeste dans une autre forme que sa forme première, Il le lui ordonne par la prononciation de « Kun, fayakun ».

La chose elle-même ne fait donc que passer d’un état ou d’une nature à une autre : « O ciel, déverse ta pluie », et la pluie tombe. « Ô soleil, lève-toi », et le soleil se lève dans le ciel. Le soleil, le ciel et la pluie sont déjà des choses créées, seulement la nature secondaire ou finale de la chose n’est pas encore apparue, elle demeure dans un état d’inexistence, et c’est finalement qu’elle se manifeste.

En ce qui nous concerne, lorsque tu dis que tu es le fils d’untel, cela signifie bien que c’est Allâh qui t’a créé… mais c’est par le mariage d’un homme et d’une femme que tu es apparu. Et si tu remontes jusqu’à sayidina Adam (‘alahi s-salâm), il fut lui aussi créé à partir d’un élément ou d’une nature première qui est la terre. Soit : « Ô terre, sois Adam », et la terre devint Adam (‘alayhi s-salâm). Le Secret de ce changement et de ce passage d’un état à un autre, c’est cet univers dans l’univers.

Nous avons un univers dans lequel nous vivons. S’y trouvent des étoiles, des galaxies, des planètes, des soleils, des lunes… tout cet univers n’est qu’une image illusoire que considère celui qui la regarde, mais ce monde créé a tout de même une Haqîqa cachée qu’il incombe à chaque être humain de rechercher, car notre Seigneur –subhânahu wa ta’ala– dit : « ceux qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, invoquent Allâh et méditent sur la création des cieux et de la terre » et c’est lorsqu’ils parviennent à saisir le sens de cela qu’ils s’écrient alors (la suite du verset): « Seigneur ! Tu n’as pas créé cela en vain. A Toi la transcendance. Garde-nous du châtiment du Feu. » [s3.v191].

LA RELATION ENTRE LE GHAYB ET L’IMÂN :

Lorsque l’individu dit : « garde nous du châtiment du Feu », cela signifie qu’il est parvenu à un dévoilement de ce qui relevait du monde inconnu (ghayb). Il a su qu’il existait bel et bien un Enfer et un Paradis. Donc lorsqu’il demande la protection contre le châtiment de l’Enfer, il demande par là-même à être des gens du Paradis. Il est ainsi parvenu à réaliser la foi et à croire véritablement en ce ghayb, mais comment ? de quelle manière ?
Par l’abondance du dhikr et par la méditation sur la création des cieux et de la terre. C’est ainsi qu’il a pu passer du monde premier vers la Haqîqa du monde du ghayb. C’est-à-dire que le monde dans lequel tu vis à l’origine, nous l’appelons ici le monde premier, bien que selon la Haqîqa c’est l’inverse : le monde premier est le Paradis et l’Enfer… mais ici nous parlons selon la conception de l’intellect limité, et nous disons donc qu’à partir de ce monde premier connu, tu vas passer (par le dhikr) vers le monde de l’inconnu (ghayb). Et si tu n’es pas du nombre de ceux qui croient (imân) en ce ghayb… mais attention, pas cet imân qui consiste à dire « Je crois en Allâh, en Ses anges, Ses Livres, Ses Prophètes… » et décliner ainsi les six piliers de la foi : ça, n’importe qui peut le dire, ce ne sont que des mots.

Al-Imân, le Messager d’Allâh ﷺ l’a décrit comme étant une Lumière qu’Allâh projette dans le cœur de Son serviteur croyant, cette Lumière augmente et diminue en fonction de l’accomplissement d’œuvres pieuses. Mais par ailleurs, cet Imân nous a été décrit grâce à sayidina Jibrîl (‘alayhi s-salâm) lorsqu’il vint au Prophète ﷺ qui dit justement à son sujet dans le Hadîth connu : « C’est Jibrîl qui est venu pour vous enseigner votre religion »

Mais qui est Jibrîl ? C’est un ange, donc un être relevant du domaine du ghayb, mais dans l’apparence d’un homme… est-ce que cette forme humaine est la forme réelle de sayidina Jibrîl (‘alayhi s-salâm) ? Non, car les anges n’appartiennent ni au genre masculin, ni au genre féminin. Ils prennent la forme de ce que Allâh aura décidé pour eux, et il se peut qu’un ange vienne à toi dans l’apparence d’un animal, sans que pour autant il ne soit ni mâle ni femelle. Donc il s’agit de croire, d’avoir l’Imân, lequel nous a été décrit et enseigné par sayidina Jibrîl (‘alayhi s-salâm). Bien évidemment la religion nous fut enseignée entièrement par le Messager d’Allâh ﷺ, mais tout de même par un intermédiaire issu du monde du ghayb. Et qu’est-ce donc que l’Imân ? Nous en avons reçu la description des différents degrés ou étapes : « C’est de croire en Allâh, Ses anges, Ses Livres, Ses Messagers, le Jour dernier et le destin avec ce qu’il comprend de bon et de mauvais. » or ici, chacun de ces six piliers sont des éléments relevant du ghayb. Quant aux choses physiques, tu es bien évidemment contraint d’y croire, puisque tu les vois et tu les touches… Tu ne vas pas dire que tu ne crois pas en ton père, ni en ta mère, ni en le ciel, ni en la terre… tu t’y trouves ! Si tu disais cela, te qualifier de fou ne serait même pas suffisant, il nous faudrait un autre mot. Mais maintenant lorsque tu dis que tu crois en le ghayb, de deux choses l’une : soit tu crois en la parole de quelqu’un qui a reçu un dévoilement au sujet de ce ghayb, soit tu as toi-même reçu ce dévoilement du ghayb dans ton cœur.

Donc pour en revenir au lâm al-qabd, il faut savoir que le flux spirituel qui te parvient est toujours en rapport avec toi-même, jusqu’à ce que tu parviennes à ce domaine du ghayb et à la fission du cœur en deux, car dans le Nom « Allâh » les gens du soufisme ont toujours écrit le lâm al-qabd comme étant scindé en deux… excepté en son sommet, où l’on retrouve la jonction des deux parties. Nous avons ainsi donc d’une part « lahu / له « , et d’autre par « Al / ال « , de sorte que si tu réunis les deux, c’est comme si tu disais « Allâh / الله « . C’est la raison pour laquelle tous les Beaux Noms d’Allâh sont mou’arrafa, c’est-à-dire qu’ils commencent tous par « Al / ال « . Il n’y a pas de Nom qui ne commence pas par Alif et lâm : Allâh / الله , Al-Rahmân / الرحمن , Al-Rahîm / الرحيم , Al-Malik / الملك , al-Rabb / الرب , Al-Samî’ / السميع , etc.

LA RELATION TERRE-LUNE-SOLEIL

Au sein de ce monde dans lequel nous nous trouvons confinés, se trouve quelque chose de particulier, duquel nous avons besoin pour vivre et sur lequel nous nous trouvons : la Terre. Et pour que la vie puisse y exister, nous avons besoin du Soleil et de la Lune. Voilà une présentation simplifiée au maximum de notre objet d’étude. Donc une Lune pour déterminer les mois lunaires, un Soleil pour déterminer le calcul des années… et c’est comme si tu n’avais pas besoin ni de Mars, ni d’aucune autre planète. Les trois éléments essentiels à ta vie sont ces trois-là : Lune, Soleil et Terre… soit les trois Points de la Basmala, comme nous l’avons déjà vu au préalable (VOIR COURS INTRODUCTION A LA BASMALA) : le Point du bâ’, le Point du noûn al-Rahmân et le Point du yâ al-Rahîm scindé en deux…

Te trouvant sur la Terre, ce que tu considères comme élevé de ton point de vue c’est la Lune et le Soleil, que tu vois dès que tu lèves tes yeux au ciel… car le Seigneur –subhânahu wa ta’ala– dit bien : « et qui méditent sur la création des cieux et de la terre ». Dans ce verset nous remarquons que la mention des cieux précède celle de la terre. Et si tu commençais à méditer sur la création de la terre avant de méditer sur celle des cieux, évidemment tu ne pourrais parvenir au But… malgré ta proximité extrême de ce dernier. Comme on le dit souvent : « La proximité rend aveugle ». Si la chose est trop proche de toi, tu ne peux pas la voir. Et il en est de même ici pour la Terre. Pour la connaître, il faut t’éloigner d’elle, et c’est alors seulement que tu pourras considérer sa forme, ses dimensions, sa trajectoire etc. Mais tant que tu demeures sur elle, quoi qu’on puisse te dire à son sujet, tu ne l’accepteras pas.

La première chose que tu verras en ce qui concerne ce qui est élevé (‘olow), c’est la Lune et le Soleil. Ce Soleil et cette Lune qui sont essentiels à ta vie, et desquels la Terre profite… par exemple les marées qui sont dues à la Lune, le calcul du temps par le Soleil et la Lune… quoi que tu fasses, tu es toujours en lien avec le Soleil et la Lune. Quant à sayidina al-Mustafa ﷺ, son Seigneur l’appela « Flambeau illuminant / sirâjan mounîran » [s33.v46]. Sirâj dans la langue arabe renvoie à quelque chose qui se consume et produit de la chaleur, donc le Soleil, quant au mot mounîr il vient de noûr, qui est une Lumière sans chaleur, sans combustion, soit la Lune. C’est donc comme si notre Seigneur –subhânahu wa ta’ala– nous disait que al-Mustafa ﷺ est un Soleil et une Lune. Nous considérons la luminosité du Soleil comme étant la lumière première, et celle de la Lune comme étant secondaire, car la Lune ne produit pas de lumière par elle-même, plutôt il s’agit du reflet de la lumière du Soleil.

PARENTHÈSE SUR LE DÉBUT DE LA CRÉATION

Nous avons donc d’une part le Soleil (chams) et d’autre part la Lune (qamar), mais surtout nous avons une lettre en commun entre ces deux mots : le mîm ( م ), ou bien le soukoûn. Et comme on le dit toujours, la première chose que Allâh créa, c’est le soukoûn. Puis, Il le regarda d’un regard de Beauté (Jamâl), car le Jabaroûte est un Jamâl exclusif. Puis le soukoûn s’agita et se mit à fondre sous le Regard divin, et le regardé se mit à Aimer le Regardant. C’est par cet Amour du regardé pour le Regardant que le Vrai plaça en ce dernier de la chaleur et que le soukoûn se mit à s’agiter, sans toutefois que son markaz ne soit affecté ni délaissé. Si on dit que le soukoûn a bougé et s’est déplacé, c’est comme si l’on disait qu’il avait changé de place en passant d’un point A à un point B… auquel cas cela aurait voulu dire qu’Allâh a créé quelque chose avant le soukoûn, c’est-à-dire l’espace qui permettrait au soukoûn de se déplacer. Alors que non. Le soukoûn s’est agité et a bougé par rapport à lui-même (ou en lui-même)… et si on dit qu’il a bougé par rapport à lui-même uniquement, cela signifie que c’est sa partie intérieure et cachée (bâtin) qui a bougé. Quant aux limites de son cercle, elles restent et demeurent telles quelles. Les scientifiques disent aujourd’hui que l’univers est en expansion… or ceci n’est pas vrai. Car notre Seigneur –subhânahu wa ta’ala– a d’ores et déjà créé ce qui était, ce qui est et ce qui est à venir. Cette expansion n’est donc en réalité une expansion qu’au sein de l’univers créé lui-même. L’univers ne s’étend pas et ne repousse pas ses propres limites. Si nous disions que l’univers grandit, cela voudrait dire qu’il y aurait une autre création au-delà de celle dans laquelle nous nous trouvons… or tout ce que notre Seigneur a créé, Il l’a énoncé dans Sa Parole : sept cieux, sept terres, al-Kursi et al-‘Arch, point final.

Dans un Hadîth, le Messager d’Allâh ﷺ nous a dit : « La terre par rapport au ciel de ce bas monde est comparable à un anneau dans un désert, idem pour le ciel de ce bas monde par rapport au ciel qui est au-dessus, et ainsi de suite jusqu’au septième ciel, lequel par rapport au Kursiy est comparable à un anneau dans un désert, et de même pour le Kursiy par rapport au ‘Arch ». Or l’anneau a pour particularité le fait que son début soit aussi sa fin. Son début est marqué par un joyau (faisant de l’anneau une bague), et si ce joyau est le commencement, il est aussi la finalité. Et dans un Hadîth, le Prophète ﷺ nous dit : « J’étais Prophète tandis que Adam était entre l’argile et l’eau » et dans un autre Hadîth : « Je suis le sceau des Prophètes », soit autrement dit, je suis le premier et le dernier des Prophètes… ou je suis le joyau et le Secret de l’ensemble de tous les Prophètes : je suis leur début et je suis leur fin. C’est donc par le début et la fin de la Prophétie que l’anneau fut bouclé, et tout ce qui survient, survient à l’intérieur même de l’anneau, et non pas au-delà.

LE SOLEIL ET LA LUNE DANS LA DÉTERMINATION DU BIEN ET DU MAL

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Nous avons donc la lettre mîm, ou le soukoûn, comme lettre commune entre le Soleil (chams) et la Lune (qamar). Et du fait que nous nous trouvons actuellement dans le lâm al-qabd, nous n’avons plus besoin des directions, qui ne sont valables que dans le hâ’ al-hawiya. Cela veut donc dire que l’espace se trouvant au-delà de la figure illustrative elle-même n’est pas à prendre en considération. Ici donc, le Soleil (chams) et la Lune (qamar) nous donnent l’équivalent d’une boussole permettant de déterminer dans quelle direction on va. Simplement pour l’exemple, nous associons le haut au Nord, la droite à l’Est, le bas au Sud et la gauche à l’Ouest. Ainsi, toujours selon notre exemple, le Soleil nous donne le Nord et le Sud, tandis que la Lune nous donne l’Est et l’Ouest. Si l’on souhaite ainsi se rendre au Nord-Est, nous devrons réunir les lettres chîn ( ش ) et qâf ( ق ). Si l’on souhaite se rendre au Sud-Est, il faudra réunir le qâf ( ق ) et le sîn ( س ), et ainsi de suite. Nous obtenons ainsi donc au Nord-Est le mot chaqq ( شق ), au Sud-Est qiss ( قس ), au Sud-Ouest sirr ( سر ) et au Nord-Ouest charr ( شر ).

Nous remarquons alors que chaqq est opposé à sirr, et que qiss est opposé à charr, et qu’il s’agit là de la réunion de tout ce que tu peux considérer autour de toi. Concernant le mot chaqq, Allâh dit dans le Coran : « lorsque le ciel se fendra (inchaqqat) et deviendra tel une rose écarlate » [s55.v37]. Si tu te poses donc la question de savoir ce qu’il se trouve au-delà du ciel : une rose écarlate. Si le ciel de ton cœur s’est bel et bien fendu (inchaqqat), alors tu dois voir cette rose écarlate. Et après fission du ciel, tu te dois de nouveau de revenir à la considération du soukoûn, et donc de ce qui est associé à la fission (chaqq), soit le Secret (sirr). C’est alors que ton cheminement se fera par le Secret.
Maintenant si au contraire tu évolues du côté du moine (qiss) et de ce qui est mal (charr)… comme cela est admis depuis l’apparition de l’Islam, le moine est connu comme étant quelqu’un de non monothéiste (muwahid), ou dit autrement un associateur (mouchrik), et l’aboutissement de son cheminement spirituel est à l’opposé de l’exemple vu précédemment puisqu’il ne le mènera qu’au mal (charr).

Donc c’est comme s’il s’agissait de la négation (lâ / لا, comme cela apparaît sur l’illustration) … qui est en réalité du premier mot composant la Parole du Tawhîd « lâ ilâha illa Allâh ». Le « lâ », c’est la négation absolue, comme si tu écrivais le hâ’ al-hawiya (le zéro de l’extinction). Si tu accèdes à cela par la Porte de la Chari’a : ton ciel se fendra, tu annihileras ce qui est néant, et tu ouvriras les yeux sur un autre monde, un monde intérieur et caché en parallèle de ce monde apparent et superficiel. C’est alors que tu seras détenteur d’un Secret (sirr) spécifique. Mais si au contraire tu agis outre la Chari’a du Prophète ﷺ et si tu t’inities à cela par ton moi égotique : « Ana Ana Ana Ana… » tu n’accèderas qu’à ce qui est mauvais (charr) pour toi-même : « Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’un atome, le verra. Et quiconque fait un mal (charr) fût-ce du poids d’un atome, le verra » [s99.v7/8] et entre le Vrai et le faux, il n’y a qu’un cheveux… ou même plus fin encore : « plus affuté qu’une épée et plus fin qu’un cheveux », voilà ce qui sépare les deux mondes du bien et du mal.

La qibla que nous avons pour prier, c’est la qibla de l’Est : « Tourne donc ton visage vers la Mosquée sacrée » [s2.v144]. Donc si tu veux accéder à cela par la Porte de la Chari’a, tu devras le faire par la fission (chaqq). Et si tu atteins la réalisation de ce degré, tu parviendras au Secret qui lui est associé. Si au contraire tu délaisses la qibla ou si tu dévies de sa direction, tu parviendras à autre chose, quelque chose d’inférieur et vil (soufli). Apparait donc clairement l’angle qui, si tu t’y présentes, te mènera à ce qui est bon.

LA SCIENCE DES LETTRES EST LA PLUS NOBLE DE TOUTES LES SCIENCES

Quant au verset qui dit : « Où que vous vous tourniez, la Face d’Allâh se trouve là » [s2.v115] étudions le selon la Science de la numérologie arabe… mais avant cela ouvrons une parenthèse, car il y a aujourd’hui des gens qui combattent la Tariqa par cette porte-là, ils disent « non.. dans cette tariqa ils parlent de jadâwil, de chiffres et de ces choses… ce n’est pas une tariqa, c’est de la magie ou de la sorcellerie… »
Nous mettons à défi n’importe quel musulman de nous prouver que la plus noble de toutes les sciences n’est pas la Science des Lettres (‘ilm al-harf). C’est la Science de Ahl ul-Bayt. Quant à ceux qui prétendent que le Secret des Lettres, ou que la Force des Lettres, ou que la Lumière des Lettres est de la magie ou de la sorcellerie, ceux-là nous savons d’ores et déjà qu’il s’agit de parfaits ignorants. Parce que dès que tu essayeras de plonger avec précision dans les sens du Coran, si tu n’as pas le Secret des Lettres, tu seras incapable de comprendre ce que Allâh est en train de vouloir te dire. Sa Parole demeurera pour toi limitée à un endroit et une situation spécifique. Tu seras à l’image de l’étudiant qui rentre à l’école et qui lit le Coran de manière superficielle, tu n’auras aucune compréhension au-delà de ses sens apparents.

Si en revanche tu détiens cette Science et si tu sais l’utiliser, tu pourras accéder à de nouveaux sens et de nouvelles considérations de ces versets. La preuve de cela est bien la parole de ‘Ali (karramAllâhu wajhah), qui dit en ce sens :  Ce qui se trouve dans le Coran se trouve dans les sept mathâni, c’est-à-dire Oumm al-Qor’ân : al-Fâtiha. Et ce qui se trouve dans les sept mathâni se trouve dans bismillâhi r-rahmâni r-rahîm, soit en tout 19 Lettres. Et ce qui se trouve dans bismillâhi r-rahmâni r-rahîm se trouve dans bismillâh, soit en tout 7 Lettres. Et ce qui se trouve dans bismillâh se trouve dans le bâ’ ( ب ). Et le Secret du bâ’, c’est le Point : et je suis le Point. C’est comme s’il te disait que si tu souhaites entrer dans la Ville de la Science Muhammadienne, comme nous le dit al-Mustafa ﷺ « Je suis la Ville de la Science et ‘Ali en est la Porte », tu te dois d’être du nombre de ceux qui maîtrisent la Science du Point ! Et tu ne pourras parvenir à la maîtrise de la Science du Point que si tu reçois un flux spirituel émanant des Lettres, ainsi qu’une haute estime et une sacralisation (ta’dhîm) de la Force que recèle chaque Lettre.

Si tu parviens à saisir cette Lumière que recèle la Lettre, alors tu saisiras la Force du Verbe. A ce sujet, sayiduna al-Mustafa ﷺ dit : « Il arrive au serviteur de proférer un mot sans faire attention, mais qui le fait tomber en Enfer de 70 automnes ». Cela renvoie à une Force négative qui te mène et te fait parvenir au mal (charr). Le Hadîth est clair, un seul mot qui te mène jusqu’à la source du mal, selon le statut des 70 automnes… Les gestes eux aussi sont des Forces ! Puisque le Hadîth nous dit : « Le fait de sourire à ton frère est une aumône ». Et vous (disciples), comment avez-vous pratiqué le dhikr qui vous a fait parvenir à la Connaissance d’Allâh ? Par les mains ? Par les pieds ?
Non, vous avez fait le dhikr en mentionnant par la langue ! Et qu’est-ce que vous disiez ? Vous disiez Allâh !
Alors aujourd’hui vous venez et : « Non, nous sommes parvenus à tel état spirituel… » Ce n’est pas toi qui es parvenu ! Mais plutôt ce sont les Lettres et la Force du Nom « Allâh » qui t’ont donné un dévoilement de leur Haqîqa, et tu es resté là, abasourdi. Parce que le mot, ou le Nom « Allâh » est le mot par excellence, supérieur à tous les autres. La Force qu’il recèle est la plus puissante, et il se trouve même que sa Force se retrouve en toute chose, en vertu du verset : « Allâh est la Lumière des cieux et de la terre » [s24.v35] … ne laisse donc pas ta nafs se jouer de toi et te laisser t’imaginer que tu es quelque chose d’important. Non, tu n’es rien ! Aujourd’hui, tu vas vraiment savoir que tu n’es rien du tout ! Si tu es parvenu, tu n’es rien. Si tu n’es pas parvenu, tu n’es rien. Si tu entres en Enfer, tu n’es rien. Si tu t’installes dans le Firdaws, tu n’es rien. Qui que tu sois, et même si tu allais jusqu’à Yawm al-Mazîd : tu n’es rien. Que ça te plaise ou non.

Nous avons donc chaqq ( شق ). Le chîn ( ش ) selon sa grande valeur numérique (c’est-à-dire en conservant les zéros) et non pas la petite (en les omettant)…
Car dans un Hadîth rapporté par ibn ‘Abbâs (radiAllâhu ‘anhuma), selon Jâbir ibn ‘Abdillâh ibn Ri’âb : « Abou Yâssir ibn Akhtab passa auprès du Messager d’Allâh alors qu’il récitait le début de la sourate al-Baqara : « Alif-lâm-mîm, c’est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute » [s2.v1/2]. Il s’en alla donc auprès de son frère Huyay ibn Akhtab qui se trouvait avec un groupe d’hommes juifs et leur dit : « Savez-vous, par Allâh, j’ai entendu Muhammad réciter une part de ce que Allâh fit descendre sur lui : « Alif-lâm-mîm, c’est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute ». » Ils lui demandèrent : « L’as-tu entendu !? » Il répondit : « Oui ! ».
Huyay ibn Akhtab s’en alla donc, accompagné du groupe d’hommes juifs, auprès du Messager d’Allâh
et ils lui demandèrent :
– Ô Muhammad ! On nous a dit que tu récitais d’entre ce que Allâh fit descendre sur toi : « Alif-lâm-mîm, c’est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun (doute) » ?
– Effectivement.
– Est-ce Jibrîl qui te fit parvenir cela de la part d’Allâh ?
– Oui.
– Allâh a suscité avant toi des Prophètes, mais à notre connaissance à aucun d’entre eux il ne fut révélé quelle serait la durée de leur mission ni celle de leur communauté en dehors de toi.
Huyay ibn Akhtab se dirigea alors vers ceux qui l’accompagnaient et dit :
– Le Alif vaut un, le lâm trente, le mîm quarante, ce qui fait soixante-et-onze ans. Entrerez-vous donc dans la religion d’un Prophète dont la durée de sa mission et le terme de sa communauté est limité à soixante-et-onze ans !? »
(
VOIR HADITH EN ENTIER A LA FIN DE L’ARTICLE)

De fait, dans un autre Hadîth le Prophète ﷺ dit : « Les âges de ma communauté vont entre soixante et soixante-dix ans, et très peu sont ceux qui dépassent cela. » [Rapporté par at-Tirmidhi]

LE SECRET DE LA RELATION LUNE/SOLEIL A LA LUMIERE DE LA SCIENCE DES LETTRES

Nous voyons bien au travers du Hadîth précédent que ce à quoi l’on a recours ici, c’est la grande valeur numérique des Lettres, non pas la petite. Si le Hadîth avait donné au Alif la valeur de un, au lâm 3 et au mîm 4, nous aurions alors conservé ces petites valeurs. Et de toute façon, à partir du calcul selon les grandes valeurs (71), si l’on veut retourner au résultat avec les petites valeurs, il suffira d’additionner les chiffres du résultat obtenu. 71 : 7+1=8 , de même que selon les petites valeurs : Alif lâm mîm : 1+3+4=8.

Donc pour revenir au mot chaqq ( شق ), le chîn ( ش ) vaut 300, tandis que le qâf ( ق ) vaut 100.
Opposé à chaqq, on retrouve sirr ( سر ), avec le sîn ( س ) qui vaut 60 et le râ ( ر ) 200 ).
Ce qui nous fait au total, additionnant le tout : 300+100+60+200 = 660.
Tout cela c’est la dimension du bien dans le bien, ou du bien total et absolu…
Et maintenant concernant le qiss ( قس ), le qâf ( ق ) vaut 100, le sîn ( س ) vaut 60.
Et pour le mot charr ( شر ), le chîn ( ش ) valant 300 et le râ ر ) 200 ),
on obtient au total : 100+60+300+200 = 660.

Nous retrouvons donc ici un état d’équilibre parfait et absolu. Et si tu t’imagines que cet équilibre parfait se trouve déjà à la base dans le rapport entre le Soleil (chams) et la Lune (qamar)… et bien nous allons faire le calcul :
chams ( شمس ) : chîn ش ) 300 ), mîm م ) 40 ) et sîn س ) 60 ).
300+40+60 = 400
qamar ( قمر ) : qaf ق ) 100 ), mîm م ) 40 ) et râ ر ) 200 ).
100+40+20 = 340

Nous voyons donc bien ici que la Force du mot chams n’est pas la même que celle de qamar. Entre eux deux se trouve 60, et chams est supérieur à qamar. Cela dit, ce qu’ils ont tous deux en commun, comme nous l’avons déjà précisé, c’est le soukoûn (le mîm). Et à partir du mot chams, en considérant la partie positive Nord-Est / Sud-Ouest de chaqq / sirr, nous obtenons une valeur de 660.

Maintenant si à partir de ce résultat nous retournons aux petites valeurs (c’est-à-dire en supprimant les zéros), nous obtenons 66, soit 6+6 = 12, soit la Parole du Tawhîd « lâ ilâha illa Allâh ». Et nous n’oublions pas la partie négative Nord-Ouest / Sud-Est de charr / qiss qui nous donne de nouveau 12… soit un total de 24 heures : le cheminement est un travail qui n’a pas d’arrêt, qui se pratique 24h/24. 24 étant le nombre de lettres de « lâ ilâha illa Allâh, Muhammadun Rassoulullâh ».

Et si nous voulons nous en tenir à la valeur de 66, et puisque nous travaillons à l’étude du Nom « Allâh » qui s’écrit avec un Alif, deux lâm et un hâ :
Le Alif ( ا ) vaut 1, le lâm ل ) 30 ) et le hâ ه ) 5 ).
Soit : 1+30+30+5 = 66.

« OU QUE VOUS VOUS TOURNIEZ, LA FACE D’ALLAH SE TROUVE LA »

Par conséquent, nous revenons ici bel et bien à la Haqîqa de « Où que vous vous tourniez, la Face d’Allâh se trouve là » [s2.v115] mais malgré cela, toi en tant qu’individu, tu es contraint et obligé de « tourner ton visage vers la Mosquée sacrée » [s2.v144].

Et c’est là que le Secret du hâ’ prend tout son sens. Tu me réponds : « Non, je fais ce qu’il me plait ! Allâh est avec moi où que je sois ! ». Effectivement, « Il est avec vous où que vous soyez » [s57.v4] mais de cela il faut comprendre que même si tu te noies dans les mondes inférieurs et vils, Il est effectivement avec toi. Et si tu te trouves dans les plus nobles et distingués des degrés, Il est toujours avec toi. Où que nous soyons, notre Seigneur est avec nous. Cela dit, tu as tout de même l’obligation de marcher et d’avancer avec ce 66 là, non pas avec l’autre ! De là nous comprenons pourquoi les Beaux Noms d’Allâh sont en réalité la réunion de tous les opposés, réunis dans le Nom Allâh. Ainsi, Il est al-Rahmân (le Miséricordieux) et al-Qahhâr (le Contraignant). Al-Nâfi’ (Celui qui pourvoit en bien) et al-Dârr (Celui qui pourvoit en mal)… même si ici nous ne considérons que quatre Noms (pour les quatre angles), soit les Noms mères que sont l’Apparent (al-Dhâhir), l’Occulté (al-Bâtin), le Premier (al-Awwal) et le Dernier (al-Akhir).

LE LIEN AVEC LES POSITIONS DE LA PRIERE

C’est donc depuis la fissure (inchiqaq) primordiale de ces quatre Noms mères que découlèrent l’ensemble de tous les autres Noms divins. Nous avons un calcul qui se fait selon le mouvement du Nord-Est et du Sud-Ouest par exemple, mais si tu te trouves dans le suivi parfait et exclusif du Soleil par exemple, à ce moment-là ton angle sera de 180°. Et si nous considérons l’angle séparant chaqq de sirr, nous obtenons 90° (car le cercle est divisé en 4, soit 90+90+90+90 = 360°). Ainsi lorsque tu te trouves debout en train de prier, tu dessines un angle de 180°… nous, nous parlons de la Lumière, et le Prophète ﷺ dit : « La prière est une Lumière ». Donc lorsque tu te trouves en position debout (180°), il est obligatoire pour toi de réciter le Coran. Mais par contre lorsque tu te trouves dans l’inclination (roukou’, 90°) il est alors interdit pour toi de le réciter, mais plutôt tu dois faire des invocation (du’a). Durant la prosternation même chose, si ce n’est que le moment où le serviteur se trouve le plus Proche de son Seigneur, c’est pendant la prosternation (soujoûd).

Donc durant le qiyâm, tu dois réciter le Coran car tu te trouves à ce moment-là dans une position qui fait un angle plat, soit en réalité un Alif Mouqaddar. La Lumière du Vrai te parvient par la direction du haut et vient fendre ton cœur, y faisant apparaitre une Lumière sublime, et c’est alors que tu te mets à parler par la Parole d’Allâh –‘azza wa jall-. Puis lorsque tu t’inclines et accomplis le roukou’, et que tu te trouves alors formant un angle de 90° : tu te dois de ne prononcer que des du’a. Et si tu te prosternes, c’est comme si tu retournais à l’angle de 180°, Allâh Se trouve alors au plus Proche de toi, et c’est de ce degré-là que tu Lui adresses tes demandes. Il te parle alors que tu te trouves debout, et tu Lui parles lorsque tu es prosterné. Tu lui parles dans l’état d’éloignement que constituent les 90° du roukou’… et le Prophète ﷺ dit bien dans un Hadîth que durant le roukou’ tu dois avoir le dos bien droit, au point que même si on posait sur lui un verre d’eau, il ne se renverserait pas. Tel est le véritable roukou’, afin que tu dessines comme il se doit l’angle de 90°.

Il commence à t’apparaitre ici que ces étapes debout, incliné et prosterné n’ont pas été déterminées comme ça par hasard. Elles sont une boussole permettant l’accès à la Haqîqa de cet univers. Et quelle est la Haqîqa du Soleil, dans le rapport qu’il entretient avec la Lune ?
C’est le soukoûn (soit le mîm).
Et combien vaut le mîm Muhammadien ﷺ ?
40, au nombre des 40 degrés de la nafs, raison pour laquelle la Rissala ne parvint qu’après 40 ans. Lorsque tu parviendras à saisir ces 40 degrés de la nafs, alors on pourra considérer que tu as commencé à réaliser le degré de maîtrise (tamkîn).

LE LIEN AVEC LE CŒUR

Cette figure qui t’est présentée (voir illustration), c’est comme s’il s’agissait du cœur humain, qui de même est divisé en 4 cavités : une cavité au-dessus d’une cavité, et une autre cavité au-dessus d’une cavité, avec entre eux une fine membrane de séparation, un Alif Mouqaddar, un Soleil prééternel, de sorte que les deux cavités de droite ne puissent se mélanger à celles de gauche. Le sang entre et sort par la gauche, et il entre et sort par la droite. Il n’y a donc pas de moyen de communication entre la partie de gauche et celle de droite…
Mais alors, où se trouve la Lumière ? Où se trouve cette Lumière que tu dis voir par le cœur ? Se trouve-t-elle dans les cavités de droite ? Ou bien celles de gauche ? la cavité supérieure, ou bien l’inférieure ?

Elle se trouve au centre du cœur, à l’emplacement de la scission entre la partie droite et la partie gauche, là où l’angle formé est parfaitement plat à 180°. Alors tu vas me dire que je délire et que je raconte n’importe quoi… ce n’est pas grave. Le disciple Muhammad Florian va nous raconter une vision qu’il eut durant son dhikr, et tu verras que je suis tout de même prévoyant : je ne fais pas de cours sur un sujet avant de l’avoir descendu dans le cœur de quelqu’un en mouchâhada. Donc Florian va se lever et nous raconter sa mouchâhada :

« Alors que j’évoquais le Nom « Allâh », j’ai vu sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah) devant moi avec l’épée du lâm al-qabd, et il a tranché mon cœur en deux. La partie droite s’est alors mise à tourner et faire le tawâf autour de la partie gauche, avant de finalement s’unifier de nouveau à elle… et alors une grande Lumière verte est apparue au milieu du cœur. »

Donc tandis que le faqir Muhammad faisait son dhikr, sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah) lui est venu. Et sayiduna ‘Ali, c’est le dépositaire de la Science des Lettres (‘ilm al-Harf), comme il nous l’indiqua lui-même en nous informant : « Et je suis le Point. » Donc lorsque sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah) lui est venu, c’est le Point primordial du Coran qui lui est venu, soit la Porte de la Ville de la Science. Et dans le Hadîth, lorsqu’il fut demandé à ‘Aïsha comment était le Prophète ﷺ, elle répondit : « Il était un Coran qui marche ». Donc la Porte essentielle permettant l’accès aux sens profonds du Coran, c’est la Porte de sayidina ‘Ali, ou le Point du bâ, qui était cachée sous la ligne d’écriture et qui commença à apparaître en s’élevant au-dessus d’elle et écrivant ce qui était, ce qui est et ce qui sera. C’est le Point qui descendit du Qalam de Lumière et qui inscrivit toute chose dans une table de Lumière. Exalté Celui qui permit que cela soit ainsi. Tel est le Point primordial : il s’est manifesté sous l’apparence d’un homme : sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah).

Sayiduna ‘Ali vint donc au disciple et, muni d’une épée, il fendit son cœur en deux, dans le sens vertical. Dans cette scission du cœur, c’est-à-dire du soukoûn, est apparu une Lumière verte. Et ici il s’agit bien de soukoûn, raison pour laquelle on enjoint toujours les disciples à pratiquer le dhikr en oubliant tout ce qui les préoccupe ici-bas : car tant que le cœur n’est pas devenu un soukoûn, tu ne peux pas approcher de la Réalité de son markaz. Donc une Lumière verte est apparue dans ce cœur, et lorsqu’on parle de couleur verte, à quoi cela se réfère-t-il précisément ?
Le vert, c’est la réunion de tous les Noms divins. Donc au lieu de parler de l’ensemble de tous les Noms divins, nous avons une allusion subtile renvoyant au même message : la Lumière verte que nous renvoie la Niche (michkâte). Puis vient le bleu qui renvoie au Nom al-Mouhit, puis le jaune qui renvoie à al-Dhâhir, et ainsi de suite… Chaque couleur est associée à un Nom, et chaque Nom a un lien avec une couleur particulière. Donc quand Allâh –ta’ala– dit : « Allâh est Lumière » [s24.v35], cela veut dire que les Lettres Alif ( ا ), lâm ( ل ), lâm ( ل ) et hâ ( ه ) sont « la Lumière des cieux et de la terre » et Il nous donna ensuite des exemples de manifestation de cette Lumière en nous disant qu’elle était semblable à une Niche dans laquelle se trouve une Lampe. Puis, lorsqu’Il précisa que la Lampe se trouve dans un Cristal : c’est ici même que la Lumière de la Lampe a commencé à se mêler à la Lumière du Cristal, c’est-à-dire du cœur.

De là apparut la couleur verte, soit les Beaux Noms d’Allâh, mais bien sûr ceci après le tawâf de la première partie autour de la seconde, avant que les deux ne se réunissent finalement et ne forment plus qu’un. Et pourquoi les deux parties n’ont-elles pas réalisé le tawâf ensemble ? Pourquoi seulement une partie a tourné, tandis que l’autre est restée immobile ?
… qu’étudiez-vous dans le lâm al-qabd ? …
Vous étudiez le miroir, et le miroir se doit de suivre parfaitement son fondement originel. Ainsi, lorsque tu te trouves en prière, tu te dois de prendre sayiduna al-Mustafa ﷺ comme Imâm, et d’être quant à toi ma’moûm, et ce y compris dans la prière obligatoire. Si tu parviens à cela, alors tu pourras commencer à sentir vraiment que tu es sur le suivi de la Sunna du Prophète ﷺ. Suivre la Sunna, ce ne sont pas des prétentions que l’on avance par la langue seulement. Si tu ne vois pas le Messager d’Allâh ﷺ prier devant toi et toi derrière, ou si tu ne vois pas une Lumière derrière laquelle tu pries… sachant qu’il nous dit très clairement dans un Hadîth : « La prière est une Lumière », chez les gens de réalisation spirituelle, c’est comme si tu n’avais pas prié du tout !

Voilà pourquoi la première moitié se doit d’accomplir le tawâf sur la seconde, qui n’est autre que son miroir, comme s’il s’agissait d’une forme apparente faisant face à une autre. Ou comme il s’agissait de la forme apparente et de son reflet dans le miroir. Ou comme s’il s’agissait de la base fondamentale et de son ombre. Mais si maintenant les deux réalisaient le tawâf ensemble, ils auraient besoin de quelque chose autour de quoi réaliser ce tawâf… Or lorsque le cœur est fendu en deux, que reste-t-il entre les deux parties ? Rien, le néant.

DU NEANT AU TANZIH

Et à partir du moment où toi-même tu es néant, tu as besoin d’un autre néant comme toi qui te mènera à la Haqîqa du néant. Ainsi, ô néant que tu es, si tu considères cet univers qui lui aussi n’est que néant et si tu te mets à méditer sur lui, il te mènera à la Haqîqa du néant et tu diras alors : « Garde-nous du châtiment du Feu. » [s3.v191]. Tu Connaîtras alors le Seigneur Créateur de ce néant, et alors seulement tu pourras dire que rien ne Lui ressemble.

Mais pour l’instant, ton « rien ne lui ressemble » se trouve sur ta langue, tandis que dans ton cœur tu as des milliers de comparatifs, des milliers de divinités, que tu adores sans même t’en rendre compte… des divinités en relation à la nafs, aux passions, l’amour de l’argent, des enfants, l’épouse, le travail, je vais faire ça, j’ai lancé tel projet, je prévois cela… ici, ce n’est pas un seul miroir que tu as, mais bien plusieurs ! Et c’est cela même qui rend difficile pour toi la vision de la Lumière prééternelle. Si au contraire tu t’appliques et tu te réalises dans le suivi du Prophète ﷺ, tu sauras comment parvenir au soukoûn.

Revenons à présent au Soleil et à la Lune. Si tu considères « chaqq », étant toi-même une Etoile de Lumière passant de l’infiniment vaste vers l’extrême confinement, comme le dit Allâh –ta’ala– dans le Coran : « Ceux qui traitent de mensonges Nos enseignements et qui s’en écartent par orgueil, les portes du ciel ne leur seront pas ouvertes, et ils n’entreront au Paradis que quand le chameau (jamal) pénètrera dans le chas de l’aiguille. » [s7.v40] … ou lorsque le Jamâl pénètrera dans la Source fondamentale… un peu à l’image du sablier.

LE LIEN AVEC CE QUE TOI TU VOIS

…Tout ce cours et toutes ces explications ne sont là que pour que tu prêtes attention à la Qibla, et pour que tu accordes de l’estime et de l’importance à ce que tu vois, les uns l’appelant le tourbillon, d’autres parlant de galaxies ou de nuages d’étoiles, etc. Sache que c’est cela même qui va te mener au chas de l’aiguille, et que lorsque tu parviendras à passer par ce trou, c’est seulement là que tu atteindras la Connaissance de ce qui est vaste et absolu.
Si tu considères ce que tu vois comme étant des vagues… sache que sans vagues, l’océan ne peut être connu. Il n’est pas animé par les marées, ni par aucun mouvement : comme s’il s’agissait d’un océan mort.
Et si tu considères que tu es une Etoile et que tu veux parvenir au But, alors plonge et nage vers l’endroit où la Lumière fut placée au tout début, lorsque tu pris la bay’a.
Où le Shaykh a-t-il placé cette Lumière ?
Il ne l’a mise ni dans la cavité de droite, ni dans celle de gauche, mais plutôt dans cette fine séparation entre les deux… mais si tu en es toujours au stade où tu penches d’avantage d’un côté que de l’autre, ou que tu es plus attiré par une cavité que par une autre, alors sache que c’est l’un des quatre éléments qui a pris le dessus sur toi : soit la terre, soit l’air, soir l’eau, soit le feu.

C’est en devenant un barzakh, un isthme entre tous les éléments, que tu parviendras à prendre le dessus et maîtriser chacun d’entre eux en toi-même, et c’est alors que tu perdras véritablement toute notion ou considération des directions. Tu n’auras plus ni droite, ni gauche, ni devant ni derrière, tu deviendras toi-même la Ka’ba et le centre de toutes les directions. Alors, au lieu de te mettre à chercher la Ka’ba, c’est la Ka’ba qui te cherchera, comme il est rapporté qu’elle rechercha Rab’a al-‘Adawiya (radiAllâhu ‘anha).

Il s’agira donc pour toi de revenir à toi-même, car dans l’étude du lâm al-qabd, comme nous l’avions déjà dit : on n’a pas besoin des formes apparentes nous entourant. Ici, il s’agira simplement d’étudier les mouvements et la Force de la Lumière. Ici, il n’y a plus d’images. Les images du type « J’ai vu le Messager d’Allâh ﷺ dans sa forme corporelle, ou sayiduna Ibrâhîm (‘alayhi s-salâm) m’est venu et… ou encore j’ai vu sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah) » comme le racontent les disciples… tout ceci n’est valable que dans le hâ’ al-hawiya. Mais dans le lâm al-qabd, il s’agira de recevoir et atteindre une plus grande Connaissance de cette Lumière et de sa Source, connaître sa chaleur, sa froideur, sa proximité et son éloignement.

Voilà pourquoi celui qui accordera la plus grande estime au cheminement (sayr), ce « sayr » deviendra pour lui « sirr » (un Secret). Quant à celui qui n’a pas de ta’dhîm, il est et demeure sec : qu’il fasse du dhikr ou qu’il n’en fasse pas est égal pour lui, et après avoir Connu il est celui qui reniera.