أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله
Les différents degrés de proximité du Shaykh
Résumé de l’assise du 19 Octobre 2018 / Jumu’a 9 Safar 1439 [Partie 1] :
Nous revenons donc à la série de cours sur le lâm al-‘ishq, dans sa lecture par le Alif indicateur de l’Unicité du Créateur ﷻ, toujours selon le athar de la risâla, et il s’agit ici du sixième cours. Et pour comprendre un peu mieux la réalité du cheminement spirituel, le disciple devra considérer et appliquer sur lui-même la parabole suivante :
Le servant ou l’employer au service d’un roi… par exemple, la personne chargée de l’élevage des chevaux, qui travaille dans l’écurie royale et s’occupe de dresser les montures du roi. Il est au service du château, mais il travaille dans un état d’éloignement physique du roi. Sa vie, il la passe globalement avec des animaux. Celui-là, même s’il affirme que toute sa vie, il la passe à travailler au service du roi… il ne saisit pas la Haqiqa du roi, il ne se rapproche jamais de lui physiquement, et il ne saisit jamais de lui ne serait-ce que la Haqiqa de son nom… malgré pourtant qu’il soit dans le même cercle, dans la même démarche qu’un serviteur rapproché. Donc il ne le voit pas, et il ne saisit jamais de lui qu’à la mesure de l’état qui est le sien. Et dans la mesure où son état se limite au dressage des animaux, ce n’est qu’au travers cela qu’il pourra considérer et travailler sa proximité du roi.
Si à présent nous changeons d’exemple, et qu’au lieu de considérer le serviteur chargé des écuries royales, nous considérons celui qui est le plus proche du roi : son conseiller, celui qui est au fait de toutes les affaires personnelles du roi, celui qui est le plus proche de lui. Celui-là est la personne qui en est la plus proche, il a l’habitude de s’asseoir régulièrement avec lui, dans un état de proximité totale. Chaque jour, il se rapproche un peu plus de lui. A chaque fois qu’il réussit et donne un bon conseil, ou fait ce qu’il est le plus approprié de faire, il se rapproche encore un peu plus du roi. Ces deux serviteurs travaillent donc tous deux au service du même roi, cependant le second jouit d’un état de proximité que ne connait pas le premier.
Ce serviteur voit et considère donc le roi depuis sa position et son statut de principal conseiller ou de majordome du roi. Et il se peut même que, du fait de sa grande proximité, le roi l’élève de degré en degré, jusqu’à faire de lui quelqu’un qui soit apte à le remplacer. Mais qu’entend-on par le fait de devenir apte à le remplacer ?
Cela ne veut pas dire, comme on le comprendrait d’un point de vue superficiel, que le serviteur va prendre possession et s’installer sur le trône. Mais par exemple, il va pouvoir le remplacer, ou le représenter dans certaines affaires, par exemple lorsqu’il est en voyage ou absent pour une raison ou pour une autre.
Si l’on questionnait les deux serviteurs, ils nous diraient tous deux travailler pour le roi, seulement l’état de celui qui travaille dans les écuries n’est pas celui du majordome du roi.
La question est de savoir : que sais-tu du roi ?
« Je ne sais rien de lui… je sais que son nom est untel… »
Tous les combien as-tu l’opportunité de le voir ?
« Je le vois une fois de temps en temps, de loin bien sûr, pas de près. Lorsqu’il part se promener, ou lorsqu’il part en voyage, et qu’il a alors besoin d’une monture, je suis chargé de lui en apporter une. »
D’accord, et toi ?
« Moi, je suis son conseiller principal, je ne suis jamais séparé de lui. Et en plus de le conseiller, je le remplace dans la plupart de ses affaires, si bien que je comprends ce qu’il représente, je réalise l’état de sa proximité, je saisis sa pensée, ses secrets… »
Les deux serviteurs sont évidemment bien différents l’un de l’autre. Et bien c’est exactement la même chose dans la tariqa, avec les disciples. Tous disent avoir pris la tariqa Karkariya, tous disent avoir prêté bay’a au Shaykh. Seulement ils se distinguent les uns des autres au travers de ce même exemple. On ne fait pas forcément état de celui qui est chargé des écuries ou de l’élevage des animaux, ce n’est qu’un exemple… mais plutôt, on considèrera l’assise et la proximité du Shaykh dans certaines choses. Car plus le disciple se rapprochera, plus il recevra, plus il saura de ses secrets, plus il recevra d’ouvertures spirituelles.
Quant à l’autre, c’est la même chose pour lui : « Mon Shaykh c’est untel » d’accord, mais tu n’as en rien profité de lui.
Que sais-tu de ce Shaykh ?
« Je sais de lui qu’il marche dans les marchés, et qu’il mange de la nourriture… qu’il a des enfants, etc. »
Mais ça, même les gens qui ne sont pas dans la tariqa le savent !
Il en était de même à l’époque de sayidina al-Mustafa ﷺ, avec les compagnons (sahaba).
Quelle est la définition d’un compagnon ?
Toute personne qui aura vu al-Mustafa ﷺ est considérée comme un compagnon. Un voyageur passe par là un beau jour, il entre dans la mosquée, et il y voit le Prophète ﷺ, sans même prier derrière lui : le voilà devenu compagnon. S’il lui parle, c’est un compagnon. S’il entend de lui, c’est un compagnon. Cependant, l’état de ce voyageur n’est pas égal à celui qui sera resté et aura vécu auprès de al-Mustafa ﷺ, au cœur de la mosquée. En effet, celui-là prend de lui et bénéficie de sa proximité. C’est ainsi que, de plus en plus, il va avoir tendance à se rapprocher de lui, jusqu’à peut-être même partager son assise dans sa propre maison, et avec les gens de sa maison. Evidemment, l’état des uns et des autres n’est pas le même en fonction de leur degré de proximité.
Tout cela, le disciple doit en avoir conscience. Nous rapportons cet exemple en considération du compagnonnage du corps avec le corps, mais nous considérerons également le cas de celui qui réalisa ce compagnonnage malgré la distance physique.