Quant à l’adorateur du Dieu ignoré

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Quant à l’adorateur du Dieu ignoré

Résumé de l’assise du 05 Octobre 2018 / Jumu’a 25 Muharram 1439 [Partie 3] :

On distingue deux types de science : la science religieuse par laquelle tu t’élèves vers la Haqiqa de l’adoration, soit ce pour quoi Allâh ﷻ nous a créés… et la science par laquelle on recherche autre qu’Allâh, la science que l’on emploie pour jouer, qui suscite la vanité, la suffisance, etc.

Si tu travailles en tant que fonctionnaire, touchant tous les mois une paye grâce à laquelle tu as les moyens d’entretenir ta famille et d’éduquer tes enfants dans l’obéissance d’Allâh ﷻ… alors ton travail lui-même devient un acte vertueux. Parce que ce salaire mensuel que tu touches, tu en consacres une partie pour ton fils, une partie pour ta fille, une partie pour ton épouse, afin qu’en retour ils te suivent dans l’obéissance du Seigneur. En ce sens, on pourrait dire qu’effectivement tu accomplis un acte vertueux (sâlih).

Seulement toi, non… tu travailles, tu amasses l’argent, et tu éduques tes enfants dans les jeux et les amusements futiles, dans la familiarité avec les nouvelles technologies, ou dans l’apprentissage de langues étrangères, etc. Tout ceci n’est pas considéré comme de la science. Plutôt, c’est du jeu, de l’amusement, de la vanité, une course perpétuelle aux richesses de ce bas-monde qui se changera et deviendra une fitna contre toi et ta famille, d’où tu t’y attendras le moins. Ne viens pas dire alors : « Je me suis fatigué, j’ai tout sacrifié pour l’éducation de mes enfants… J’ai travaillé pour eux, je leur ai rapporté de l’argent, de quoi manger, ceci, cela… »

En vérité, tu n’as rien rapporté du tout. De base, ton intention était d’éduquer cet enfant dans un but malsain. Si ton intention avait été de l’éduquer dans la Sunna du Prophète ﷺ, comme le dit le Seigneur ﷻ: « Et commande à ta famille la Ṣalāt, et fais-la avec persévérance. Nous ne te demandons point de nourriture, c’est à Nous de te nourrir. La bonne fin est réservée à la piété [1]. » C’est-à-dire que de base, ton intention doit être que ton enfant établisse le lien entre lui et le Seigneur.

Evidemment, ceci n’est qu’un exemple, un exemple concret reprenant quelque chose qui te touche directement, dans ton état personnel vis-à-vis du monde qui t’entoure au quotidien.

Seulement toi, pourquoi tu travailles, dans quel but tu œuvres ? Et ton épouse, dans quel but te demande-t-elle ce dont elle a besoin ? Et tes enfants, dans quel but te demandent-ils ce dont ils ont besoin ?
Pour faire bonne figure devant les autres, rien d’autre ! C’est-à-dire qu’ici le but de la science et la quête de la Haqiqa de la religion ont disparu. Nous n’avons plus ni science de la religion, ni religion. Nous mangeons, nous buvons, nous dormons… comme des animaux ! La voilà, notre Haqiqa. Et lorsque les gens de religion parlent de religion, nous venons pour les corriger… alors que fondamentalement, on ne devrait même pas avoir le droit de parler.

Lorsqu’on revient à soi-même, lorsqu’on considère objectivement l’état qui est le nôtre… on constate qu’en vérité on n’a même pas encore passé la porte de la religion. Comment peut-on donc se permettre de corriger et reprendre quelqu’un, au lieu de le considérer au minimum comme étant dans un état meilleur que le nôtre ?

C’est pourquoi la science est de deux types :

  • La science véritable, que nous appelons athar ar-risâla, ou la source (manba’) de la Lumière, ou la grande nouvelle (an-naba’ al-‘adhîm), pour ce qui est de la noubouwa… ou encore le manba’ de la wilâya. Tout ceci nous renvoie à : « Certes, la religion auprès d’Allâh est l’Islâm [2]. » Le fait de parler ainsi du manba’ de la wilâya, de la noubouwa, ou de la risâla, c’est en réalité comme si tu disais Islâm, Imân, Ihsân. Et l’ensemble, ou la synthèse, de tout cela, c’est : « Certes, la religion auprès d’Allâh est l’Islâm. » Voilà donc la science véritable. Parce que si par exemple tu étudies les langues étrangères, ou des choses profanes… encore faut-il que tu retournes cela à la religion, et que tu comprennes en quoi telle ou telle discipline est-elle liée à la religion.
  • La science vaine et futile, dont le porteur en voit et en perçoit une part de la Haqiqa, mais se refuse à voir l’autre part. C’est-à-dire que ce qui concorde avec ses passions, il l’accepte, tandis que ce qui contrevient à son égo, il le rejette. Cela ne saurait être considéré comme une science véritable, ni comme athar de la risâla, ni rien de tout cela. Même si pour cela tu devais te justifier par des Hadîths prophétiques… parce qu’à l’origine, tu as débuté par une intention qui était ce qu’elle était, or le manba’ de la wilâya –qui est le manba’ fondamental- n’a pas bougé et ne bougera jamais dans le sens que tu veux prendre.

C’est-à-dire que tu as débuté par la risâla, mais tu n’as absolument rien compris. Tu dois tout d’abord acquérir une science, puis mettre en pratique la risâla. C’est la raison pour laquelle, dans notre Tariqa, nous débutons par le hâ’, et tu comprends alors ce que signifie ce manba’ de la wilâya, puis ce que signifie la Lumière de la noubouwa… et à présent, nous étudions ce que veut dire ou ce à quoi renvoie la risâla, ou ce à quoi renvoie la chari’a. C’est ainsi que tu les verras toutes deux d’un point de vue élevé et céleste, du point de vue du manba’, d’un point de vue Lumineux… et alors tu comprendras le sens de ce qu’il t’est ordonné de faire.

Le détenteur de la science vaine et futile se considère lui-même comme détenteur de capacité (qudra) et de science (‘ilm), et il renie sa nature de serviteur (‘ouboudiya) vis-à-vis du Seigneur ﷻ. Cet individu étant ainsi gouverné par ses passions, ce qui vient en accord avec ce qui lui plait, il l’accepte, et ce qui va à l’encontre de sa nafs, il le rejette. Cette personne-là, tu constateras qu’elle fait preuve de paresse dans l’adoration d’Allâh ﷻ et dans la nécessité du retour à Lui. Son cœur est sec, dur… mort. Il n’a de cesse de réfléchir et penser aux choses à l’aide de sa raison, sans accompagner sa pensée par le dhikr.

Celui-là devient un esclave (‘abd), soit de la nature, soit du monde qui l’entoure… il a une considération sans limite pour les mécréants, il voit par exemple celui qui a inventé l’avion, ou mis au point une technologie de pointe, comme nécessairement meilleur que lui (musulman)… etc.

Ou bien, il se met à adorer l’ignorance. C’est comme s’il prenait en adoration une entité d’ignorance totalement inconnue, la considérant depuis sa pensée étriquée comme étant un dieu. Celui-là ne sait absolument rien de son Seigneur ! Il dit effectivement adorer le Seigneur… mais le Dieu qu’il adore est pour lui parfaitement inconnu, il n’a avec lui aucune relation, absolument aucun lien entre lui et cette divinité. Il adore en vérité le modernisme, le progrès technologique qu’il a fabriqué de ses propres mains.

Voilà les divinités que l’on associe dans l’adoration d’Allâh ﷻ. Ce type de personne considère toujours que la religion ne lui a jamais rien apporté. Au contraire, il voit la religion comme une pratique d’arriérés. Va voir les jeunes au café, discute un peu avec eux de cela ! Qu’est-ce qu’ils vont te dire ?
« Qu’est-ce que l’Islâm m’a apporté ? »
Et toi, qu’est-ce que le modernisme t’a apporté ? …hormis le fait de déchirer ton pantalon et te raser les côtés du crâne en laissant le reste des cheveux ? Allez, dis-nous donc ce qu’a apporté le modernisme ?
« Non, le modernisme, c’est le fait que les gens soient allés sur la lune… pendant que toi tu en es toujours là à nous parler de la hijra de al-Mustafa ﷺ »
Voilà, c’est par cela qu’il va te répondre. Pourquoi ?
Parce qu’il n’a aucune science, pas de lien qui le relierait à la compréhension de la religion véritable. De ce fait il voit et considère que la religion qu’est l’Islam a fait de lui un arriéré et un frein à son développement.

Celui-là, sa divinité est soit la nature, soit le développement, soit la technologie, soit l’adoration d’un Dieu inconnu. S’il avait goûté à la Présence divine perpétuelle, il aurait su qu’en réalité l’être humain n’a jamais rien développé, ni inventé, ni construit, ni mis au point… Plutôt c’est Allâh qui nous a créés, qui a créé nos actes, et qui a créé tout ce que nous produisons. De là, il remercierait Allâh de lui permettre de Lui obéir, malgré qu’il vive à époque de fitna. Mais non, il préfère voir la religion comme une idéologie rétrograde, car sa divinité à lui, c’est le modernisme, et son seul objectif est d’avancer le plus possible vers ce dernier.

C’est la raison pour laquelle on voit fleurir et se propager aujourd’hui des pensées telles que l’athéisme… et pour parler de l’athée, si tu sondais un petit peu son intérieur, très vite tu constaterais que sa pensée n’est qu’un voile derrière lequel il se cache. En vérité, il croit évidemment en le fait que cet univers a un Dieu. Seulement étant donné qu’il considère les choses de ce point de vue, à savoir que la religion ne lui a rien apporté… du fait qu’il n’a aucune connaissance de la science de la religion… cela finit par le mener soit à l’athéisme, soit à des pensées et idéologies éloignées de la Haqiqa de la religion, ou des extrémismes dont la finalité n’est jamais que de faire naître la discorde entre les musulmans. Il se met alors à suivre ces pensées et à s’y conformer pleinement, malgré que la Haqiqa de la religion s’étende sur tous les domaines de la connaissance, et qu’elle donne les meilleures et les plus profondes explications qui soient, quel que soit le domaine considéré.

C’est-à-dire que cette religion, s’il cherchait en elle, il découvrirait que s’y trouvent intégrées l’ensemble de toutes les sciences. Et s’il réfléchissait à ces domaines sur lesquels s’étend la religion, il deviendrait capable de produire des choses nouvelles.

En réalité ce n’est pas la religion qui est dépourvue de science, mais plutôt l’Homme qui s’est refusé à chercher, par la science, dans la religion. Il a donc acquis une science aveugle (‘ilm taqlîdiy), et il se contente simplement de suivre le mouvement, sans jamais y ajouter quoi que ce soit qui lui soit propre. Il a une théorie déposée par des non-musulmans qu’il a assimilé et qu’il applique à tout bout de champ, se conformant à elle du mieux qu’il peut. Qu’il soit convaincu par cette théorie ou non, c’est la même chose, car c’est comme si le temps et l’époque dans laquelle il vit la lui avait rendue obligatoire. Si au contraire il cherchait dans la religion d’Allâh, il y trouverait ce qui est incomparablement meilleur.


[1] Sourate Tâ-hâ, verset 132.
[2] Sourate Âlu ‘Imran, verset 19.

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