Fais revivre ta conscience, découvre qui tu es !

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Fais revivre ta conscience, découvre qui tu es !

Résumé de l’assise du 19 Octobre 2018 / Jumu’a 9 Safar 1439 [Partie 3] :

Le Messager d’Allâh ﷺ nous dit : « La foi est une Lumière que Allâh projette dans le cœur de son serviteur croyant… » ceci est un hadîth, rapporté par ibn ‘Abbâs (radiAllâhu ‘anhu)… et lorsque nous entendons que la foi est une Lumière, il ne s’agit de rien d’autre que de cette Lumière que toi tu vois. Prends bien conscience de cela, et apaise-toi. Cependant, n’oublie pas la deuxième partie du hadîth : « …(cette Lumière) augmente et diminue en fonction de l’accomplissement d’actes vertueux. » Donc si la Lumière diminue en toi… mais que tu ne t’en préoccupes pas plus que cela… si tu n’en as rien à faire… alors sache que tu es dès lors engagé dans la pente qui progressivement te mène vers la sortie (istidrâj).

Est-ce que tu comprends bien cela ?
Cesse donc de te défendre en t’affirmant comme demeurant dans la présence et le compagnonnage par le corps, parce que viendra un jour où tu renieras, par le corps, par les faits, et par l’ensemble de tes actes. Si en toi se trouvait véritablement un fruit ésotérique, la Lumière serait restée dans ton cœur. C’est-à-dire qu’ici, il est établi que tu as deux visages : un visage de Lumière, et un visage de ténèbres. C’est pourquoi tu dois préserver cette Lumière placée dans ton cœur… et que ces paroles ne te heurtent pas en tant que miennes, puisqu’il s’agit là des paroles du Prophète ﷺ ! Je n’ai même pas rapporté d’interprétation de hadîth. « La foi est une Lumière que Allâh projette dans le cœur de son serviteur croyant » …de son serviteur croyant (moumin) et non pas de son serviteur musulman (muslim). « (cette Lumière) augmente et diminue en fonction de l’accomplissement d’actes vertueux. » Point final. Que cela te plaise ou non : telle est la Haqiqa du hadîth.

Ainsi, celui pour qui le Messager invoque le pardon divin (istighfâr)… et l’istighfâr du Messager pour le serviteur, c’est cette poignée lumineuse qui flue en ce serviteur croyant. Ne vas pas t’imaginer que pour faire l’istighfâr en ta faveur, le Prophète ﷺ va formuler pour toi 1000 « astaghfirullâh », et alors Allâh t’aura pardonné. Non. L’istighfâr du Prophète pour toi, c’est que si l’amour pour toi venait à pénétrer son cœur, alors Allâh t’aura pardonné. Si tu pries sur le Messager d’Allâh ﷺ, et qu’il aime ta prière, alors il répondra à ta prière.

Mais que veut dire le fait qu’il réponde à ta prière ?
Cela veut dire qu’il t’aime ! Ton lien est alors véritablement établi avec lui, et dans la mesure où il t’aime, il implore pour toi le pardon divin. Il se peut en revanche que tu pries sur le Messager d’Allâh ﷺ, mais qu’il n’aime pas t’entendre le faire… et alors, il ne répond pas à ta prière. Dès lors, ton lien n’est pas établi et ne te lie pas réellement à lui. Et si la Beauté (husn) et la nature prééternelle de sayidina al-Mustafa ﷺ te parvient, alors c’est lui qui t’aime avant que tu ne l’aimes toi-même. Quant à ton amour pour lui, il n’est en vérité que le fruit de l’amour du Prophète pour toi. Et si tu viens prétendre avoir la capacité d’aimer le Prophète de ton propre chef, alors tu auras en cela commis une erreur.

Il en est de même de l’amour d’Allâh : si Allâh t’avait aimé, tu l’aurais aimé toi aussi. Et si Allâh ne t’aime pas, quand bien même tu viendrais prétendre L’aimer, ton amour ne seraient jamais que des mots, dépourvus de toute réalité intérieure. C’est la raison pour laquelle l’aimé est tenu d’accomplir les choses conformément à la justesse divine établie, et au travers de laquelle on déterminera si oui ou non il figure parmi les aimés d’Allâh.

Tu te demandes : comment cela… ?
Reviens donc au hadîth du waliy, la preuve de Son amour pour toi étant que : « Je deviens son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit… » tu seras donc un aimé d’Allâh dans la mesure où ton ouïe sera l’Ouïe d’Allâh, dans la mesure où ta vue sera la Vue d’Allâh… mais si tu en es encore à désirer l’illicite (haram), les passions de l’âme, et tout ce qui relève du domaine bas et vil (soufli) : c’est là la preuve que Allâh te déteste. Point final. Si ton ouïe tend toujours et aime à écouter des choses douteuses, perverses : Allâh te déteste. Ta langue est obscène : Allâh te déteste. Ta vue se pose sur ce qui ne satisfait pas Allâh : Allâh te déteste. Ta main s’empare de ce qui ne t’appartient pas : Allâh te déteste. Tes pieds te font aller dans des endroits qui ne satisfont pas Allâh : Allâh te déteste.

Comment sait-on donc que untel est un aimé d’Allâh ?
Tout simplement lorsqu’il emploie tous ses sens dans ce qui satisfait Allâh. Son ouïe devient l’Ouïe d’Allâh, sa vue la Vue d’Allâh, sa main la Main d’Allâh… c’est-à-dire qu’il devient lui-même un athar d’entre les athar des Attributs d’Allâh ﷻ.

Il en est de même pour al-Mustafa ﷺ : il t’a donné ces hadîth afin que tu sois en mesure de déterminer si oui ou non tu figures parmi les aimés du Prophète. Par exemple, ce hadîth que nous avions mentionné : « Aimez les gens de ma maison (ahl bayti) par amour pour moi. » applique ce hadîth sur toi-même : as-tu véritablement l’amour pour ahl al-bayt ? Ce n’est pas par la parole, ce n’est pas pour faire bien devant les autres… non, et c’est bien là la maladie qui habite le disciple, ainsi que les gens du commun : ils aiment à ce que les gens captent d’eux une caractéristique particulière…

Toujours, fais cet effort sur toi-même pour considérer et prendre conscience de l’état qui est le tien… et je jure par Allâh le Tout-Puissant, chacun sait quelle est sa réalité ! Chacun connait sa nafs, sans hypocrisie. Quand bien même tu ferais de beaux discours toute la nuit jusqu’au matin… lorsque tu t’assois tout seul avec toi-même… quand bien-même ta conscience serait totalement morte, quand bien même tu aurais bu de l’alcool jusqu’à en devenir complètement ivre… immédiatement après avoir dessaoulé, ta conscience te revient, et lorsque tu fouilles dans tes pensées, tu y trouves que de toute évidence : tu ne sers à rien, tu n’es qu’un bon-à-rien, telle est ta Haqiqa.

Et si tu fais partie des gens de la guidée et de la crainte révérencielle, lorsque par erreur ou par inattention tu commets une erreur, ou lorsque tu tombes dans le péché… malgré tout ton cœur demeure vivant, et ta conscience t’interpelle, ton intérieur travaille, il y a une chaleur en toi, la chaleur du désir divin est attisée, tu soumets alors ta nafs à la balance de l’équité, et ainsi tu sais véritablement qui tu es.

Il n’est pas nécessaire que tu parles, que tu déposes une plainte, ou que tu en écrives un article, que tu fasses un scandale… non, juste entre toi et toi-même : apprends à te parler à toi-même ! Celui qui se parle à lui-même n’est pas un fou, au contraire c’est le plus éveillé et raisonnable de tous ! Parce qu’il est celui dont une certaine chose a émané de lui, qui a fait naître une interaction entre lui et sa nafs. Il a alors renvoyé l’affaire au jugement céleste, recevant sur le champ la réponse à son questionnement, et il en fut immédiatement apaisé.
Ceci grâce à quoi ? Grâce au fait que tu parles, tu échanges, tu interagis avec ta nafs.

Nous appelons cela quant à nous l’interaction avec Allâh, ou l’imploration d’Allâh. Cette imploration d’Allâh, effectivement cela renvoie à une interaction avec Allâh… mais si tu y regardes bien, tu constateras que tout ne se passe en réalité qu’entre toi et ta nafs. Parce que lorsque tu L’implores, tu ne fais en vérité que parler avec ton for-intérieur. Si tu implores le Très-Haut, on considère que tu dialogues avec le Seigneur… et si tu penses et fais des plans dans des choses négatives, alors on dit que tu étais en train de dialoguer avec le Shaytan et tes passions.

Tu sais donc parfaitement avec qui tu parles. Fais revivre ta conscience, si toutefois tu en as une… dans ce degré spirituel (maqâm) que nous évoquons, tu ne dois pas établir les choses en considération de ta forme corporelle. Ce que la risâla t’a apporté dans ce domaine, tu dois le prendre et le considérer du point de vue de l’amour et du désir ardent, toujours par rapport à toi-même : est-ce que véritablement tu aimes ta nafs ?

Il y en a qui disent :
« Oui, j’aime ma nafs, je suis plein d’orgueil et de vanité… » et celui-là n’est évidemment pas le même que celui qui aime sa nafs mais dans un état de rabaissement et d’humiliation de lui-même. Parce que ce n’est pas parce qu’il rabaisse et méprise sa nafs qu’il la déteste. Non, bien au contraire : c’est même là le véritable aimant, il a réalisé qu’il n’était qu’un serviteur, il a aimé sa condition de servitude envers le Seigneur ﷻ, et il a véritablement goûté aux réalités de la servitude.

L’autre, non, il fait toujours des histoires, il est toujours à l’origine de fitna : celui-là n’aime pas sa nafs en tant que serviteur. Plutôt, il aime son égo en tant que détenteur du pouvoir, détenteur d’un statut particulier par lequel il se distingue des autres… celui-là, c’est un véritable problème. Une catastrophe. Même si tu lui expliques en lui présentant les choses clairement, il ne les accepte pas telles qu’elles sont. Sa conscience serait-elle morte ? Non, elle n’est pas morte… étant donné qu’il marche, qu’il va et vient… ta conscience est bien vivante, mais c’est toi qui la fais mourir. Tu dois donc t’efforcer de la revivifier.

Tu connais un ou deux hadîth du Prophète ﷺ : appliques-les à toi-même et tu ressentiras des choses. Tu découvriras qu’effectivement, tu as un for-intérieur… ah, si seulement… si seulement tu goûtais à cela ! Si seulement tu goûtais à ce for-intérieur… tu pourrais te libérer de ta nature intrinsèque, et tu accèderais à un état de liberté totale, quand bien-même tu ne possèderais strictement rien… plutôt, tu perdrais toute chose… et en réalité, tu ne perdrais pas ta nafs. Tu aurais alors une réelle personnalité, un point de départ fondamental, tu serais habité d’un désir ardent, tu serais libre, et ton état de servitude demeurerait pure et entièrement vouée au Seigneur ﷻ.

Même si de toi apparaissait quelque chose de négatif : si l’on retrouve cela en toi, tu restes malgré tout quelqu’un de noble (‘olwi), c’est-à-dire que tu as une base fondamentale, tu as une entité intérieure, une haqiqa bâtie sur la Chari’a du Prophète ﷺ. Tu as un lien, tu as quelque chose de particulier, qui te permet d’innover dans le bien. Tu es dès lors capable de stimuler le athar de la risâla selon ce que t’en inspire le wahiy al-ilhâm. Parce que dès lors, effectivement, ton inspiration est un wahiy al-ilhâm.

La personne vile (soufli) vit quant à elle dans le doute, dans les waswas, dans les ténèbres. Un rien l’effraie. Pas comme l’autre, qui craint que sa nafs ne le trompe ou ne l’entraîne vers ce qui ne satisfait pas Allâh. Le soufli craint pour sa nafs, parce qu’il sait pertinemment qu’il est dans l’égarement et la perdition. Les deux ne sont en rien comparables.

Entre le Vrai et le faux, il n’y a que l’équivalent d’un cheveu. C’est-à-dire que tu ne peux pas exprimer de manière exhaustive ce qui séparerait définitivement l’un de l’autre. Toujours, dans les mots que l’on dit, c’est comme s’il y avait un mélange des deux. Cependant, si tu considères les choses par et vis-à-vis de ta nafs, tu sais parfaitement faire la distinction.

C’est la raison pour laquelle, celui pour qui le Messager d’Allâh ﷺ implore le pardon divin, de son vivant… ou bien – en considérant le sens profond développé dans l’exégèse de ce verset –, si ses héritiers implorent pour lui le pardon divin… c’est-à-dire s’il devient à son tour un aimé des héritiers spirituels du Prophète ﷺ… et s’il les aime, c’est que leur amour pour lui a précédé son amour pour eux…

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