La Science est Unique : « la ilaha illa Allâh »

بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

La Science est Unique :
« la ilaha illa Allâh »

Résumé de l’assise du 23 Mars 2018 / Jumu’a 5 Rajab 1439 [Partie 3] :

[…]
Les théophanies, l’ascension spirituelle (mi’râj), la mouchâhada… tout ceci doit nécessairement et obligatoirement être basé sur le Coran et la Sunna. Si tel est effectivement le cas, alors on parlera de ‘ilm et de naba’. Si en revanche cela vient contredire le Coran et la Sunna, alors ce sera à renvoyer à des théories découlant de la nafs et des passions et menant au penchant et au suivi de choses viles (soufli) dont la finalité ne serait pas louable.

Si nous considérons la Loi qui dirige l’ensemble de notre univers, nous constatons qu’il s’agit d’une Loi unique, quand bien même nous la considérerions depuis des points de vues différents. C’est-à-dire que nous rapportons ici l’univers comme étant une tablette unique d’une part, et d’autre part une multitude de pensées aussi diverses que variées. Chacun s’est affairé et a travaillé sur un point de vue particulier et sur une filière spécifique de la science. Puis, on a invité chacun à présenter son domaine respectif… et tous constatèrent que, malgré la différence des sujets traités, tous leurs travaux répondaient et se rejoignaient en une Loi Unique. On découvre alors que cet univers est construit sur un Ordre unique, et malgré la différence des filières de la connaissance qui en découle, chacune d’entre elle est liée aux autres… Et à partir du moment où la Loi qui régit l’ensemble des diversifications de la connaissance est Unique, Celui qui a établi cette Loi et cet Ordre des choses est nécessairement Unique. Car s’ils avaient été plusieurs, les Lois auraient été également plurielles. « S’il y avait dans le ciel et la terre des divinités autres qu’Allâh, tous deux seraient certes dans le désordre. Exaltée soit donc la transcendance d’Allâh, Seigneur du Trône, au-delà de ce qu’ils prétendent [1]. » A partir du moment où notre Seigneur est Unique, Singulier et Exclusif, la Loi à laquelle obéit la création l’est aussi.

« Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en eux-mêmes… [2] » si tu veux savoir ce qu’il y a dans l’univers, comment s’articule la Loi qui le régit, développe une explication de toi-même ! Car à partir du moment où tu es une partie de cet univers, la Loi qui s’applique à toi est celle-là même qui s’applique à l’univers. La Loi qui s’applique à toi et celle qui s’applique aux arbres est la même. La façon que ton corps a de grandir et de se développer répond aux mêmes règles que la manière avec laquelle les arbres poussent… car la Loi s’applique à toute chose en cet univers, et tu n’échappes pas à la règle puisque toi aussi tu es une chose, dans cet univers. Cette Loi soumet les choses les plus grandioses comme les plus insignifiantes, le macrocosme comme le microcosme, les créatures les plus imposantes comme les plus petites, que les scientifiques appellent les particules (juzay’a)… mais que quant à nous nous appelons comme le Coran l’a nommée : al-dharra « Quiconque fait un bien, fût-ce l’équivalent d’une dharra, le verra [3] » Le mot dharra renvoie à la plus petite chose qui soit considérable en cet univers. Et notez bien qu’ici, le Vrai ﷻ nous renvoie à un acte (quiconque fait un bien), et même pas à une chose en elle-même. La dharra est une chose physique, mais l’acte équivalent à une dharra est encore plus infime que ce qu’il y a de plus infime. Comme s’il s’agissait du mouvement de la dharra. Et à l’inverse « et quiconque fait un mal, fût-ce l’équivalent d’une dharra, le verra [4] » considère donc toi-même, par le mouvement de cette dharra, vers quoi tu penches. Car cette dharra, elle flue en toi, en moi, et en chacun de nous ! Si tu cherches en elle, si tu cherches dans la Loi qui la régit, si tu cherches dans ses mouvements… tu saisiras tout de ce qui te concerne. Et si tu perds cela, tu perds tout.

Tout cela nous enseigne que la Science est Unique et ne peut être divisée en parties, raison pour laquelle, dans le Coran, le mot Science (‘ilm) est toujours employé au singulier, et en aucun cas dans sa forme plurielle… de la même manière que le mot Lumière (noûr) est toujours employé au singulier.

Et dans un Hadîth, sayiduna al-Mustafa ﷺ nous dit : « Cherchez la Science, jusqu’en Chine s’il le faut. » Le faqih enjoint ainsi les gens à rechercher le fiqh, dans le but de parvenir au Tawhid. Le mouhaddith enjoint les gens à rechercher la science du Hadith, et s’il enjoint les gens à étudier cette Science c’est bien sûr dans le but qu’elle constitue pour eux une monture et un moyen de parvenir au Tawhid. Quant aux awliya, ils enjoignent les gens à la quête de la Science du bâtin… dans quel but ? Dans le but de les faire parvenir à la connaissance de la Haqiqa. Et en quoi consiste cette Haqiqa ? Il s’agit de la Science du Tawhid. Car toujours, le Tawhid est le But suprême de toute science. Et il est obligatoire à l’individu d’étudier ce par quoi il se connaît lui-même ainsi que son Seigneur : « Celui qui se connaît lui-même, connaît son Seigneur ». Ce Hadîth, on le désigne comme étant une parole de gnostiques… cependant, ibn ‘Arabi (radiAllâhu ‘anhu), qui était lui-même mouhaddith, a affirmé qu’il s’agissait d’un Hadîth. Donc si nous venons remettre en question le fait que ce soit un Hadith, c’est comme si nous remettions en question la science de ibn ‘Arabi… ne pouvant faire une telle chose, nous considérons donc cette parole comme étant un Hadith.

Les sciences comme l’algèbre ou l’astronomie sont nécessaire à la société, seulement il ne s’agit que de sciences relevant du statut de fard kifaya : non obligatoire à chacun, qu’une personne peut prendre la charge d’assimiler pour le compte des autres… contrairement à la Science véritable grâce à laquelle l’individu accède à la droiture dans l’adoration : il s’agit là d’un fard ‘aïn, une obligation incombant individuellement à tout un chacun, car il s’agit là du but même de la vie sur terre. Et en ce sens, le Seigneur ﷻ dit : « Sache donc (‘ilm) que : « la ilaha illa Allâh » (point de divinité en dehors d’Allâh) [5]» La Science dont il est ici question est la plus noble de toutes les sciences, car il s’agit de la Science de l’Essence et de la Science des Noms. Le Nom divin « Allâh » étant celui qui réunit et synthétise l’ensemble de tous les Noms, le Nom indicateur de l’Essence et duquel découlent l’ensemble de tous les Noms. « et Il enseigna à Adam tous les noms [6] » veut donc dire qu’Il lui enseigna le Nom Suprême et Magnifié. D’un seul coup. Après quoi, l’ensemble de tous les autres Noms jaillirent du Nom « Allâh », et c’est alors qu’il se mit à les présenter et à en informer les anges. Il l’a reçu en une seule fois, en une synthèse absolue (jam’), puis il l’a présenté et enseigné dans ses différentes filières et ramifications par la distinction (farq). De ce fait, nous considérons que la Science du Nom divin « Allâh » est la plus noble de toutes les sciences, raison pour laquelle elle est obligatoire. Et pour les gens qui s’en réclament et en sont dignes, il s’agit de croire fermement en elle et de se montrer à son égard parmi les véridiques.


[1] Sourate al-Anbiya’, verset 22.
[2] Sourate Fussilat, verset 53.
[3] Sourate al-Zalzala, verset 7.
[4] Sourate al-Zalzala, verset 8.
[5] Sourate Muhammad, verset 19.
[6] Sourate al-Baqara, verset 31.

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