Fais de la science ta religion, et non plus de la religion une science

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Fais de la science ta religion, et non plus de la religion une science

Résumé de l’assise du 05 Octobre 2018 / Jumu’a 25 Muharram 1439 [Partie 1] :

Nous revenons donc à la Hadra du athar de la risâla, ou au maqâm du lâm al-qabd considéré depuis la risâla. Allâh sait mieux, mais il me semble que ceci est le quatrième cours de la série, après que nous nous soyons arrêtés pour une longue période. Il est temps à présent de revenir à ces enseignements et terminer ce que nous avions débuté. En cette nuit bénie, nous disons que la religion est la Loi d’Allâh ﷻ. « Certes, la religion auprès d’Allâh est l’Islâm [1]. » cela renvoie en réalité à la Chari’a. La Chari’a, c’est une science (‘ilm) et un ensemble de règles (qanoun). Des règles s’appliquant sur l’ensemble de la création : comment les créatures interagissent-elles avec le Seigneur, et comment interagissent-elles entre elles. Cette science et ces règles fluent dans l’ensemble de la création, et non pas en certaines créatures à défaut de certaines autres. Les règles divines s’appliquent sur l’ensemble des choses créées, c’est-à-dire sur l’ensemble de ce néant et tout ce qu’il comprend. Quant à la science, c’est l’outil de la religion, ou le moyen te permettant d’accéder à la Haqiqa de la création, du monde créé, de l’Homme… et à la Haqiqa de ce qui les lie les uns aux autres.

C’est donc par cette science que l’on parvient à appréhender les sens profonds mettant toute chose en relation les unes avec les autres. Et, nous indiquant cela, le verset nous dit : « ceux qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, évoquent Allah et méditent sur la création des cieux et de la terre (disant): « Notre Seigneur! Tu n’as pas créé cela en vain. Subhânak ! Garde-nous donc du châtiment du Feu. » [2] » En méditant sur la création, il se peut que le cheminant reçoive une ouverture spirituelle et perçoive ainsi le tasbîh pratiqué par les créatures qui l’entourent. Conformément au fait que « Les sept cieux et la terre et ceux qui s’y trouvent, célèbrent Sa gloire (tasbîh). Et il n’existe rien qui ne célèbre Sa gloire (tasbîh) et Ses louanges. Mais vous ne comprenez pas leur façon de Le glorifier [3]. » Ce verset nous informe bien du fait que les choses font le tasbîh, et nulle part il n’est stipulé que nous ne puissions percevoir cette manière que les choses ont de glorifier leur Créateur. Ce qui nous échappe, c’est la compréhension du tasbîh des choses, mais pas leur perception.

Quelles que soient ses expériences et le vécu du cheminant dans le domaine, il est et demeure incapable (‘ajiz), incapable de comprendre, incapable de saisir. L’Homme est absolument incapable de saisir, d’une compréhension globale et exhaustive, tout ce que peut recéler la religion en terme de sciences, de connaissances et de secrets ésotériques.

Alors au lieu d’aller chercher en dehors de la religion, reviens plutôt au cœur de celle-ci… mais reviens-y par la science ! C’est-à-dire qu’il faut que tu aies pour commencer une part de la science, par l’intermédiaire de laquelle tu pourrais pousser tes recherches dans la religion. C’est ainsi que tu accèderas à des secrets, des sciences, des compréhensions profondes. Tu t’étonneras toi-même d’être parvenu à tout cela. Ces secrets ésotériques vont au-delà de tout ce que peut entrevoir l’intellect et la raison. Tu ne peux donc pas les saisir, par l’intellect, dans leur entièreté, mais tu peux tout de même en prendre la part que Allâh ﷻ t’aura déterminé.

Quant à l’individu qui se sent repu de connaissances et de compréhensions, qui se vante et s’enorgueilli de ce qu’il a pu atteindre, et qui s’imagine avoir accédé à la science dans son entièreté… nous savons pourtant bien que la science de notre Seigneur ﷻ est telle qu’elle n’a ni début, ni fin. Seulement ce sentiment d’en avoir fini, d’avoir fait le tour et d’avoir saisi tout ce qu’il y avait à saisir… à quoi cela te mène ?
Cela te mène à la perte de toute crainte d’Allâh. Quant à celui qui au contraire réalise être parvenu au degré de l’incapacité totale (‘ajz), celui-là au contraire atteint l’état de véritable crainte (khachya) d’Allâh ﷻ.

L’individu sain, l’individu qui est doté de l’intellect des gens à qui Allâh aura voulu le bien, c’est celui qui parvient à considérer l’ensemble de toutes les sciences comme une particule se fondant dans la religion d’Allâh ﷻ et reposant sur sa Haqiqa. Puis, il cherche à établir et confirmer dans le monde créé ce qu’il sera parvenu à saisir, afin que s’apaise l’intellect et le cœur, et que se tranquillise la nafs. C’est dans cette mesure que l’Homme pourra faire de la science sa religion… et non plus de la religion une science.

A chacun, Allâh ﷻ a attribué une part de science [4], dans un domaine spécifique. Il n’incombe donc à l’individu que de retourner à la religion, au travers de ce domaine qui lui est propre, jusqu’à ce que la ramification retourne à l’origine. C’est ainsi qu’il sera saisi de stupeur et ébahi devant la réalité divine d’une part, et d’autre part qu’il atteindra la crainte du Seigneur ﷻ.
Quant à celui qui s’enorgueilli de sa ramification et qui s’imagine avoir atteint quelque chose d’extraordinaire, cela ne fera que l’éloigner de la Présence divine, et il finira par sombrer dans le chirk, qu’Allâh nous en préserve.

C’est de cette manière que l’on réalise que la Haqiqa de ce monde créé, malgré l’extraordinaire multitude de choses qu’il puisse comporter et mettre en valeur, ne sont en réalité que des chemins, ou des cours d’eau, dont le commencement et la finalité sont Un. Ils partagent tous la même source, et se jettent tous dans le même océan, la source n’étant autre que l’océan lui-même. Ceci parce que toutes ces connaissances découlent de la même source : al-‘ilm al-laduni, soit la science divine, la science Seigneuriale, ou l’ensemble des règles régissant la création… désigne-la de la manière qui te conviendra, l’important étant le sens de ce à quoi cela renvoie.

Cette science, Allâh ﷻ en a descendu les clefs sur ses prophètes et messagers (‘alayhim s-salâm), afin que l’individu fournisse des efforts dans le dhikr, c’est-à-dire dans une adoration assidue et régulière. C’est par ces efforts persistants et réguliers qu’il parviendra aux clefs qui lui ouvriront toutes les portes, et ce évidemment par le dhikr et la méditation. Une science ainsi acquise ne mènera l’Homme à rien d’autre qu’à la connaissance d’Allâh ﷻ. Une connaissance qui impliquera nécessairement la crainte révérencielle et la réalisation de la grandeur et de la majesté divine. C’est-à-dire que cette science, c’est une embarcation, ou une monture, te permettant de revenir à la compréhension profonde d’un aspect ou d’un domaine d’entre les multiples domaines de la religion, et cette connaissance te fera atteindre l’état de crainte (khachya) et te fera retourner à ton Seigneur.

Voilà ce que nous faisons, et voilà ce que nous étudions à présent. C’est-à-dire que nous en sommes actuellement au athar, la trace du cheminement, ou la trace de la Sunna, qui n’est autre que la risâla, laquelle réunit ce que sayiduna al-Mustafa ﷺ dit, (qawl), fit (fi’l) et établit (taqrir)… et ceci correspond en réalité à une explication claire et exhaustive du Message (risâla) du Seigneur, matérialisé et personnalisé de manière concrète, au travers d’un corps humain, afin que tout un chacun soit en mesure de comprendre ce Message.

En d’autres termes, cette risâla, de quoi est-elle composée… ?
Ce n’est pas exclusivement une science. Non, c’est le mariage de la science et de la pratique. Celui qui a une science bonne (hasan), il obtient de celle-ci un certain degré spirituel. Seulement si cette science ne le fait pas retourner à l’Origine, alors elle ne fait que l’éloigner de la religion et de la crainte du Seigneur. Elle lui fait gagner en orgueil, en vanité, en suffisance, en amour du pouvoir, etc.

Quant à la science par laquelle on retourne à la religion, par laquelle on retourne au athar du Prophète ﷺ, elle enseigne et inculque à l’individu des valeurs telles que la modestie, l’humilité, le retour à l’état de prosternation prééternel, le retour au véritable et réel Bien-Aimé qu’est le Seigneur ﷻ … tout ceci ne fait gagner qu’en amour et en proximité.


[1] Sourate Âlu ‘Imran, verset 19.
[2] Sourate Âlu ‘Imran, verset 191.
[3] Sourate al-Isrâ’, verset 44.
[4] Cad : un savoir-faire, un domaine de prédilection, que ce soit dans le travail, un intérêt ou une passion quelconque.

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