أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Celui qui ne se satisfait pas de la sentence du waliy sort du domaine de la foi.

Résumé de l’assise du 19 Octobre 2018 / Jumu’a 9 Safar 1439 [Partie 2] :

Le Seigneur ﷻ dit : « Nous n’avons envoyé de Messager que pour qu’il soit obéi par la permission d’Allâh. Si, après s’être fait du tort à eux-mêmes, ils venaient à toi en implorant le pardon d’Allâh et si le Messager demandait le pardon pour eux, ils trouveraient certes Allâh Très Accueillant au repentir, Miséricordieux [1]. »

Du fait donc que Allâh ﷻ ait ordonné l’obéissance au Messager ﷺ de son vivant, ainsi que le fait de se rapprocher de lui, de prendre de lui, d’observer strictement et de se conformer à tout ce qu’il ordonne de faire ou de ne pas faire, de suivre sa Sunna en tant que parole (qawl), acte (fi’l) et chose confirmée (taqrir)… Il ﷻ ordonna de même l’obéissance de ses héritiers et la conformité à tout ce qu’implique leur suivi, et tout ceci par amour, conformément au hadîth : « Aimez les gens de ma maison (ahl bayti) par amour pour moi [2]. »

Si tu prétends aimer sayidina al-Mustafa ﷺ, mais qu’en ton cœur il y a une part obscure qui t’empêche d’aimer l’un des gens de sa maison, et qui te pousse à le considérer comme autre que ce qu’il est… alors ne viens pas prétendre à l’amour du Prophète ﷺ. Point final.
« Non… moi j’aime le Messager d’Allâh, mais je n’aime pas ahl al-bayt… »
C’est strictement impossible ! Pour aller dans ton sens et confirmer tes prétentions, il nous faudrait falsifier et aller à l’encontre de ce qu’il a dit, dans ce hadîth qui est un hadîth sahîh. Donc après sa mort, il t’incombe de te conformer au suivi des savants pieux et craignant d’Allâh, ceux qui font preuve de justesse dans les Lois divine… et non pas au suivi des simplets et autres savants de pacotille.

Nous parlons des savants qui basent leurs fatwas selon et conformément aux préceptes de la Chari’a, selon ce qu’en dit le madhhab et selon ce qu’en dit la Sunna, évidemment. Nous parlons également des gnostiques (‘arifoûn) qui formulent leurs sentences par révélation inspirée (wahiy al-ilhâm). Ils sont perpétuellement plongés en état de présence divine, et ils ne formulent aucun avis juridique sans en avoir reçu une indication claire et exhaustive leur parvenant directement du Seigneur ﷻ. Il incombe donc de suivre ces gens, de se conformer à eux, de faire ce qu’ils ordonnent et de s’éloigner de ce qu’ils interdisent.

Les sentences des savants (exotériques) s’appliquent aux les gens du commun ; ils se basent toujours sur les preuves claires du Coran et de la Sunna, qui sont une risâla adressée à l’ensemble des musulmans.
Quant aux awliya’, leurs sentences s’appliquent aux privilégiés ou à l’élite (khousoûs), à propos desquels Allâh ﷻ dit : « Allâh est le waliy de ceux qui ont la foi. » Attention, Allâh n’a pas établi de waliy exerçant son influence sur l’ensemble des musulmans : il s’agit ici spécifiquement de ceux qui ont la foi (al-mouminoûn). « Allâh est le waliy de ceux qui ont la foi, Il les fait sortir des ténèbres à la Lumière [3]. » C’est-à-dire que de base, même s’ils sont des gens qui ont la foi, ils demeurent dans les ténèbres. Ils ont besoin du waliy, qui les fera sortir des ténèbres de leur nafs vers la Lumière de la certitude (yaqîn).

Quant à celui qui ne se satisfait pas de la sentence des awliya’… et quand on parle de celui qui ne se satisfait pas de la sentence du waliy, nous ne nous référons pas à celui qui va entreprendre de faire la guerre ou de susciter la fitna contre lui… toujours, lorsque nous donnons ces cours, tu dois commencer par te replacer dans le contexte depuis lequel on parle. Et à présent, nous n’en sommes plus au hâ’ al-hawiya pour que tu viennes te confronter du haut de ton corps physique. Non, à présent, bien que les secrets évoqués ne soient pas forcément à la portée des disciples, nous nous devons de poursuivre l’établissement des fondamentaux. Donc actuellement, nous parlons du lâm al-‘ishq, et dans le lâm al-‘ishq, nous parlons du centre (markaz), ce qui réunit le nectar du hâ’ al-hawiya, et ce depuis le point de vue de la risâla, ou plus précisément du athar de la risâla. Si toi tu en es encore au niveau où tu considères les formes corporelles, apparentes et physiques des choses, alors c’est comme si tu revenais en arrière de 14 secrets ! Fais donc bien attention et resitue bien les choses. Et si tu n’es pas encore parvenu à ce maqâm, tu en as au moins l’information théorique (khabar).

Donc celui qui ne se satisfait pas de la sentence des awliya’… et nous ne parlons pas de celui qui s’y opposerait physiquement, par le corps, mais plutôt de celui qui s’y opposerait par la pensée, par ses idées, ou même simplement par les battements de son cœur : intérieurement, il y a quelque chose qui fait qu’il n’est pas satisfait, qu’il n’accepte pas ce que le waliy a fait de lui, ce qu’il lui a demandé, ou ce qu’il lui a ordonné. Celui-là est ainsi donc sorti de son cercle. Et dans le lâm al-‘ishq, lorsque nous évoquons le cercle, nous nous référons au Cristal (al-zujâj), nous parlons des différents degrés de la Lumière du Seigneur ﷻ.

C’est-à-dire que quand bien même tu resterais en sa présence, par le corps, sans l’être par ton cœur, par ta pensée, par ton amour, par ton être… alors c’est que tu es sorti de son cercle. Et pour poursuivre sur ce plan-ci… évidemment, tu ne mourras pas tant que tu ne seras pas sorti de ton corps. Parce que c’est ainsi que les choses viennent : d’abord par l’esprit, par la pensée… pour finalement revenir et appliquer les choses au corps. Ceci va susciter en toi une grande fatigue, cela va t’exténuer, tu reviendras aux secrets que tu avais atteints, et tu vas exploser.

Tout d’abord, tu sortiras avec adab, tu diras : « je suis fatigué, je n’en peux plus, je n’ai rien gagné de bon dans cette tariqa… » etc. et puis avec le temps, tu finiras par devenir un ennemi des awliya’, et tu te mettras en guerre contre eux. Parce que si que ton avancée et ton élévation dans la tariqa s’est faite petit à petit, pas à pas… de même, la sortie (istidrâj) est progressive. Ne t’imagine pas que comme cela, d’un seul coup, tu vas sortir du cercle.

C’est donc de cette manière que l’individu sort du cercle de l’éducation du waliy, et alors son éducation et son avancement repasse sous l’égide de sa nafs et de ses passions. Parce que la sentence du Messager d’Allâh ﷺ, de même que la sentence de ses héritiers, n’est rien d’autre que la sentence d’Allâh. A partir du moment où ces derniers se basent sur ce qui leur parvient en terme de révélation inspirée (wahiy al-ilhâm), révélation inspirée qui évidemment ne contrevient en rien à la Sunna du Prophète ﷺ… car si tu cherchais en profondeur, tu constaterais que leurs sentences sont indéniablement conformes aux fondamentaux de la Loi divine.

SubhânAllâh, ils maîtrisent et connaissent parfaitement ce que cachent les moindres faits et gestes des gens… les battements de ton cœur, peut-être qu’à toi ils t’échappent… peut-être que tes pensées, tu ne prends pas la peine de chercher dans leurs origines ou dans leur organisation… alors qu’est-ce que tu fais ? Tu viens et tu entends établir les choses selon les issues que te confère ta conception de la Chari’a, afin de libérer ta nafs… c’est ainsi que tu t’enfonces dans les ténèbres, sans même t’en rendre compte, en faisant de la Loi divine ton appui et ton soutien en cela.

Quant aux awliya’ non, eux ils te rapportent des choses… des choses que peut-être toi tu considères insignifiantes… mais qui pourtant vont venir te brûler, te brûler dans ta vie. Un véritable feu, qui va te consumer. Voilà comment se passent les choses. Quant à celui qui ne se satisfait pas de la sentence d’Allâh… en partant du principe que leur sentence est la sentence d’Allâh… il sort du même coup du cercle de la foi (al-Imân).

[1] Sourate an-Nisâ’, verset 64.
[2] Rapporté par at-Tirmidhiy.
[3] Sourate al-Baqara, verset 257.