Le monde n’est qu’au travers de ce que tu perçois de lui

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و على اله و اصحابه أجمعين

Le monde n’est qu’au travers de ce que tu perçois de lui

Résumé de l’assise du 27 Avril 2018 / Jumu’a 10 Cha’ban 1439 [Partie 2] :

Une partie de ce monde apparent, physique et matériel, est dissimulée dans le cerveau (dimâgh) de l’Homme, si l’on considère que cet Homme a une partie apparente et une autre cachée. Car l’Homme est porteur de ce dépôt que le monde matériel fut incapable de supporter. L’être humain est donc porteur du malakoûte et du moulk à la fois. Ce moulk, ou ce monde apparent et palpable… si nous observions l’Homme, nous trouverions qu’il trouve la force d’interagir avec lui dans une partie de son système nerveux (dimâgh). C’est ce cerveau qui lui permet de considérer ces éléments du monde matériel. Par conséquent, en réalité, toutes ces interactions que l’Homme peut avoir avec le monde physique ne sont jamais qu’une partie de son propre système nerveux. Et c’est comme si cette partie du système nerveux constituait le markaz du monde physique. Pas du malakoûte, mais bien uniquement du monde physique, le monde matériel qu’il perçoit par les yeux de sa tête.

Donc y compris le ciel, lorsqu’il lève les yeux et regarde les étoiles… en réalité, il ne voit rien d’autre que cette partie limitée de son propre système nerveux. Il te suffirait de la lui supprimer, et il ne verrait plus rien. Et si tu la lui retournais, c’est comme si tu lui retournais le moulk tout entier.

Comprends donc que l’Homme n’est pas un être banal : ses particularités, ses réalités, il est lui-même incapable de les cerner ! Ce monde qu’il perçoit par les yeux n’est même pas l’entièreté de son système nerveux, mais simplement une partie… car il est incapable de cerner tout le monde créé. Il saisit uniquement ce que son cerveau aura pu percevoir des atomes qui le cernent. Quant à ce qui est caché de ce monde apparent, c’est-à-dire le malakoûte, sa partie toute entière se trouve dans le cœur, et non pas dans le cerveau.

C’est donc comme si l’Homme avait deux intellects : l’un dans le cerveau, l’autre dans le cœur, et de là nous disons que le cœur est le joyau de l’intellect. Ce malakoûte que l’Homme perçoit par la vision intérieure que Allâh ﷻ lui a attribué, il se trouve enfermé dans le cœur, c’est-à-dire dans le joyau de l’être humain. C’est de cette manière que l’Homme est en mesure d’interagir avec le monde de l’inconnaissable (ghayb) et de voyager vers des formes créées relevant, non pas du moulk, mais du malakoûte. Et ce voyage, cette nage effectuée dans le monde subtil du malakoûte, ces interactions avec le ghayb, augmentent la certitude en la religion. Cette Lumière que vous voyez, ces théophanies, ces Prophètes et Messagers… certains voient des versets Coraniques, certains voient des mondes et des créatures dont qu’ils n’auraient jamais pu imaginer l’existence… lorsque tu perçois ces choses par la vue intérieure (basîra), tu t’étonnes, et ta foi ou ta certitude en le domaine de l’inconnaissable (les 6 piliers de la foi) augmente.

Quant à la réalité des réalités, ou ce que l’on désigne sous l’appellation de jabaroûte…
Concernant le malakoûte, tu ne peux pas le déterminer comme étant dans un endroit particulier. Plutôt, le malakoûte est présent avec nous, dans le moulk. Simplement, le moulk voile le malakoûte… de sorte que si tu parvenais à ouvrir le moulk, tu trouverais le malakoûte, et si tu parvenais à ouvrir le malakoûte, tu trouverais alors le jabaroûte… sans jamais bouger de ta place. Le jabaroûte est donc le jabaroûte du malakoûte et du moulk. Et le malakoûte est le malakoûte du moulk. Ceci est rendu accessible par l’ordre (amr) de la Seigneurie, à savoir l’Esprit [1], et c’est par cela que l’on parvient à la certitude (yaqîn) totale… mais ce n’est pas dans le cœur que cela se passe.

Le malakoûte est effectivement perçu par le cœur, conformément au Hadîth Prophétique : « La foi (al-imân) est une Lumière que Allâh projette dans le cœur de son serviteur croyant. » Dans le cœur… pas dans le cerveau (dimâgh), mais bien dans le cœur (qalb). Quant à ce qui est lié à l’Esprit, ou le Secret de l’Esprit, ou ce que nous désignons comme étant les Secrets de la ma’rifa… cela ne peut être perçu par le cœur, ni par le cerveau, ni par les yeux… mais en même temps, c’est perçu par le cœur, par le cerveau, et par les yeux… pourquoi cela ?

Parce que cette réalité n’est pas limitée, tu ne peux pas la confiner ni dans le temps ni dans l’espace. Ceci est parfaitement clair dans le Hadîth du Waliy : « Mon serviteur n’a de cesse de se rapprocher de Moi par des actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. Et lorsque Je l’aime, je deviens… son ouïe… sa vue… sa main… » jusqu’à dire, à la fin du Hadîth « …Je deviens lui. » Mais tant que le serviteur a une existence, cela n’est évidemment pas vérifié et accompli. Si tu prétends donc que cette réalité est confinée à un membre du corps physique, c’est que tu n’en es encore qu’au début du cheminement vers ce qui te fera parvenir et accéder au domaine du malakoûte.

Quant à ce qui relève de l’Ordre (amr) de la Seigneurie, il t’est impossible de prétendre que ce soit visible par le cœur ou par les yeux. Par exemple, concernant le cerveau : l’Homme voit par les yeux de la tête. Et s’il fournit les efforts nécessaires, il peut parvenir à atteindre ce qu’il voit. Par exemple, si l’Homme perçoit avec ses yeux des planètes dans le ciel, il peut tout à fait construire un vaisseau spatial et se rendre jusqu’à elles. C’est la raison pour laquelle l’Homme ne voit que les apparences des choses. Car les planètes et les étoiles ne sont que les apparences de formes physiques, et non pas la Haqiqa de ces formes.

Quand notre Seigneur ﷻ dit par exemple dans sourate al-Wâqi’a : « Non !… Je jure par les positions des étoiles. Et il s’agit vraiment d’un serment solennel, si seulement vous saviez. Et c’est certainement un Coran noble, dans un Livre bien gardé que seuls les purifiés touchent. [2] » Tout homme, quel qu’il soit, n’a en aucun cas la capacité de parvenir et d’atteindre la position (mawqi’) de l’Etoile. C’est impossible. Atteindre l’Etoile, c’est possible… mais sa position, non. Parce qu’au sujet de ce mawqi’, que dit le Seigneur ﷻ ?
« seuls les purifiés le touchent. » La purification renvoie ici à la purification du cœur… purifie donc ton cœur, et tu pourras atteindre le mawqi’ de l’Etoile… si tu fais partie des gens du malakoûte et de l’ouverture de la vision intérieure (basîra).

Cela n’est toutefois pas considéré comme relevant de l’Esprit qui lui-même relève de l’Ordre de la Seigneurie. Non… ce n’est pas parce que tu as atteint le mawqi’ de l’Etoile, et ce n’est pas parce que tu as découvert ce qui s’y trouvait en termes de secrets et de nawâmis, que tu as par là-même saisi la dimension de l’Esprit et de la Seigneurie. Absolument pas ! Tout ceci ne relève que de l’ouverture de la vision intérieure, c’est-à-dire qu’après tout cela, tu demeures toujours limité au domaine du malakoûte que perçoit ton cœur. Ce n’est pas cela qui te permet d’atteindre l’Esprit relevant de l’Ordre Seigneurial, que nous désignons comme étant les réalités des réalités (Haqâ’iq al-Haqâ’iq).

Ce qui est occulté (bâtini) peut être perçu par la vision intérieure (basîra), que nous désignons comme étant l’œil du cœur. Voilà ce qu’a dit le Messager d’Allâh ﷺ : « Craignez la vision clairvoyante (firasa) du croyant, car il voit par la Lumière d’Allâh. » [3]… voir par la Lumière d’Allâh, ce n’est pas voir par l’Esprit d’Allâh. Voir par la Lumière d’Allâh, c’est percevoir les réalités (Haqâ’iq) du monde apparent et manifeste, et parvenir par elles au malakoûte. Quant aux réalités des réalités que recèle l’Esprit et qui ne peuvent être perçues que par le Secret d’Allâh… cette théophanie découlant du Secret ne peut parvenir au cheminant que lorsque celui-ci aura atteint la Science véritable (al-‘ilm al-haqqaniy) au degré correspondant. C’est-à-dire que tu dois être du nombre de ceux qui comprennent le moulk, le comment de sa création, qui réalisent que sa nature est complètement et absolument anéantie… puis tu dois être de ceux qui entrent dans le domaine du malakoûte, qui comprennent les nawâmis de la Seigneurie par lesquels se tient le moulk. Parce que la Haqiqa du moulk, ce sont ses images dans le malakoûte, des images ou des formes apparentes qui sont telles qu’elles sont, non sujettes au changement, et que nul n’est en mesure de modifier à l’exception du Créateur ﷻ… à l’inverse du moulk, que le Créateur a placé entre les mains de l’être humain, lequel a de ce fait la capacité de le modifier à sa guise.

Lorsque l’Homme parvient ainsi à la Science du moulk et du malakoûte, il ne perçoit plus que les fondements, les réalités et ce sur quoi il base sa certitude (yaqîn). Il a alors la capacité de considérer les éléments des deux mondes sans se laisser perturber. Il se trouve ainsi dans le moulk et voit les choses qui le cernent dans ce monde physique… mais en même temps, il se trouve dans le malakoûte dont il perçoit les émanations, et nul ne le perturbe ni ne le détourne de cela, parce qu’il est de ceux qui ont véritablement saisi cette Science, ceux qui ont véritablement réalisé le comment du passage de l’apparence d’une chose vers sa Haqiqa. De ce fait, rien ni personne ne serait en mesure de s’interposer entre lui et cette perception de la Haqiqa.

Quant au bâtin, ou le domaine occulté, il est réparti en différents degrés, aussi bien élevés (‘olwi) que bas et vils (soufli). Et en cela le disciple se trompe souvent : il s’imagine que le malakoûte ne concerne que la partie noble et élevée (‘olwi)… ça, ce n’est pas correct. Car le domaine soufli est elle aussi à considérer comme partie intégrante du malakoûte, et son organisation n’est absolument pas sujette au changement. Par exemple, les six piliers de la foi sont que tu croies en Allâh, en ses anges, en ses Livres, en ses Messagers, en le Jour Dernier, et en ce que la prédestination comprend de bien… et de mal ! Mais toi, tu prêtes foi en le bien, et tu renies le mal. Lorsque tu vois le bien dans le malakoûte, tu te dis que ça y est, tu as atteint la réalisation… et puis lorsque tu vois le Feu, tu vas jusqu’à en renier la Voie de Science par laquelle le Seigneur t’a mené jusqu’à cette manifestation.
Sombre ignorant que tu es !

L’objectif n’est pas ici que tu définisses ton degré spirituel, par cette vision ! Non, toi, tu recherches le dévoilement de ce qui est précieusement occulté. Seulement pour y parvenir, tu te dois d’accepter les choses comme elles sont et telles qu’elles te viennent !

À ce sujet dans la Sunna, il n’y a pas que le Hadîth qui dit que le Paradis a été présenté à sayidina al-Mustafa ﷺ dans le mur face à lui… vas donc lire le Hadîth de l’ascension, le Hadîth de al-Isrâ’ wal-mi’râj !
Sayiduna al-Mustafa ﷺ n’a-t-il pas vu les gens subir le châtiment en Enfer ? A-t-il pour autant renié cela ? A-t-il renié que cela relève du malakoûte ? N’a-t-il considéré comme malakoûte que la partie où il voyait ﷺ les gens jouir des bienfaits du Paradis ?
Non ! À partir du moment où le Messager ﷺ est un Savant, évidemment il sait ce qu’il voit, et c’est sur base de ce Savoir qu’il t’a donné les deux descriptions à la fois. Il te donne une description des degrés souflis, une description des degrés ‘olwis, et une description des degrés intermédiaires entre les deux. Mais toi, non… tu es un ignorant, et tu restes un ignorant, quand bien-même tu aurais reçu des dévoilements. Même une fois dans le degré du malakoûte, tu restes un ignorant. Parce que tu prends toujours ce que tu veux, et tu rejettes ce que tu ne veux pas… tu t’imagines comme cela que tu choisis et que tu as le pouvoir d’influer sur le malakoûte. Ce refus de prendre ce qui ne te plait pas ne fait en réalité que traduire une volonté en toi de demeurer voilé de cette vision et de ce dévoilement… et dès lors, tu n’as rien du tout, aucune science, aucune compréhension.

Quant au bâtin disions-nous, il est réparti en différents degrés, certains élevés (‘olwi) d’autres bas (soufli), et d’autres médians (mutawassit)… et seuls les gens fermement ancrés (râssikhoûn) dans la Science ont réuni l’ensemble de ces degrés. Ils sont ceux qui ont véritablement réalisé le sens de l’entrée dans le domaine du malakoûte. Mais si on considère un par un tous les disciples présents dans cette assemblée, de droite à gauche… pas un seul n’accepte de voir le malakoûte dans sa dimension soufli. Tout le monde ne veut voir que le Paradis… alors que les soufis, que disent-ils ?
« Nous n’adorons Allâh ni pour le Paradis… ni contre l’Enfer ! Nous voulons Allâh pour Allâh ». Claque un peu ça sur ton cœur, et vois ce qu’il en sort !

Non… toi, tu ne veux que le Paradis. C’est d’ailleurs pour ça que tu n’as jamais pu le voir ! Si vraiment tu voulais le Seigneur du Paradis et de l’Enfer, Il te les aurait fait voir, Il t’aurait fait voir des choses extraordinaires… mais toi, tu ne veux que les choses relevant de la Beauté divine (jamâl), et si jamais des choses relevant du monde soufli t’étaient dévoilées, peut-être que tu irais même jusqu’à renier la Tariqa…

Les Savants fermement ancrés dans la Science (râssikhoûn) sont ceux qui sont entrés dans le domaine du bâtin par la Science de la Science, c’est-à-dire par la Science de la Lumière du Créateur ﷻ. Quant aux gens qui ont des prétentions à la Science mais qui en réalité sont des ignorants, ils puisent leur connaissance dans la science de l’ignorance, et ils ne font que puiser dans les forces des ténèbres qui les cernent.

Celui qui parvient à un certain degré de dévoilement (kachf), mais sans se baser sur la Science de la Lumière divine, celui-là se repose sur des causes soufli : du charlatanisme, de la sorcellerie, des actes par lesquels il se rapprocherait des shayâtin, etc. Ceci est bien évidemment illicite, et ces gens puisent dès lors dans les forces ténébreuses, et non dans la Lumière du Créateur ﷻ.
Par leur état d’éloignement et par leur insouciance, ils s’imaginent parfois que c’est cela, la Haqiqa. Ou que c’est cela, la foi : al-Imân. Alors que bien évidemment non…

Quant aux gens des Secrets, ou les gens des réalités des réalités (Haqâ’iq al-Haqâ’iq), leurs degrés sont très élevés, bien au-dessus de ce que nous venons de décrire. Ces gens atteignent la Haqiqa par vision (mouchâhada), par le Secret d’Allâh : à la fois par l’œil de la certitude et par les yeux de sa tête ! C’est-à-dire qu’un tel Homme voit le moulk, et dans le même moment, le voile lui est levé et il perçoit les nawâmis par lesquelles le Créateur fit entrer en existence tout ce moulk. Il voit les choses dans leurs formes originelles dans le malakoûte… et dans une troisième mesure, mais toujours dans le même instant, il efface et anéanti le tout dans le jabaroûte.
Ceux-là sont ceux qui voient par le Secret d’Allâh. Evidemment, ils voient par le jabaroûte, puis descendent vers le malakoûte, pour finir vers le moulk… car ils sont ceux qui se basent sur le Créateur pour considérer la créature, et non pas le contraire.

Parmi les particularités de cette Science ‘olwi, le fait qu’elle ne comprenne que des réalités établies et indéniables. Si par exemple Allâh ﷻ t’accorde un dévoilement et te fait voir l’état d’un Prophète, par exemple au travers de l’un des récits des Prophètes… ce que tu vois alors, tu le vois par l’œil de la certitude (‘aïn al-yaqîn), et non pas par le Secret. C’est par ‘aïn al-yaqîn, c’est-à-dire par la vision des nawâmis du malakoûte.

Cette vision que tu as eue de la Hadra des Prophètes, c’est une vision véritable, c’est la pure Haqiqa, sans ajout ni rejet ni modification. Quand bien même ce que tu aurais vu irait à l’encontre de ce que tu crois être la vérité. Non, c’est plutôt ce que toi tu as vu en apparence dans le moulk qui n’a aucune existence, ni aucune Haqiqa… car la véritable Haqiqa, c’est la Haqiqa du malakoûte.

C’est donc comme si tu réalisais une ascension par le cœur et par l’esprit, jusqu’à l’époque où eut lieu cette histoire, ou bien jusqu’à une époque future si ces faits ne se sont pas encore produits. Car il se peut que la théophanie te fasse revenir dans le passé… ou dans le futur !
C’est là ce que vit et expérimente le disciple, à chaque instant. Et tout ceci relève bien d’un dépassement des lois connues régissant le monde créé, l’Homme étant par nature limité par le temps et l’espace.

Quant à ceux à qui le Seigneur aura accordé une ouverture de la vision intérieure (basîra), ceux-là auront traversé et transcendé la prison spatio-temporelle, réalisant par là-même une ascension spirituelle, un isrâ’ et un mi’râj, un voyage de l’esprit par lequel ils explorèrent les récits du Coran de choses passées ou à venir. Et même si les gens du moulk ont pu réussir à atteindre quelque chose du dépassement des limites spatiales, notamment via les navettes spatiales qui emmènent l’Homme au-delà de ce qui lui est naturellement accessible… la limite et la coercition exercée par le temps reste pour l’Homme du moulk une prison de laquelle ils ne pourront jamais s’affranchir jusqu’au jour du Jugement. Quel que soit le niveau de connaissance qu’ils puissent atteindre, dans les mathématiques, dans la physique, ou dans quelque discipline que ce soit : jamais ils ne seront capables de traverser le temps. Même si un jour ils parvenaient à traverser le lieu et la matière, le temps restera à jamais une limite infranchissable pour eux.

Quant à cette Science, elle te permet de découvrir ce sur quoi ta foi gardait des doutes, malgré toi, conformément à ce qu’il est communément admis dans le domaine de l’apparent (dhâhir). Cette Science te mène donc à la certitude totale et absolue, car tu vois ce que nul œil n’a vu, et tu entends ce que nulle oreille n’a entendu, comme nous en informe sayiduna al-Mustafa ﷺ dans le Hadîth.

« Comment te portes-tu ce matin ô Hâritha ? Il répondit : Je suis devenu un véritable croyant ». À quoi renvoie l’expression « véritable croyant » ?
Cela veut dire que, par l’œil de son cœur, il a réalisé un état de clairvoyance, une vision intérieure, une ouverture spirituelle, une mouchâhada de ce à quoi il prêtait foi par information reçue de l’extérieur, mais qu’il n’avait pas encore personnellement expérimenté. Ce voyage spirituel n’est donc pas simplement sensé te faire découvrir des mondes nouveaux… non ! Il s’agit pour toi de faire augmenter ta foi (Imân). C’est pourquoi sayiduna al-Mustafa ﷺ nous dit : « La foi (al-Imân) est une Lumière que Allâh projette dans le cœur de Son serviteur croyant : elle augmente et diminue en fonction de l’accomplissement d’œuvres pieuses. » Voilà donc le but et la finalité de ces mouchâhadates : augmenter ta certitude (yaqîn) quant à l’existence de choses relevant de l’inconnaissable (ghayb) et dont nous en informèrent le Livre et la Sunna.


[1] Référence au verset : « S’ils te questionnent au sujet de l’Esprit, dis : « L’Esprit relève de l’Ordre (amr) de mon Seigneur. » » [s17.v85]
[2] Sourate al-Wâqi’a, versets 75 à 79.
[3] Rapporté par at-Tirmidhiy.

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