Ne divulgue pas le secret du Shaykh

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله الرحمن الرحيم
بسم الله بسم الله بسم الله
الله الله الله
و لا حول و لا قوة إلا بالله العلي العظيم

Résumé de l’assise du 6 Novembre 2015 / Jumu’a 23 Muharram 1437 [Partie 4] :

Le Shaykh héritier de al-Mustafa ﷺ est le bien exhaustif. Et tu peux tout à fait l’appeler « le bien exhaustif » (al-khayr al-jâmi’), puisqu’il est la cause de ta réunion avec ton Seigneur. Sans lui, tu serais resté noyé dans l’ignorance.

Qui que soit ce Shaykh… tu l’as rencontré, il t’a fait entrer en khalwa, il t’a permis t’accéder à la connaissance (ma’rifa) d’Allâh : sache qu’il est al-khayr al-jâmi’. Allâh te l’a envoyé pour te permettre de retourner à Lui. Rapporte-moi tes lectures, tes cours, tes livres, ta philosophie… tout ce que tu as fait avant de le rencontrer… Si tu es dans la Voie, et si tu es actuellement dans le huitième secret… tu n’as encore rien compris. Que dire alors de ton état avant de connaître cette Voie !? Si on t’avait filmé avant de rentrer dans la tariqa, si on avait enregistré tes paroles, tes pensées, ta manière de concevoir les choses… par Allâh tu aurais honte de toi-même aujourd’hui. Tu lèverais ta main et tu dirais devant tout le monde : « Je suis un ignorant ! »

Et bien sache que c’est exactement la même chose aujourd’hui. C’est-à-dire que si on te dévoilait les secrets du lâm al-qabd, face à ta lecture du hâ’ al-hawiya, tu constaterais que tu es toujours un parfait ignorant. Idem pour le lâm al-ma’rifa face au lâm al-qabd… alors, que te reste-t-il à dire ?
Dis simplement ce que dit al-Mustafa ﷺ : « Tu es tel que Tu T’es Toi-même élogié. » Pas « moi », Toi ! C’est-à-dire, l’essence (al-dhât). Allâh ﷻ. Quant à toi et moi… rien du tout.

Le Shaykh, comme cela fut dit, c’est celui qui n’a de cesse de polir le miroir de ton cœur, jusqu’à ce que viennent s’y refléter les lumières de ton Seigneur, afin que tu puisses parvenir à Lui… alors, il te dira : « t’y voilà, toi et ton Seigneur. »

Tel est le Shaykh, il polit ton cœur, il te motive, il te fait bouger, il te donne de la lumière et prends tes ténèbres… jusqu’à te dire « t’y voilà, toi et ton Seigneur. » Il est celui qui te fit sortir des passions et d’inséra dans la présence du Seigneur.

Ibn ‘Abbâs (radiAllâhu ‘anhu) dit : « Ô Messager d’Allâh : quels sont les gens de meilleure compagnie ? » N’est-ce pas, vous qui aimez passer votre temps au café… vous qui aimez les beignets et le thé… Prenez connaissance de l’état de ceux qui cherchent, comment s’asseoir, avec qui, et comment choisir son compagnon de route…

Il ﷺ répondit : « Celui dont la vue vous rappelle Allâh. » C’est-à-dire celui qui est tel que, par le simple fait de le voir, tu évoques Allâh. Voilà celui dont tu dois rechercher la compagnie. Si en revanche celui que tu fréquentes ne te remémore pas Allâh… si quand tu le vois, tu penses aux affaires, acheter et vendre, à l’insouciance (ghafla), ou de manière générale à tout autre qu’Allâh… délaisse-le.

Puis, il ﷺ ajouta : « Celui dont la vue vous rappelle Allâh, vous ajoute de la logique à votre science » c’est-à-dire celui qui, lorsqu’il parle, s’exprime en te donnant des preuves scientifiques et logiques permettant l’expansion de ton domaine de connaissances. Celui qui ainsi te rajoute de la science à ce que Allâh a déjà placé en toi. Et quelle est cette science qu’il t’a ajoutée ? c’est sa logique (mantiq). C’est-à-dire qu’il te rapporte un verset coranique, et il te l’explique de manière logique.

« Celui dont la vue vous rappelle Allâh, vous ajoute de la logique à votre science, et dont les œuvres vous rappellent l’au-delà. » c’est-à-dire que dès lors que tu prends connaissance de ses actes, cela te rappelle l’au-delà.

Celui que tu dois suivre doit donc être tel que sa vue te rappelle Allâh, sa logique augmente tes connaissances, et ses actes te rappellent l’au-delà. Si tu as trouvé un tel compagnon : prends part à son assise. Dans le cas contraire, assied-toi tout seul. Ne reviens donc plus demain ou après demain pour me demander si tu peux aller avec untel ou untel… ou me dire que untel est ton ami, que tu te fais du souci pour lui ou qu’il se fait du souci pour toi.

Dans la suite du hadîth : « Tels sont les étendards de la louange (al-hamd). » c’est-à-dire que, pour faire simple, ces gens dont il est bon de partager l’assise, ils sont la Parole « al-hamdulillâh ». Lorsque tu fais tes prières obligatoires, et que tu récites « al-hamdulillâhi rabbi l’âlamîn« … sache que c’est eux que tu appelles. Ils sont la haqîqa de la louange. Ils sont les gens de la présence Seigneuriale. Ils sont ceux qui réalisèrent la totale abstraction d’autre qu’Allâh… en commençant par leur propre personne, leur propre nafs avant ce qui les entoure.

Ils sont ceux que Allâh évoqua et au sujet desquels Il descendit un verset : « Patiente (reste) avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa Face, et que tes yeux ne se détachent point d’eux.[1] » Si Allâh Lui-même lui demanda de se rapprocher des gens de la louange (ahl al-hamd)… fais toi une idée de qui ils sont.

Ils sont ceux à qui Allâh a octroyé la connaissance ésotérique (ma’rifa)… tu crois qu’Il pourrait leur faire grâce de cela tout en Se voilant à eux ?
Tu crois que le Seigneur pourrait donner la ma’rifa à quelqu’un sans ensuite demeurer perpétuellement avec lui ?
Tu crois que ce sont des gens qui étudient à l’université de al-Azhar ?
Ils vont là-bas, ils prennent leur diplôme et rentrent au Maroc ?
Non… ici, c’est du Seigneur qu’il s’agit. Et Il n’échappe à leurs consciences ne serait-ce que le temps d’un clin d’œil. De ce fait, si toi tu te trouves avec ces gens-là… cela veut bien dire que tu te trouves avec Allâh.

Si tu venais à trouver une telle personne, attache-toi à lui de toutes tes forces, et fais en sorte de ne pas le quitter jusqu’à ce que tu aies atteint ton but, ou que la mort ne te surprenne.

Tu n’as pas conscience de la réalité de celui que tu fréquentes… si une fourmi s’adressa à sayidina Sulaymân (‘alayhi s-salâm), de sorte qu’il retint son pied de fouler le sol, entendit ce qu’elle lui disait, et se mit à sourire… d’un sourire évidemment lié au secret de la ma’rifa

D’ailleurs, dans la sunna, le Messager d’Allâh ﷺ a interdit que l’on tue la fourmi, l’abeille, la grenouille, la huppe et la pie-grièche[2]. Même si une fourmi te mord, tu ne dois pas la tuer, au contraire tu devrais prier et te prosterner en remerciement. Car même dans la science moderne, les scientifiques ont découvert que dans cette morsure se trouve un remède et un renforcement de la peau et de ses défenses naturelles. Idem pour l’abeille. La pie-grièche et la huppe ont également des particularités… Est-ce que Sulaymân (‘alayhi s-salâm) a tué la huppe ? Non. Intimider et menacer la huppe, c’est différent de la tuer. A-t-il tué la fourmi ? Non.
Quant à toi… tu as tué ton Shaykh. Voilà la calamité ultime…
Sulaymân (‘alayhi s-salâm) n’a causé aucun tort à la huppe, ni à la fourmi… il n’a même pas médit sur eux ni ne les a calomniés dans leur dos… Toi, tu as fait cela avec ton Shaykh.

Si l’aspirant (murîd) trouve cet immense bienfait (le Shaykh), et meurt en chemin… mais attention, le chemin, ce n’est pas d’ici à al-Aroui ! Le chemin, c’est la siyâha que tu entreprends depuis ta nafs jusqu’au Seigneur de la nafs. L’étude de ces différents degrés spirituels que nous exposons : c’est cela, le chemin. Il émigre (hajar) de sa nafs vers son Seigneur, il vend sa nafs et ses biens… et la mort vient le surprendre, chemin faisant. Il n’a pas eu le temps d’atteindre quoi que ce soit, ne serait-ce même que le premier secret, il n’a que le wird. Celui-là, il a certes atteint et pleinement réalisé (tahqîq) la wilaya ! Telles sont les paroles des gens d’Allâh en de pareils cas.

Celui qui trouve le Shaykh, qu’il fasse en sorte de se rendre compte de sa valeur, qu’il fasse tout son possible pour agir vis-à-vis de lui comme il se doit de le faire, et qu’il garde pour lui son secret.

Malheur à celui qui reçoit le secret, puis va le dévoiler à ses copains au café. Selon l’Imâm Mâlik : « Celui qui divulgue le secret de la Seigneurie a certes apostasié (kafar). » Que veut dire kafar ? Cela veut dire qu’il n’a plus de religion !

Et dans un hadîth, le Messager d’Allâh dit : « Celui qui n’a pas -la capacité de garder- le dépôt (al-amâna) n’a pas d’Imân, et celui qui n’a pas de pacte (‘ahd) n’a pas de religion. » Si tu renies ton pacte, tu n’as plus de religion. Et si tu ne respecte pas le dépôt, tu n’as plus de foi (imân).

Quant à la parole de l’Imâm Mâlik : « Celui qui divulgue le secret de la Seigneurie a certes apostasié (kafar) », à quoi correspond « le secret de la Seigneurie » ? Cela renvoie évidemment au premier secret, au deuxième, au troisième, etc… car la Seigneurie (rububiya) implique la nécessité d’autre qu’elle-même, à savoir en l’occurrence ta servitude (‘ubudiya)… celui donc qui divulgue ce secret a apostasié. Il n’y a plus rien entre lui et le Vrai ﷻ.

Disions-nous, que le disciple qui a trouvé le Shaykh garde pour lui son secret. Si le Shaykh t’a dévoilé un secret, c’est qu’il t’a aimé. Il t’a rapproché. Il t’a privilégié par rapport à d’autres. Il a vu en toi tout le bien du monde. Il a donc voulu que tu accèdes à une responsabilité, dans la station de la wilâya. Que tu sois digne de cela ou non… simplement parce qu’il t’a aimé. Il t’a donc donné des signes, des preuves, des évidences, il t’a dévoilé les choses… puis, tu es allé les divulguer à autrui : voilà, tu as apostasié.

La divulgation du secret fait perdre son bénéfice.
Donc, quand est-ce que la lumière t’est bénéfique ?
Quand est-ce qu’elle vient à bout des ténèbres et de tous les obstacles ?

Avant la divulgation. Le Shaykh al-‘Alawiy (rahimahullâh) le disait lui aussi : lorsque l’individu divulgue le secret, la force lumineuse lui est retirée, et il perd le secret. Au point qu’il croie que ce secret qu’il détient n’est même pas un secret. Il se met alors à douter. Puis, le temps fait son travail… et vient un jour où les lumières le quittent. Il se met alors à douter, y compris de la lumière. C’est ainsi que le disciple vient un jour te dire que ce n’est qu’un reflet dans la rétine…

Ce n’est pas par tes yeux que tu vois, c’est par ton cœur ! Arrache tes yeux, remplace-les par des cailloux et de la terre : tu continueras de voir la lumière d’Allâh. Quand on te dit, au moment de la prise de bay’a, de te concentrer sur la vision les yeux fermés, puis les yeux ouverts… c’est parce qu’on sait d’avance que tu es un simple d’esprit, que tu ne comprends rien. On sait que tu as beaucoup plus foi en la matière qu’en le sens profond. C’est pourquoi on a fait de cette lumière une lumière concrète, si concrète qu’elle vint s’unifier à la vision physique des yeux, de sorte que tu sois en mesure de la voir y compris les yeux ouverts, et que tu prêtes foi à ce que tu vois !

En vérité, il n’est ni question d’yeux ouverts ou fermés, ni d’obscurité ou de plein jour. Si on te demande de te placer dans l’obscurité, c’est uniquement pour te faciliter les choses, parce que tu es au début. Si ton aspiration spirituelle (himma) avait été grande, et si ton récipient (ton cœur) avait été pur… à peine le Shaykh aurait-il projeté en toi cette lumière, tu l’aurais vue avec toi, peu importe les conditions, à chaque instant. Même si tu levais les yeux vers le soleil lorsqu’il est haut dans le ciel… tu le brûlerais ! C’est toi qui brûlerais le soleil, et non pas le contraire. C’est-à-dire que la force lumineuse présente en toi surpasserait celle de la lumière du soleil elle-même. Mais… quand, ou comment pourras-tu parvenir à cela ? Lorsque ta himma sera suffisamment grande.

Disions-nous, la divulgation du secret annule le bienfait de ce dernier sur toi. Celui qui cherche à découvrir le secret avant que le temps ne vienne pour lui de le connaître, par là-même, il réduit à néant son propre cheminement. Le simple fait pour lui d’entendre le secret, alors qu’il ne l’a pas encore atteint par le cheminement… ça y est, il n’a plus aucune part dans la tariqa. Il va avoir l’impression d’y arriver, de passer des étapes… mais en vérité, il n’a plus rien du tout.

Même s’il dit « j’y crois, je l’accepte… » Parce que dès l’instant où il l’a entendu alors qu’il ne devait pas l’entendre, toute sa himma a été détruite. Cette ouïe ne peut et ne doit entendre que de la source digne d’être écoutée. Quant à celui qui vient te voir et te dit : « Viens par-là, je vais te dévoiler le secret… », dis-lui de se taire, ou prends une poignée de terre et jette-la-lui à la figure. Celui-là est détruit, et il veut t’emporter avec lui.

Qu’est-ce que la khalwa ?
C’est l’entrée dans le hâ’… afin que tu saches de qui tu dois écouter. Car lorsqu’il te parle, même les anges n’écoutent pas : Allâh les voile, ils ne peuvent entendre ce que tu entends. Ni les anges, ni les démons. De sorte que ce secret, « aucun ange ne l’entend pour pouvoir l’écrire, ni aucun shaytân pour pouvoir te le gâcher. »

Mais toi, lorsque tu divulgues ce secret… que se passe-t-il ?
Les anges l’entendent et l’écrivent, le shaytân l’entend et te le brouille… et c’est ainsi que tu pervertis l’univers tout entier !

Allâh t’a aimé, Il t’a rapproché, Il t’a accordé un privilège, Il t’a dévoilé quelque chose d’extraordinaire… et toi, tu as violé ce lien sacré. Tu as été frappé de l’éloignement, et surtout tu es rentré dans le domaine du kufr.

La préservation des secrets relève des caractéristiques intrinsèques et indispensables aux meilleurs (al-akhyâr). Tandis que leur divulgation est caractéristique des pires (al-achrâr). Sachant que ceux qui prêtent l’oreille afin d’entendre ces secrets font également partie des pires. Celui qui parle et celui qui écoute sont identiques, ils font partie des achrâr.

Imaginons que tu sois l’ami intime du roi… et que tu viendrais à divulguer le secret qu’il t’a confié. De toute évidence, tu t’attendras à des représailles. Tu le sais, tôt ou tard, tu devras en payer les conséquences.

Et la plus légère des punitions… imagine-toi tout de même : tu es resté à ses côtés, il a placé sa confiance en toi, il t’a traité de la meilleure manière qui soit, et tu l’as trahi… La moindre des punitions, si vraiment ce roi décide de te faire miséricorde, ce sera de te mettre en prison. Mais en vérité, il se peut qu’il te fasse décapiter, ou qu’il te torture jusqu’à la mort.
Quoi qu’il arrive, crois-tu qu’il pourra te faire confiance une deuxième fois ?
Evidemment, non. Parce que tu auras divulgué ce qu’il t’avait confié, tu l’auras trahi.

Si donc ce roi, qui est un homme, comme toi tu es un homme… si les réactions logiques dans ce type de circonstances sont évidentes pour tous… que crois-tu que Allâh ferait de toi ?
Si un homme comme toi te fait emprisonner, torturer et disparaître, sans jamais plus te faire confiance… que crois-tu que Allâh fera de toi si tu venais à divulguer Les secrets de Son essence prééternelle !?

Ne viens pas me dire : « Non, malgré tout, je mange, je dors, je suis en bonne santé… » Il t’accorde un délai, mais Il ne t’oubliera pas !

Ah si seulement le châtiment pouvait te tomber dessus, d’un seul coup, afin qu’au moins la sentence finale te soit diminuée ! Si tu restes tel que tu es, sache que ce n’est qu’un istidrâj[3]. Si après avoir trahi le dépôt il ne t’est rien arrivé, sache et sois certain que c’est un istidrâj, qu’Il te laisse un répit jusqu’à des jours comme tu n’en as jamais connu.

Dans les générations passées, les Hommes (rijâl) étaient au service de leurs maîtres des années durant, et ces derniers ne leur montraient que très peu. Les disciples étaient testés, de sorte que ces secrets ne leur étaient rendus accessibles qu’après que Allâh ne les ait dûment purifiés.

Certains disciples allèrent jusqu’à sacrifier leurs nafs… d’autres sacrifièrent même jusqu’à leurs propres âmes (rûh). Après quoi, ils attendirent et espérèrent recevoir la compréhension et l’état de proximité divine.

C’est-à-dire que ce sont des disciples qui vécurent avec le Shaykh. Le Shaykh leur dit fais ceci, fais cela…
Eux, ils attendent les secrets. Tandis que lui, il attend de voir jusqu’où arrive leur sacrifice. Lorsqu’il constate qu’ils ont sacrifié tout ce qu’ils possédaient, à savoir leur nafs et leurs biens, allant même jusqu’à sacrifier leur âme (rûh)… alors, et alors seulement, le Shaykh leur envoie le signe (ichâra), afin qu’ils se réveillent et sortent de l’insouciance (ghafla).

Tout ceci de peur que la Sagesse soit confiée à celui qui n’en est pas digne. Le Messager d’Allâh ﷺ dit : « Ne confiez pas la sagesse (hikma) à celui qui n’en est pas digne, car vous seriez injustes vis-à-vis d’elle. Et n’en privez pas ceux qui en sont dignes, car vous seriez alors injustes vis-à-vis d’eux. »

Cela signifie que si les gens de la hikma sont bel et bien présents, le Shaykh est dans l’obligation de la leur transmettre. Si en revanche ils sont absents, il doit au contraire la garder cachée.

Que nul n’aille s’imaginer qu’il puisse comprendre ou ne serait-ce qu’entrevoir cette hikma, comme ça, de lui-même. Parce que, la hikma, qu’est-ce que c’est ?

C’est al-ism al-a’dham al-maknûn.
C’est le nom d’Allâh caché qui, si les yeux le percevaient, ils s’effaceraient et disparaitraient à eux-mêmes.
C’est le nom d’Allâh caché qui, si la nafs l’atteignait, tous ses états possibles l’oppresseraient, de toutes parts, sans qu’elle ne puisse trouver aucune issue, si ce n’est par le souffle (nafas) de ce nom.

Le Shaykh ne peut transmettre ceci qu’à celui en qui Allâh aura établi son Ordre (amr). Mais, à quoi correspond cet amr ?

C’est le sacrifice de son esprit (rûh).
Quant à toi, qu’as-tu fait ? Qu’as-tu sacrifié pour Allâh ?

Si toi, tu en es encore à ne même pas savoir distinguer l’obscurité de la lumière… (à suivre)


[1] Sourate al-Kahf, verset 28.
[2] Pie-grièche : petit oiseau que l’on retrouve en Europe, en Asie et en Afrique.
[3] Istidrâj : avancement progressif vers la perdition, de sorte que l’individu ne s’en rende pas compte.

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