بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين
Habil et Qabil (Abel et Caïn)
Résumé de l’assise du 16 Février 2018 / Jumu’a 1 Jumada II 1439 [Partie 1] :
Nous revenons à la Lecture du lâm al-‘ishq par le moustaqarr de la Noubouwa, et dans ce cinquième cours de la série, nous nous baserons sur un verset particulier : « Allâh atteste, ainsi que les anges et les doués de Science : point de divinité en dehors de Lui, le Mainteneur de la justice. Point de divinité à part Lui, le Puissant, le Sage. Certes, la religion auprès d’Allâh c’est l’Islam. Ceux auxquels le Livre fut apporté ne se sont disputés, par agressivité entre eux, qu’après avoir reçu la Science. Et quiconque ne croit pas aux signes d’Allâh… Allâh est prompt à demander des comptes ! » [1]
Le sens apparent de ces nobles versets nous renvoie vers la vision ou la considération distinguée des choses entre elles (farq). Cependant, si l’on considère ce verset depuis le point de vue bâtin, il s’agit au contraire d’un état d’incapacité (‘ajz) qui renvoie à la considération réunie (jam’). La considération distinguée (farq) est claire, selon le sens apparent du verset, notamment à son début « Allâh atteste, ainsi que les anges et les doués de Science », c’est-à-dire qu’il y a l’ajout de la considération des anges et des doués de Science, ce qui nous renvoie bien au farq. Mais par la suite on retrouve une indication du jam’, conformément à la Sagesse du Créateur ﷻ dans Son Livre : tout d’abord Il établit la Chari’a, puis Il établit la Haqiqa. Il en est toujours ainsi dans le Livre divin. Les versets nous donnent d’abord la Chari’a, et c’est seulement ensuite que se dévoile la vision selon la Haqiqa.
Il a ainsi établi ﷻ l’attestation des anges et des doués de Science avec Sa propre Attestation, établissant par là-même le Secret de la Chari’a. Notre Seigneur n’a évidemment pas besoin des anges ni des doués de Science pour établir cette attestation (chahâda), seulement leur mention ici est une indication nous renvoyant au Secret de la Chari’a et au statut ou au rôle du farq dans le domaine évoqué. Il a par la suite effacé cela, par Sa Parole : « point de divinité en dehors de Lui, le Puissant, le Sage ».
On a donc pour commencer un établissement de la Chari’a, puis un effacement total renvoyant à la Haqiqa. L’établissement des formes apparentes relève de la Chari’a, tandis que leur effacement renvoie à la Haqiqa. Lorsque le Seigneur ﷻ établit l’injonction, l’interdiction, les lois, les actes, les Noms et les Attributs, cela relève du domaine de la Chari’a. Puis, lorsqu’Il les désigne au travers du hâ’ al-hawiya et fait apparaître l’Essence Suprême, tout ce qu’Il aura pu établir et faire apparaître est d’un seul coup effacé et n’a plus aucune trace. De ce fait, le Tawhîd des gens qui s’en tiennent aux formes apparentes n’est qu’une indication qu’ils ont de derrière le voile, tandis que le Tawhîd des gens de l’effacement et de l’anéantissement est une attestation (chahâda) depuis l’intérieur même du voile.
C’est pourquoi, dans la Voie, nous disons que lorsque l’individu parle et s’exprime au sujet de l’Essence Suprême, qu’il veille avant de parler à avoir au minimum les quatre exemples mères de manifestation de la Lumière, à savoir : la Niche (michkâte), la Lampe (misbâh), le Cristal (zujâja) et l’Astre de grand éclat (kawkab ad-durriy). Et s’il n’est pas capable de cela, qu’au moins il se soit inclus et intégré au hâ’ al-hawiya, ou à l’exemple de la Niche, au sujet de laquelle le Créateur ﷻ nous dit : « un exemple de Sa Lumière et tel qu’une Niche » [2]. Car celui qui n’a pas cette capacité de plonger et d’inclure son entité au sein de cette michkâte, il aura des comptes à rendre sur chaque parole prononcée dans le sens de la Haqiqa. Il vaudra dès lors mieux pour lui d’imposer à sa langue la stricte observance des convenances de la Chari’a et d’occulter cela… excepté dans le cas d’un état de ravissement spirituel (jadhb).
Disions-nous : le Tawhîd des gens de l’effacement et de l’anéantissement est une attestation (chahâda) depuis l’intérieur même du voile…
C’est-à-dire que l’établissement des corps et des formes apparentes relève du domaine de l’Islam, avec les actes et la foi. Quant à la foi (Imân), elle est par la manifestation des Noms et des Attributs. C’est-à-dire que si l’individu considère les actes (af’âl), il s’agit de Chari’a. Et s’il considère les manifestations (tajalliyâte) des Noms et Attributs divins, il est alors dans le domaine de al-Imân. Quant à l’effacement total de tout ce qui est vu distinctivement, c’est le domaine de al-Ihsân. Et tout Tawhîd qui ne ferait pas apparaître ses fruits sur les membres du corps, au travers de la réalisation de la servitude (‘ouboudiya) : c’est un défaut et un manquement.
Que nul ne se méprenne et se dise « Je fais partie des gens de la Haqiqa, je connais l’intérieur des choses, je n’ai donc plus à me soumettre aux exigences de la religion… » Cela n’est évidemment pas correct, en vertu de la Parole divine ﷻ : « Certes, la religion auprès d’Allâh c’est l’Islâm. » [s3.v19]. L’Islâm, c’est la soumission totale et inconditionnelle, intérieurement comme extérieurement, aux Lois et aux injonctions divines, de sorte que celui qui renie cette nécessité de suivi et de conformité à ce qui lui est demandé n’a tout simplement pas de religion. Celui à qui les choses cachées de la Haqiqa furent dévoilées, mais qui ne se conforme pas extérieurement aux injonctions de la Chari’a, son cas relève de l’hérésie (zandaqa). Si vraiment il avait perçu les fruits de la Haqiqa, ils seraient apparus de manière claire et explicite sur ce qu’il est extérieurement.
Quant à la contradiction et le reniement des gens de la contemplation, s’ils naissent de la peur que certains auraient de perdre leur statut et leur notoriété au sein de la communauté, ils ne mènent qu’à la Colère divine. Allâh ﷻ les a certes avertis qu’Il leur ferait la guerre [3], et de ce fait ces gens finiront leur vie sur autre chose que la Vérité. Si ceux qui renient et dénigrent les gens d’Allâh le font par peur pour leur place et leur rang, dans la concurrence entre les différentes Voies, ou par peur qu’on finisse par se référer, en matière de soufisme, à autres qu’eux-mêmes : ceux-ci sont dans la Colère divine, Allâh leur déclare la guerre, et ils mourront d’une mauvaise mort !
Si par contre le reniement des gens d’Allâh est fait dans le but et dans l’intention de préserver la Chari’a… c’est-à-dire, si au travers des poèmes ou écrits divers traitant des états des gens de la Haqiqa, quelqu’un viendrait à les contredire ou à les renier, dans le seul souci de rétablir la justice vis-à-vis de la Chari’a, alors il est excusable et recevra une récompense pour ses œuvres… si son intention est vraiment bonne. Si véritablement ce qui le pousse à agir ainsi est le souci qu’il a pour la Chari’a et pour les Lois du Seigneur ﷻ, alors rien n’est retenu contre lui, quand bien-même il deviendrait l’ennemi d’un Waliy.
Et ne peut être reproché aux cheminants que ce qui est unanimement reconnu comme étant illicite et ce pour quoi aucune interprétation n’est possible. Les gens ne peuvent renier un cheminant que dans la mesure où il aurait commis une chose que le Créateur ﷻ a rendu illicite, comme la fornication ou les grands péchés. Si en revanche tu vois quelque chose, mais qu’une interprétation justifiant cela est possible, ou que le statut de l’acte n’est pas unanimement reconnu comme étant illicite, alors tu ne peux pas estimer que ce cheminant soit dans l’hérésie. C’est ainsi que le croyant trouve toujours une excuse à son frère… quant à l’hypocrite, il ne voit et n’a de cesse de chercher les défauts et les manquements des gens.
Adam (‘alayhi s-salâm), dont le degré est celui du premier ciel et qui a saisi et réuni la Science de tous les Noms divins, lorsqu’il descendit sur terre, apporta avec lui des Sciences, des leçons et des enseignements reçus de son Seigneur ﷻ. Il les fit descendre dans des images et des formes apparentes, après qu’elles n’aient été que des Sciences subtiles et abstraites. Et cela correspond parfaitement à notre sujet actuel, concernant le moustaqarr de la Noubouwa. C’est-à-dire que lorsque sayiduna Adam (‘alayhi s-salâm) descendit, il ne descendit pas avec des Livres ni avec des tablettes, mais plutôt avec des enseignements qu’il tenait de son Seigneur ﷻ par révélation (wahiy). Il descendit donc rempli de ces manifestations (tajalliyâte) du Malakoûte, qu’il fit apparaître en des formes physiques et matérielles dans le Moulk, soit sur la terre.
Tels étaient les premiers tisons de la religion, qui n’a jamais été auprès d’Allâh qu’une seule et unique religion : « Certes, la religion agréée d’Allâh c’est l’Islâm. » [s3.v19] Tu ne peux pas prétendre que sayiduna Adam (‘alayhi s-salâm) n’était pas musulman, sous prétexte qu’il ne soit pas venu avec un Livre céleste. Bien au contraire, il est musulman, et il ne se base sur rien d’autre que sur l’Islam… bien qu’il n’ait rapporté aucun Livre. Le Seigneur ﷻ lui a révélé ce qu’Il lui a révélé, et il fit ainsi apparaître la Chari’a du commencement, sans écriture. L’apparition de la religion sur terre n’a pas commencé par des Messages écrits, à l’instar des écrits islamiques que sont az-Zaboûr, la Thora, l’Évangile et le Coran… Par conséquent, où se trouve la Science des Noms divins ?
Al-Islam est basé sur ce que les Messagers ont rapporté et sur ce qu’ils ont établi en terme de Chari’a, les Prophètes venant après ne faisant que rapporter la nouvelle (naba’) de la Chari’a du Messager qui les précédait… Mais à l’époque de sayidina Adam (‘alayhi s-salâm), aucun des quatre Livres de l’Islam n’avaient été révélés, et sayiduna Adam lui-même n’a pas rapporté de Livre… comment pourrais-tu donc comprendre cela ?
C’est comme si la Science des Noms divins n’avait pas été inscrite dans des livres, mais qu’elle englobait tout de même toutes les notions de comportement, de convenance, des enseignements, les Lois de la Chari’a, la prière, etc… tout ce qui concerne la Loi divine, mais sans que ça n’ait été écrit.
Les tous premiers enseignements de l’Islam sont par conséquent apparus au travers de notre père Adam et de son fils Qabil (‘alayhima s-salâm), en tant qu’enseignant et étudiant. Parce que si l’on considère qu’il y a un savant, c’est forcément qu’il y a des gens pour apprendre de lui, comme le dit sayiduna al-Mustafa ﷺ : « Le bas-monde est maudit, et maudit est ce qui s’y trouve, excepté le dhikr d’Allâh et ce qui s’y apparente, ou un Savant, ou un étudiant » [4]. C’est-à-dire un Savant qui enseigne à un étudiant… mais que lui enseigne-t-il ?
Il lui enseigne le dhikr d’Allâh ! Nous avons donc ici Adam (‘alayhi s-salâm), et qu’a-t-il rapporté ?
Il a rapporté le dhikr d’Allâh ! Il a rapporté les plus Beaux Noms d’Allâh (asma Allâh al-husna). Et a qui les a-t-il enseignés, au début ? Evidemment, à son fils, sayiduna Qabil… ainsi qu’à Habil, car il transmit tout l’enseignement à ses deux fils. Seulement qui en a reçu les fruits et qui a profité de cela ? C’est sayiduna Qabil.
Au final, ce fut le sacrifice de Qabil qui fut accepté, signe de l’agrément divin envers ce dernier. « Et raconte-leur en toute vérité la nouvelle (naba’) des deux fils d’Adam. Les deux offrirent des sacrifices ; celui de l’un fut accepté et celui de l’autre ne le fut pas. Celui-ci dit : « Je vais te tuer ! ». « Allâh n’accepte, dit l’autre, que de la part des pieux. » » [s5.v27] Puis les enseignements divins apparurent sur les mains des autres Prophètes, à l’instar de sayidina Shîth ou sayidina Noûh (‘alayhim s-salâm), avant que n’ait lieu le déluge. Donc lorsque la Science de sayidina Adam fut transmise à ses fils, il y eut un désaccord entre eux. Parce que celui qui a pris cette Science en se basant sur la sincérité, la certitude et la Lumière divine, le Seigneur a accepté de lui son sacrifice. Quant à Habil, son sacrifice ne fut pas accepté, et le feu ne le consuma point… alors que tous deux ont étudié auprès du même Shaykh… celui qui pour eux tint le rôle de Shaykh, Prophète et père. Par la suite, cet enseignement continua de se transmettre et d’être enseigné, mais toujours sans livre, sans inscription et sans tablette. Cela fut transmis à sayidina Shîth, sayidina Idrîs, sayidina Noûrh (‘alayhim s-salâm), avant que n’ait lieu le déluge. Donc durant toute cette période, il n’y avait pas de Livres révélés, ni de tablettes, ni de feuillets. L’enseignement se prenait de cœur à cœur, par l’éducation spirituelle (souloûk), par héritage de Prophète en Prophète.
Lorsque sayiduna Adam (‘alayhi s-salâm) descendit sur terre, il vint accompagné de son homologue soufli et ténébreux : le Shaytân. Car ils sont descendus tous les deux en même temps sur terre. Adam descendit sur une petite montagne… tandis que le Shaytân, évidemment il ne convient pas de dire qu’il soit descendu au même endroit. Au contraire, chacun est descendu dans un endroit qui lui est propre. Celui qui fut banni de la Miséricorde divine vient s’opposer et se confronter à sayidina Adam (‘alayhi s-salâm) par le waswas, les insufflations, etc. Quant à Adam (‘alayhi s-salâm), ses armes sont évidemment la religion, la certitude (al-yaqîn), le dhikr et les enseignements qu’il reçut de son Seigneur ﷻ, dans le Paradis.
Depuis, le Shaytân n’a eu de cesse de tout mettre en œuvre pour contrer cette Force Lumineuse par ce qui s’y oppose (les ténèbres). Seulement lorsque Adam (‘alayhi s-salâm) vécut avec Iblis ce qu’il vécut, il connut du même coup ses ruses et ses méthodes, de sorte qu’il ne pouvait plus se laisser tromper par lui une seconde fois… contrairement à ceux qui n’étaient pas encore tombés et ne s’étaient pas encore confrontés aux pièges du diable. Celui qui est tombé dans son piège, puis qui s’est relevé, s’est repenti, et dont Allâh a accepté le repentir, celui-là on n’a pas à s’inquiéter pour lui, car il est désormais fort de son expérience : il connait les ruses de son ennemi et ses moyens d’action.
C’est pour cela que sayiduna ibn ‘Ata Allâh al-Iskandariy (rahimahullâh) dit dans ses Sagesses :
« Il se peut qu’un péché faisant naître rabaissement et humilité vaille mieux qu’une bonne action faisant naître fierté et suffisance ».
Parce que ce péché fait naître les regrets et l’amertume, il pousse la personne à faire plus attention afin de ne plus retomber dans le même travers… c’est-à-dire qu’au final l’individu a profité et a tiré une connaissance de ses erreurs. C’est cela même qui est arrivé à Adam (‘alayhi s-salâm) : il a ainsi connu Iblîs, de sorte que ce dernier ne pouvait plus le faire tomber dans ses stratagèmes. Et cette connaissance parvint à Adam (‘alayhi s-salâm) après que Iblîs ait annoncé de sa propre langue son dessein de nuire et de faire perdre toute l’humanité jusqu’à la venue de l’Heure, par vanité, par jalousie et par orgueil.
C’est ainsi que la tromperie de Iblîs ne fait en réalité que protéger l’individu du talbîs, soit du fait de se tromper soi-même, raison pour laquelle Iblîs fut nommé Iblîs : c’est pour sa capacité à faire le talbîs, faire passer ce qui est faux dans un apparat et sous des apparences de Vrai. Il fait voir le faux dans une apparence de vrai, du point de vue de celui qui l’écoute. Et il fait passer l’erreur et la falsification pour la sincérité et le bien fondé. Parce que pour s’opposer à la religion, il n’a rien trouvé de mieux que d’œuvrer en se basant sur le cœur des mêmes enseignements religieux avec lesquels est venu Adam (‘alayhi s-salâm).
Voilà pourquoi, dans le réceptacle (moustaqarr) de la Noubouwa, concernant les manifestations (tajalliyâte) et les visions Lumineuses du cheminant, ainsi que la prise des enseignements et des Messages divins : tu te dois d’être perpétuellement attentif et aux aguets, en te référant sans cesse au Coran et à la Sunna, afin de ne pas te laisser tomber dans ses pièges. Parce que lui aussi, il travaille en se basant sur le cœur des réalités profondes et subtiles, il construit ses arguments sur des tajalliyâtes et sur des interprétations profondes, dans ta pensée. Si ton interprétation de la chose est basée sur le Coran et la Sunna, c’est qu’elle est construite sur la Chari’a du Seigneur ﷻ. Dès lors, tu réunis ton travail sur les tajalliyâtes et le voyage spirituel dans le monde du Malakoûte, en parfaite conformité avec la Chari’a. C’est ainsi que, réunissant les deux choses à la fois, tu deviens du nombre des gens de la pleine réalisation (tahqiq). Mais pour cela, tu as toujours besoin du Shaykh.
Il en fut de même pour Adam (‘alayhi s-salâm) qui, après avoir acquis cette connaissance des ruses du Shaytân, s’est mis à enseigner à ses fils comment ne pas tomber eux aussi dans ses pièges. Mais qui a profité de cet enseignement ?
C’est sayiduna Qabil qui comprit les sens profonds et qui fut en mesure de distinguer le bien du mal, et de là, c’est lui qui fut en mesure de réagir comme il le fallait dans la situation donnée. Quant à Habil, il n’a pas compris et n’a pas saisi la portée de ces Sciences, ce qui l’a poussé à commettre cette faute. Et ce faisant, c’est comme s’il avait soutenu et pris parti pour les ténèbres, prenant en ennemi son frère et son père.
Et bien sache, ô disciple, qu’il se produira pour toi exactement la même chose, au cours de ta Lecture du lâm par le moustaqarr de la Noubouwa. Donc lorsque tu parviendras à ce degré dans la Lecture du Nom divin, fais bien attention, sois intelligent, conforme à la Chari’a, comprends la Loi divine comme elle doit être comprise… afin que les choses ne se retournent pas contre toi, et qu’au lieu des degrés élevés tu te trouves projeté vers les plus bas. C’est la raison pour laquelle le Alif al-Mouqaddar fait partie des Lectures les plus difficiles, sayiduna al-Mustafa ﷺ l’ayant décrit comme étant « plus fin qu’un cheveu, et plus tranchant que l’épée ». Un cheveu… Cela veut dire qu’entre lui et le faux, il n’y a rien de plus qu’un cheveu.
Ceci est bien différent des enseignements inscrits dans les quatre Livres célestes, parce que ceux-là sont écrits, clairs et évidents, tu en as les sources… en revanche, concernant les enseignements que tu tires des Messages du Malakoûte, tu as toujours besoin d’explication et d’interprétation basée sur la conformité parfaite au Coran et à la Sunna. Des explications par lesquelles l’individu doit être en mesure de comprendre ce qui lui est parvenu de l’Etoile de sayidina al-Mustafa ﷺ, au sujet de ce que lui cache le monde du Malakoûte. Et après avoir compris ce Message, il faudra qu’il ait impérativement une croyance ferme et inébranlable en son apparition dans le monde physique.
Quant à celui qui voit, mais qui ne prête pas foi en l’apparition de ce qu’il a vu dans le monde physique, celui-là est et demeure éloigné de la compréhension des sens profonds. Très loin… parce que à partir du moment où tu considères qu’il ne s’agit « que de rêves », et qu’il n’est pas nécessaire de les faire descendre dans le monde physique, jamais tu ne vivras et ne goûteras à ce flux spirituel qui est le lien entre le Moulk et le Malakoûte. Si tu maîtrisais cela, tu serais en mesure de gérer cela par cela… mais à partir du moment où ta foi en cela est faible voire inexistante, aucune force ne peut émaner de toi vers la manifestation apparente de ces choses. Du coup, même si tu fournis des efforts, les enseignements spirituels que tu reçois te sont très difficiles à mettre en pratique.
Disions-nous, pour s’opposer à la religion, Iblîs n’a rien trouvé de mieux que d’œuvrer en se basant sur le cœur des mêmes enseignements religieux avec lesquels est venu Adam (‘alayhi s-salâm) de son maqâm premier dans le Paradis. Et pour ce faire, il recourut à la falsification des Paroles du Seigneur ﷻ.
Tel est le problème du disciple dans son cheminement : il voit bien le signe (ichara), mais ne comprend pas ce qu’il indique, il ne comprend pas ce qu’il est sensé comprendre de cette allusion. Et lorsqu’il désire donner une explication à cette ichara, au lieu de se tourner vers le Coran et la Sunna, il se base sur ses passions, sur ce qui est communément admis, et sur son temps passé dans l’insouciance. C’est ainsi qu’il entend expliquer les enseignements du Malakoûte, en se basant sur ce qu’il a pu saisir de son péché, au temps où il était insouciant. Cela n’est pas permis. Et tu ne pourras comme cela parvenir à rien qui vaille. Au contraire, tu deviendras ainsi un serviteur des ténèbres, au lieu d’être un serviteur de la Force Lumineuse. Si par contre tu parviens à rapporter ces enseignements que tu as saisi du Malakoûte, puis que tu les interprètes à la Lumière du Coran et de la Sunna, alors tu comprendras, ta certitude se fortifiera et tu accèderas à l’état de Proximité dans la Présence Sanctifiée. C’est ainsi que tu dois prendre et comprendre les signes qui te parviennent.
Tout le travail d’Iblîs consiste en le fait de changer et faire passer cette Force Lumineuse découlant de la Haqiqa de la religion, vers une force ténébreuse, qui elle découle d’enseignements fallacieux et d’images inversées. Parce que à partir du moment où tu vois la Lumière, tu le vois lui comme étant dans les ténèbres. Et ces ténèbres, ne vas pas t’imaginer qu’elles sont vides, ou néant. Tu dois au contraire avoir la certitude qu’il s’agit là du Tâghoût. Donc, lorsqu’un signe (ichara) te parvient, depuis la grande nouvelle (al-naba’ al-‘adhîm) vers ton réceptacle (moustaqarr), qui est en fait ton corps… Mais, avant cela, quand est-ce qu’on peut vraiment considérer que ton corps est un moustaqarr de la Noubouwa ?
Il faut pour cela que ton ouïe soit l’Ouïe du Créateur, que ta vue soit la Vue du Créateur, que ta langue soit la Langue du Créateur, que ta main soit la Main du Créateur, que ton pied soit le Pied du Créateur… et alors effectivement, ton corps devient un moustaqarr de la Noubouwa.
Mais comment parviendrais-tu à éduquer cette forme corporelle apparente pour qu’elle devienne ainsi ?
Il est pour cela indispensable que tu multiplies les actes d’adoration, et que tu te conformes parfaitement à la Loi divine. Voilà pourquoi tu ne peux pas te passer des awrâd [5], quelle que soit la station que tu aies atteint. Tu ne pourras jamais te passer de nawâfil. Tu ne pourras jamais te passer de lutter contre ta nafs : c’est une lutte perpétuelle, qui ne prend jamais fin. Et ceci, c’est pour que tu sois en mesure de produire un moustaqarr apte à recevoir ce naba’ prééternel. C’est alors que tu sauras comment interpréter ces informations célestes en des formes apparentes propres au monde créé. Et dans le cas où tu n’aurais pas cela, dans le cas où tu ne te baserais pas sur cette éducation, sur la perception de ce flux ésotérique, et sur ce cheminement spirituel, alors, même si le naba’ se manifestait à toi d’une manière ou d’une autre, tu demeurerais incapable d’en donner une interprétation valable.
C’est pour cela que nous disons et répétons sans cesse de celui qui se trouve dans un état de ravissement (majdhoûb), qu’il n’est profitable ni à lui-même, ni à autrui. Il est totalement inapte à l’éducation de sa propre nafs ou de celle d’autrui. Parce que le majdhoûb n’a pas d’intellect (‘aql), et celui qui n’a pas d’intellect ne peut pas saisir/attacher (‘aqala) ce qui lui parvient du naba’, ni s’en remettre (tawakkul) à la Présence divine. [6] Quant à celui dont l’intellect est conforme à l’intellectualité du commencement de la Noubouwa, celui-là est en mesure de saisir les interprétations célestes et de les comprendre dans leurs formes créées et finies.
Sur terre, le produit soufli et ténébreux des insufflations d’Iblîs se manifeste par l’apparition de ce crime impliquant les deux frères… c’est-à-dire entre les deux étudiants, ou entre les deux disciples ; Habil et Qabil. C’est alors qu’est apparu le produit de ce reflet ténébreux, ou de cette force ténébreuse correspondant au domaine du Tâghoût. Habil tua son frère Qabil, à cause des insufflations, des waswas, des interprétations infondées, et des compréhensions erronées que lui rapportait Iblîs et plaçait dans son intellect, dans sa pensée ou dans son cœur. Le rôle de Iblîs dans le détournement de Habil aura consisté en l’altération de ce qu’il percevait des apparences, et en la falsification de ses compréhensions… jusqu’à ce que ses waswas et insufflations ténébreuses finissent par convaincre Habil, ou cette personne, ou cet étudiant, ou ce disciple… qu’il était victime d’injustice. Ou, comme les gens disent ici, « le pauvre, il n’a rien, une vie de misère, le temps a vraiment été injuste vis-à-vis de lui… » Tu ne fais ici que l’aider et ajouter Iblîs à Iblîs. Le temps ne porte préjudice à personne ! « N’insultez pas le temps, car le temps c’est Allâh ! » [7]. Si le Seigneur ﷻ t’éprouve, et si tu parviens à goûter au Bienfait, au cœur même de l’épreuve, alors tu accèderas à la Présence divine, tu seras dans un état d’élévation et de jonction, entre toi et la Seigneurie. Et si tu considères que le temps a été injuste avec toi… tu sais déjà vers quoi tu te diriges. Tu sais que tu es devenu le disciple du « cornu » ! Il t’a attrapé et il est en train de te traîner là où il veut.
Toujours, Iblîs fait croire à Habil qu’il est victime d’injustice, et il fait en sorte que son père devienne à ses yeux un enseignant despotique, partial, toujours en faveur de son frère, qu’il ne fait pas apparaître cette Science et cet enseignement de manière équitable entre les deux parties, etc. C’est exactement ce qu’il se passe entre les disciples. Cela te vient, à toi aussi ! Il y en a un qui ne parvient même plus à s’asseoir en présence du Shaykh. A chaque fois, il prend la fuite. Et quand tu lui demandes pourquoi il a fui, que te répond-il ?
« Aaaah.. j’ai honte vis-à-vis du Shaykh… »
Non, ce n’est pas vis-à-vis du Shaykh que tu as honte… mais plutôt, tu as honte de la partie ténébreuse de ton cœur que tu retrouves en lui, et qui fait qu’effectivement, tu fuis ! Tu vois et tu considères que le Shaykh ne t’a pas donné ce que tu méritais, et qu’il ne t’a pas transmis de Science véritable. Comme si toi tu étais quelqu’un de méritant et qu’une récompense avait été décernée, mais qu’au lieu de te parvenir à toi, elle avait été attribuée à ton frère disciple… tout ceci relève des interprétations d’Iblîs. Si seulement tu cherchais en toi-même… là où pourtant se trouve bel et bien la Haqiqa… mais là, qui y va pour y plonger !? Tu en es incapable ! Et au lieu de nager dans ton propre intérieur, au lieu de nager dans le domaine de ton propre cœur, tu sors et tu vas nager dans les pensées d’untel, d’untel et d’untel… C’est justement cela que veut de toi Iblîs : te faire sortir de la Haqiqa pour te faire entrer dans des formes illusoires, et ainsi établir en toi la certitude que tu mérites un degré plus élevé que celui dans lequel tu te trouves… que tu es méritant de cela… et tu vas peut-être même jusqu’à penser que tu es plus savant de cela que ton Shaykh. Tout ça, ce n’est absolument pas quelque chose d’étonnant, chez le disciple.
Tu poursuis comme ça, jusqu’à ne plus être capable de dominer ton état intellectuel et contrôler ton moustaqarr, afin que ton récipient soit pur et apte à recevoir ces Sciences. C’est impossible. Toujours, tu vois les choses par l’œil du Tâghoût qui considère les formes apparentes souflia. Tu ne vois et ne perçois que les paroles obscènes… quand bien même celui qui parle parlerait dans une intention qui n’est pas ce à quoi tu penses, Iblîs inverse pour toi le sens des mots, il inverse pour toi les apparences et toutes les compréhensions. Et dès lors, le Alif devient pour toi interdit.
Voilà pourquoi, dans le Nom divin « Allâh », le Alif vient en tant que Scission (fasl) : il y a bien une scission entre lui et le lâm. Tu n’as nulle part où t’agripper. Rien. C’est là le maqâm dans lequel est installé Iblîs. Il se tient là, pour t’empêcher d’avancer. Et cela, vous le vivez tous, tous autant que vous êtes ! L’un vivra cela avec son fils, l’autre avec sa femme, avec son frère, avec son collègue de travail, avec son patron… c’est comme ça. Telles sont les chaînes de votre dimension intellectuelle : toujours, vous interprétez les choses dans une forme basse et vile (soufli). Si ton interprétation était basée sur le Coran et la Sunna, tu aurais gagné ce que tu aurais gagné… Mais non. Alors comment tu vas faire… l’ennemi d’Allâh est bien là, et il ne laisse personne tranquille, excepté celui à qui Allâh aura fait miséricorde.
Ce Tâghoût, ou Iblîs, ou celui qui habille le Vrai par le faux, il place Qabil dans l’apparence de Habil… il fait de lui quelqu’un qui a juste eu de la chance. « Ah.. il a de la chance ! »
Non, il n’y a pas de chance ! Tout est prédestiné. La chance, ça rentre dans le domaine du hasard, ce qui renvoie à un grand péché, tu ne peux donc pas mêler les choses. Oublie ce mot, purement et simplement. C’est comme ça que les choses ont commencé pour Habil : il a eu de la chance, il ne mérite pas cela… Habil était plus méritant que Qabil… Comment pourrais-tu, à sa place, laisser tranquille celui qui a volé ta place, qui s’est accaparé l’attention et le cœur de ton père, celui qui a pris la Science de ton père, etc.
La chose s’est donc manifestée de manière claire et évidente aux yeux de tous : Allâh ﷻ a accepté le sacrifice de Qabil, mais pas celui de son frère Habil. Et Il ﷻ est plus au fait de ce qu’il y avait à ce moment-là dans le cœur de chacun, Il est mieux informé de celui qui a été sincère et véridique dans son offrande, et de celui qui s’est laissé tromper par lui-même et n’a agi que dans le but de parvenir et obtenir quelque chose en contrepartie. Tout était on ne peut plus clair : à partir du moment où le Seigneur ﷻ avait accepté d’untel et pas d’untel : terminé. La seule chose qu’il restait à faire à celui dont l’offrande n’avait pas été acceptée, c’était de revenir, de se repentir, et de suivre le chemin emprunté auparavant par son père. Car lorsque sayiduna Adam (‘alayhi s-salâm) descendit du Paradis, il n’a pas pour autant coupé son lien avec le Créateur ﷻ. Au contraire, il a imploré son pardon, il s’est repenti et a fourni tous les efforts possibles pour revenir au degré qui avait été le sien… et non pas pour obtenir de ses efforts un degré plus élevé encore ! Tout ce qu’il voulait, c’était recouvrer le degré qui avait été auparavant le sien. Si Habil était revenu à son Seigneur par le repentir et l’istighfar, alors Il ﷻ aurait accepté son offrande… mais il n’en fut pas capable.
C’est pour cela qu’il fut nommé Habil (le fou), c’est-à-dire celui qui n’a pas d’intellect. On dit ainsi : « Fulân hbil : il est fou… » Voilà pourquoi il ne fut pas capable de contrôler son intellect. Et c’est en ce sens qu’on appelle le majdhoûb majdhoûb : parce que son intellect a été ravi est aspiré (injadhaba), de sorte qu’il ne peut plus agir de manière raisonnable. Mais de nos jours, subhânAllâh, le fait de ne pas avoir d’intellect est devenu une fierté chez les gens…
Bien au contraire : l’intellect est indispensable en religion ! Rien que pour la prière : si tu n’as pas d’intellect, tu n’as pas de prière. Cet intellect, tu en as besoin : prends-en donc soin. Parce que si les événements te submergent, au point que tu ne sois plus en mesure de te contrôler, si les passions en viennent à te dominer et prennent les commandes de ton intellect : tu deviens alors une réplique de Habil.
Disions-nous, c’est pour cela qu’il fut nommé Habil, qui renvoie à une caractéristique s’apparentant à la folie, qui est propre à celui qui n’a pas d’intellect… ou celui qui ne parvient pas à garder le contrôle sur son intellect. Al-‘aql est bien présent, mais l’individu ne parvient pas à en garder le contrôle, il ne parvient pas à garder raison et faire la part des choses. Si tel est son état, il est là aussi considéré comme n’ayant pas de prière (sila), c’est-à-dire pas de lien lui permettant d’établir la jonction avec la Seigneurie. Pour que sa prière ou son lien (sila) soit effectif, il faut qu’il ait l’intellect d’une part, mais également la faculté de distinguer et faire la part des choses, avoir conscience du temps, du lieu, de la nécessité d’être en état de pureté, de cacher sa nudité, etc.. Voilà pourquoi les conditions de la prière sont au nombre de 9 : 9 correspond au chiffre de la réception (talaqqiy), par lesquelles tu reçois l’état de Jonction avec le Créateur ﷻ. Mais si tu n’as plus d’intellect, alors prie ou reste assis : c’est la même chose.
Quant à Qabil, il est comme son nom l’indique celui dont l’intellect est disposé (qabil) à recevoir les Sciences divines. Il est doté d’une prédisposition totale pour recevoir ce naba’ prééternel et exprimer ce qui s’y trouve en terme de Sciences cachées. Il est celui qui a tiré la bonne compréhension et la Science de son père Adam (‘alayhi s-salâm), parce que son intellect est disposé à assimiler les Lois divines, raison pour laquelle il fut nommé Qabil.
Et d’où proviennent ces Lois.. ?
Si on considère que Habil et Qabil ont pris la bay’a de Adam (‘alayhi s-salâm), c’est-à-dire qu’ils ont pris l’Etoile des Noms divins de Adam… l’Etoile du Créateur ﷻ se leva en Habil et en Qabil. Les deux ensembles : tu ne peux pas dire que celui-ci a pris et que l’autre non. Non, les deux ont pris… seulement sur les deux, il y en avait un qui en plus de l’enseignement des Sciences divines avait reçu la bonne compréhension de ces Sciences, et c’est celui dont Allâh accepta l’œuvre. Il faisait partie des gens sincères, et était un véritable réceptacle (moustaqarr) de la grande nouvelle (naba’ al-‘adhîm). C’est de là qu’il hérita de cette Science.
Quant à Habil, il s’est laissé tromper par l’entourage ténébreux de l’Etoile, qui fut renforcé par les insufflations du Shaytân et finit par prendre le contrôle de son intellect, le rendant totalement incapable de comprendre correctement ces enseignements divins… malgré que les deux fils aient pris ces Sciences de leur père en même temps et au même endroit. C’est donc cela que vivent les gens dans la quête des Noms divins, ou dans la quête et le cheminement par le Nom indicateur de l’Essence : « Allâh ».
Ce n’est donc pas parce que quelqu’un a pris la bay’a qu’il est sauf, bien sûr que non ! Encore faut-il qu’après la bay’a il reçoive et comprenne les choses comme elles doivent être comprises. Il s’agira donc pour le disciple de s’empresser d’accepter les choses comme elles sont, quoi qu’il arrive, dès lors que lui parviendront les signes (ichara). Dès lors qu’est apparue la Lumière du Seigneur : tu te dois d’accepter. Si la Lumière t’est apparue, mais qu’il y a toujours en toi des waswas, alors sache que tu es Habil. Tu dois donc retourner à l’istighfar et au repentir.
Mais si tu t’obstines à combattre et lutter contre la réalité des choses, par ta pensée, contre ton frère dans la Voie… alors sache que tu n’as pas d’intellect, tu n’as aucun contrôle et aucune capacité de discernement. Voilà pourquoi il est impossible que le Shaykh suive le disciple dans tous ses travers, sans relâche… lorsqu’il voit que les choses tournent mal, vient un moment où il finit par dire : « Voilà ce que Allâh a écrit pour lui. Il est Habil, laissez-le comme ça. » Et après cela, il n’y a plus qu’à attendre le moment où sa réalité apparaîtra et sera manifeste aux yeux de tous.
Quant à celui qui écoute ce qu’on lui dit, qui rapporte les bonnes compréhensions et accomplit les actes selon les enseignements du Shaykh, évidemment, il est Qabil et son cœur est disposé à recevoir ces Sciences. Son interprétation de celles-ci sera correcte, fondée sur le Coran et la Sunna, et non pas sur ses passions, ou ses valeurs acquises, ou sur son expérience passée.
[1] Sourate âl ‘Imrân, versets 18 et 19.
[2] Sourate al-Noûr, verset 35.
[3] Hadîth du Waliy : « Allâh dit : « Celui qui montre de l’hostilité à l’un de Mes bien-aimés, Je lui déclarerai la guerre. » [Sahîh al-Boukhâriy]
[4] Rapporté par at-Tirmidhiy et ibn Mâjah.
[5] Awrâd : actes d’adoration propres à la tariqa (wird, siyaha, hadra etc.) ou actes d’adoration généraux (prières surérogatoires, jeûne, etc.)
[6] Le mot arabe ‘aql, traduit par « intellect », vient du verbe ‘aqala : attacher, saisir, comprendre. Et ici, sayiduna Shaykh fait référence au Hadîth : « Un homme vint au Prophète ﷺ et dit : « Ô Messager d’Allâh, dois-je laisser ma chamelle et avoir confiance (tawakkul), ou bien dois-je plutôt l’attacher (‘aqala) et placer ma confiance (en Allâh) ? » Il répondit ﷺ : « Plutôt, attache-la et place ta confiance (en Allâh) / i’qilhâ wa tawakkal » » [Rapporté par at-Tirmidhiy]
[7] Sahih Muslim.