أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بـسم الله الرحمن الرحيم
بـسم الله الرحمن الرحيم بـسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله
بسم الله
الله الله الله
ولا حول ولا قوة إلا بالله
« Et l’acte vertueux, Il l’élève. »
Résumé de l’assise du 05 Octobre 2018 / Jumu’a 25 Muharram 1439 [Partie 2] :
Sayiduna al-Mustafa ﷺ, – pour parler de la science ésotérique – nous a transmis des secrets, il nous a donné des clefs… il ne te reste qu’à y accéder, par la porte du dhikr que tu accompagneras de méditation et de réflexion, jusqu’à ce que la chose se dévoile à toi. Le Seigneur ﷻ dit : « ceux qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, évoquent Allah…[1] » S’Il avait seulement dit « ceux qui évoquent Allâh… » alors toute personne prononçant de sa bouche « Allâh » aurait reçu une science et une compréhension profonde dans ces sujets de la Haqiqa. Cependant ici, il est question de régularité et de persistance dans la pratique du dhikr.
« Et l’acte vertueux (sâlih), Il l’élève [2]. » Attention, c’est l’acte vertueux (sâlih) qui est élevé, et non pas l’acte bon (hasan) ! Si ton acte est bon (hasan), c’est simplement que tu t’es acquitté de ton obligation. Si en revanche tu fais de tes actes des actes vertueux (sâlih), alors tu obtiens de cela la crainte révérencielle (taqwa) et une élévation spirituelle vers l’état de Présence divine.
Donnons un exemple concret : tu entres dans la zawiya, ou tu viens dans l’intention de prendre la bay’a : ceci est un acte bon (hasan). Ensuite tu prends la Lumière d’Allâh : c’est encore un acte bon (hasan). Mais cela ne nous permettra pas d’affirmer que tu as accompli un acte vertueux (sâlih). Tant que tu ne mettras pas en pratique les fondements de la Tariqa, de manière concrète, assidue et dans la longévité, ne viens pas prétendre à être de ceux dont le Seigneur élève les actes !
Non. C’est comme pour l’écolier, qui va à l’école tous les jours, mais qui n’est pas attentif en classe, qui ne fait pas ses devoirs et ne met pas en pratique ce que lui enseigne l’instituteur…
Le verset nous parle bien d’acte (‘amal) : « Et l’acte (‘amal) vertueux, Il l’élève. » c’est-à-dire que ce n’est pas simplement une hasana, mais il s’agit bien d’un acte concret, d’une mise en pratique tangible… et cet acte physique, ce mouvement, c’est un acte vertueux (sâlih). Ce n’est pas un acte comme toi tu le penses, comme il te plait de le faire. Plutôt, c’est un acte accompli sur base de science religieuse. C’est un acte par lequel tu retournes à la religion, et de ce fait Allâh élève cet acte… alors seulement, on peut dire de cet acte que : « Quiconque rapporte une hasana, en obtiendra dix fois autant [3]. » en revanche, si tu n’accomplis que des actes bons (hasan), tu n’as pas de hasana. Parce que cet acte que tu accomplis, tu ne le fais que par obligation religieuse : tu ne le réalises pas dans sa dimension réelle et profonde.
Il ne s’agit pas de dire « Moi, je prie mes cinq prières obligatoires… vraiment, je fais quelque chose d’extraordinaire ! »
Non ! Tu as l’obligation de prier le sobh, le dhohr, le ‘asr, le maghreb et le ‘isha ! Et on ne dit pas que Allâh a élevé ces actes ! Ce ne sont que des actes bons (hasan), des actes dont tu as l’obligation de t’acquitter. C’est une obligation pour tout musulman en possession de toutes ses capacités de prier et accomplir sa prière quotidienne avec tout ce qu’elle comprend d’obligations, de sunan et moustahabbat. La prière est le pilier de la religion. Et le Hadîth prophétique nous dit très clairement : « Le pacte entre nous et eux est la prière : celui qui la délaisse a mécru [4]. »
C’est tout, ça ne va pas plus loin !
C’est bien là le problème, ce retard dans la pensée et les idées des gens aujourd’hui :
« Moi, je prie mes cinq prières, je suis dans la tariqa, je suis soufi, je suis dans le degré de l’Ihsân, je suis du nombre des gens de la mouchâhada… »
Non, reviens en arrière un petit peu ! Tu n’as rien rapporté : ce ne sont là que des actes que tu as l’obligation d’accomplir ! Si par exemple tu as le nisâb, pour la zakât, et que tu t’acquittes effectivement de la zakât… cesse de t’imaginer que tu as accomplis quelque chose ! Non, ça ne compte pas, parce que ça c’est quelque chose qu’il t’es obligatoire de faire. Et si tu ne le fais pas, alors tu plonges dans le feu de l’enfer. Si tu prononces la chahâda… ce n’est pas parce que tu la prononces que pour autant tu en obtiens le plus haut des degrés ! Non, encore une fois, c’est une obligation : tu dois prononcer la chahâda. Tu as l’obligation de prier, de jeûner, de t’acquitter de la zakât et de faire le hajj ! Mais cesse de penser que ton acquittement des cinq piliers fait de toi quelqu’un d’éminent.
Quand est-ce que tu recevras cette distinction, cette prévalence… ?
Lorsque tu t’adonneras à la pratique des actes surérogatoires. Car comme nous le dit le Hadîth du Waliy : « Mon serviteur n’a de cesse de se rapprocher de Moi par des actes surérogatoires (nawâfil) jusqu’à ce que Je l’aime… » et non pas « par des actes obligatoires (farâ’id). »
Seulement ces actes surérogatoires doivent être accomplis de manière régulière et assidue, et avec sincérité (ikhlâs). Ce doit être un acte vertueux (sâlih) qui satisfait Allâh et Son Messager ﷺ. Alors seulement, cet acte sera élevé.
Si on considère les choses comme cela… pas la peine de faire le beau devant ton miroir. Inutile de te contempler dans la glace, en te disant que vraiment, tu as accompli de grandes choses. Non mon chéri, tu n’as rien fait. Rien du tout. Repasse-toi la bobine, et tu verras qu’en réalité tu n’as pas avancé d’un pas. Tu n’as même pas encore mis le pied devant la Porte du Vrai ﷻ ! Cesse de te pavaner, sous prétexte que tu as prié le dhohr à l’heure, ou parce que tu as été prier à la mosquée… comme si par cela tu étais devenu quelqu’un… non, ça c’est une obligation !
Ainsi donc… tu dois te consacrer à la pratique des œuvres surérogatoires. Et en cela, tu as le choix. Allâh ﷻ et al-Mustafa ﷺ t’ont laissé le choix en cela… si tu les mets en pratique, tu en percevras les mérites. Et si tu ne les mets pas en pratique, tu n’obtiendras rien du tout. Quant aux obligations : si tu les mets en pratique, tu ne fais jamais que t’acquitter de ce qui t’est obligatoire. Et si tu ne les mets pas en pratique, alors tu provoques la ruine de ton état, de ta demeure et du troupeau dont tu as la charge, à savoir tes membres et ton propre corps. Voilà tout.
Ce n’est pas parce que tu accomplis ce qui t’est obligatoire que tu accèdes au mérite. C’est comme celui qui travaille chez un patron et qui doit réaliser un travail de 8h00 à 12h00 puis de 14h00 à 18h00, pour avoir son salaire à la fin du mois. Tu travailles, et à la fin du mois tu touches ta paye, normal. Cependant si tu as l’occasion de faire des heures supplémentaires, et que durant ces dernières tu travailles bien comme il faut, alors tu obtiendras une augmentation dans ton salaire, et ton rang sera élevé au sein de l’entreprise et auprès du patron. Ceci parce que tu auras accompli une tâche supérieure à celle qui t’était demandée.
Voilà, parce que en ce moment nous étudions le athar de la risâla. Alors sois attentif ! Ô mourid, on ne dit pas : « mon chéri, il faut que tu fasses tes obligations… » et alors le disciple se lève le matin, à 5h30, et il prie le sobh, en se disant : « Vraiment, je suis ma sha’a Allâh, j’ai prié sobh à l’heure ce matin… » Non ! Tu n’as absolument rien fait. Si tu te lèves et pries, c’est normal. Et si tu ne pries pas, alors tu es en chute libre. Ce n’est pas par cette prière que tu vas pouvoir t’élever. Non, en la priant, tu ne fais que rester au degré qui est le tien, parce que c’est une obligation.
Alors comment vas-tu pouvoir t’élever, comment vas-tu pouvoir arranger ta situation et t’élever vers les degrés supérieurs ?
Ça, c’est si tu te réveilles avant l’heure où Allâh t’a rendu obligatoire de te lever, et si tu consacres ce temps-là à l’accomplissement d’actes surérogatoires. Alors, tu susciteras la joie et la satisfaction du Seigneur, et tes actes seront élevés. De nombreux hadîths traitent de cela… ne te laisse donc pas tromper parce que tu t’es levé pour la prière du sobh, et ne te permet pas de laisser grandir la fierté dans ton cœur parce que tu te serais réveillé pour faire l’obligation… plutôt, tu dois œuvrer dans le temps qui précède la prière du sobh ! Ou bien après la prière du sobh… reste dans le dhikr jusqu’au chourouq par exemple. Fais des choses en plus de ce que le Seigneur t’a rendu obligatoire.
Disions-nous… cette science que tu as, peu importe le domaine, quand bien même ce serait dans le commerce ou l’agriculture… si tu médites et réfléchis, en accomplissant un acte vertueux (sâlih)… parce que ce travail, même si tu en obtiens un salaire, que tu sois fonctionnaire, chef d’entreprise, agriculteur, berger… si chaque jour tu travailles à cela, si chaque jour tu travailles en fournissant le mieux de toi-même, avec force et pleine maîtrise de ton sujet, alors ce travail devient un acte vertueux. C’est ce perfectionnisme qui est élevé. Quant au travail lui-même, tu en touches le salaire. Tu obtiens un salaire grâce auquel tu peux vivre et nourrir ta famille. Cependant si tu perfectionne ton travail, si tu l’accomplis en l’accompagnant de méditation, et si tu te sers de lui pour retourner à la religion… alors les clefs te parviennent et se dévoile à toi ce qui t’était jusqu’alors caché des versets du Seigneur, ou des hadîths de sayidina al-Mustafa ﷺ.
[1] Sourate Âlu ‘Imran, verset 191.
[2] Sourate Fâtir, verset 10.
[3] Sourate al-An’âm, verset 160.
[4] Rapporté par Ahmad dans al-Musnad.