أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله
L’hypocrisie de celui qui ne se satisfait pas de la sentence du waliy
Résumé de l’assise du 12 Octobre 2018 / Jumu’a 2 Safar 1439 [Partie 4] :
Allâh ﷻ dit : « Nous n’avons envoyé de Messager que pour qu’il soit obéi par la permission d’Allâh. Si, après s’être fait du tort à eux-mêmes, ils venaient à toi en implorant le pardon d’Allâh et si le Messager demandait le pardon pour eux, ils trouveraient certes Allâh Très Accueillant au repentir, Miséricordieux.
Mais non!… Par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants tant qu’ils ne t’auront demandé de juger de leurs disputes et qu’ils n’auront éprouvé aucun ressentiment contre ce que tu auras décidé, et qu’ils se soumettent complètement [à ta sentence] [1]. »
Puisque le Seigneur ﷻ a ordonné d’obéir au Messager d’Allâh ﷺ de son vivant, tu te dis que tu te dois de rechercher le Prophète afin qu’il implore pour toi le Pardon d’Allâh… cela n’est évidemment pas correct, puisque le Prophète a rejoint le Compagnon suprême (ar-rafîq al-a’lâ), nous disant : « Je vous ai laissés sur la Voie blanche, dont la nuit ne diffère pas du jour : ne s’en écarte que celui qui est voué à la perdition [2]. » et ce qui valait pour les croyants de son vivant, vaut toujours autant après son départ. Donc de même que la Voie blanche était blanche de son vivant, elle le demeure toujours après son départ, et elle le restera pour l’éternité.
En ce sens, il enjoignit à l’obéissance de ses héritiers après lui ﷺ, ses héritiers que sont les savants pieux établissant la justice dans et par l’application des Lois divines, les détenteurs des clefs de la compréhension de la religion… et non pas ceux qui font aller les Lois selon ce que leur dictent leurs passions et leurs nafs. Ses héritiers ﷺ sont aussi les awliya rendant leurs sentences par révélation inspirée (wahiy ilhâm).
Ainsi, de deux choses l’une : tu te dois d’accepter et te satisfaire des décisions et des jugements rendus par les savants dans les affaires de la religion d’une part, mais également des décisions et des jugements rendus par les awliya. Les savants exercent l’autorité sur les gens du commun, tandis que les awliya exercent l’autorité sur un groupe privilégié d’entre les hommes : ceux à qui Allâh fit grâce et honora de leur proximité (des awliya). Celui donc qui ne se satisfait pas de la sentence des savants, qui éprouve du ressentiment contre l’avis juridique rendu à son encontre, celui-là a en lui une branche ou une des caractéristiques de l’hypocrisie (nifâq).
C’est-à-dire que lorsqu’un savant se conformant au khuluq du Prophète ﷺ rend un avis juridique et produit une fatwa, basée évidemment sur le Coran et la Sunna, sur des textes précis… toi, évidemment, tu recherches une autre interprétation à ces textes afin de trouver une issue qui convienne davantage à tes passions. Alors, nous ne disons pas que tu es à considérer comme un hypocrite, de manière actée et définitive, mais qu’il se trouve en toi une branche l’hypocrisie. Les caractéristiques de l’hypocrisie sont nombreuses. Parmi elles, sayiduna al-Mustafa ﷺ nous dit :
« Il est quatre caractéristiques qui, si elles sont réunies chez une même personne, font de lui un véritable hypocrite, et si l’une de ces caractéristiques se trouve chez une personne, celle-ci a en elle une caractéristique d’entre les caractéristiques de l’hypocrisie jusqu’à ce qu’il la délaisse : lorsqu’on lui confie un dépôt il trahit, lorsqu’il parle il ment, lorsqu’il fait un pacte il ne le respecte pas et lorsqu’il se dispute il est grossier [3]. »
Parmi les caractéristiques des hypocrites, se trouve également donc le fait de ne pas se montrer pleinement satisfait des avis juridiques rendus par le savant dont le cœur est sur le cœur de sayidina al-Mustafa ﷺ. Quant à celui qui n’est pas satisfait du jugement rendu par les awliya, il sort de leur cercle. A peine éprouves-tu du ressentiment contre le jugement du waliy, sois certain que tu n’as dès lors pas un seul atome accepté au sein de son cercle.
Attention, je ne suis pas en train de te dire que cela entre en vigueur à partir du moment où tu te mets à crier ou à tenter de réfuter la sentence donnée. Non, il suffit simplement que tu tombes dans le manque de adab en toi-même, entre toi et ta nafs. Si ta nafs ne se montre pas satisfaite de la sentence du savant, alors sache qu’en toi se trouve une branche de l’hypocrisie et que tu te dois de la soigner au plus vite. Si ta nafs ne se montre pas satisfaite de la sentence du waliy, alors sache que tu n’as absolument aucune part ni aucune place dans le cercle de la wilâya. Ça ne va pas plus loin que cela.
Prends cela comme outil de mesure, et place donc ta nafs dans cette balance afin de te situer. L’insatisfaction vis-à-vis de la sentence du waliy fait sortir l’individu de son cercle et du nid de son éducation spirituelle, pour la simple raison que le jugement du Messager ﷺ et le jugement de ses héritiers n’est autre que le jugement d’Allâh. Oui, le jugement des awliya et le jugement du Messager ﷺ, c’est le jugement d’Allâh ! Et celui qui ne se satisfait pas du jugement d’Allâh, sort du même coup du domaine de la foi (al-Imân).
La foi du serviteur demeurera incomplète, jusqu’à ce qu’il ne trouve plus en lui-même la moindre incommodité vis-à-vis des Lois divines opprimantes (qahriya)… car évidemment, les Lois de beauté (jamâl), tu t’en accommodes fort bien, et il t’est facile de les accepter. Mais ce n’est pas de cela que nous parlons ici : nous parlons de ce qui est lourd pour ta nafs. Donc si tu ne trouves aucune incommodité en toi-même vis-à-vis des Lois divine opprimantes pour ta nafs et ton confort personnel, alors on peut considérer qu’effectivement tu es de ceux qui se soumettent (taslîm) cœurs et âme.
Quoi qu’il arrive, il est nécessaire d’être du nombre des gens du taslîm et se satisfaire de la situation quelle qu’elle soit : pauvreté comme richesse, humiliation ou élévation, largesse ou privation, qabd ou bast, maladie ou santé, et tous les différents états que peuvent apporter les liens découlant de la Capacité divine (qudra), au travers d’un miroir propre aux gens de ton époque… tu te dois donc d’accepter les choses telles qu’elles surviennent. L’individu apprend ainsi à se débarrasser et faire abstraction de toute volonté propre à lui-même, pour s’en remettre entièrement à ce que son Seigneur choisit pour lui. Car de fait, Il est plus Savant de ce qui est bon pour lui, et plus Miséricordieux à son égard que ne le seraient sa mère et son père. C’est Lui qui guide à l’état de droiture (istiqama) sur la Voie. Si tu étais véritablement dans cet état d’acceptation et de remise intérieure, les événements te parvenant ne t’affecteraient en rien. Tant que les choses sont lourdes à encaisser et à supporter, c’est que tu es malade.
[1] Sourate an-Nisâ’, versets 64 et 65.
[2] Sunan ibn Mâjah.
[3] Rapporté par al-Boukhariy.