أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله
Résumé de l’assise du 05 Octobre 2018 / Jumu’a 25 Muharram 1439 [Partie 7] :
Pour revenir à ce que nous disions, « Certes, la religion auprès d’Allâh est l’Islâm [1]. » et cette religion ne se partitionne en aucun cas, ni dans ses récits, ni dans ses enseignements, ni dans ses sciences, ni dans ses réalités profondes, ni dans ses adorations apparentes comme cachées. Tous les récits (qasas) évoqués dans le Coran, toutes les histoires des prophètes et messagers des temps passés, n’y ont été évoqués que parce qu’ils recèlent des clefs et des secrets. Ils te rapportent la science théorique, et il t’incombe ensuite d’agir et de méditer sur cela, afin de saisir le but véritable de chacun de ces enseignements.
Lorsque la science guide l’individu vers les réalités profondes de la religion, se basant en cela sur une foi sincère, alors il devient en mesure d’établir et de confirmer pour lui-même ces subtilités de la Haqiqa, de manière concrète. C’est alors que véritablement les cœurs s’apaisent, à l’image de sayidina Ibrahim (‘alayhi s-salâm) : « Seigneur ! Fais-moi voir comment tu ressuscites les morts ! ». Il dit : « Ne crois-tu pas encore ? » « Si, dit Ibrahim, mais que mon cœur soit apaisé [2]. »
Sayiduna Ibrahim ne voulait pas apprendre dans le but de savoir comment il pourrait lui-même faire revenir les morts à la vie ! Non, il voulait savoir, pour que son cœur soit apaisé. Il voulait savoir de quelle manière cela pouvait se faire, et il était parfaitement satisfait de sa condition de serviteur voué à Son adoration. Seulement il voulait que son cœur soit définitivement apaisé, pour que plus jamais aucun doute ni pensée ne vienne le perturber sur ce sujet.
Et toi… as-tu toi aussi un sujet comme celui-là, un domaine pour lequel tu as consacré des années de ta vie à chercher, dans le simple but de parvenir à une compréhension, quelque chose au travers de quoi tes adorations seraient perfectionnées ?
Tu dis effectivement que la science est l’outil de la religion par lequel l’individu parvient à la Haqiqa et à la certitude (yaqîn)… comme s’il s’agissait d’un Bourâq, d’une monture, qui te mènerait à la compréhension profonde de ces choses que Allâh a voulu que tu saisisses de la religion. Telle est la méthode correcte pour avancer et cheminer sur la Voie. Et pour que les gens ouvrent et élargissent un peu l’horizon de leurs pensées…
Notre Seigneur dit : « Allah a fait descendre du ciel une eau avec laquelle Il revivifie la terre après sa mort [3]. » de sorte que l’eau est en réalité ce qui porte la vie. Si tu veux la vie, tu as besoin d’eau. Sans eau, aucune forme de vie n’est possible. Sans eau, il ne peut y avoir qu’une terre morte.
« Il a commencé la création de l’Homme à partir de l’argile, puis Il tira sa descendance d’une goutte d’eau vile [le sperme] [4]. » tu as été créé d’une goutte d’eau vile, et c’est d’elle que tu as tiré la vie. Cette goutte d’eau, c’est toi, moi, nous tous. J’étais donc un point, tu étais un point, et untel était un point. Et nous sommes devenus une communauté, évoluant sur la Terre. Autrement dit, cette communauté n’est constituée que de points (gouttes) d’eau. Si nous les réunissions tous, nous obtiendrions une seule et unique grande goutte d’eau.
De ce fait, on peut établir qu’à l’origine, la Terre n’était qu’une grande goutte d’eau. La science moderne a établi que la proportion d’eau recouvrant la Terre est de 71%, pour 29% de terre ferme. Quant à nous, dans la Tariqa, nous disons qu’il y a plutôt 70% d’eau, et 30% de terre ferme. Cependant à l’origine, exactement comme c’est le cas de l’être humain, la terre n’était qu’une goutte d’eau, 100% d’eau. C’est seulement après qu’apparut la terre ferme… et non pas la terre ferme qui fit apparaitre l’eau. Ces 30% de terre sont donc à la base cette eau, en quelque sorte « altérée », cette « eau vile », qui était originellement diffuse dans les 70%. Puis, évidemment, par l’Ordre du Seigneur ﷻ, de l’eau apparut la terre.
La toute première portion de terre qui apparut de cette eau, ce fut une pierre : Bakka. C’est-à-dire que la toute première pierre qui apparut à la surface de la terre, c’est la pierre sur laquelle fut bâtie la Maison d’Allâh (la Ka’ba). Ne va donc pas penser que la Maison d’Allâh ait pu être bâtie sur un emplacement nouveau ou quelconque. Au contraire, ce devait être un endroit qui entretient un lien avec la prééternité. La Ka’ba est donc un symbole et une indication de cette pierre originelle.
Les dimensions de cette pierre sont extrêmement précises : lorsque tu vas faire le tawâf autour de la Ka’ba, si tu venais à passer entre la Ka’ba et al-Hijar, alors ton tawâf serait invalidé. La dimension précise de cette pierre, c’est donc le tawâf que nous effectuons tout autour.
Par conséquent, c’est comme si une multitude de gouttes d’eau venaient tourner autour de cette pierre… de sorte que si tu y vas, et que tu en fais 7 fois le tour, tu reviens de cela dans l’état qui était le tien juste après que ta mère t’ait donné naissance… à savoir que tu étais une goutte d’eau qui a évolué et s’est développé en un être vivant.
C’est de cette manière que la pierre originelle a commencé à s’élargir, s’élargir, s’élargir… jusqu’à former la Pangée, puis se diviser en 5, puis 7 continents… et même jusqu’à 10 continents, comme ce sera le cas un jour. Cependant l’origine de ces 10 continents demeure et revient toujours à cette pierre première, qui demeure absolument inchangée.
Ces pierres, que toi évidemment, par la science moderne, tu vas appeler pierres volcaniques ou autre… ce sont les premières pierres à être apparues sur Terre.
Mais, qu’y a-t-il au cœur de cette pierre originelle ?
En son centre, on retrouve comme un Alif mouqaddar. Et ce Alif mouqaddar, toi tu appelles cela un puits. Et si tu y descends… au fond, tu y trouves de l’eau. Seulement attention, cette eau n’est pas salée !
L’esprit de cette eau absolue, c’est l’eau de Zamzam. C’est la raison pour laquelle sayiduna al-Mustafa ﷺ dit : « Zamzam est (réalise) ce pour quoi elle est bue. » Si tu la bois, tu la bois pour quoi ?
Pour le mariage… Allâh t’accordera une épouse pieuse. Certes, ici cela n’a rien à voir avec la religion… De même, si tu as la certitude au fond de toi, et si tu la bois pour devenir riche… Allâh te donnera la richesse et les biens matériels.
Le problème c’est que toi, tu en as bu énormément… mais cela ne t’a jamais rien fait !
Pourquoi ?
Parce que tu n’as pas cette connaissance, tu ne sais pas qu’il s’agit de l’esprit ou de la quintessence de cette eau, qui jadis recouvrait la Terre toute entière. Parce que de ces 70% d’eau qui couvrent actuellement la Terre, l’écrasante majorité est de l’eau salée. Seuls 2% sont de l’eau douce.
2… à quoi renvoie le chiffre 2, dans les lettres arabes ?
Le 2 correspond au ba ( ب ). Et au sujet du ba, que nous dit sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah) ?
Il nous dit dans sa célèbre parole : « Tout ce qui se trouve dans le Coran est réuni dans les sept qui se répètent (la Fâtiha), tout ce qui se trouve dans les sept qui se répètent est réuni dans la basmala, tout ce qui se trouve dans la basmala est réuni dans « bismillâh », tout ce qui se trouve dans « bismillâh » se trouve dans le ba, le secret du ba est le point, et je suis le point. »
Donc ce 2… son secret est le point, son secret est cette pierre située sous la Ka’ba… cette pierre qui est en vérité comme un voile couvrant le Alif mouqaddar, ce même Alif mouqaddar qui, lorsque tu l’écris en écrivant le Nom divin, tu l’écris avec un point au-dessus. Et ce point, que nous désignons comme renvoyant aux Lectures châdha, est tel un turban venant coiffer le Alif… raison pour laquelle sayiduna al-Mustafa ﷺ portait un turban noir. Un turban noir, renvoyant au domaine occulté (bâtin), ainsi qu’un voile blanc, renvoyant au domaine apparent (dhâhir). Tels sont les athar de la noubouwa, de la risâla et de la wilâya.
Quant à sayidina ‘Ali (karramAllâhu wajhah), il naquit sur cette pierre première, et il dit qu’il en était le propriétaire, après en avoir saisi la Haqiqa, la quintessence, l’esprit de l’eau… l’eau de zamzam… que nous nous appelons l’eau de Vie. Et si tu cherches dans les récits des saints, tu découvriras que sayiduna al-Khidr a bu de cette eau de Vie. Toi aussi, tu en as bu ! Seulement quand lui en a obtenu la Vie éternelle… toi, tu n’en as gagné que du néant (fana).
Alors, quelle est la différence entre toi et lui ?
La différence, c’est l’état de dhikr perpétuel et la méditation qui l’accompagne. Toi, lorsque tu bois, tu ne bois qu’à la manière d’une bête. Bois de l’eau de Zamzam, sidi Harazem ou sidi Ali… ou de l’eau de ce que tu veux, pour toi ce sera la même chose. Ça ne te profite ni ne te nuis en rien.
Donc cette source d’eau originelle, d’où provient-elle ?
Elle provient du manba’ de la wilâya, ce qui correspond au centre de la pierre. C’est une source située au cœur de la pierre. Et les vidéos que l’on peut trouver sur internet concernant le puits de Zamzam nous montrent que plus on descend profond dans le puits, plus l’eau s’infiltre en abondance par les parois du puits. Et ceci est commun à tous les puits bien sûr.
Cette eau sort donc de la pierre, elle provient d’une source cachée. Sur cette pierre est bâti un symbole. Sur cette pierre naquit une Haqiqa, la Haqiqa de « Et je suis le point / Ana an-noqta. », afin de te mener et de te permettre de parvenir à la Haqiqa de cette science et de cet univers. Nous sommes allés à la Mecque, nous sommes revenus à Bakka, nous avons fait le tawaf autour de la Ka’ba, habillés des habits de sayidina Ibrahim (‘alayhi s-salâm)… car c’est exactement de cette manière qu’il s’habillait. Le vêtement des pèlerins n’est pas quelque chose qui s’est imposé comme cela, par hasard. C’était l’habit de sayidina Ibrahim, car à l’époque il n’y avait pas de coutures comme nous le faisons aujourd’hui. En d’autres termes, c’est comme si nous revenions à l’époque de Ibrahim (‘alayhi s-salâm). Nous nous habillons des mêmes vêtements que les siens, et nous tournons autour de la pierre, jusqu’à arriver à l’angle où naquit sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah). De là, nous invoquons en ces termes : « Seigneur, accorde-nous une hasana ici-bas, et une hasana dans l’au-delà. Et protège-nous du châtiment du feu [5]. » et c’est sayiduna ‘Ali lui-même qui interpréta ce verset et dit que la hasana d’ici-bas était une épouse pieuse… mais il se peut que de cela il faille comprendre que l’épouse ne désigne ici nul autre que ta nafs, celle qui t’aide à comprendre les subtilités de ta religion ! Il ne s’agit que de toi-même, vers toi-même, pour toi-même.
Alors ce tawâf que tu réalises autour de la Ka’ba, tu le réalises en quête de la Haqiqa de ton eau, jusqu’à en faire jaillir l’Esprit… dans l’espoir que peut-être Allâh t’élève vers des mondes nobles et célestes par lesquelles tu comprendras ta Haqiqa primordiale.
Quelle est donc cette science, de quoi s’agit-il ?
Il s’agit de retourner à l’Origine. Et le retour à l’Origine, c’est le retour aux récits (qasas) des prophètes et des messagers, car c’est de cette manière que tu reviendras à la Haqiqa du cheminement spirituel. De là nous comprenons que sur ces 70% d’eau, seuls 2% sont de l’eau douce… autrement dit, seul le ba ( ب ) peut être bu. C’est ce que les soufis ont désigné comme étant le Vin enivrant. Ce Vin de l’esprit, c’est le ba ! Cette réalité flue dans l’ensemble des eaux, et sa quintessence est sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah), qui est la source, ou qui est celui qui naquit sur cette pierre et en saisit la Haqiqa, depuis le début.
Toi de même : cette source flue en toi… cependant, tu n’as jamais travaillé, jamais pratiqué, tu n’as jamais cherché. Au lieu de cela, tu l’as troublée, tu l’as altérée, en y ajoutant des eaux sales et usées. Tu les as introduites dans ton corps, sous forme de boissons gazeuses et autres, pour poursuivre sur le même exemple… et finalement, tu n’es plus apte à boire et à accueillir l’eau pure. Tu es fait d’eau salée, et tu n’as plus aucune part dans cette source originelle.
Zamzam est, ou réalise, ce pour quoi elle est bue… et toi aussi, tu es ou tu réalises ce que tu bois et ce pour quoi tu le bois. Voilà la religion.
Allâh a mis à ta disposition cet univers afin de constituer pour toi un support de méditation, pour réfléchir et comprendre les Hadîth et les versets du Coran. C’est de cette manière que tu pourras comprendre que toutes ces règles, toutes ces lois de la Chari’a… que toi tu n’as de cesse de prendre en dérision… que ce soit la prière, le jeûne, la zakat ou le Hajj… tout cela n’est pas venu par hasard. Tout est bâti sur des récits passés, sur des athar prophétiques, sachant que les prophètes ne se sont pas mis un jour à penser par eux-mêmes et inventer de toute pièce cette Haqiqa !
Plutôt, ils en perçurent les sens au travers d’une révélation (wahiy) de la part d’Allâh ﷻ. Ils nous ont ensuite présenté cette Haqiqa tel qu’ils se devaient de le faire, de sorte qu’il ne nous reste à présent plus qu’à la prendre et suivre leur athar, en méditant sur lui jusqu’à comprendre de la compréhension de celui qui rapporta cette risâla.
Si nous comprenions ces réalités ésotériques, alors notre intellect deviendrait conforme au sien… de la même manière que notre gestuelle et tout ce qui a trait au corps physique se doit d’épouser et de se conformer à son exemple. Et si notre intellect était conforme au sien, nous serions en mesure d’en appréhender la noubouwa et la wilâya… et parallèlement à cela si notre corps était conforme au sien, nous en saisirons le plein suivi de sa risâla. C’est ainsi que les choses fonctionnent.
C’est la raison pour laquelle il ﷺ traça un trait sur la terre et dit : « Voici le chemin d’Allâh : suivez-le donc… » c’est-à-dire que tu dois suivre son athar, sa trace, sur Terre. « …et ne suivez pas les sentiers (qui s’en écartent) [6] » renvoyant ici à la droiture (istiqâma), ou autrement dit : suis le Alif ! Suis le Alif al-mouqaddar, suis cette ébauche (taqdîr) divine ou ce modèle que le Vrai a établi pour toi, à ton époque. Et lis ton livre, dans ta vie d’ici-bas. Et cherche la signification qu’ont les jours que tu passes, depuis l’époque où tu étais un point, ou une cellule dans le ventre de ta mère. Remonte ainsi dans la lignée de tes aïeux. Car pour appréhender cette science, tu te dois de remonter dans la lignée de tes aïeux, jusqu’à Adam (‘alayhi s-salâm), et alors tu atteindras la science des Noms divins : « Et Il enseigna à Adam tous les noms [7]. » C’est de là tu pourras débuter et commencer à plonger dans les sens profonds.
Ceci explique que le maqam de sayidina Adam (‘alayhi s-salâm) soit le premier ciel. Et notre Seigneur ﷻ dit : « lorsque le ciel se fendra et deviendra tel une rose écarlate [8]. »… la toute première personne que sayiduna al-Mustafa ﷺ salua durant son ascension (mi’râj), ce fut effectivement sayiduna Adam (‘alayhi s-salâm), et par là-même les Beaux Noms d’Allâh (asmâ’ Allâh al-husna).
Donc si le ciel de ton intellect premier se fend… tu auras perçu une compréhension première de l’organisation des sept cieux, de ce qui relève du Kursi et du ‘Arch… mais non, toi gardes toujours à ce sujet un nœud, en toi, un blocage, et tu considères que le fait de parler de cela est une forme de chirk. Non, le chirk, c’est plutôt de réfléchir à ce qu’il pouvait y avoir avant que la création ne soit. Quant au fait de méditer sur la création, Allâh ﷻ a rendu cela tout à fait licite. Médite donc sur la création des cieux et de la terre, mais fais-le par le dhikr ! Sans dhikr… alors mange et bois comme le font les bêtes.
[1] Sourate Âlu ‘Imran, verset 19.
[2] Sourate al-Baqara, verset 260.
[3] Sourate an-Nahl, verset 65.
[4] Sourate as-Sajda, versets 7 et 8.
[5] Sourate al-Baqara, verset 201.
[6] D’après ‘Abdallah Ibn Mass’oud (radiAllâhu ‘anhu), le Prophète ﷺ a fait pour nous un trait sur le sol puis il a dit: « Ceci est le chemin d’Allah ».
Puis à sa gauche et à sa droite il a fait des traits et a dit: « Ceci sont les sentiers. Il y a à chacun d’entre eux un Chaytan qui appelle à ce sentier » puis il a récité le verset: -Et voici Mon chemin droit, suivez-le donc…-. [rapporté par Ahmad]
[7] Sourate al-Baqara, verset 31.
[8] Sourate ar-Rahmân, verset 37.