أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله بسم الله
الله الله الله
و لا حول و لا قوة إلا بالله العلي العظيم
Résumé de l’assise du 20 Novembre 2015 / Jumu’a 7 Safar 1437 [Partie 2] :
Celui qui abreuve (al-sâqiy) n’est autre que celui qui boit (al-chârib) lui-même. Le Vin monte de toi, vers toi, et il t’enivre de toi-même par toi-même. Ne demeure alors de lui que le nom, tandis que toi, tu es son sens profond et prééternel.
Mais… comment serais-tu, toi, le sens profond du nom ?
Si tu considères le nom dans sa forme écrite (mastûr)… tu te dois de goûter la réalité de la lecture du hâ’, par ses dix degrés. Alors, tu te retrouveras dépouillé de ton propre corps, de tes attributs, de ta forme apparente, de ton nom… et enfin ton esprit pourra être saisi (qabd), de manière absolue et définitive, afin qu’il ne demeure plus la moindre trace de toi-même. Or, s’il ne demeure plus la moindre trace de toi-même, tes mouvements deviennent dès-lors des mouvements absolus (itlâq), et tes caractéristiques des caractéristiques hautement célestes.
Ainsi, tu seras devenu ‘amâ’, et c’est de ce ‘amâ’ apparaîtra la nature absolue du nom Allâh. Ceci parce que ton unique but était de retourner à la réalité de l’Ordre divin (al-haqîqa al-amriya), et par là-même à la connaissance de la seigneurie (ma’rifat al-rubûbiya).
Et lorsque ce nom sera fendu (inchaqqa)… toi, où te trouveras-tu ?
Tu te trouveras dans ce fasl, qui est ce ‘amâ’ absolu, et ce sera alors comme si tu te trouvais sur le barzakh de ce lâm al-qabd.
Depuis cette station spirituelle, sayiduna Sulaymân (‘alayhi salâm) dit : « Attribue-moi un royaume (mulk) tel qu’il ne conviendra à nul autre après moi.[1] » C’est-à-dire qu’il demanda le mulk de l’essence ultime (al-dhât al-‘aliya), et qu’il ne s’en tint pas simplement aux multiples noms et attributs. De sorte que le tout finit par tourner et se référer à lui, et qu’il ne vit plus absolument rien, ni avant lui, ni après lui.
C’est-à-dire que lorsque l’individu accède à cette dimension spirituelle sanctifiée (hadra aqdasiya), il ne voit ni ne considère plus aucune forme d’autrui. Il n’y a plus qu’un effacement complet et définitif, dans la présence du Vrai. Il n’y a plus ni avant, ni après, car l’individu a alors perdu le temps, son être, et tout ce qui pourrait être en mesure de lui révéler un pronom quel qu’il soit. Il n’y a plus pour lui ni pronom, ni apparence. Plutôt, il n’a plus que huwa, tel que « aucune chose n’est semblable à Son exemple. », Unique, Exclusif, Singulier, le Seul a être considéré.
Le détenteur de cet état contemplatif ne voit plus nul autre que lui-même, aussi bien avant qu’après lui. Plutôt, il est l’existence passée et à venir. A ses yeux, la prééternité et l’éternité ne se distinguent pas l’une de l’autre, c’est la liberté totale : « Tel est notre don : fais-en largesse ou retiens-le, sans devoir en rendre compte.[2] »
Parmi les choses relevant de son mulk, la capacité à commander le vent. Parce que dès lors qu’il avait réalisé l’extinction (fanâ’), sans jamais en revenir, il devint tel l’eau qui circule en toute chose… au point même de circuler dans l’air, dans les objets… Il n’avait plus ni couleur, ni forme.
Parmi les caractéristiques de son mulk également, le fait de visiter 100 épouses la même nuit, ce qui est pourtant humainement impossible. Selon Abi Hurayra : « Sulaymân fils de Dâwûd (‘alayhima salâm) dit : « Je visiterai cette nuit cent femmes, chacune d’entre elles mettra au monde un garçon qui combattra dans le sentier d’Allâh. L’ange lui dit : « Dis : in châ’a Allâh ! » Mais il ne le dit pas. Il visita effectivement ces femmes, mais seule une d’entre elles mit au monde un demi-homme. »
Ce hadîth est authentique, rapporté par al-Bukhâriy dans son sahîh. Aucun défaut ne peut être trouvé à cette narration, elle est indiscutable. Nous avons donc un homme… un être humain, qui visite cent femmes en une seule nuit. Quand bien-même… quand bien même tu t’imaginerais que le Seigneur lui accorderait la force physique d’une telle chose… comment faire cela dans la limite de temps d’une seule journée ? Douze heures ne seraient pas suffisantes, ni même vingt-quatre. Il faut pour cela des heures plus longues que les heures connues. C’est donc ici que tu goûtes à la vitesse du repliement (al-tayy) du temps et de l’espace. Cette capacité (qudra) t’apparait alors comme provenant du Vrai ﷻ, en se manifestant en l’une de Ses créatures qu’Il a préparé et façonné pour accomplir cela.
Dès lors que l’individu est devenu entièrement effacé, sans la moindre once d’existence, il lui est alors effectivement possible de traverser le temps et l’espace, et ainsi d’accomplir des choses que ne peut accomplir celui qui demeure attaché aux chaînes des directions spatiales, aux chaînes de l’endroit dont il est le prisonnier, aux chaînes du néant…
La hadra du Messager d’Allâh ﷺ est la hadra de la sérénité absolue (al-amân al-mutlaq) et du secours absolu (al-ighâtha al-mutlaqa). Ceci parce qu’il est le mur (sûr) de al-A’râf essentiel, réunissant par le secret de son essence les réalités profondes du jamâl et du jalâl, doté de la porte des attributs et des noms.[3]
Concernant la dimension occultée (bâtin) de cette porte des attributs et des noms, on y trouve la miséricorde absolue, car il s’agit ici de la hadra de l’établissement de toutes les perfections de l’être (istiwâ’ al-kamalât). En ce sens, on réalise que les noms et attributs sont un flux subtil (sarayân), absolu et illimité, dans cette porte, qui n’est autre que le lâm al-qabd… et où se trouve cette porte ? La porte, c’est tout simplement cette fissure (inchiqâq) du lâm.
Quant à la dimension apparente (dhâhir) de cette porte des attributs et des noms, qui présente ou fait face au châtiment… ici, le châtiment dont il est question, c’est la perte de ton corps, c’est la perte du confinement (taqyîd) de ton intellect, c’est la perte de tout ce qui te caractérise en tant qu’individu. Le châtiment auquel fait face cette porte, c’est l’inclusion (ichtimâl) des noms dans le sens véritable du jalâl.
C’est ainsi que Allâh ouvre pour nous ce mur (sûr), par l’entrée de la station de barzakhiya suprême et essentielle, laquelle n’est autre que la sérénité absolue (al-amân al-mutlaq). Allâh ﷻ dit : « Allâh n’est pas tel qu’Il les châtierait, alors que tu te trouves en eux. » De ce fait, cette porte absolue permettant d’accéder au Vrai est et demeure toujours ouverte, du fait de : « Certes, Nous t’avons accordé une ouverture (fath) évidente. » Cette ouverture, ou ce fath, est par conséquent devenu effectif, jusqu’au Jour dernier.
L’ouverture de la porte n’apparaîtra cependant qu’à celui dont le qiyâma sera survenu. Et ce qiyâma, il l’aura senti, il l’aura vécu, il l’aura contemplé… jusqu’à brûler et disparaître entièrement, et qu’il ne reste de lui plus la moindre trace. La porte apparaîtra par l’apparition-même de son ascension spirituelle (mi’râj), de même que al-hadra al-dhâtiya, en un jour au cours duquel les anges et l’esprit réalisent une ascension vers lui, lui qui est la porte du mur (sûr).
Donc si les anges réalisent l’ascension, et que toi tu es l’esprit, tu t’élèveras avec eux dans les dimensions célestes, en passant par cette même porte, et tu seras alors en mesure de recevoir des sciences et des compréhensions bien au-delà de tout ce que ton intellect aurait pu ne serait-ce qu’entrevoir. Et bien sûr, l’ouverture de ton intellect vers l’absolu n’est en vérité possible que via l’intellect de al-Mustafa ﷺ.
Le commencement de ce jour muhammadien est de cinquante mille ans. Si le jour est de cinquante mille ans, alors il n’y a rien d’incroyable en le fait que sayiduna Sulaymân dise aller visiter cent de ses épouses dans la même journée. C’est du fait de notre vision et de notre considération du néant que nous ne comprenons pas et que nous sommes incapables de concevoir ces réalités.
Quant à la fin de ce jour muhammadien, Allâh seul en a connaissance. Car en vérité, lorsque nous disons qu’un jour vaut auprès d’Allâh cinquante mille ans, ou mille ans… ce ne sont que des estimations (taqdîr). Le compte change dès lors que les paramètres de la rotation de la terre autour du soleil sont modifiés. Le nombre d’heure reste bien inchangé, à savoir 24 heures constituent quoi qu’il arrive un jour… mais le jour lui-même varie en fonction de plusieurs paramètres physiques. Et dans un hadîth, le Messager d’Allâh ﷺ dit, au sujet des jours que le Dajjâl passera sur terre : « Un jour sera équivalent à une année, un jour à un mois, et un autre à une semaine.[4] »
Ceci parce que les théophanies des noms divins n’ont pas de fin et sont éternelles, tout en sachant que (la durée de) Sa théophanie est tel une « lamha bil-basar« , c’est-à-dire aussi infime que le mouvement de l’œil.
Allâh dit : « Certes, Allâh est capable (qadîr) de toute chose.[5] » c’est-à-dire que Sa théophanie apparaît par taqdîr (ébauche, variable en fonction du temps).
[1] Sourate Sâd, verset 35.
[2] Sourate Sâd, verset 39.
[3] Référence au verset : « C’est alors qu’on éleva entre eux un mur (sûr) ayant une porte dont l’intérieur (bâtin) contient la miséricorde et dont la partie apparente (dhâhir) présente le châtiment. » [s57.v13]
[4] Rapporté par Muslim.
[5] Sourate al-Baqara, verset 20.