أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله
Cheminer : apprendre à vider son cœur
Résumé de l’assise du 26 Octobre 2018 / Jumu’a 16 Safar 1439 [Partie 3] :
Le dhikr d’Allâh avec le cœur, c’est l’épée du cheminant… et c’est ici que tu connais la réalité de ta nafs. Si dans les assises de dhikr tu as l’habitude de sortir ton téléphone et de te mettre à chatter sur les réseaux sociaux… tu parles avec untel, de temps en temps ça sonne alors tu sors pour répondre… parce que tu n’es même pas capable de mettre ton téléphone en silencieux : alors tu sais sans l’ombre d’un doute que tu es un insouciant (ghafil), quand bien même tu aurais atteint ce que tu as atteint au travers du dhikr.
Tu entends dans les Hadîth que les assises de dhikr sont cernées par les anges… cernées par les anges, pas par facebook ! Tu crois que les anges vont te cerner toi ainsi que tous ceux avec qui tu es connecté ? c’est bien sûr impossible. Les anges ne cernent que les assises de dhikr. Donc si tu prends part à une assise de dhikr et que tu te conforme à la bienséance (adab) requise, alors tu prends la récompense de cette assise et le fruit pour lequel les pratiquants du dhikr se sont réunis. Et si ça t’est égal, si tu n’as que faire de cela… et bien sache que de même les anges n’ont que faire de toi. Comme tu fais, on te fera.
Disions-nous, le dhikr d’Allâh pratiqué avec le cœur est l’épée des aspirants, une épée à l’aide de laquelle ils combattent leurs ennemis. Si quelqu’un t’énerve, s’il fait preuve d’injustice à ton égard… fais du dhikr. Dis ne serait-ce que « Hasbouna Allâh wa ni’ma l-wakil », en te concentrant sur la Lumière et sur le Secret du Créateur, et tu le combattras dans l’instant même. Tu le combattras, et tu le vaincras, sans aucune force. Parce que la force vient d’Allâh ﷻ. Les véritables aspirants combattent donc leurs ennemis par le dhikr, et par le dhikr ils repoussent tout ce qui les menace.
Lorsque l’épreuve s’abat sur le serviteur, si son cœur se vide de toute considération autre que celle d’Allâh ﷻ, alors il débarrasse de son chemin absolument tout ce qu’il déteste. Il faut pour cela uniquement vider son cœur de toute aspiration à autre que la Présence divine. Et ici tu comprends pourquoi tes invocations ne sont pas exaucées, pourquoi tu as l’impression de faire du dhikr sans en recevoir les fruits : c’est parce que tu ne te consacres au dhikr que par la langue, quant à toi tu demeures dans l’insouciance. Si tu étais en état de Présence, il te suffirait de dire « Allâh », et Il exaucerait tout ce à quoi tu aspires, tout ce qui préoccupe ton cœur.
Pourquoi ?
Simplement parce que tu as su vider tout ton sac, pour le remplir exclusivement du Nom de ton Seigneur. Donc en réalité, tout ce qu’on pratique dans cette Tariqa, toutes ces heures de dhikr, la khalwa, etc… c’est pour t’enseigner une seule chose : comment vider ton cœur de tout autre que Allâh.
Quant à l’exaucement du Seigneur, cela se fait en le temps d’un clin d’œil à peine. Le dévoilement (kachf) se fait en un clin d’œil… tout se fait en un clin d’œil.
Seulement, comment parvenir à cela ?
Il faut te consacrer au suivi conforme, aux efforts constants dans la Voie, à la contradiction de cette nafs qui est la tienne, jusqu’à ce que ton for-intérieur soit purifié. Et c’est cela qui est vraiment difficile pour le disciple.
Pourquoi est-ce si difficile pour lui ?
Parce qu’il est rempli d’insouciance, parce qu’il est perpétuellement repu de passions viles et charnelles.
Il en est cependant que le Seigneur a privilégiés, et pour lesquels le chemin est facilité : très vite, ils franchissent les étapes. C’est ce qui explique que certains avancent plus vite que d’autres, en fonction de la capacité que chacun a de se détourner des penchants naturels de la nafs. C’est ainsi que la personne sincère et ne désirant nul autre que Allâh ﷻ prend en un instant ce qu’un autre prendra en 20 années. Lorsque Allâh ﷻ veut un bienfait pour Son serviteur, Son don et Sa grâce peuvent lui être donnés dans l’instant même.
Si le serviteur évoque Allâh réellement, d’un dhikr total impliquant un état d’immersion totale en Celui qui est invoqué… quel va être son état ?
Il va être comme s’il avait tout oublié, comme s’il avait fait abstraction et s’était effacé vis-à-vis de toute chose… de sorte que Allâh le protégera de tout mal, de tout obstacle, de tout waswas, de tout détournement de sa pensée vers ce qui n’est que fana, et ceci par la grandeur et la précellence que Allâh aura gagné dans le cœur de ce serviteur.
C’est de cette manière que l’aspirant accède au degré de ceux qui reçoivent la révélation inspirée (wahiy ilhâm). Dès lors, Allâh suffit à un tel serviteur, en tout et pour toute chose, et Il lui donne de ce fait mieux que la chose elle-même. C’est-à-dire que cette chose qui a pris place dans son cœur, cette chose qui lui cause du soucis… dès l’instant où il en a débarrassé son intérieur, Allâh la lui a remplacée par ce qui est meilleur. Tu as un souci qui te préoccupe et aspire ton cœur : la maladie, la pauvreté, l’incapacité de faire quelque chose, une calamité qui s’est abattue sur toi… la solution est très simple : efface cela de ton cœur, et remplace-le par la considération du lien, ou de la rencontre avec ton Seigneur. Si tu fais cela, Allâh te donnera ou remplacera ton souci par ce qui vaut mieux. Et si au contraire tu continues de nourrir ce souci porté au fana, cela ne fera rien d’autre qu’augmenter ton affliction.
La solution à tous tes problèmes est donc à ta portée… et le Seigneur t’a laissé le choix de t’en saisir, ou de t’en détourner.
Tu es malade ? Imagine-toi que tu es en bonne santé, et poursuis ton dhikr d’Allâh dans la joie de Sa rencontre… et tu verras qu’effectivement, tu n’es plus malade. Le Seigneur remplacera ton corps et ton état physique par quelque chose de meilleur. Si au contraire tu n’as de cesse de penser à cette maladie, alors tu ne feras que l’amplifier, ajoutant maladie à maladie. Mais nous reviendrons sur cela dans le prochain cours, in shâ’a Allâh.
Quant à celui qui évoque Allâh, mais sans jamais trouver dans son cœur le goût et la saveur de ce dhikr… c’est-à-dire celui qui pratique le dhikr par la langue, en continu, mais dont le cœur reste dur, sec… un cœur noir, rigide, imperméable, ne percevant aucun goût, aucune Lumière… que peut-il faire ? Se révolter ?
Non, au contraire… il remerciera Allâh d’avoir au moins permis à sa langue de se consacrer à la mention de Son Nom. Remercier Allâh d’avoir placé au moins l’un des membres de son corps dans Son service. Même si le cœur est perverti, dur et imperméable… au moins, si la langue est occupée au dhikr, c’est un membre qui est retourné à l’origine.