« Le cœur du Coran est Yâ-sîn »

Résumé de l’assise du 05 Février 2016 / Jumu’a 25 Rabî’ al-Thâniy 1437 [Partie 1] :

Sommaire :

Nous revenons à la hadra du lâm al-qabd, ou à la markaziya du hâ’ al-hawiya, ou à la lecture de « huw huw » du nom les réunissant tous et indicateur de l’essence (ism al-jâmi’ al-dâl ‘alâ al-dhât). Le Messager d’Allâh ﷺ dit : « Le cœur du Coran est Yâ-sîn. » [1] et par ailleurs, selon l’attestation de ummunâ ‘Aicha (qu’Allâh l’agrée), le Messager d’Allâh ﷺ était « un Coran qui marche. » De ce fait, il nous apparaît clair que lorsque nous lisons le Coran, nous lisons le comportement ou la manière d’être (al-khuluq) du Messager d’Allâh ﷺ. De même, lorsque nous nous conformons au suivi du Coran, nous nous conformons à la manière d’être du Prophète ﷺ. La mise en pratique du Coran n’est pour nous rien de moins qu’une élévation vers l’exemple prophétique.

Par ailleurs, Allâh ﷻ dit dans sourate al-Tawba : « Certes, il vous est venu un messager de vous-mêmes (min anfusikum) [2]. » c’est-à-dire qu’il vous est venu cette ouverture spirituelle énorme (al-fath al-‘adhîm), ainsi que ce talsam occulté, depuis la dimension ésotérique de l’inconnaissable absolu (hadrat al-ghayb al-mutlaq), la dimension ésotérique de l’exclusivité, qui est en vérité exclusivité (ahadiya), unicité (wahdâniya) et singularité (fardâniya)… elle nous est certes venue, afin de nous ouvrir cette porte, afin d’ôter ce voile entravant nos nafs [3], c’est-à-dire de la dimension égotique du « moi je / ana« , qui est la haqîqa humaine globale. Et au final, comme le dit sayiduna Jibrîl (‘alayhi salâm), tout n’est jamais que de lui, et vers lui ﷺ.

« Certes, il vous est venu un messager de vous-mêmes (min anfusikum). » est un talsam relevant de l’inconnaissable (ghaybiy) et une ouverture spirituelle énorme. C’est une fissure (inchiqâq) totale d’une essence exclusive, qui descendit et par laquelle le cœur fut fendu (inchaqqa), lui révélant par là-même la voie à suivre.

Quant à la fin du verset « min anfusikum », nous avons dit que cela signifiait « de nos dimensions égotiques (anâniya), quoi qu’en vérité cela renvoie à la haqîqa globale de l’humain… car de fait, l’individu ne peut prononcer « ana » avant de connaître la réalité de ce pronom… pas avant de connaître le sens profond du alif, du nûn et du alif (انا). Ne peut véritablement connaître cette haqîqa que celui qui aura connu sa nafs. Et évidemment, celui qui connaît sa nafs, connaît son Seigneur. De ce fait, al-anâniya [4] n’est autre que la haqîqa globale de cet Homme.

Quant à celui qui se sera empressé dans la prononciation de cette parole (ana / moi, je), celui qui l’aura dite avant que n’en soit venu le terme, il aura certes été privé (salb) de ce dont le Vrai ﷻ lui avait fait grâce.

Le Messager d’Allâh ﷺ dit : « Lisez yâ-sîn sur vos morts [5]. »
Il ﷺ nous demanda ainsi de réciter le cœur du Coran sur les morts… Cela dit, en vérité, ceux qui lisent véritablement le cœur du Coran, ce sont les machaykh connaissants (‘ârifîn) d’Allâh. Ils sont les gens du secret ultime et du trésor caché (mutalsam). Quant aux morts… ce sont les esprits de ceux d’entre les hommes dont les apparences du monde qui les entoure les ont détournés de la haqîqa dont lesdites apparences sont issues. Ce sont les hommes qui ont considéré et se sont basés sur les causes, c’est-à-dire sur ces formes concrètes… et ce sont bien des morts, comme en témoigne le verset : « Est-ce que celui qui était mort et que Nous avons ramené à la vie, lui assignant une lumière par laquelle il circule dans les gens… [6] » C’est-à-dire que, clairement, avant que Allâh ﷻ n’octroie la lumière à l’individu, ce dernier est un mort. Et en tant que mort, il est évidemment occupé et submergé par ses passions, ou autrement dit il est constamment occupé par ces formes ou ces apparences du monde créé et relevant du fanâ’.

Al-Mustafa ﷺ nous demanda donc de réciter sourate yâ-sîn sur les morts… c’est-à-dire que, sur ces gens qui seront restés dans leurs considérations des formes du monde créé, nous devons réciter le cœur du Coran, ou autrement dit nous devons faire descendre sur eux la grande ouverture spirituelle (al-fath al-‘adhîm), la fissure (al-inchiqâq) éblouissante, afin que leurs cœurs soient fendus, et qu’Allâh leur octroie une lumière grâce à laquelle ils deviendront vivants, par ce retour au cœur du Coran : yâ-sîn. Voilà, pour celui qui souhaiteras comprendre l’exégèse ésotérique de ceci.

Quant à celui qui se questionnera sur l’exégèse exotérique, alors évidemment : lorsque tu es confronté au fait que quelqu’un soit passé de la demeure éphémère vers la demeure éternelle, récite sur lui la sourate yâ-sîn. Ceci dit, chez les gens d’Allâh, il n’y a ni ne demeure éphémère, ni demeure éternelle… plutôt, il y a un point de départ, un point intermédiaire, et un point d’arrivée. L’individu est en mesure de les réunir tous en un infime laps de temps (lamhi basar), évidemment pour celui à qui Allâh aura accordé une ouverture spirituelle (fath) et un dévoilement, à l’image de sayidina Hâritha (qu’Allâh l’agrée) qui, comme nous l’indique le hadîth, était parfaitement au fait de l’au-delà et qui y circulait à sa guise, bien qu’il soit encore de ce monde.

« Lisez yâ-sîn sur vos morts. » comme nous l’avons dit, ceci s’adresse aux maîtres spirituels qui reçurent cette faculté de lecture du cœur du Coran sur les âmes qui obnubilées par leurs considérations des formes apparentes relevant du néant. Grâce à ces maîtres, les gens sont en mesure de revenir à la réalité synthétique, vers les gens du secret ultime, et vers le trésor sibyllin (al-kanz al-mutalsam). Ce faisant, ils goûtent à la certitude résultante d’une vision perçante et d’une science indéfectible, et ils entrent dans la hadra de yâ-sîn, le cœur du Coran. De ce fait, yâ-sîn est la haqîqa de la dimension spirituelle singulière réunissant la réunion toute entière. Ou dit autrement : « Réunissez-les par cette hadra originelle réunissant ces tombeaux du monde créé. Car c’est d’elles que jaillirent les formes relevant du néant, c’est d’elles qu’apparurent ces apparences matérielles créées. Et enseignez-leur qu’il s’agit-là de la haqîqa-même, cette haqîqa spirituelle occultée, qui n’est autre que le messager venu de la dimension du ghayb absolu… afin que finalement puisse s’ouvrir pour toi cette porte fermée. »

Celui qui ne verra pas le Coran de cette manière… il sera « à l’exemple de l’âne portant des feuillets [7]. » Si tu n’expérimentes pas et si tu ne vis pas cette saveur du Coran, de cette même manière que nous venons de décrire, c’est-à-dire en considérant la parole du Messager d’Allâh ﷺ affirmant que yâ-sîn est le cœur du Coran…
Lorsqu’il dit que c’est le cœur, prends-le tel quel. Ne commence pas par donner une interprétation aux termes. Laisse les choses telles qu’elles sont, car c’est de cette manière qu’elles pourront te révéler leurs subtilités les plus précises et subtiles, qu’elles te donneront le point de vue correct, et qu’elles feront de toi un authentique gnostique. Si en revanche tu as l’habitude de systématiquement interpréter et donner des explications parallèles à tout et pour tout, au gré de tes pensées… sache que ta pensée justement est perpétuellement submergée par la considération des formes et des apparences relevant du néant, qu’elle n’a de cesse d’éloigner de toi ce qui est proche, et que plutôt que de te faire prendre des raccourcis, elle ne fait que rajouter de la distance à ta distance à parcourir initialement. Le Seigneur ﷻ est avec nous, où que nous soyons[8], le problème est que nous, nous sommes dans un état d’éloignement vis-à-vis de lui, de la faute justement de nos pensées et de ce que nous nous imaginons avoir acquis par elles.

Dès lors que le Messager d’Allâh ﷺ dit : « Le cœur du Coran est yâ-sîn », considère que le Coran tout entier est essence (dhât), et que yâ-sîn est le cœur de cette essence. Et dès lors que le Seigneur ﷻ dit : « Est-ce que celui qui était mort et que Nous avons ramené à la vie, lui assignant une lumière par laquelle il circule dans les gens… » yâ-sîn devient cette même lumière originelle qui est le cœur du Coran.

Cela dit, si le Messager d’Allâh ﷺ demande à ce que yâ-sîn soit lue sur les morts… qui sont donc ceux qui sont sensés accomplir cette lecture ?

Ce sont bien sûr les gens de la Vie, ce sont les véritables détenteurs du trésor de la Vie, ceux qui détiennent la lumière exhaustive, les détenteurs d’un soleil duquel ils bénéficièrent personnellement dans un premier temps… à savoir que grâce à ce soleil ils purent connaître leur nafs, et par la connaissance de leur nafs, ils connurent leur Seigneur. C’est à partir de là qu’ils furent effectivement en mesure de porter secours à autrui, d’entre les gens qui demeurent prisonniers de leurs considérations des formes apparentes relevant du néant, pour les mener à la hadra de la réunion primordiale. Si la porte de la muraille[9] venait à s’ouvrir, par l’intervention des gens de la complétude (al-kummal), les connaissants des différents degrés des secrets et connaissants des âmes de ces morts, alors ces derniers accéderaient à la partie intérieure (bâtin), la miséricorde, qui n’est autre que yâ-sîn : la lumière.

Qui sont donc les détenteurs de cette faculté de lire véritablement yâ-sîn sur les morts ?

Ce sont évidemment ceux qui ont connu les différents degrés des morts et des esprits. Car ces morts ont eux aussi des nafs et des esprits. Ceux qui ont donc la connaissance de leurs différents degrés respectifs sont ceux qui sont véritablement en mesure de faire descendre cette lumière, ils sont ceux qui ont la faculté de fendre leurs cœurs. Ils prennent ces cœurs, les lavent à l’eau de zamzam, les embaument et les purifient, jusqu’à ce que, par la permission d’Allâh ﷻ, ils deviennent lumière. Dès lors, après que le cœur de ce disciple eut été cœur, le voilà devenu yâ-sîn.

Quant à celui qui n’aura pas la connaissance de ces différents degrés respectifs, celui qui les dénigrera en les mésestimant, celui qui ne reconnaîtra pas même leur existence…celui-là ne pourra pas connaître la réalité du mouvement (al-haraka) dans l’immobilité (al-sukûn). Son cas est et restera le cas d’un individu sec et figé, dépourvu de tout mouvement (haraka) et de toute connaissance ésotérique (‘irfân).

Par exemple, celui qui a pris le premier degré (le premier secret) … mais qui n’est pas capable d’en parler, ni d’exprimer quoi que ce soit à son sujet, que ce soit sous forme de vers ou même de paroles exprimant les sens profonds… ceci bien sûr parce qu’il est incapable de lier cela aux dimensions des prophètes, des messagers et des awliya, pour la simple raison qu’il n’a absolument rien compris du farq. Plutôt, l’émanation de la réunion (al-jam’) l’a submergé de toutes parts, si bien qu’il fut gagné et demeura dans un état de ravissement (al-jadhb), depuis lequel il ne peut être d’aucun bénéfice ni envers lui-même, ni envers autrui, dans le cadre du cheminement spirituel (al-sulûk). Cela n’est possible que dans le cas de celui qui aura connu les différents degrés, précisément et au cas par cas, jusqu’à faire apparaître la haqîqa de chacun d’entre eux.

La lumière première, qui est la lumière de yâ-sîn, se manifeste ainsi dans la lumière secondaire, qui est l’ensemble des esprits des morts. Afin de comprendre le sens de « lumière sur lumière »… la lumière originelle, qui est la lumière de yâ-sîn, s’est manifestée, par reflet sur le miroir du cœur, dans l’ensemble des esprits de ces morts… et alors de fait « lumière sur lumière ». N’eût été cet effet de reflet, le disciple n’aurait pas pu venir et dire par exemple « j’ai vu la lumière sur le mur, ou sur mon tapis de prière, etc.… » c’est-à-dire en désignant des formes apparentes relevant du néant, car il n’est ici question que du reflet de la lumière originelle sur la lumière de l’esprit du mort et dépourvu de toute existence.

C’est ainsi que ces esprits furent attirés par la lumière de yâ-sîn. Pourquoi cela ?

…Attention, tout ceci, ce sont des secrets ! Ce sont des secrets grâce auxquels tu es sensé comprendre comment fluer dans les sens profonds du Coran… si évidemment tu es du nombre des gens du Coran. Si en revanche ton intérêt réside dans sa lecture, puis dans sa compréhension selon tel ou tel tafsîr exotérique, alors évidemment tout ceci ne te concerne en rien.

Pourquoi répète-t-on ce verset trois fois, à la lecture de Yâ-sîn ?

Disions-nous… nous avons le Coran qui est essence (dhât), et yâ-sîn qui est le cœur du Coran. Et nous avons le cœur du cœur, que nous désignons dans notre voie par le terme de « quintessence » (al-lubb) : et il s’agit de « « salâm » parole d’un Seigneur miséricordieux [10]. » Son talsam originel ressemble au talsam du hâ’ al-hawiya, qui renvoie à la haqîqa de la réunion (al-jam’) … (sidi Shaykh dessina un cercle de son index) avec en son centre le secret de la basmala (sidi Shaykh dessina un triangle) Tel est le talsam de « « salâm » parole d’un Seigneur miséricordieux. »

Si nous comptons les lettres de ce verset… nous obtenons « salâm »3 lettres « parole » 3 lettres « d’un » 2 lettres « Seigneur » 2 lettres « miséricordieux » 4 lettres, soit un total de 14 lettres. Et nous avons un alif muqaddar qui descend pour une division du lâm, ce qui nous donne deux alifs muqaddars. Cependant pour ce qui est du talsam, on ne prend pas en compte la répétition des alifs.  Nous ne comptons donc qu’un seul alif, et le secret de « « salâm » parole d’un Seigneur miséricordieux. » est ainsi le nombre 15.

Alors direz-vous, pourquoi nous penchons-nous sur « « salâm » parole d’un Seigneur miséricordieux. » ?

Pour la simple raison que nous lisons à présent la markaziya du hâ’ al-hawiya, ou le lâm al-qabd, et nous le faisons au travers de différentes formes (suwar). Nous avons ainsi débuté (dans le cours précédent) par la forme (corporelle) du Messager d’Allâh ﷺ, après quoi nous descendons au degré de la prophétie, puis enfin au degré de la wilâya.

Le nombre 15 est par conséquent le nombre de « « salâm » parole d’un Seigneur miséricordieux. » Il s’agit du salâm absolu, sans délimitation (taqyîd) aucune, de la part du compatissant et miséricordieux… et qui est compatissant (ra’ûf) et miséricordieux (rahîm) ?

C’est al-Mustafa ﷺ !

« Certes, il vous est venu un messager de vous-mêmes (min anfusikum), sur qui pèse lourdement les difficultés que vous endurez, débordant de sollicitude envers vous, compatissant et miséricordieux envers les croyants [11]. »

Lorsqu’ainsi l’âme s’appela elle-même, par elle-même (par sa nafs), elle écrivit le talsam de la basmala à l’intérieur du hâ’ al-hawiya. Et lorsque nous parlons du talsam de la basmala à l’intérieur du hâ’ al-hawiya… c’est comme si nous parlions d’une première délimitation (taqyîd) de la basmala.

Au sujet de la basmala, nous retrouvons d’ailleurs dans le hadîth « Toute chose sur laquelle ne fut pas prononcé « bismillâh » est coupée » et selon d’autres versions : « …amputée, sans postérité, etc. » que signifient toutes ces versions ? Cela renvoie au fait que quoi qu’il arrive, la chose ne pourra jamais retourner à la haqîqa. C’est ici qu’apparaît le troisième secret…

Attention ! Celui qui s’éparpille et perd les différents degrés (les secrets)… il ne comprendra plus jamais rien à rien ! Ne va donc pas t’imaginer que le troisième secret se résume à ce que l’on pourrait limiter dans « la prosternation de l’esprit », et voilà terminé… ou que le deuxième secret « c’est le markaz du hâ’ al-hawiya« … Non ! Le secret (al-sirr), ou le degré (al-martaba)… tu dois le travailler dans toute l’étendue de sa haqîqa !

La basmala, c’est l’absolu. C’est l’illimité. Sa toute première délimitation (taqyîd), c’est par le Coran, c’est par le cœur du Coran : yâ-sîn. Apprends ceci, sois attentif ! Et elle fut confinée (quyidat) par « « salâm » parole d’un Seigneur miséricordieux. », conformément au hadîth qui stipule que « Toute chose sur laquelle ne fut pas prononcé « bismillâh » est coupé, amputé, sans postérité… »

Dans le deuxième degré [12], même selon une réalité coupée, amputée… on ne dira pas que la chose n’a aucune existence, mais au contraire qu’elle se trouve dans le cercle de la scission (al-fasl). C’est-à-dire qu’il est tout de même extérieur à ce dont nous parlons.

Cependant dans le troisième secret… la chose n’est plus considérée comme étant dans le cercle de la scission.

Que dira-t-on d’elle alors ?

Dans le troisième secret, nous dirons qu’elle n’a strictement aucune existence. Et c’est à ce moment-là que se révélera pour nous tout le sens de ce hadîth : « Toute chose sur laquelle ne fut pas prononcé « bismillâh » est coupée. » ceci en vertu du troisième degré.

Si nous voulions le comprendre du point de vue du deuxième degré… que devrions-nous dire alors ?

Car de fait, nous ne pourrions considérer la dite chose comme étant coupée, amputée… dans le sens où elle ne serait finalement que pur néant. Non. Nous dirions simplement qu’elle est dépourvue de baraka. Par exemple… si tu manges et si tu bois ton thé à présent sans prononcer « bismillâh« , alors tu ne pourras bénéficier de la baraka latente dans ce thé. Tu n’en tireras aucune vitamine ni aucun nutriment, au contraire, il te causera des douleurs abdominales. Si en revanche tu prononces « bismillâh« , tu l’absorberas par la subtilité de la réunion (al-jam’), en vertu du talsam de la basmala confiné dans le cercle du hâ’ al-hawiya… et alors effectivement ce thé deviendra bénéfique pour ton corps.

A présent du point de vue du troisième secret… ce n’est plus seulement quelque chose de bénéfique. Par le troisième, dans la mesure où tu n’aurais pas prononcé « bismillâh« , ce sera comme si tu ne l’avais simplement jamais bu !

Dans le deuxième, tu l’as bien bu, mais tu n’en as pas tiré profit. Voilà la différence entre le deuxième et le troisième secret. Le deuxième… tu as bu, et tu n’as pas profité. Tu as prié… et tu n’as pas prié. Dans le deuxième, tu as prié… du point de vue apparent, effectivement tu as réalisé les mouvements de la prière. Ou bien tu as fait la hadra… mais sans aucun état de présence (hudûr). Tu essayes, tu essayes… c’est d’ailleurs pour cela que le Shaykh al-‘Alawiy dit : « Celui qui ne trouve pas (l’état de présence), qu’il fasse comme si (juqu’à le trouver) »

Comment ça « qu’il fasse comme si » ? Si tu ne trouves pas cette hadra, cette dimension de présence spirituelle totale, dans le deuxième secret… alors fais comme si, c’est-à-dire efforce-toi d’agir comme si tu l’avais atteint, jusqu’à ce que tu l’atteignes vraiment. Alors, par la baraka du deuxième, tu atteindras le troisième… et ainsi de suite.


C’est-à-dire donc que toi, tu es là, tu accomplis effectivement les actes, les mouvements… mais tu n’as pas goûté la haqîqa de ces actes. Cela ne te donne pour autant pas le droit de couper l’acte en question. Tu te dis alors : « Je n’arrive pas à goûter à cela… alors je ne le fais plus. » Mais bien au contraire ! Reste dedans, persévère, apprends et cherche un moyen de stimuler ta himma [13] pour le faire jusqu’à pouvoir enfin goûter cette haqîqa.

Voilà donc la raison pour laquelle, dans notre tariqa, nous répétons trois fois « « salâm » parole d’un Seigneur miséricordieux. » à la lecture de la sourate yâ-sîn. Il y a des versets que nous répétons 7 fois, d’autres 40 fois… parfois nous le faisons pour ces versets, parfois non. Parfois, l’individu ne le fait que lorsqu’il récite le Coran seul, et lorsqu’il se trouve en assemblée il ne le fait pas, pour ne pas gêner certains… parce que si nous nous mettions à répéter ces versets dans l’assemblée, la pensée de chacun se mettrait à partir dans tous les sens…

Cependant, pour ce qui est de yâ-sîn, nous ne pouvons nous empêcher de répéter ce verset trois fois, tant devant les musulmans du commun que devant les initiés. Il nous est obligatoire, à sa lecture, de répéter ce verset trois fois [14].

Et si nous le répétons trois fois, par le secret de 15… alors ce sera comme si nous l’avions retourné à sa haqîqa, par le troisième secret. 5, plus 5, plus 5… numériquement, la lettre hâ’ vaut 5. Donc trois effacements pour le premier, pour le deuxième et pour le troisième secret. Voilà pourquoi nous répétons ce verset trois fois… afin que l’insouciant (al-ghâfil) se réveille enfin… afin que celui qui a une part dans cette connaissance ésotérique (al-‘irfân) se pose la question : « Pourquoi répéter spécifiquement ce verset, et pas les autres versets de yâ-sîn ? » En cherchant en lui-même, avec conviction et persévérance dans le dhikr, il finira par trouver, et il comprendra que son lien avec « « salâm » parole d’un Seigneur miséricordieux. », c’est la réunion et l’apparition de cette réalité absolue en une dimension limitée de « bismillâh al-rahmân al-rahîm »,dans sa délimitation (taqyîd) première.

Et il s’agit-là du secret de « Pardonne-leur donc et dis « salâm » [15]. » Il ﷺ est l’appeleur (al-dâ’i) à Allâh se basant sur une vision intérieure (basîra), et il appelle les gens à la demeure de paix (dâr al-salâm). Et il ﷺ dit de fait : « Allâhumma Tu es al-salâm, de Toi vient al-salâm, et vers Toi retourne al-salâm. » Le hadîth semble simple… vous le connaissez tous. Mais personne ne connaît sa haqîqa.

« Allâhumma anta al-salâm… » lorsque le Messager d’Allâh ﷺ utilise le pronom « anta« , Tu… cela signifie qu’il y a ici un miroir… et que celui qui parle commence à s’adresser à ce miroir. «  Allâhumma anta al-salâm, wa minka al-salâm… » apparaît ici la haqîqa première « …wa ilayka yarji’u al-salâm. » al-salâm, du point de vue du ghayb absolu, c’est pour l’ouverture de la porte fermée. Le Messager d’Allâh ﷺ dit en effet dans un autre hadith : « Yâ-sîn est pour ce pour quoi elle est lue. [16] » …ceci afin que nous réalisions pleinement le sens de l’invocation : « Allâhumma anta al-salâm, wa minka al-salâm, wa ilayka yarji’u al-salâm. »

C’est-à-dire que ce hadith « Yâ-sîn est pour ce pour quoi elle est lue. », c’est comme s’il donnait une dimension absolue et illimitée (itlâq) à la haqîqa de Yâ-sîn. Et si nous donnons cette dimension absolue et illimitée à la haqîqa du cœur du Coran, c’est alors comme si nous avions considéré l’absolu primordial (al-itlâq al-awwal), pour lequel nous ne connaissons aucune délimitation (taqyîd) de « bismillâh al-rahmân al-rahîm« . C’est la raison pour laquelle le point sous la ligne était et demeure occulté (mabtûn).

Son nom spécifique ﷺ

Allâh ﷻ dit : « Ne considérez pas l’appel du messager fait parmi vous tel que serait un appel que vous vous adresseriez les uns aux autres [17]. » Ne considérez pas qu’il puisse y avoir ici une quelconque équivalence… en disant « non, mais il est aussi Muhammad ibn ‘Abdillâh… » Non.

« Ne considérez pas l’appel du messager fait parmi vous tel que serait un appel que vous vous adresseriez les uns aux autres. » ici apparaît la markaziya du hâ’ al-hawiya, la markaziya de la haqîqa de « bismillâh al-rahmân al-rahîm » comme étant inhérente à lui ﷺ et à nul autre que lui.

Un verset descendit au sujet de ceux qui appellent depuis derrière les appartements (al-hujurât) pour faire leurs demandes et transmettre leurs doléances : « Ceux qui t’appellent à haute voix depuis derrière les appartements (al-hujurât), la majorité d’entre eux ne raisonnent pas. S’ils patientaient jusqu’à ce que tu sortes vers eux, ce serait certainement mieux pour eux [18]. » C’est-à-dire que plutôt, s’ils avaient attendu, s’ils avaient patienté jusqu’à ce que se précise pour eux leur sort… leurs cœurs auraient reçu l’ouverture (inchiqâq), leurs esprits se seraient élevés, et cela leur aurait été largement préférable au fait de l’appeler depuis derrière les appartements.

Et qui sont les gens qui se trouvent derrière les appartements, à notre époque ?

Ce sont ceux qui appellent al-Mustafa ﷺ sans l’avoir vu, sans avoir vu sa lumière, sans avoir vu son nom ni sa lettre… ils l’appellent, de derrière les appartements. Si seulement ils avaient attendu, jusqu’à ce qu’il sorte et se révèle à eux… alors ils auraient été en mesure de lui parler et de lui demander ce qu’ils voulaient.

Les amoureux habités de son désir ardent (al-‘uchchâq) n’ont de cesse de l’appeler par son nom spécifique (ismihi al-khâss) son nom connu ﷺ, qui n’est autre que « Allâhummâ salli ‘alâ sayidina Muhammad, wa ‘alâ âli sayidina Muhammad«  et qui l’évoquent par toutes les formules (adhkâr) possibles, se représentant toutes les formes que pourrait prendre sa beauté dans leurs yeux et dans leurs pensées. Ils n’ont de cesse de se consumer par son amour, matin et soir, de jour comme de nuit, et ce jusqu’à ce que se lève le voile. Tout se précise alors, et les secrets deviennent une évidence. Se perdant dans son incommensurable beauté, ils tombent ébahis dans les sens profonds de sa subtilité et de sa complétude. C’est alors qu’ils se mettent à l’appeler par l’ensemble de tous les noms (asmâ’). Le ciel s’adoucit pour eux, si bien que les noms leur adressent leurs chants, et c’est dans ces douces mélodies qu’ils perçoivent et comprennent leurs sens profonds.

Tels sont ceux qui adressèrent à al-Mustafa ﷺ  la meilleure des prières ! Ils attendirent patiemment, dans le markaz de leur khalwa… ils attendirent sa lumière, afin qu’elle vienne enfin ouvrir et se répandre dans leurs cœurs. Alors, leurs yeux s’emplirent de larmes, leurs langues se mirent en mouvement par son évocation première : l’évocation de son nom spécifique (ismihi al-khâss)... et ils s’éprirent d’amour pour lui, à l’aube et au couchant. Ils demeurèrent éveillés dans la compagnie de son évocation… jusqu’à ce qu’il finisse par combler leurs cœurs. C’est alors qu’ils se mirent à l’évoquer par l’ensemble de toutes les formules (adhkâr) et par l’ensemble de tous les noms (asmâ’). Ils le connurent ainsi au travers de toute chose, et demeurèrent pour eux des formules de prières (salawât) qui leur restèrent propres et personnelles, comme nous les appelons par exemple aujourd’hui « la prière de ibn Machîch », ou bien « la prière de Abul-Hassan al-Châdhiliy »…

Cependant ces cœurs ne s’agitèrent et ne prononcèrent ces prières qu’après que la lumière se soit définitivement ancrée en eux, et que leur soit apparu l’esprit de al-Mustafa ﷺ, de manière évidente et concrète, matin et soir, de sorte qu’ils purent acquérir une compréhension totale des sens de cette prière… cette prière qui ne fut dès lors plus uniquement limitée à la salât al-ibrâhîmiya [19], mais qui devint une prière pour l’ensemble des états spirituels et pour l’ensemble des gens de la maison (ahl al-bayt) de al-Mustafa ﷺ.

Lorsque se manifeste à eux le sens profond de la beauté (al-jamâl), et qu’ils contemplent sa subtilité et sa complétude, ils boivent et s’enivrent, jusqu’à perdre connaissance. Alors, ils prient sur lui, et ils lui transmettent le salâm, depuis la station de l’absolu (maqâm al-itlâq), d’une prière englobant l’ensemble des noms et attributs divins, l’ensemble de ses statuts et de ses théophanies.

Si tu parviens à véritablement goûter « huw huw« , dans une immersion totale dans le hâ’ al-hawiya, et si tu goûtes aux mouvements de cette markaziya, si tu parviens à percevoir comment elle se meut dans le centre de ce sukûn… alors tu auras goûté à la prière, de la part du tout. De ce fait, les noms, les attributs, les actes et les lois, tout ce qui est prononcé et écrit n’est alors plus qu’une prière pour lui.

Quant à toi, depuis le centre de la markaziya, tu t’agites par la prière, une prière absolue (salât itlâq), c’est-à-dire par la contemplation… et dès lors, ne t’apparaît plus ni forme, ni image, ni densité, ni même l’ombre de ta propre personne, puisque tu auras alors été dissout, consumé par la lumière prééternelle et absolue. Alors, effectivement, tu auras atteint la salât al-sukûniya totale sur al-Mustafa ﷺ… d’une prière qui ne pourrait jamais et en aucun cas être comparée à aucune autre prière. Quand bien-même tu te mettais à écrire, rédiger et diffuser cela… tu n’en écrirais rien, et tu n’en diffuserais rien. Car cette prière… ne peut la goûter que celui qui, premièrement, se sera consacré à la prière par son nom spécifique, jusqu’à parvenir à inspirer de cette prière le mouvement de l’immobilité (harakat al-sukûn).

Comment, concrètement ?
Évidemment, par la veillée, par le dhikr nocturne, à l’aube, et au couchant. Alors, si tu es au niveau… par l’abondance de ces prières, ta langue s’agitera par la prière sur lui, à travers les gens de sa maison, les sincères… et de tous ceux d’entre eux que verront tes yeux, et de tous ceux d’entre eux qu’entendront tes oreilles, tu percevra une prière sur le Prophète ﷺ. Jusqu’à ce qu’au final, tu finisses submergé par le jaillissement, dans la dimension absolue (hadrat al-itlâq)… une fois arrivé là, l’individu se retrouve littéralement incapable de prier, par une parole, ni même par un signe (ichâra). Il demeure dans un état d’immobilité (sukûn) totale. Et alors… qui prie, qui prononce ces paroles de prière sur le Prophète ﷺ ?

Ce sont tous ceux par lesquels tu auras prié sur lui ﷺ, qui se mettront à prier sur toi… par le Prophète ﷺ. Tu auras alors effectivement atteint la markaziya du hâ’ al-hawiya.

Donc premièrement, tu commences par son nom spécifique (ismihi al-khâss). Par le mouvement (haraka), tu entres dans la markaziya du hâ’, par la pratique de cette prière jour et nuit. Tu pries sur lui ﷺ jusqu’à ce que s’active en toi le flux spirituel, jusqu’à ce que ta langue se mette à prononcer des prières… non pas des prières que tu as lues dans les livres, ni que tu as entendues de l’un de tes proches et dont tu aurais pris note… mais plutôt, des prières inspirées de l’ardent désir de nuits de veille, qui mirent en mouvement ta langue de manière naturelle et spontanée, et qui lui firent prononcer des prières sur l’élu bien-aimé, des prières formulées par tout ce que virent les yeux et par tout ce qu’entendirent les oreilles, par tout ce que saisirent les mains et par tout ce que foulèrent les pieds… alors, par l’abondance de ces prières, tu comprendras le sens profond de al-Mustafa ﷺ.

Au final, après avoir expérimenté les arts de cette prière sur le bien-aimé ﷺ, tu aboutiras à l’état de sukûn, où tu demeureras, incapable de tout mouvement. Tu seras saisi d’un ravissement total, dans un jaillissement absolu qui ne te laissera plus percevoir ce qui se trouve autour de toi, ni même ta propre personne… et c’est alors que débutera la véritable prière, de sorte que tous ceux par et à travers de qui tu auras prié sur lui, finiront par prier sur toi, par lui ﷺ. De fait, tu auras pleinement réalisé (tahqîq) le verset : « Allâh et ses anges prient sur le Prophète. Ô vous qui avez cru : priez sur lui et adressez-lui les meilleures salutations. » Telle est la véritable prière. Telle est la prière en quête de laquelle on consacre ses nuits entières !

A ceux qui affirment qu’Il est au-delà de ceci… que cela Lui est impossible… etc.

Certes, l’essence (al-dhât) et les attributs (al-sifât) renvoient à Allâh, de même qu’ils renvoient à sayidina Muhammad ﷺ. Il est des gens qui s’imaginent que Allâh est essence (dhât) à part entière et attributs (sifât) à part entière… et que sayiduna Muhammad ﷺ est essence à part entière et attributs à part entière. Or, celui qui s’imagine une telle chose a certes sombré dans l’ignorance et la perdition : il est par là-même privé du tawhîd de l’essence d’Allâh ﷻ, de ses attributs et de ses actes.

Quant à la science des soufis (‘ilm al-qawm) toute entière, elle est relative à la connaissance du tawhîd et est parfaitement conforme à tout ce qu’apporta la parole d’Allâh et les hadîths de al-Mustafa ﷺ. Cette parfaite conformité se vérifie de surcroît par la dimension apparente et claire (dhâhir) du Coran et des hadiths du Messager d’Allâh ﷺ, sans aucune interprétation qui viendrait tordre la parole claire et explicite. Et ceci, (pour les soufis) ne comprend ni considération du divin par analogie (tachbîh), ni considération du divin à travers le corps (tajsîd), ni délimitation (hasr), ni confinement (taqyîd), ni unification du créateur à la créature (ittihâd), ni mélange du créateur à la créature (hulûl)… mais bien au contraire : cette science mène à la réalisation de la transcendance (tanzîh) éternelle, dans la hadra de al-Mustafa ﷺ.

Il ﷻ est donc pour eux, selon cette haqîqa, parfaitement transcendant et au-delà de tout ce qu’on pourrait lui prêter. Et exalté soit Allâh ﷻ que dans l’existence ne soit premier (awwal), dernier (akhir), apparent (dhâhir) et occulté (bâtin) autre que son essence, ses attributs et ses actes.

Allâh ﷻ dit : « Certes, Allâh peut se passer des univers [20]. »

Mais, par quoi est-il « ghaniy » (il peut se passer) des univers ?

Par son essence, par ses attributs, par ses actes et par ses lois (ahkâm). Nul ne lui est associé dans le nom de l’essence, ni dans les noms des attributs, ni dans les noms des actes, et il n’a aucun semblable ni comparable en cela. Au contraire : cette existence toute entière n’a d’autre essence (dhât) que l’essence d’Allâh ﷻ, ni de lois (ahkâm) autres que les lois d’Allâh ﷻ, conformément au verset : « Toute chose est anéantie, excepté Sa face [21]. » autrement dit, de manière on ne peut plus explicité : aucune chose n’a d’existence, à l’exception de la face d’Allâh ﷻ.

Étant donc l’existence pour toute chose, et du fait que toute chose est néant dans son existence, la chose ne peut avoir aucun statut (hukm) substantiel à elle-même, mais plutôt tout ce qui est, revient à lui ﷻ.

Allâh ﷻ dit en effet : « c’est à Lui que revient le fait d’établir un statut (lahu l-hukm), et c’est à Lui que vous retournez. » Nous retournons à lui dans la mesure où celui pour qui la haqîqa aura été dévoilée, aura par là-même réalisé et accompli ce retour. Quant à celui qui n’a pas expérimenté ce dévoilement, le temps employé du verset prend (en arabe[22]) un sens renvoyant à une réalité future, pour l’individu. Ce dernier dit alors : lorsque je mourrai, puis que je reviendrai à la vie, puis serai amené au grand rassemblement… alors se réalisera pour moi le « retour » dont fait état le verset précité. En revanche, pour celui qui aura reçu le dévoilement de cette réalité : c’est ici-bas qu’il aura connu la mort, qu’il aura été ressuscité, mené au rassemblement, rendu compte de ses actes et connu la haqîqa de son cheminement, et de où il mettait les pieds. Malgré cela, il demeurera bien évidemment dans l’observance du bon comportement (adab).

Si tu comprends et réalises cela, alors tu constateras qu’il ne peut y avoir deux essences dans l’existence, ni deux exclusivités… mais bien une seule et unique essence (dhât), et une seule et unique haqîqa. Elle est établie par de multiples noms et attributs différents. Allâh ﷻ dit : « A Lui le hukm [23] » et à nul autre que lui. Ceci vient appuyer le sens profond de « Il est le premier et le dernier, l’apparent et l’occulté. » Où te situes-tu donc, ô homme ?
Si tu crois en le Coran, le Coran te dit explicitement que le hukm lui revient en exclusivité. A lui le hukm, et à nul autre que lui.

C’est la raison pour laquelle tu constateras que le disciple qui est entré en khalwa, puis qui a pris la fuite… c’est quelqu’un qui n’a pas compris et qui n’a pas cru en le Coran. Plutôt, il a associé sa propre nafs au Coran. La parole du Seigneur est pourtant parfaitement claire : laisse-la telle qu’elle, sans en modifier quoi que ce soit. Allâh ﷻ dit « Il est le premier et le dernier, l’apparent et l’occulté [24]. » et « A Lui le hukm » et « Certes, Allâh peut se passer des univers [25]. »… les versets allant en ce sens sont tellement nombreux que nous n’aurions pas assez de toute la nuit pour tous les énumérer.

Si tu dis « le premier », c’est lui le premier (al-awwal). Si tu dis « le dernier », c’est lui le dernier (al-akhir). Si tu dis « l’apparent », c’est lui l’apparent (al-dhâhir). Et si tu dis « l’occulté », c’est lui l’occulté (al-bâtin). Mais toi… où es-tu, par rapport à cela ?

Si cette tariqa et son enseignement te plaisent bien… sache que tu es le bienvenu.
Si au contraire cela te déplaît… alors dis-nous qui tu es ? Nous, on n’en sait rien… explique nous : qui es-tu ? Si tu réponds « moi / ana« … mais qui es-tu, toi ?

C’est la raison pour laquelle on n’accède pas au nom divin par le alif [26]. Si tu y accédais par le alif… tu tomberais inévitablement dans « ana [27]« . En revanche, si tu entres par le hâ’, alors tu tombes sur « huwa [28]« . Et évidemment, « huwa » vaut mieux pour toi que « ana« . Car si tu devais t’exprimer et dire qui est le premier (al-awwal), tu dirais simplement : huwa. Et si tu devais dire qui est le dernier (al-akhir), tu dirais également huwa. Ta réponse serait alors parfaitement véridique.

Si en revanche tu commençais la lecture du nom divin par le alif… alors inévitablement, tu lui associerais ta propre nafs.

Découvrant donc que tu n’as aucune existence, tu ne l’acceptes pas, et tu deviens dès lors du nombre des gens désignés par le verset : « Ils nièrent injustement et orgueilleusement, bien que leurs nafs aient la certitude (de ce que ce fut la vérité). Regarde donc quelle fut la fin des corrupteurs [29]. »

A partir de là : où est donc ta foi (imân) en le Coran et en le hadîth du bien-aimé ﷺ  ?

Crains Allâh, et soumets-toi à ce dont il nous informé à propos de lui-même ainsi que de son Prophète ﷺ. Et prends garde de ne surtout pas t’imaginer être en mesure de réaliser le tawhîd d’Allâh au travers de preuves que tu appréhenderais par la raison.

Tu n’as en vérité aucune capacité à saisir les lumières divines, dis plutôt comme il fut dit avant toi : « Allâhumma accorde-moi la foi des personnes âgées. » Cela vaudra bien mieux pour toi qu’un voyage par la pensée et l’intellect, tous deux vides et infondés, et qui ne te mèneront in fine qu’à l’associationnisme caché (al-chirk al-khafiy)… quoi que ton chirk soit en vérité parfaitement claire et évident, aussi éclatant même que le soleil au milieu du ciel !

Cesse de prétendre considérer le divin par la transcendance (tanzîh), et cesse de prétendre réaliser son unicité (tawhîd)… tant que par ailleurs tu affirmes que « Il transcende et est au-delà (munazzah) de ceci et de cela… » ça, c’est le genre de choses sur lesquelles les savants aiment à se prononcer : « Il transcende ceci… et cela lui est strictement impossible… » Allâh ﷻ dit : «  Dis : « Souhaitez-vous que Nous vous informions des plus grands perdants en œuvres ? Ceux dont l’évolution n’est qu’égarement, dans la vie d’ici-bas, malgré qu’ils considèrent agir de la meilleure des manières. »[30] »

Tu dois plutôt considérer sa parole ﷻ : « et il n’associe personne à Son commandement (hukm). [31] » dès lors, comment te permettrais-tu de t’avancer sur de tels sujets et d’affirmer qu’il lui est impossible ceci, et qu’il est au-delà d’être concerné par cela…etc.

En ce qui concerne le statut (al-hukm), la nature première (al-awwaliya) se distingue de la nature dernière (al-akhiriya), et la nature apparente (al-dhâhiriya) se distingue de la nature occultée (al-bâtiniya)… et le hukm [32] du nom le serviteur (al-‘abd) est bien distinct du hukm du nom le seigneur (al-rabb). Mais ici, nous parlons bien de hukm ! Car oui, les différents degrés sont nécessaires, dans le cheminement spirituel !

Cependant, du point de vue du secret de l’essence (sirr al-dhât)… vous savez. Vous êtes tous connaissants (‘ârifîn). Vous tous qui êtes entrés en khalwa, vous en êtres sortis connaissants. Vous avez rendu fous les gens, par le hâ’ al-hawiya. Quoi qu’ils puissent vous dire, vous leur répondez que non, les choses ne sont pas comme ils le disent. Ceci parce que votre considération est une considération de l’essence (al-dhât). Quant à la considération du statut (al-hukm)… vous en êtes éloignés, très très éloignés ! Parce que le mouvement (al-haraka) dans ce qui relève du hukm implique la considération de soixante-dix degrés distincts. Alors ne viens pas dire « Ca y est, j’ai le premier secret, j’ai passé le cap… » Non ! Ceci concerne l’essence. Mais que dis-tu des actes (al-af’âl), que dis-tu des attributs (al-sifât), et que dis-tu des statuts [33] (al-ahkâm) ?

Tu as l’essence (al-dhât)… mais malgré tout pour toi : « Ceci est impossible… ceci est possible… » Tu n’as donc rien du tout. Tu ne peux comprendre cela que dans la mesure où tu aurais les différents degrés (al-marâtib) [34]… et alors effectivement, tu auras atteint le tawhîd tel qu’il s’est unifié (wahhada) lui-même par lui-même ﷻ.

L’essence est son essence, et les statuts sont ses statuts. Tout hukm retourne à lui, de même que tout nom. Quant à la transcendance (al-tanzîh), chez les gens de la haqîqa, elle consiste en le fait de ne lui associer autre que lui-même. Al-tanzîh, c’est précisément de ne considérer et de ne voir nul autre que lui ﷻ. Al-tanzîh, c’est même de ne pas établir (tahkum) sur toi-même que tu le vois, la vérité étant que l’existence d’Allâh est une haqîqa absolue, globale et englobant en son sein l’ensemble de tous les noms, de tout ce qui peut être considéré, ainsi que de toutes les expressions possibles.

Implorer la protection d’Allâh contre Sa proximité

Nous revenons à la prière sur le Prophète ﷺ… nous avons dans un premier temps évoqué la prière sur lui ﷺ par son nom spécifique (ismihi al-khâss). Puis nous avons évoqué la prière de l’ensemble de tout ce sur quoi le regard se sera posé, et de tout ce dont les oreilles auront perçu un son, car dès lors, tu auras pleinement réalisé (tahqîq) l’extinction dans la markaziya du hâ’ al-hawiya, si bien que, n’attribuant plus aucune existence ni à ta propre personne, ni à qui que ce soit autour de toi, la vague de grâce divine te submergea, à tel point que, comme nous l’avons dit, te fut adressée la prière sur le Prophète ﷺ, de la part de tous ceux qui t’entourent. C’est alors qu’effectivement tu as débuté dans la connaissance de la transcendance (al-tanzîh), car tu as perdu toute considération de dualité, et tu n’es plus resté que dans celle de l’unicité (al-wahdâniya).

En revanche, tant que tu n’as pas atteint cette station (maqâm) : tu n’as aucune part dans le tawhîd ! Pour la simple raison que tu dis « Je vois »… Oui, car dès lors que tu dis une telle chose, cela implique nécessairement l’existence d’un contemplant et d’un contemplé. Si tu dis « Je vois la lumière », cela veut bien dire que tu te confères à toi même une existence, et à la lumière une existence. Vous êtes donc deux… or le Seigneur est unique, et il ne tolère d’existence de quoi que ce soit en plus de la sienne.

C’est la raison pour laquelle nous recherchons la protection d’Allâh contre la proximité (al-qurb), de la même manière que nous recherchons sa protection contre l’éloignement (al-bu’d). Car de fait, la proximité, quelle qu’elle soit, implique la dualité. La proximité implique un contemplant et un contemplé. La proximité n’est donc pas acceptable pour toi, dans le cadre du tawhîd de l’essence. Pour le tawhîd de l’essence, je t’ai donné une manière simple d’y parvenir, par la salât al-ibrahîmiya, ou par la markaziya du hâ’ al-hawiya, par le secret du secret (sirr al-sirr)… de sorte qu’il ne te reste plus qu’à te consacrer à la prière sur lui ﷺ, par son nom spécifique.

Et quel est son nom spécifique (ismuhu al-khâs) ?

C’est celui que je t’ai transmis, c’est le nom que je t’ai donné, pour pratiquer le dhikr : le nom divin « Allâh ». De ce fait, dès lors que tu auras commencé dans la pratique du dhikr… ne viens plus jamais me contredire, ni débattre avec moi. Quelle que soit ta manière de faire devant moi… je ne te vois que petit et insignifiant, totalement effacé. Tu n’es même pas encore parvenu à une véritable markaziya depuis laquelle tu serais en mesure de prier sur lui ﷺ par l’ensemble des prières !

Et quel est cet état depuis lequel tu te mettrais à prier sur lui par l’ensemble de toutes les prières ?

C’est l’état d’aptitude à élucider le Coran. Car nous avons commencé par évoquer le fait que le Coran, c’était sa ﷺ manière d’être (khuluq). Si tu es donc parvenu à élucider le Coran, cela signifie que tu auras par là-même prié sur lui ﷺ par ses actes, par ses noms et par ses attributs.

Seulement toi, où es-tu du Coran ? Le Coran est ici… quant à toi, tu es là-bas…

Tu n’as donc pas de part dans cette prière.

Si tu parvenais à cela, et si tu réalisais la prière sur lui ﷺ par le Coran… alors le Coran prierait, par lui, sur toi. Tu connaîtrais dès lors la haqîqa de la basmala, tu saisirais le tawhîd de l’essence, et tu aurais la connaissance du sens de « Yâ-sîn est le cœur du Coran. »

Cette petite mise au point est un rappel simple, et il vaut mieux cela que de laisser tes pensées se perdre au loin… et que au final, plutôt que de fuir l’associationnisme (al-chirk), tu finisses en réalité par sombrer dans l’apostasie et la croyance que le Créateur se serait mélangé ou unifié à sa créature.

L’essence (al-dhât) d’Allâh n’est pas sectionnable en parties distinctes les unes des autres. Elle n’est donc pas plus parfaite dans une chose que dans une autre… plutôt, aucune chose n’est avec elle, car « Toute chose est anéantie [35]. » tandis qu’elle est telle que « aucune chose ne lui ressemble [36]. »

La distinction (al-farq) dans la complétude (al-kamâl) par les noms, est conforme à ce qu’il ﷺ réalisa de la complétude par les noms dans une dimension absolue, son tout étant replié en son nom ultime par excellence, réunissant l’ensemble de toutes les faces et de toutes les spécificités de la dite complétude.

…avec tout ceci… si tu n’as toujours pas compris le sens du nom divin ultime… Par Allâh Tout-puissant et Exalté, te mettre la corde au cou, te pendre et mourir te serait préférable ! Le nom d’Allâh ultime, ce n’est pas alif, deux lâm et hâ’. Non. Si telle est ta compréhension, alors tu es complètement ignare. Si le nom divin est ainsi… et si l’essence d’Allâh n’est pas sectionnable en parties… et si nous, nous lisons ce nom, d’abord par le hâ’ isolé, puis par le lâm isolé, puis par le lâm isolé, puis par le alif isolé… puis nous les réunissons, puis nous les séparons… et puis nous disons que chacun comprend sept lectures… Mais, peut-on donc diviser le nom ultime par excellence « Allâh » en autant de portions ?

Non, il n’est pas sectionnable. Et ici, si tu viens dire qu’il est le point… Va-t’en ! Va, et meurs ! Honte à toi !
Cette parole, c’est la parole de ‘Ali (karramAllâhu wajhah), et ‘Ali n’est pas l’essence du Vrai ! L’essence du Vrai est telle que « aucune chose ne lui ressemble », or ‘Ali (karramAllâhu wajhah) s’est marié et a eu des enfants.

« Malheur à toi si tu venais à aimer quiconque avant ou après lui ﷺ ! »

Résumé de l’assise du 05 Février 2016 / Jumu’a 25 Rabî’ al-Thâniy 1437 [Partie 6] :

Il ﷺ devint donc, de par sa nature comprenant l’exclusivité absolue (al-ahadiya al-mutlaqa), tel que depuis sa dimension inconnaissable (ghaybihi) vers sa dimension connue (chahâdatihi) descendirent ses propres théophanies. Et depuis sa nafs vers sa nafs, par ses noms et ses états, se réalise sa prière. Il est ainsi le prieur exclusif, depuis sa dimension inconnaissable absolue, par la complétude de son essence et de ses noms sur sa nafs. C’est de fait à lui que revient la perfection du commencement (al-bad’) et de la conclusion (al-khitâm), sur lui prière et salutations, et il nous fit savoir en ce sens de manière claire et limpide qu’il était à la fois le premier et le sceau des prophètes.

C’est la raison pour laquelle sa noblesse et sa grandeur sont et demeurent ce qui puisse exister de plus sublime. Il est le plus élevé en terme de maître (siyâdah), il est le plus élevé sur le plan de la prophétie, et il est le plus élevé en tant que messager. Malheur donc à toi si tu venais à aimer qui que ce soit avant lui ! Et malheur à toi si tu venais à aimer quoi que ce soit après lui !

Plutôt… toute personne que tu aimes, tu ne dois l’aimer que par lui ﷺ. Par lui, donc ni avant lui, ni après lui. Car il est le premier, par la prophétie, et il est le sceau, par la prophétie… tu ne dois donc considérer ceux qui t’ont précédé, parmi les différents prophètes, qu’au travers du prisme de celui qui les précéda tous. Conforme-toi à la charî’a par l’amour du Prophèteﷺ, après quoi effectivement tu pourras dire que tu aimes Adam, ou Yûsuf ou Mûsâ… et si tu considères ceux qui vinrent après les prophètes, comme c’est par exemple de plus en plus répandu en cette époque de fin des temps, avec tout le monde qui parle à tort et à travers… si tu dis par exemple que tu aimes sayiduna al-Mahdi al-muntadhar (le Mahdi attendu)… alors prends garde, et malheur à toi si tu ne considérais pas les choses telles qu’elles doivent l’être ! Car tu ne devras l’aimer que par amour pour le Prophète ﷺ !

Si en revanche ton cœur glisse et si tes sentiments s’embourbent dans son amour… alors questionne ton cœur, et demande-toi qui est celui dont l’amour y prévaut. Si l’amour du Prophète ﷺ prévaut sur celui de qui que ce soit d’autre, et si tu es détenteur de haqîqa dans cet amour que tu as du Prophète ﷺ, alors les noms prieront sur toi, les actes prieront sur toi… et pour résumer : le Coran priera sur toi.

En revanche, si tu n’as pas atteint ce degré… alors ton amour pour le Prophète ﷺ est frelaté [37]. Tu dois donc travailler à la purification de ta nafs, par ce cheminement, jusqu’à compter véritablement parmi les amoureux du Prophète ﷺ.

L’amour du Prophète ﷺ ne vient que par l’amour d’Allâh. Cela signifie qu’au commencement, tu dois rechercher l’amour d’Allâh… jusqu’à t’y effacer et y disparaître. C’est alors que, par amour d’Allâh, tu aimeras le Messager d’Allâh ﷺ. Et par amour du Messager d’Allâh ﷺ, tu aimeras l’Arbre béni.

Cependant toi… si tu as un manquement dans l’amour du Messager d’Allâh ﷺ, ou un manquement dans l’amour du Seigneur… mais que tu viens et tu prétends aimer ahl al-bayt : tu mens ! Et ceci vaut y compris si tu es toi-même du nombre de ahl al-bayt ! Tu mens !

Si véritablement tu aimais ahl al-bayt, ta manière d’être (khuluq) serait conforme à la manière d’être de al-Mustafa ﷺ. Or ta manière d’être n’est de toute évidence pas celle de al-Mustafa ﷺ… alors comment peux-tu prétendre aimer ses descendants (al-churafa) ?

Considère ce que faisait le Messager d’Allâh ﷺ, et compare-le avec ce que tu fais toi. Si ce que tu fais est conforme à son exemple, alors viens et nous pourrons parler de l’amour de l’Arbre béni. Mais si tu viens me dire que tu aimes ahl al-bayt, ou que tu aimes les awliya d’Allâh… alors qu’il y a d’une part les actes du Prophète ﷺ, et d’autre part (très loin) il y a tes actes à toi… c’est bien le signe que tu n’as pas véritablement l’amour du Messager d’Allâh ﷺ. Or, tu ne peux pas aimer ahl al-bayt si tu n’aimes pas en premier lieu le Prophète ﷺ. Et l’amour du Prophète ﷺ ne pourra te toucher que par l’amour d’Allâh.

Dans l’ordre donc : tu dois aimer Allâh, puis le Messager d’Allâh ﷺ, et c’est après seulement que tu pourras ramener l’amour de l’Arbre béni, qui sont ahl al-bayt par lien du sang et de l’esprit. Alors effectivement, tu deviendras « Lumière sur lumière, Allâh guide vers Sa lumière qui Il veut [38]. »

Quant à ta prétention à l’amour de ahl al-bayt, alors que ton amour pour le Prophète ﷺ est défaillant… ou ta prétention à l’amour du Prophète ﷺ alors que ton amour pour Allâh est défaillant… non, ce n’est pas possible.

Et qui détient la réponse à toutes ces questions ?

Chacun a la réponse à cela, en lui-même. Chacun doit s’asseoir face à sa qibla et faire une mise-au-point avec lui-même. Quelle part occupe dans son cœur l’amour de son Seigneur. Et quelle place occupe dans son cœur l’amour du Messager d’Allâh ﷺ. Et quelle place occupe dans son cœur l’amour de ahl al-bayt.


[1] Hadîth entier : selon Anas, le Prophète ﷺ dit : « Toute chose a un cœur, et le cœur du Coran est Yâ-sîn. Celui qui récite Yâ-sîn, Allâh lui inscrit pour cette récitation la récitation du Coran dix fois. » [Sunan al-Tirmidhiy].
[2] Sourate al-Tawba, verset 128.
[3] Référence au verset : « min anfusikum« .
[4] Al-anâniya : que l’on a traduit par la dimension égotique, littéralement : ce qui est relatif au « ana« .
[5] Sahîh ibn Hibbân.
[6] Sourate al-An’âm, verset 122.
[7] « Ceux qui ont été chargés de la Thora mais ne l’ont pas mise en pratique sont à l’exemple de l’âne portant des feuillets. » [s62.v5]
[8] « et Il est avec vous, où que vous soyez » [s57.v4]
[9] Référence au verset : « C’est alors que sera dressée entre eux une muraille ayant une porte dont l’intérieur recèle la miséricorde et dont la face apparente présente le châtiment. » [s57.v13]
[10] Sourate Yâ-sîn, verset 58.
[11] Sourate al-Tawba, verset 128.
[12] Dans le deuxième secret
[13] Himma : motivation spirituelle.
[14] A cette époque, lorsque nous lisions les sourates en groupe à la zawiya, nous ne répétions trois fois que ce verset de sourate Yâ-sîn. Les autres répétitions ne sont apparues que plus tard.
[15] Sourate al-Zukhruf, verset 89.
[16] Rapporté par al-Harawiy dans al-masnû’ et al-‘Ajlûniy dans kachf al-khafâ’.
[17] Sourate al-Nûr, verset 63.
[18] Sourate al-Hujurât versets 4 et 5.
[19] Al-salât al-ibrâhîmiya :  Allâhummâ salli ‘alâ sayidina Muhammad, wa ‘alâ âli sayidina Muhammad.
[20] Sourate al-‘Ankabût, verset 6.
[21] Sourate al-Qasas, verset 88.
[22] En arabe, il n’existe pas à proprement parler de temps futur : c’est le contexte qui permet de déterminer si le verbe est présent ou à venir.
[23] Hukm : action de gouverner, de diriger, d’administrer. Décision, jugement. Ceci avec un caractère total et définitif.
[24] Sourate al-Hadîd, verset 3.
[25] Sourate al-‘Ankabût, verset 6.
[26] En arabe, ana (moi, je) commence par un alif :  أنا 
[27] Car en arabe, le mot ana (le pronom « je ») commence par un alif.
[28] Huwa : le pronom « il ».
[29] Sourate al-Naml, verset 14.
[30] Sourate al-Kahf, versets 104 et 105.
[31] Sourate al-Kahf, verset 26.
[32] Ici le sens voulu par le terme « hukm » est évidemment différent de celui définit précédemment. On parlera plutôt ici de ce qui renverrait à un statut, à un état.
[33] Ou des lois.
[34] Les secrets de la lecture du nom Allâh au-delà du premier secret.
[35] Sourate al-Qasas, verset 88.
[36] Sourate al-Chûra, verset 11.
[37] Frelaté : qui n’est pas pur, pas naturel.
[38] Sourate al-Nûr, verset 35.

Suivez-nous sur les réseaux

Dernières publications

Les livres du Shaykh