أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله
Tes qualités et tes défauts ne t’apparaissent que dans un miroir parfaitement lustré.
Résumé de l’assise du 12 Octobre 2018 / Jumu’a 2 Safar 1439 [Partie 2] :
Les apparences sont les athar (de l’Essence) et ce qui peut être vu de son apparition. La perfection (kamâl) et la rectitude (istiqâma) de celui qui est vu n’est qu’en fonction de la pureté du miroir. Parce que par exemple, si tu te présentes devant un miroir qui est rayé ou écorné, tu ne pourras pas y voir pleinement la beauté de ton visage… cela n’est vraiment possible que dans la mesure où le miroir est d’une pureté immaculée. Dans ce cas-là, tes défauts t’apparaissent clairement, de même que ta beauté. La pureté de ton image, c’est-à-dire son apparition et sa révélation à toi dans sa Haqiqa, dépend ainsi donc de la pureté du miroir dans lequel elle se reflète… que cette image présente des caractéristiques de noblesse (‘olwi) comme de bassesse (soufli). Ton image dépend de la pureté du miroir, de sa droiture et de son équilibre.
Le miroir doit être dans un état de droiture (istiqâma) parfait, et dans un équilibre (i’tidal) irréprochable. C’est la raison pour laquelle nous disons toujours que, dans le domaine de l’éducation spirituelle, celui qui est dépourvu d’une chose ne peut pas la transmettre à autrui. Tu ne peux pas prendre et mener l’aspirant à la plus profonde des compréhensions ou au plus élevé des états de Proximité divine, si toi-même tu ne connais rien de la Proximité. C’est de toute évidence impossible, et alors au lieu de rapprocher la personne, tu ne feras que l’égarer, car tu es toi-même un égaré ! Si en revanche tu es parvenu à ce degré, et si ton miroir a atteint le degré de pureté requis, si tu es l’emplacement de la Vision du Vrai ﷻ, alors effectivement, par la réalité de ce qui se trouve en toi, tu pourras t’entourer de gens qui ainsi seront guidés vers la Miséricorde du Seigneur ﷻ.
Et sache qu’il n’y a pas de plus pur, de plus immaculé, de plus parfait et de plus éminent miroir que le miroir de sayidina al-Mustafa ﷺ. Ce miroir est le plus pur des miroirs dans lequel soient apparus les Noms. Et même si nous prenons en compte le verset « Et Il enseigna à Adam l’ensemble de tous les noms [1]. », sayiduna Adam ne les a appris qu’au travers de la pureté du miroir de sayidina al-Mustafa ﷺ, ce qui fait de ce dernier le tréfonds du cœur (fou’ad) de Adam (‘alayhi s-salâm).
Effectivement, Adam (‘alayhi s-salâm) a appris tous les Noms… mais en son for-intérieur, se trouve le miroir du Prophète, la Lumière du Prophète, la source du Prophète… raison pour laquelle le Seigneur ﷻ lui révéla, depuis la source du Prophète, tout ce qui relevait de Ses Noms. C’est dans ce miroir que les Noms apparaissent dans leur forme la plus totale, la plus équilibrée… preuve en est la Parole divine : « et tu es certes d’un comportement éminent [2]. »
Lorsque le Seigneur te dit que tu es d’un comportement éminent (‘adhîm)… de base, il faut considérer que al-‘Adhîm est l’un de Ses Noms et l’un de Ses Attributs. Cela signifie donc que ton comportement, ta moralité, ta manière d’être (khuluq) est le khuluq de al-‘Adhîm. Et le meilleur des comportements n’est que la preuve de la prévalence (khousousiya) et de l’éminence de l’individu considéré.
C’est important, car il y a des gens qui entendent s’affirmer comme étant d’éminentes personnalités, alors que leur comportement est mauvais. Cela n’est pas concevable. C’est au contraire par le meilleur des comportements que tu parviendras à cette prévalence (kousousiya). Et inversement, le mauvais comportement n’est que la preuve de la perte de cette prévalence. Considère donc la nature réelle de tes actes, et considère que « l’acte vertueux (sâlih), Il l’élève [3]. » Si tes actes ne sont pas vertueux, alors tu ne peux pas prétendre au privilège de la wilâya. Lorsque le Vin prééternel qu’est la Lumière du Seigneur ﷻ pénètre dans le cœur… c’est un peu comme si se produisait une forme de houloul, c’est-à-dire un mélange ou une unification du créé et de l’incréé. Si cette Lumière entre dans le cœur et s’y établit, alors la nafs est éduquée, elle se purifie, jusqu’à devenir esprit. Mais sache que ton comportement ne pourra pas s’améliorer tant que ton cœur ne sera pas habité par la Lumière du Seigneur ﷻ.
Comme le dit sayiduna al-Mustafa ﷺ dans ses invocations, selon les narrations rapportées par al-Boukhariy et Muslim :
« Ô Allâh, place dans mon cœur de la Lumière, dans ma vue de la Lumière, dans mon ouïe de la Lumière, à ma droite de la Lumière, à ma gauche de la Lumière, au-dessus de moi de la Lumière, en dessous de moi de la Lumière, devant moi de la Lumière, derrière moi de la Lumière, donne-moi de la Lumière. » Certaines versions rajoutent à cela : « et dans ma langue de la Lumière ». Puis : « dans ma chair, dans mon sang, dans mes poils, dans ma peau », et dans une version de Boukhariy et Muslim : « et place en moi-même de la Lumière, et grandi moi la Lumière. »
C’est-à-dire que l’entrée de la Lumière dans le cœur te mène à la pureté de l’ouïe, à la pureté de la vue, à la pureté de la langue, de la chair, du sang, des poils, de la peau… et de tout le corps, jusqu’à ce que ton enveloppe corporelle toute entière devienne Lumière. C’est la raison pour laquelle Il ﷻ dit de lui ﷺ : « N’avons-Nous pas ouvert pour toi ta poitrine [4] ? » Exalté soit Celui qui le choisit, ouvrit sa poitrine et le purifia d’une purification absolue, le débarrassant de toute part revenant au Shaytân, puis l’emplissant de Sagesse et de Lumière.
De cet état de pureté parfaite et absolue, entièrement consacré à Allâh ﷻ, il ne demeura en lui plus le moindre atome de rattachement à autre que le Seigneur ﷻ. Telle est la pureté du Prophète ﷺ. C’est la raison pour laquelle le Seigneur lui octroya le Coran, que son khuluq épousa et auquel il se conforma entièrement… jusqu’à devenir lui-même, de tout son être, un Coran.
Il fut, ﷺ, un traducteur, c’est-à-dire l’expression concrète de ce Coran. Il nous en offrit la traduction par les actes (fi’l), par la parole (qawl), par ce qu’il a confirmé (taqrir)… jusque dans le moindre de ses faits et gestes : sa manière de manger, de boire, de se déplacer, sa hijra, etc. La nature d’être du Prophète ﷺ, ce qu’il affectionnait, ce qu’il faisait, nous traduisent ainsi le Coran, car tout n’était que révélation (wahiy) divine.
C’est pourquoi la Sunna est la Chari’a issue du Coran, et non pas la Sunna d’un côté et le Coran de l’autre. Au contraire, la Sunna est l’enseignement découlant du Coran. La Sunna est le tafsîr du Coran, son explication, son éclaircissement, la corporalisation de ses mots. Les mots du Coran prennent une forme tangible et concrète au travers du khuluq de sayidina al-Mustafa ﷺ. La Sunna est extraite du Coran, à l’image du beurre qui est extrait du lait. En vérité, son khuluq est le khuluq de ar-Rahmân, le support d’apparition de Ses Attributs, de Son Secret et de Son Statut.
Et pour que tu ne sois pas capable de contredire cela… Allâh ﷻ dit en ce sens : « Certes, ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Allâh [5]. » Tu prêtes bay’a à al-Mustafa ﷺ, et par ta bay’a prêtée à al-Mustafa ﷺ, tu prêtes allégeance à Allâh.
Qu’est-ce que cela veut dire, le fait de prêter bay’a à al-Mustafa c’est prêter bay’a à Allâh ?
Tu prêtes bay’a au khuluq de al-Mustafa, tu prêtes bay’a à la Sunna de al-Mustafa, tu prêtes bay’a à la nature et au caractère de al-Mustafa, tu prêtes bay’a à la passion et aux tendances naturelles et spontanées de al-Mustafa, tu prêtes bay’a au souffle de al-Mustafa… et en tout cela, tu prêtes bay’a à Allâh, parce qu’il est le support d’apparition, le athar et la théophanie (tajalli) du Seigneur ﷻ. Celui qui l’a vu ﷺ, a certes vu le Vrai ﷻ.
Dans le Hadîth connu, lorsque notre mère ‘Aïcha (radiAllâhu ‘anha) exprima que son khuluq était le Coran, elle dissimula tout en indiquant de manière subtile cette réalité à la Oumma, chacun prenant de cela à la mesure de son intellect. Parce que ce Hadîth n’est pas proprement réservé à un groupe de gens à défaut des autres. Donc lorsque tu dis que son khuluq est le Coran, évidemment, à toi de réfléchir… le Coran, qui est-il ? C’est la Parole du Seigneur ﷻ ! Et ce qui se trouve dans le Coran, en terme de Noms, d’Attributs, de Lois, sont des explications et des mises en exergue de l’Essence. Donc lorsque tu dis que son khuluq est le Coran… qu’est-ce que tu pourrais dire de plus ? Elle dissimula tout en indiquant de manière subtile cette réalité, de par le fait qu’elle dit « Son khuluq est le Coran [6]. » et non pas « Son khuluq est le khuluq de ar-Rahmân. »
Dans la salât al-machichiya, sayiduna ‘Abdessalâm ibn Machîch dit de lui ﷺ : « et en lui s’exhaustèrent les subtilités de la Haqiqa ». C’est-à-dire que si tu es devenu un ‘arif, si tu as atteint un secret d’entre les secrets du Seigneur, et si tu veux atteindre la pleine réalisation (tahqiq) de ce secret… et bien sache qu’en aucun cas tu ne pourras y parvenir en dehors du Prophète ﷺ. C’est la raison pour laquelle, dans cette série de cours traitant du lâm al-qabd par le Alif indicateur de l’Unicité divine, nous avons laissé la partie supérieure du Alif comme étant le athar de la risâla, de sorte que d’où que tu commences, ta finalité et ton aboutissement sera quoi qu’il arrive en al-Mustafa ﷺ. Que tu débutes de la Hadra d’un Prophète, ou que tu débutes du athar d’un Attribut, ou du athar d’un Nom… c’est en al-Mustafa ﷺ que se trouve le plein aboutissement (muntaha) de cela, parce que son degré est sidrat al-muntaha.
Evidemment, dans ta quête de la pleine réalisation (tahqîq), c’est-à-dire ta quête de la conception du domaine visé depuis le point de vue de l’intellect suprême, tu ne fais en réalité qu’atteindre cette conception des choses depuis l’intellect de al-Mustafa ﷺ. Si tu parviens à atteindre la pleine réalisation des Noms divins, c’est-à-dire s’ils s’établissent sur le Trône de la perfection dans leur entièreté et avec tout ce qu’ils impliquent, alors la face et l’expression de ces Noms ne seront en vérité apparues qu’au travers de l’ascension (mi’râj) de sayidina al-Mustafa.
Toi aussi, tu travailles sur les Noms divins, jusqu’au jour où tu te dis « ça y est, à présent j’ai compris un Nom d’entre les Noms d’Allâh ﷻ »… en vérité, tu ne fais jamais que rapporter un atome issu du Prophète ﷺ, dans le domaine de ce Nom précis, et même pas dans le domaine de l’ensemble des Noms divins. Parce que ce Nom que tu considères, il est à lui seul un océan… un océan se trouvant en sayidina al-Mustafa ﷺ. Quant à toi, tu n’as en toi qu’une goutte de cet océan.
[1] Sourate al-Baqara, verset 31.
[2] Sourate al-Qalam, verset 4.
[3] Sourate Fâtir, verset 10.
[4] Sourate as-Sharh, verset 1.
[5] Sourate al-Fath, verset 10.
[6] Rapporté par Muslim.