أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله
L’Apparent est l’Occulté, le Premier est le Dernier
Résumé de l’assise du 07 Août 2015 / Jumu’a 21 Chawwâl 1436 [Partie 2] :
Il ﷻ ne connait donc pas les choses uniquement en leur qualité de choses apparentes… si tu te laisses aller à de telles idées, si tu t’imagines que Allâh ﷻ n’a pas connaissance de ce qui est jusqu’à ce que cela apparaisse clairement, alors c’est comme si tu Le plaçais ﷻ dans le même état et le même degré que celui qui est le tien. C’est comme si tu estimais que ta connaissance était similaire à la Sienne… auquel cas, tu serais évidemment considéré du nombre des insouciants et des ignorants.
Disions-nous, Allâh ﷻ ne connait pas les choses uniquement en leur qualité de choses apparentes, mais plutôt Il ﷻ les connaît de par le fait qu’Il est l’Apparent (al-Dhâhir). Car s’Il est al-Dhâhir, ﷻ, alors il n’y a plus de conditionnement par la recherche d’une apparition quelle qu’elle soit. Et Sa qualité d’Apparent (dhouhoûr) n’est en aucun cas postérieur à Sa qualité d’Occulté (boutoûn) !
C’est en cela que le serviteur se voit incapable de Le saisir et Le cerner !
Car lorsqu’on dit qu’Il est l’Apparent (al-Dhâhir) et l’Occulté (al-Bâtin), cela ne veut pas dire qu’Il ﷻ ait par exemple été dans un premier temps occulté, puis qu’Il soit ensuite devenu apparent et manifeste.
Selon le Hadîth qudsi : « J’étais un trésor caché, et J’ai aimé à Me faire connaître. Je créais donc la création, et par Moi, ils Me connurent. » Cette formule initiale de « J’étais », toi tu la comprends dans le sens où Il ﷻ aurait été jadis un trésor caché, occulté, sans aucune qualité apparente… et qu’Il ﷻ ne serait apparu et ne se serait rendu manifeste, au travers de la connaissance ésotérique (ma’rifa), qu’après que la création fut créée. Cela n’est pas correct.
Allâh ﷻ est occulté par Sa trésorialité (kanziya), et Il est apparent par Sa trésorialité : en même… enfin, ici on ne peut même pas dire « en même temps », car dans ce cas nous impliquerions la limite temporelle, or nous parlons ici de Celui qui est le Premier (al-Awwal) sans début, et le Dernier (al-Akhir) sans fin.
Comment Le confinerait-on donc en la créature qu’est le temps, alors qu’Il est Celui qui créa et rendit manifeste ce temps ?
Pour comprendre cela, le Seigneur nous dit : « un jour auprès de ton Seigneur équivaut à mille ans de ce que vous comptez [1]. » et dans un autre verset, il est question de cinquante mille ans [2]. Cela concerne la manifestation du Nom divin le Seigneur (al-Rabb) uniquement. Quant à ce qui est relatif à l’Essence (dhât), tu ne peux même pas parler de jour. Car dans le verset, il est bien précisé : « un jour auprès de ton Seigneur », il ne s’agit donc pas d’un jour auprès de l’Essence Suprême, on ne parle pas d’un jour auprès d’Allâh ﷻ. C’est un jour auprès de ton Seigneur ! Le Vrai nous a donc manifesté ici Son Nom al-Rabb.
Son apparition (dhouhoûr) ﷻ n’est pas postérieure à Son occultation (boutoûn), mais plutôt, Son apparition est Son occultation elle-même. Il ﷻ connait les choses de Lui-même, parce que Son Essence… si tu la considères dans sa dimension englobante, Lui qui cerne absolument toute chose… alors tu considères le cercle de l’Apparent, de l’Occulté, du Premier et du Dernier. Car c’est bien ce qui renvoie à cette synthèse englobante et cernant l’ensemble de tous les Noms divins.
Du fait que Allâh ﷻ soit Savant par Lui-même, Il est Savant de tout ce qui peut être su, Lui qui est à la fois Premier, Dernier, Apparent et Occulté par Son Essence. Ceci étant clair, tu ne peux donc plus renier la première clef que tu as reçue dans la connaissance (ma’rifa) du hâ’ al-hawiya. « Allâh était, et rien n’était avec Lui [3]. » les notions d’antériorité ou de postériorité sont propres à nous-mêmes, et non à Lui, raison pour laquelle Il dit ﷻ : « et Il détient la mère du Livre (Oumm al-kitâb) [4]. » considère donc que la Science divine se trouve consignée en Oumm al-Kitâb. La Science d’Allâh ﷻ, même si elle précède l’apparition des choses, suit les choses en fonction de l’état de celles-ci, quand bien même les choses apparaîtraient postérieurement à la science les concernant.
Exaltée soit Sa transcendance !
Conformément à cette explication… Allâh ﷻ t’a créé, comme tu le sais, et tu n’étais initialement qu’une particule. Tu t’es ensuite mis à fluer, d’être humain en être humain, jusqu’à apparaître dans cette forme qui est la tienne… quant à moi je crains que tu ne sois même pas encore apparu… Il se peut que tu sois toujours une particule, et que ta forme apparente ne se soit encore jamais manifestée.
Tu as vécu un certain temps dans le ventre de ta mère : 9 mois complets, durant lesquels tu as mangé, bu, entendu, vu, profité et tiré plaisir de tous ces bienfaits… Les anges te tenaient compagnie, perpétuellement. Le qarin [5] est venu t’habiter et a commencé à circuler en toi par tes veines. Et puis tu es descendu, pleurant et regrettant ce que tu avais laissé derrière toi, avide de retourner à la Haqiqa. Tu as ensuite grandi, au fil des années qui virent s’épanouir ton enfance, jusqu’à atteindre l’âge de puberté. Mais aujourd’hui, si on venait te demander de nous raconter l’histoire de ta vie, c’est-à-dire du point de vue de ta forme apparente, comment t’y prendrais-tu ?
Ta vie, c’est évidemment une chose en laquelle tu as foi et dont tu ne peux pas douter. Tu bouges, tu fais des choses, tu vis ! Quand tu étais enfant, tu étais de petite taille, tu jouais… mais tu ne te souviens de rien. Si tu te souviens de quelque chose, ce n’est jamais qu’une infime partie de tout ce que tu as vécu. Et si tu devais donc raconter l’histoire de ta vie, si par exemple tu devais expliquer tout ce que tu as vécu par exemple durant les 18 premières années de ta vie… cela tiendrait en une demi-heure, pas plus. En aucun cas tu ne serais capable de rapporter en détail tout ce qui devrait être dit.
Alors, s’il en est ainsi pour le récit de ton enfance… qu’en serait-il si on te demandait de raconter les jours que tu as vécu dans le ventre de ta mère ? Tu serais surpris, ahuri, abasourdi… et tu nierais tout en bloc, tu assurerais n’avoir jamais vécu, ni ressenti quoi que ce soit, dans le ventre de ta mère… alors que pourtant, tu étais bien là !
Tu as donc vécu, dans une forme corporelle et physique, dans le ventre de ta mère, mais tu es totalement incapable d’en rapporter le moindre souvenir. Pourquoi ne considèrerais-tu donc pas que, de même, tu es actuellement dans un état d’occultation, au moins partielle… et que lorsque viendra le moment où tu apparaîtras et tu te manifesteras pleinement, alors tu renieras cette forme qui est la tienne actuellement, cette forme de dounia, car tu n’en garderas pas le moindre souvenir ?
Cela est pourtant clair, dans la Loi d’Allâh : tu vas mourir, puis tu seras ressuscité, mais tu reviendras dans une forme physique nouvelle. Et lorsque tu seras questionné sur ce que tu as vécu et accompli, dans cette vie d’ici-bas, tu renieras catégoriquement, et tu t’écrieras : « non, je n’ai rien fait ! Je n’ai pas parlé, je n’ai pas fait ceci, ni cela… » jusqu’à ce que la forme apparente ne vienne et témoigne contre toi. La main témoignera, la langue témoignera…etc.
C’est ici que témoignera sur toi la Science du dévoilement (kachf), par la Capacité (qudra) divine. Quant à toi, vis-à-vis de toi-même, tu auras évidemment tout oublié. C’est en ce sens que je te dis qu’en ce moment même, il se peut que tu ne sois pas encore apparu dans ta forme réelle et finale… il se peut que tu ne sois encore qu’à l’état de particule, fluant dans la descendance de Adam (‘alayhi s-salâm)… et tu t’imagines exister, bouger, vivre… jusqu’au moment où tu devras rendre des comptes, dans la tombe, et alors tu renieras tout ce que tu as pu vivre ici-bas. Ceci est une preuve claire et définitive du fait que l’Homme n’est qu’une illusion, qu’il n’a en réalité aucune existence, qu’il n’est que néant, et que l’Existence n’appartient qu’à l’Unique et Exclusif ﷻ.
Donc l’antériorité de la science relative aux choses, c’est-à-dire avant que celles-ci n’apparaissent, n’implique pas que la science les ait fait apparaître. Plutôt, ce qui décide de l’apparition de ces choses, c’est Oumm al-Kitâb, dont la synthèse globale n’est autre que la multiplicité de ses détails, dont l’apparition est l’occultation, et dont la postériorité est l’antériorité. Encore une fois, ceci est on ne peut plus clair dans la parole de sayidina ‘Ali (karramAllâhu wajhah) : « Tout ce qui se trouve dans le Coran se trouve dans les sept qui se répètent (la Fâtiha), tout ce qui se trouve dans les sept qui se répètent se trouve dans la basmala, tout ce qui se trouve dans la basmala se trouve dans « bismillâh », tout ce qui se trouve dans « bismillâh » se trouve dans le bâ’ ( ب ), le secret du bâ’ est le point, et je suis le point. » C’est de cette manière qu’il te montre comment remonter, au travers d’un cheminement spirituel, jusqu’à la nature occultée de l’Origine première.
[1] Sourate al-Hajj, verset 47.
[2] « Les anges et l’Esprit montent vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans. » [s70.v4]
[3] Rapporté par al-Boukhâriy.
[4] Sourate al-Ra’d, verset 39.
[5] Qarin : Shaytân associé à chaque être humain.