Al-Insân al-Kâmil est un miroir pour les univers.

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و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Al-Insân al-Kâmil est un miroir
pour les univers.

Résumé de l’assise du 25 mars 2016
Jumu’a 15 Jumada at-Thaniy 1437

Le Prophète ﷺ avait l’habitude de dire dans les invocations qui précèdent la prière : « Tout le bien se trouve dans Ta Main, et le mal n’est pas de Toi. » [Rapporté par Muslim].

Al-Insân al-Kâmil est le centre du cercle de l’existence, autour duquel tout tourne, et il est un miroir pour les univers. Il est la nafs parfaitement accomplie, est celui qui a réalisé cette parole tantôt attribuée au Prophète ﷺ, tantôt aux Maîtres soufis : « Celui qui parviendra à la connaissance de sa nafs, Connaitra (par là-même) son Seigneur ». Il est de ce fait même une image divine. Et le fait de parler d’image divine n’est pas une forme de chirk. Le Bien-Aimé ﷺ nous dit même bien plus que cela, dans un Hadîth Sahîh rapporté par al-Boukhariy : « Allâh a créé Adam à Son image », et dans une autre version rapportée cette fois par Muslim : « Allâh a créé Adam à l’image de ar-Rahmân ».

C’est donc en accédant à la connaissance de toi-même, et de nulle autre façon, que tu parviendras à la Connaissance de ton Seigneur. Si tu parviens à savoir qui tu es, tu connaîtras du même coup tout ce qui se trouve autour de toi. Et si tu parviens à te Connaître, tu sauras à qui tu te prosternes. Mais si en revanche tu demeures dans des considérations de toi, lui, elle, eux… sache que tu es dans un état d’éloignement et de non compréhension totale. Connais le Point central de la création, et alors bien que ta prosternation soit en apparence limitée à un instant et dans un lieu précis, elle sera en réalité réalisée sous le Trône du Miséricordieux, au Jour où il n’y a nulle ombre autre que la Sienne. De cette adoration tu nous rapporteras alors des Sciences profondes et inconnues, tu deviendras la source de l’Amour, de la Paix et de la Quiétude, et celui qui posera le regard sur toi équivaudra pour lui à la Vision du Créateur –‘azza wa jall-. Le ‘Arif est tel que le regarder c’est évoquer Allâh, et s’il te parle, sa parole te fait parvenir à Lui.

Et c’est en ce sens que les maîtres soufis disent que le fait de regarder quelqu’un qui Connaît son Seigneur revient à regarder ar-Rahmân, car celui qui atteint la parfaite connaissance de son âme n’est plus voilé de Lui par quoi que ce soit. En ce sens, il fut attesté au sujet de la Porte de la Wilâya laissée ouverte par la meilleure des créatures ﷺ :
« Aïsha as-Siddîqa, fille du Siddîq et bien aimée du Bien-Aimé d’Allâh dit : Je demandais à mon père la raison pour laquelle je le voyais prolonger son regard sur Ali ibn Abi Tâlib. Il me répondit ma fille, j’ai entendu le Messager d’Allâh ﷺ dire : « Regarder la face de Ali est une adoration ». »
[Târîkh Dimashq 350/42 – ibn ‘Asâkir].

Celui qui regarde la Ka’ba tire de sa vision 500 degrés. Quant à celui qui prie devant elle, il en obtient 1000 pour chaque rak’at accomplie. Et de même, celui à qui parvient le dévoilement de la Réalité du centre du cercle, celui-là accède à la nuit d’excellence, Laylat ul-Qadr : « La nuit d’al-Qadr est meilleure que mille mois : Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit. » [s97.v3/4]. Celui qui parviendra à percevoir le ‘Arif au-delà de son apparence corporelle verra qu’il ne demeure de lui, après son anéantissement dans les Lumières divines, que cet Esprit… Raison pour laquelle celui qui contemplera cet Esprit, contemplera ar-Rahmân. Et celui qui cheminera vers sa Lumière jusqu’à s’y anéantir, trouvera en lui le miroir parfait qui lui dévoilera sa propre réalité.

Quant à celui qui fera de sa prière un ensemble de gestes sans fond, sans perception profonde de ses sens, elle ne l’élèvera que d’un seul degré par rak’at accomplie, si toutefois elle était acceptée. Cette prière serait ainsi une forme de jonction avec le divin (wasl) en ce qui concerne le prieur, mais elle ne serait que scission (fasl) par rapport à Celui à qui elle s’adresse. Plonge donc en toi-même jusqu’à atteindre la connaissance de ton âme, et tu connaîtras du même coup Celui vers qui l’on se prosterne au Jour dernier. Et c’est de même en plongeant au cœur de son âme que l’on accède à la connaissance de l’Esprit, manifesté aux hommes sous la forme de celui qui en est le maître, sayiduna Muhammad ﷺ. L’Essence du Vrai et absolument Transcendant est désignée par quatre Lettres (Alif, lâm, lâm et ha), et afin de rendre accessible aux créatures la réalisation de cette transcendance, une créature d’apparence semblable fut suscitée parmi eux, dont le nom comprend lui aussi quatre Lettres (mîm, Hâ, mîm et dal)… que les Prières et les Bénédictions d’Allâh soient sur lui et sa famille. Son rang fut élevé et anobli au point que celui qui ne prononce que la première partie de la chahada, sans mentionner le Nom de Muhammad, n’a pas sa place au Paradis.

Cette nafs Kâmila, ce Secret, ce centre du cercle apparut sous la forme d’un Homme doté de deux côtés, sans pour autant que l’un d’eux soit gauche. Au contraire, tous deux sont droits. Quant au côté gauche, il renvoie naturellement à ce qu’il y a de mauvais et ne saurait donc être associé ni à l’Esprit ni à la nafs, car toutes deux ne sont en réalité qu’une seule et même chose, et toutes deux sont divines. Allâh –ta’ala– dit : « Et Il a commencé la création de l’Homme à partir de l’argile, puis Il tira sa descendance d’une goutte d’eau vile, puis Il lui donna sa forme parfaite et lui insuffla de Son Esprit. » [s32.v7/9].

Tout ce qui vient de la nafs n’est donc en réalité que bien : l’âme étant d’origine purement divine, pourrait-on dès lors l’associer à quoi que ce soit de négatif ? Le mal ne provient en réalité que des ténèbres et du taghoût. La nafs est bonne, pure, elle n’est que Lumière… et s’il en avait été autrement, notre maître sidi Ahmad al-‘Alawiy (quddisa sirruh) n’aurait pas dit dans ses Hikam : « Ne délaisse pas ta nafs, et ne la prend pas non plus en ennemi, mais plutôt accompagne la et cherche ce qu’elle recèle. »

Et si ta nafs est une nafs Ammârah, traduit généralement par « nafs qui enjoint au mal », sache que cette nafs est d’origine divine, et si elle t’enjoint à quelque chose, ce n’est en réalité à rien d’autre qu’aux caractéristiques de la Seigneurie dont elle est issue. De ce degré de nafs naît donc l’orgueil, la volonté de gouverner, l’amour et l’estime de soi… ton travail en tant que cheminant consistera donc en le fait de la contredire et de te rabaisser toujours davantage vers l’état de servitude le plus parfait, car c’est seulement en goûtant et en réalisant pleinement la servitude (‘ouboudiya) que tu pourras connaître la Seigneurie (Rouboubiya). En ce sens, le Prophète ﷺ nous dit : « Le serviteur des gens est leur maître ».
La nafs n’est donc pas mauvaise, bien au contraire, mais il te faut la contrarier et la rabaisser afin de permettre son élévation.

Le côté droit (yamin) de l’Homme renvoie aux apparences manifestées des Beaux Noms divins (Asma al-Husna). Et la particularité de cette Beauté est réunie dans le centre du cercle de l’existence, il s’agit de la Beauté de notre maître al-Mustafa ﷺ, la Beauté de al-Insân al-Kâmil.
Heureux soient donc ceux qui invoquent et implorent leur Seigneur par ces Noms.
Quant à son côté le plus droit (ayman), il renvoie à la Réalité cachée des Beaux Noms. En apparence, certaines manifestations théophaniques sont belles et agréables, les fleurs par exemple… tandis que d’autres ne le sont pas, comme par exemple les excréments, les poubelles etc. Cependant, selon la Réalité cachée (bâtiniya) de toutes les théophanies, les Noms ne recèlent que de la Beauté, il suffit simplement de savoir considérer les choses du bon point de vue. Ainsi, si tu as tendance à considérer les excréments comme étant quelque chose de répugnant et repoussant, ils constituent un habitat confortable et un garde-manger pour une multitude d’insectes et de bactéries. Du point de vue de ces créatures, les excréments ne sont donc que Beauté.

La nafs est donc purement divine, et sa réalité profonde est unique. Dans le Coran, Allâh –ta’ala– fait dire par la bouche de sayidina ‘Isa (‘alayhi s-salâm) : « Tu sais ce qu’il y a en ma nafs, et je ne sais pas ce qu’il y a en la Tienne » [s5.v116].
Je ne sais pas ce qu’il y a en Ta Nafs, car il s’agit de la Nafs la plus droite (ayman), la Haqîqa Absolue : Comment pourrais-je connaître cette Haqîqa alors qu’elle T’est réservée exclusivement ? Quant à ma Haqîqa, Tu la connais mieux que moi-même ; c’est-à-dire que Tu sais ce qui est en ma nafs du fait qu’elle n’est qu’issue de la Tienne, elle n’est qu’une source ou une facette de Ta Nafs qui les réunit toutes. Voilà pourquoi dans le Nom « Allâh », le lâm est double. Et le fait que le lâm al-qabd soit fendu en deux permet de mettre en valeur à la fois la scission et la réunion des deux lâm, ce qui permet ensuite d’accéder au lâm al-ma’rifa, qui quant à lui est entier. La scission t’enseigne que ta nafs est issue de la Nafs Absolue, et la réalisation de la réunion (qui n’a lieu que dans le lâm al-ma’rifa) te montre comment ce deuxième lâm n’est que ton propre miroir, par lequel tu vois la Nafs Absolue. Et étant une facette de cette dernière, tu t’anéantis entièrement face aux manifestations apparentes des Noms, par la Haqîqa de ta nafs qui est par essence Belle (Husna), et qui est la Haqîqa de ces Noms. C’est donc par la dimension absolue de ta nafs limitée que tu Connaîtras la dimension Absolue de Ma Nafs Illimitée… et je ne peux atteindre cette Connaissance de ta Nafs, car la Connaître impliquerait de faire disparaître mon être en Ton Être, c’est-à-dire en la Réalité cachée de Tes Noms, car il ne peut subsister dès lors aucune dualité.

Le lâm devient alors un seul et unique lâm, tu accèdes à la Connaissance de la prosternation véritable qui se fait pour toi-même, c’est-à-dire dans le reflet du miroir de ta propre nafs. Tu es alors à la fois l’image et le miroir. Heureux donc celui qui parvient à se prosterner, et s’il s’imagine qu’il se prosterne devant autrui, qu’il sache qu’au contraire il ne s’agit que de lui-même, à l’image du reflet que tu fais apparaitre dans un miroir. Et lorsque les deux prosternés se rejoignent, la connaissance et l’objet de cette connaissance ne font plus qu’Un.

« Certes, c’est Moi Allâh : point de divinité que Moi. Adore-Moi donc et accomplis la prière pour Mon dhikr. » [s20.v14].
Si tu réalises véritablement l’état de contemplation (chouhoûd), alors descend à Lui vers l’état de servitude. Le Prophète ﷺ passait ses nuits en prière au point que ses pieds se fendent, et lorsqu’on lui demandait pourquoi s’imposait-il tout cela alors que tout lui avait d’ores et déjà été pardonné, il répondait : « Ne serais-je pas un serviteur reconnaissant ? ». C’est-à-dire que même si tu parviens à cet état où toi et l’image reflétée par ton miroir ne formeront plus qu’un, ne t’en tiens pas à cela, ne te repose pas sur tes lauriers : prétendrais-tu être meilleur que al-Mustafa ﷺ ? Il est celui qui parvint jusqu’au Lotus de la Limite (sidrat al-muntaha), puis revint à l’état de fana de Moussa (‘alayhi s-salâm), de sorte que chacun de ses retours et de ses descentes au maqâm de sayidina Moussa lui permit d’obtenir l’équivalent en mérite de 50 prières en 40, puis de 40 en 30, puis de 30, et ce jusqu’à 5 prières obligatoires. C’est pourquoi, en parvenant à réunir deux prosternations en une seule, deux mouvements en un seul, et deux images en une seule, alors il ne restera plus que toi, tout seul. Tu comprendras alors qui se manifeste à toi, et d’où te parvient tout cela. Une fois fait, ne demeure pas dans cet état mais plutôt reviens au Sirât et traverse-le à la vitesse de l’éclair, jusqu’à atteindre le fruit de la Science, qui n’est autre que le Paradis des Connaissances profondes. De même donc que le Paradis du Firdaws n’est accessible dans l’au-delà qu’après le passage sur le pont Sirât, tu devras traverser le Sirât de ce bas-monde afin d’accéder au Paradis des connaissances ésotériques. « et accomplis la prière (salât) pour Mon dhikr.» L’élément fondamental de la prière (salat), c’est ce lien (silat) entre toi et ton Seigneur. C’est donc seulement après que tu aies véritablement établi ce lien entre toi et ton Seigneur que ta prière sera véritablement accomplie : avant cela, sache que tu ne fais que t’acquitter d’une obligation.

Et surtout ne commet pas l’erreur de penser que dans le monde exotérique comme ésotérique, l’image fondamentale est celle de ta forme physique, et que l’image issue de la première est celle qui se reflète dans le miroir… Au contraire ! Dans le monde du malakoûte, ou le monde du Bâtin, c’est l’image que tu vois dans le miroir qui est l’image fondamentale et originelle, tandis que tu n’en es que la ramification. Et de là, tes considérations fondamentales s’inverseront : ce qui te paraissait limité, deviendra pour toi absolu dans le miroir… et l’absolu que tu considérais comme transcendant t’apparaîtra comme limité sous la forme de ton être.

En ce sens, il est rapporté que la mère des croyants Aïsha (radiAllâhu ‘anha) dit un jour au Messager d’Allâh ﷺ : « Je ne vois ton Seigneur que S’empresser de combler tes désirs ». [Rapporté par al-Boukhariy].
Notez bien qu’il est ici question de la Seigneurie (Rouboubiya), et qu’il ne fut pas mentionné ici le Nom « Allâh », du fait que contrairement à ce dernier la Rouboubiya implique la dualité Seigneur/serviteur, et en l’occurrence la présence de désirs dans la servitude, que la Seigneurie s’empresse de combler.

L’insouciant est donc celui-là qui, lorsqu’il regarde le miroir, établit sa propre existence et se détourne des reflets que lui renvoient son miroir. Quant à celui qui est totalement annihilé, il réalise qu’il n’est que néant, et que c’est le miroir qui lui a octroyé une image. Alors, lequel des deux est Haqîqa : l’image que te renvoie le miroir, ou bien toi-même qui te tiens devant lui ? Lorsque tu bouges, l’autre bouge aussi… lorsque tu te fais beau, l’autre fait se fait beau… lorsque tu t’inclines, il s’incline… lorsque tu te prosternes, il se prosterne… Qui donc est le fondement, et qui est la ramification ? Serais-tu capable de réunir parfaitement ces deux-là, et devenir alors un miroir pour l’ensemble des créatures ? C’est pourtant ce que tu fais, lorsque tu te vêtis de couleurs… tu deviens par là-même un miroir pour les univers. Mais qui es-tu donc ?
Si tu prétends à la Seigneurie (Rouboubiya), tu as certes mécru. Et si tu affirmes au contraire n’être qu’un miroir pour les mondes, ces derniers ont-ils tourné et fait le Tawâf autour de toi ? Si tout ce qui t’entoure ne sont que des images, alors tu n’es autre que celui qui les établis… ou celui qui les abroge. Tu es celui de qui jaillissent les réalités ésotériques faisant apparaître ces images illusoires, et tu es celui dans la présence de qui reviennent toutes ces réalités… Alors, parviens-tu à Connaître la réalité de ta nafs, ou bien demeures-tu abasourdi et incapable de la cerner ?

Si tu prétends être totalement annihilé (fâni), alors pourquoi tu manges, bois et dors ?
Et si tu prétends être persistant (bâqi), tu as certes associé ta propre personne à la divinité.
Qui es-tu donc ? Recherche-toi toi-même ! Reviens au Nom de ton Seigneur !

Abou Tâlib dit un jour au Prophète ﷺ : « Ô mon neveu, je ne vois ton Seigneur que t’obéir ! ». Il répondit : « Ô mon oncle, si tu Lui obéissais, Il t’obéirait. »
[Rawdat al-Muhibbin wa Nujzat al-Mushtâqin].

Et dans le tafsîr de ibn Abi Najîh, selon Mujâhid à propos du verset : « Et Allâh a pris Ibrahim comme intime (khalîl) », c’est-à-dire comme proche et bien-aimé : s’il Lui demande quelque chose Il le lui donne, et s’il L’invoque Il l’exauce. Et Allâh –ta’ala– révéla à Moussa (‘alayhi s-salâm) : « Ô Moussa sois pour Moi comme Je veux que tu sois, et Je serais pour toi comme tu veux que Je sois ». Médite aussi le Hadîth qudsi : « (alors) Je deviens son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il saisit et son pied par lequel il marche ». Ainsi, si le serviteur ici visé entend, c’est par Allâh qu’il entend. Et s’il voit, c’est par Allâh qu’il voit. Et s’il saisit, c’est par Allâh qu’il saisit. Et s’il marche, c’est par Allâh qu’il marche. »

Fais donc en sorte que tes désirs deviennent conformes aux désirs d’Allâh et de Son Messager, et tu verras que les désirs d’Allâh et de Son Messagers seront conformes à tes propres désirs. De là apparaît la réalité du Tawhîd : « Certes, c’est Moi Allâh : point de divinité que Moi. Adore-Moi donc et accomplis la prière pour Mon dhikr. » [s20.v14]. La prière accomplie comme il se doit n’est donc pour rien d’autre que pour Son souvenir. Et si tu considères le numéro de ce verset, tu constateras qu’il n’est encore une fois pas venu au hasard : le nombre 14 renvoie aux 14 Lettres par lesquelles Allâh –ta’ala– jure dans le Coran. Ce verset correspond donc à la dernière de ces 14 Qawâsim. Soit : si tu parviens à la Connaissance des Qawâsim du Coran, et si tu atteins la Connaissance de ses sens profonds, si tu atteins leur Secret et leur Talsâm, alors tu seras considéré du nombre de ceux qui auront réellement compris le sens de « Certes, c’est Moi Allâh : point de divinité que Moi. Adore-Moi donc » : Adore-Moi par les 14 Lettres restantes jusqu’à compléter l’ensemble des stations de la lune. Alors : « et accomplis la prière pour Mon dhikr » La prière ne peut être accomplie correctement qu’en respectant des temps bien précis, déterminés par le Soleil et ses différentes positions tout au long de la journée… et une fois le Soleil couché, il te reste alors les prières volontaires que tu feras durant tes veillées. La prière obligatoire est donc liée au Soleil… et lorsque tu accèdes au Alif al-Mouqaddar, que tu réunis les deux lâm en un seul et unique, alors apparait le Soleil de la singularité de al-Rahmân, le Point, et avec lui les Lectures dites « châdha ». Au moment donc de l’apparition de ce Soleil : lève-toi pour le dhikr de al-Rahmân, étudies les mouvements du Point et comprend alors ces Lectures « châdha » au travers du lien que tu entretiens avec ton Seigneur –‘azza wa jall-. C’est alors que tes cinq prières quotidiennes équivaudront à 50.

De là, tu entendras appeler le héraut : « Sache donc qu’il n’y a point de divinité à part Allah » [sourate Muhammad.v19]. Tu comprendras qu’il est ﷺ le cœur de ce Point qui a permis la levée (iqâma) de la Prière, qu’il est celui qui nous rapporta la Prière, qu’il est celui qui fit de la Prière un dhikr… Il est le centre du cercle de l’existence autour duquel les univers tournent, et il est ce miroir parfaitement poli dans lequel les mondes se reflètent. Il apparut sous forme humaine il y a 14 siècles, et c’est sous cette forme que tu as suivi le Point. Puis, ce même Point est retourné au monde caché, il fut placé et transmis au sein d’une partie bien précise de sa descendance, comme nous l’indique le Hadîth : « Ô gens, j’ai certes laissé parmi vous deux choses par lesquelles, si vous vous y tenez fermement attachés, vous ne vous égarerez jamais : le Livre d’Allâh et ma descendance de ahl al-bayt. » [Rapporté par at-Tirmidhiy].

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