Et toi, quelle serait ta risâla ?

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله

Et toi, quelle serait ta risâla ?

Résumé de l’assise du 3 Août 2018 / Jumu’a 14 Dhou l-Qi’da 1439 [Partie 3] :

Ici nous parlons bien de la révélation dans le monde physique et apparent de ce qui relève du malakoûte… parce que la risâla, qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qu’un messager (rasoûl) ?
C’est quelqu’un qui rapporte des messages (rasâ’il) du Seigneur ﷻ. Il les rapporte, mais pas tels qu’ils lui furent descendus. Plutôt, il les rapporte en tant que nawâmis, en tant que Souffle du Miséricordieux, et il les fait descendre en fonction des évènements se produisant autour de lui… c’est en ce sens que nous parlons des « causes de la révélation » (asabab al-nouzoul), pour le Coran. Parce que le Coran, du point de vue du moustaqarr et de la wilâya, il descendit sur sayidina al-Mustafa ﷺ en une seule fois. Seulement sa descente depuis le premier ciel jusqu’à la terre s’est faite de manière progressive et répartie sur 23 années, en fonction des événements qui se produisaient. Et toi de même, tu te dois de reproduire ces événements, dans ta vie quotidienne.

Au départ, tu ne comprenais rien à ces choses. Mais maintenant que nous sommes parvenus à l’étude du lâm al-‘ishq par le Alif al-mouqaddar, tu es tout à fait en mesure de voir descendre et se révéler, en ce qui te concerne personnellement, le malakoûte dans le moulk. Si ta capacité à ressentir ces choses et si ton intention (niya) n’est pas assez forte en ce sens, alors tu ne seras évidemment pas capable de voir cette descente s’opérer entièrement. Cela dit, tu en percevras au moins quelques bribes. Tout dépend en réalité de toi. Si tu crois et tu réalises que la risâla est ainsi… et telle est véritablement la Haqiqa de la risâla… parce que, comment t’imagines-tu que les choses se sont passées ?
Lorsque sayiduna Jibrîl (‘alayhi s-salâm) vint au Messager d’Allâh  ﷺ, la toute première fois, et qu’il lui dit : « Lis !
Je ne suis pas de ceux qui ont appris à lire.
Lis !
Je ne suis pas de ceux qui ont appris à lire.
Lis !
Je ne suis pas de ceux qui ont appris à lire.
« Lis, par le Nom de ton Seigneur qui a créé… » 
[1]. »
Cette manière de procéder, c’était au tout début de la révélation. Mais qui te dit que par la suite les choses demeurèrent ainsi ?

Non, ce Hadîth concerne uniquement la toute première rencontre. Après cela, cette forme apparente et concrète de dialogue, prononcée par la langue et perçue comme un son… tout ceci va disparaître et sera remplacé par quelque chose de bien plus subtil, noble et céleste. Et c’est en cela que nous parlons et nous nous référons aux nawâmis. Ces nawâmis, ou ce flux subtil, appelle-le comme tu veux… ce qui en importe, c’est que tu en perçoives et saisisses la force Lumineuse, puis que tu sois en mesure de les faire descendre et de les manifester, en fonction des jours, des événements, et des personnes concernées.

Alors à partir de là, tu te mets à penser… et tu dis que toi aussi, tu vas pouvoir écrire un Coran. Non, ça ce n’est pas pour toi ! Tu n’es pas capable de manifester une telle force dans sa nature véritable et authentique. Et d’ailleurs le Coran, lorsque les compagnons l’entendaient… ils ne le prenaient pas de la manière dont nous le faisons aujourd’hui. Ils le recevaient d’une manière bien plus élevée et céleste. C’est ainsi que lorsque certains entendaient un verset, ils pouvaient aller jusqu’à s’évanouir… pour certains, il leur suffisait d’entendre un mot, ou un verset du Coran, et ils embrassaient l’Islam, parfaitement convaincus. Quelle est la cause de cela ? Non, ce n’est pas la prononciation elle-même du verset. Plutôt, c’était dû à la force concentrée dans cette prononciation, parce que la risâla était alors extrêmement proche : untel rapportait du Prophète ﷺ, directement. Il n’y avait pas des dizaines et des dizaines d’intermédiaires comme aujourd’hui. Et surtout, c’était durant le même siècle, durant les mêmes jours de la révélation… aujourd’hui, 15 siècles nous séparent, et 45 intermédiaires dans les chaînes de transmission. C’est pour cela qu’on constate aujourd’hui d’une grande faiblesse de la force d’Imân avec laquelle on écoute la Parole sacrée, avant de la transmettre à son prochain.

Donc aujourd’hui, pour le petit groupe de frères qui sont entrés par la porte de la wilâya… en ce qui concerne cette Table (lawh) de traduction, qui rapporte la risâla, au travers de ta pensée et de ton intellect… chacun se doit aujourd’hui de rechercher le Souffle spirituel, afin d’être en mesure d’étudier et de pouvoir lire la lawh qu’il a en son intellect.

Donc lorsque le disciple prend ce point, ou cette étoile… que va faire cette étoile dans sa lawh ? Elle va y agiter et y stimuler les autres points. Alors évidemment, cette lawh qu’il a dans son intellect, elle n’est pas écrite comme on se l’imagine, c’est-à-dire comme on a l’habitude de lire dans les livres… bien sûr que non ! Plutôt, ce qui y est écrit est écrit au travers du reflet qu’y prennent les différents points… dans le cas évidemment où tu aurais trouvé et reçu le point originel. Si tu reçois l’étoile originelle, elle illuminera les autres points, et chaque point ou chaque étoile te fera apparaître son emplacement ou son orbite (mawqi’) : « Non!.. Je jure par les positions (mawaqi’) des étoiles. Et c’est vraiment un serment solennel, si vous saviez. Et c’est certainement un Coran noble, dans un Livre bien gardé, que seuls les purifiés touchent ; C’est une révélation de la part du Seigneur de l’Univers [2]. »

Cela veut dire que cet emplacement d’étoile, c’est l’emplacement que tu as en toi et dont le markaz est un point, est un reflet du point originel que tu as reçu lors de la bay’a. Si tu fais face à cette étoile, ou à ce point, alors elle t’apparaîtra dans l’emplacement (mawqi’) de la lawh et tu diras que te sont apparues des lettres écrites… que t’est apparu le Nom divin « Allâh »… que tu as vu un verset Coranique… que tu as vu un Nom d’entre les Noms divins… que tu as vu un symbole, un talsam… etc. toutes ces choses qui se sont manifestées à toi, elles ne te sont en fait apparues que par le reflet de l’Origine dans la lawh… et cette manifestation varie, en fonction de la personne, du jour, et du contexte dans lequel il vit. C’est la raison pour laquelle les signes et les théophanies varient d’un individu à l’autre. Quant à l’Origine, elle, elle ne change pas. Elle est et demeure unique. C’est elle qui attise et agite l’intellect, la pensée, la compréhension de chacun… pour finalement revenir à une seule et unique réalité.

C’est pour cette raison, comme vous l’avez expérimenté durant cette siyâha, que lorsque le faqir chargé de porter la subha et la canne les avait toutes deux en main, il fondait littéralement, il disparaissait, comme s’il cessait entièrement d’exister. Comment ceci se réalisait-il ? C’est lorsque la personne recherchait cet état de conscience de la Force émanant de l’Origine, lorsqu’il rapportait les réalités profondes du lâm al-‘ishq. La présence dans ses mains de la canne et de la subha faisait de lui un imam pour le restant du groupe, qui dirigeait alors la prière pour eux. Tu demandes alors, d’où cela vient-il ? « et J’ai insufflé en lui de Mon esprit [3]. » ce verset concerne le Créateur et Adam (‘alayhi s-salâm)… mais toi, ici, c’est de même comme si tu avais reçu un nouvel esprit. Car de fait tu as reçu une Lumière que tu n’aurais jamais pu imaginer recevoir auparavant. C’est donc une Lumière qui fut insufflée en toi. « et Il enseigna à Adam tous les noms [4]. » donc toi de même, lorsque tu as reçu ce Souffle, et qu’il te fit voir les emplacements (mawâqi’) se trouvant dans la lawh, alors ces Noms se sont manifestés à toi. C’est en ce sens que tu as eu accès à la Science des Noms, et de ce fait la khilâfa, ou l’imâma, t’est revenue. Tout ceci, dans l’instant où tu as pleinement réalisé le fana, l’extinction l’évanescence totale et absolue dans la Présence du Créateur ﷻ. Il ne demeurait alors de toi plus aucune forme d’existence, et ton existence elle-même était prosternée devant le Créateur. Voilà donc comment se passe le cheminement ici.


[1] Rapporté par al-Boukhâriy et Muslim.
[2] Sourate al-Wâqi’a, versets 75 à 80.
[3] Sourate al-Hijr, verset 29.
[4] Sourate al-Baqara, verset 31.

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