أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله
Jeûner 40 jours : ton seul moyen d’atteindre al-Ikhlâs
Résumé de l’assise du 18 Janvier 2019 / Jumu’a 13 Jumâda al-‘ôla 1440 [Partie 2] :
Alors, me direz-vous : quel rapport peut-il y avoir entre l’imploration du Seigneur et la privation d’eau et de nourriture ?
Et bien par cette privation, tu vas te débarrasser de toutes les pensées qui polluent ton esprit. Les ramifications de ton intellect ainsi que le for-intérieur de ton cœur seront purifiés. Tes veines seront rétrécies contre le Shaytân [1]. En jeûnant ainsi, tu te rapproches de l’état de l’assemblée la plus élevée (al-mala al-a’la), et tu disposeras dès lors d’aptitudes nécessaires au cheminement spirituel.
Mais que te dit ton psy, ton père ou ta mère, à ce sujet… ? Ils viennent te dire que tu vas avoir des vertiges, que tu vas t’évanouir et te rendre malade, et tu finis par en être toi-même convaincu. Alors que non : si ton intention, en accomplissant cette khalwa, c’est de te consacrer exclusivement à l’imploration du Miséricordieux, alors le Seigneur ﷻ se chargera de ta subsistance. En revanche si tu fais cela comme un exercice ou un challenge pour ton corps, alors c’est autre chose. Si tu prives ton ventre de nourriture pour un objectif lié à ce bas-monde, tu n’en tireras les fruits qu’à la mesure de ton intention.
Ici, nous parlons du cas de celui qui accomplit une khalwa de 40 jours après en avoir reçu l’autorisation divine (idhn). Et sachez bien que nul ne peut accomplir cette khalwa tant qu’il n’aura pas goûté au lâm al-‘ishq par le Alif al-mouqaddar, et plus particulièrement par le athar de la risâla. S’il entreprenait de réaliser cette khalwa d’une autre manière, je ne pense pas qu’il serait en mesure de compléter deux semaines.
Chaque chose est limitée par ce pour quoi elle est faite.
Se dédier pleinement et exclusivement à Allâh ﷻ ne sera donc possible, avec ikhlâs, qu’au travers du jeûne et de l’isolement durant 40 jours. Et c’est là tout le problème du disciple… il s’imagine pratiquer le dhikr, accomplir son wird… oui, mais tu n’as pas l’ikhlâs : la pure sincérité. Tu pries sans ikhlâs, et tu t’acquittes de tes devoirs religieux en général sans ikhlâs. Tu dois donc rechercher un moyen de te faire parvenir à ce degré d’ikhlâs qui ferait que ton œuvre serait entièrement et exclusivement pour Allâh, mais sans ajouter ni retrancher quoi que ce soit à l’œuvre en elle-même.
Le problème de tes actes accomplis sans ikhlâs, c’est que tu n’en reçois aucun fruit. Si tu avais agi avec ikhlâs, le fruit de tes œuvres serait apparu sur toi. Cette privation, dans cette khalwa, durant 40 jours consécutifs, facilite l’ouverture spirituelle (fath) et la réception de sciences émanant du divin (‘ilm laduni). Parce que à ce moment-là, ces sciences descendront pour toi dans le monde physique, et tu sauras comment les appliquer dans ce bas-monde. Seulement avant de les appliquer à la matière, tu dois commencer par vider ton corps de toute matière. Car toute personne qui se voue exclusivement à Allâh, c’est-à-dire de tout son être, qui s’isole de la création, et qui vide son cœur de tout en dehors du Vrai, atteindra ce degré de l’imploration (mounajât) et du dialogue (moukâlama) avec le divin.
La connaissance (ma’rifa) de l’Essence divine a pour fruit l’imploration. La connaissance des Noms divins a pour fruit la science. Et la connaissance des Attributs a pour fruit les théophanies (mouchâhadat). Comprends bien cela, ne va pas mélanger les choses, dans la discipline des gens d’Allâh. La connaissance de l’Essence (dhât) ne te donnera pas la science, elle te donnera le fana dans la Haqîqa de la connaissance du Créateur ﷻ, et alors tu deviendras du nombre des gens du dialogue et de l’imploration divine. Le Vrai S’exprimera par ta langue, et tu L’entendras de tes oreilles.
Tu prétends être déjà du nombre de ceux-là… ? Ton état dévoile pourtant parfaitement ta réalité. Tu ne te conforme pas au suivi des Lois, ni dans le pur suivi de la Sunna Muhammadienne, par le fana et le rapprochement au travers d’une multitude d’actes surérogatoires (nawâfil)… alors avant que ton Seigneur ne te dévoile aux yeux de tous, garde-toi de prétendre à quoi que ce soit.
Rappelons également qu’ici, nous parlons bien de quelque chose de concrète et physique. Tu dois donc te focaliser sur la dimension intérieure et cachée (bâtin), en travaillant sur le fait de te vider et te débarrasser d’absolument toute pensée. Pour ce faire, je t’ai donné le moyen le plus simple d’y parvenir… ô toi qui prétends chercher une solution à ton problème ! C’est très simple, voilà la porte qui se présente à toi. Parce que puisque tu n’as pas été capable de prendre le contrôle de ton intellect et de le vider de tout ce qu’il contient, puisque tu n’as pas été capable de maîtriser ta nafs en rendant tes veines étroites… puisque tu n’as pas été capable de trouver le moyen de te débarrasser de toutes ces pollutions, de toute cette fumée issue de la nafs, des passions et du Shaytân… et bien essaye-toi au jeûne.
Si tu ne te satisfais pas de cela, si tu préfères aller trouver une autre solution, plus en phase avec tes passions, évidemment non. Les règles doivent être bâties sur une Hadra d’entre les Hadras des prophètes et messagers, sur une cause de légifération de sayidina al-Mustafa ﷺ.
Alors toi, tu vas nous dire que cela, cette privation telle que présentée ici, on ne la retrouve pas dans la sîra de al-Mustafa ﷺ. Au contraire : lorsque les compagnons partaient faire la guerre, souviens-toi. Ils ne jeûnaient pas le wisâl… mais en même temps, ils jeûnaient le wisâl. Est-ce que celui qui voyage toute la journée en plein désert pour aller guerroyer, qui ne rompt son jeûne qu’avec une simple datte, pour le reprendre la route le lendemain en poursuivant son jeûne… n’est-ce pas là un wisâl ?
Et bien toi aussi, fais la même chose ! Pour ne pas aller à l’encontre de l’injonction prophétique, rompt ton jeûne avec la plus petite des choses : une gorgée d’eau, ça te suffit. Si tu bois, ne serait-ce qu’une gorgée, tu n’es plus considéré comme étant en état de jeûne. Et le lendemain, tu jeûne de nouveau jusqu’au soir. Allez, fais-le. Tu n’en es pas capable ? Dans ce cas reste là où Allâh t’a placé, point final.
Toi, tu vas venir nous dire que non, il y a des gens qui n’ont pas jeûné 40 jours mais qui sont tout de même parvenus au but. Certes, mais il se peut aussi que les pollutions qui occupaient leurs pensées n’étaient pas les tiennes. Ce qui embrumait leurs esprits est peut-être différent de ce qui embrume le tien. Tes actes ne sont pas similaires aux leurs, ton passé n’est pas le même que le leur, ta pensée n’est pas la leur. Peut-être que eux ont totalement oublié leur intellect, tandis que toi tu continues d’y recourir. Peut être que eux sont revenus au fana et ont atteint l’état de parfaite soumission et d’entière résignation (taslîm) à leur Seigneur, tandis que toi tu persistes à t’agripper au créé, qu’inconsciemment tu continues de sacraliser et qui occupe une grande place dans ton cœur, bien que ce ne soit en réalité que fana.
Cesse donc de te considérer comme l’un des leurs. Certains ont besoin d’un rien pour s’élever jusqu’à la présence du Seigneur… mais pour certains autres, il faut leur faire endurer la faim, et les recouvrir de pierres… et même après cela, rien n’est garanti : parviendra-t-il oui ou non à se débarrasser de sa nafs ?
Comprends donc de cela que tu ne peux pas considérer que ce qui vaut pour une personne vaut forcément pour tout le monde. C’est la raison pour laquelle le Messager d’Allâh ﷺ donnait parfois un jugement différent pour une situation en apparence identique.
[1] Dans un Hadîth : « Le Shaytân circule dans votre sang, rendez-lui donc les veines étroites par la faim. » [Ahmad]